Paul VI
Le Concile Vatican II [DOCUMENTAIRE]
Histoire et Eglise
Fin janvier 1959, c’est la surprise générale. Élu en octobre 1958, le tout nouveau pape Jean XXIII annonce la tenue d’un concile, Vatican II. Il y assigne trois buts, énoncés dans son discours d’ouverture des travaux, le 11 octobre 1962 : renouveler l’Église elle-même — faire son aggiornamento —, rétablir l’unité de tous les chrétiens et engager le « dialogue de l’Église avec les hommes d’aujourd’hui ».
Mais le déroulement du concile s’avéra une aventure aussi considérable qu’ardue, ce présent documentaire n’en est qu’une faible illustration
Il y a 55 ans, Paul VI à l’ONU: l’Eglise, « Experte en Humanité »

VOYAGE APOSTOLIQUE
AU SIÈGE DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES
(NEW YORK, 4-5 OCTOBRE 1965)
DISCOURS DU PAPE PAUL VI
À L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES
À L’OCCASION DU 20ème ANNIVERSAIRE DE L’ORGANISATION*
Lundi 4 octobre 1965
Au moment de prendre la parole devant cet auditoire unique au monde, Nous tenons à exprimer d’abord Notre profonde gratitude à Monsieur Thant, votre Secrétaire Général, qui a bien voulu Nous inviter à rendre visite aux Nations-Unies, à l’occasion du vingtième anniversaire de cette institution mondiale pour la paix et la collaboration entre les peuples de toute la terre.

Merci également à Monsieur le Président de l’Assemblée, Monsieur Amintore Fanfani, qui, dès le jour de son entrée en charge, a eu pour Nous des paroles si aimables.
Merci à vous tous, ici présents, pour votre bienveillant accueil. A chacun d’entre vous, Nous présentons Notre salut cordial et déférent. Votre amitié Nous a convié et Nous admet à cette réunion: c’est en ami que Nous Nous présentons à vous.
En plus de Notre hommage personnel, Nous vous apportons celui du Second Concile Œcuménique du Vatican, actuellement réuni à Rome, et dont les Cardinaux qui Nous accompagnent sont les éminents représentants.
En leur nom, comme au Nôtre, à vous tous, honneur et salut! Cette rencontre, vous en êtes tous bien conscients, revêt un double caractère: elle est empreinte à la fois de simplicité et de grandeur. De simplicité car celui qui vous parle est un homme comme vous; il est votre frère, et même un des plus petits parmi vous, qui représentez des Etats Souverains, puisqu’il n’est investi – s’il vous plaît de Nous considérer à ce point de vue – que d’une minuscule et quasi symbolique souveraineté temporelle: le minimum nécessaire pour être libre d’exercer sa mission spirituelle et assurer ceux qui traitent avec lui qu’il est indépendant de toute souveraineté de ce monde. Il n’a aucune puissance temporelle, aucune ambition d’entrer avec vous en compétition. De fait, Nous n’avons rien à demander, aucune question à soulever; tout au plus un désir à formuler, une permission à solliciter: celle de pouvoir vous servir dans ce qui est de Notre compétence, avec désintéressement, humilité et amour.
Telle est la première déclaration que Nous avons à faire. Comme vous le voyez, elle est si simple qu’elle peut paraître insignifiante pour cette assemblée, habituée à traiter d’affaires extrêmement importantes et difficiles.
Et pourtant, Nous vous le disions, et vous le sentez tous, ce moment est empreint d’une singulière grandeur: il est grand pour Nous, il est grand pour vous.
Le regard de Paul VI sur la chute des États pontificaux
Ce 20 septembre marque le 150e anniversaire de la chute du pouvoir temporel de l’évêque de Rome, dans le contexte de l’unification italienne. Les paroles prononcées en 1962 par le cardinal Giovanni Battista Montini, le futur saint Paul VI, apportent un éclairage intéressant sur la portée de cet évènement et ses conséquences finalement positives, à long terme, pour la portée du magistère pontifical.

Le 150e anniversaire de la brèche de Porta Pia, qui a marqué la fin du pouvoir temporel du pape et l’effondrement des États pontificaux, demeure un sujet de débats en Italie, où les historiens portent un regard contrasté sur la prise de Rome, le 20 septembre 1870. Elle en amène certains à penser que l’Italie s’est construite, en tant que nation, contre l’Église et contre le Pape.
Mais l’analyse la plus lucide, bien que donnée il y a presque soixante ans, reste celle proposée à la veille de l’ouverture du Concile Vatican II par l’archevêque de Milan de l’époque, le cardinal Giovanni Battista Montini, qui quelques mois plus tard sera élu Pape sous le nom de Paul VI. C’était le 10 octobre 1962, à la veille de l’ouverture du Concile, et l’archevêque de Milan débutait alors un cycle de conférences au Capitole.