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La Russie prend en otage les négociations sur le nucléaire iranien

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Les discussions de Vienne, entrées dans leur phase finale, ont été suspendues vendredi.

Le négociateur iranien de l’accord sur le nucléaire, Ali Bagheri Kani, le 11 mars 2022 à Vienne. JOE KLAMAR / AFP

Mise au ban des nations en raison de la guerre en Ukraine, la Russie a bel et bien pris en otage le sauvetage de l’accord sur le nucléaire iranien. Les tractations étaient sur le point d’aboutir à Vienne, mais elles ont été suspendues vendredi 11 mars. En cause, les garanties réclamées par Moscou afin d’obtenir de larges exemptions sur les sanctions massives prises par les Occidentaux en riposte à l’invasion décidée par Vladimir Poutine en Ukraine. Au bord du défaut de paiement en raison de ces représailles, la Russie exige qu’elles n’entravent pas sa coopération économique avec l’Iran.

La demande est jugée « inacceptable » par les négociateurs européens, qui portent à bout de bras les tractations relancées en novembre 2021, afin de permettre aux Etats-Unis de réintégrer le compromis baptisé JCPoA (joint comprehensive plan of action) . « Nous devons faire une pause dans les pourparlers en raison de facteurs externes », a justifié vendredi Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE), qui coordonne le processus.

Les requêtes de Moscou ont été jugées « hors sujet » par le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken. « Les nouvelles sanctions liées à la Russie sont absolument sans lien » avec l’accord et « ne devraient avoir aucun impact » sur ces discussions, a ajouté le porte-parole du département d’Etat américain. « Nous n’avons aucune intention d’offrir à la Russie quoi que ce soit de nouveau ou de spécifique. »

« Il s’agit d’une prise en otage du JCPoA pour obtenir un retour en arrière sur les sanctions prises à l’encontre des Russes », dénonce un négociateur, au nom des trois capitales européennes – Paris, Berlin, Londres –

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