Plan Marshall Ukraine
Un « plan Marshall » moderne pour reconstruire l’Ukraine
Le think tank German Marshall Fund of the United States publie jeudi un rapport visant à coordonner l’approche des Occidentaux pour la reconstruction du pays.

La guerre en Ukraine semble encore loin d’être finie, mais les discussions sur la reconstruction du pays ont déjà commencé. C’est pour apporter sa voix au débat que le German Marshall Fund of the United States (GMF), un think tank transatlantique, publie, mercredi 7 septembre, ses recommandations et mises en garde. Ce rapport de quarante-cinq pages, qui vise à coordonner l’approche des pays occidentaux, paraît un mois et demi avant une conférence sur la reconstruction de l’Ukraine, prévue le 25 octobre à Berlin, et deux mois après la première réunion qui s’est tenue sur ce thème, en juillet à Lugano, en Suisse. Plus de quarante pays et organisations internationales avaient alors négocié avec Kiev les contours de la future reconstruction, estimée à plus de 100 milliards de dollars (101 milliards d’euros), uniquement pour réparer les infrastructures endommagées, mais à 750 milliards au total, selon les autorités.
Comme le note le rapport du GMF, que Le Monde a pu consulter en avant-première, le premier défi auquel sont confrontés les Occidentaux est lié au fait que la guerre est toujours en cours. « On ne connaît donc pas l’ampleur de l’investissement qui sera nécessaire à la reconstruction de l’Ukraine », explique Thomas Kleine-Brockhoff, l’un des coauteurs. La question de savoir quand commencer cet effort n’en est pas moins « cruciale », ajoute-t-il : « Les Ukrainiens veulent que ce soit dès maintenant, partout où c’est possible, mais les partenaires économiques occidentaux sont plus frileux. C’est un sujet de friction. »
Le GMF plaide pour un processus en quatre phases : aide d’urgence et réhabilitation de base tant que la guerre continue ; reconstruction rapide des destructions après un cessez-le-feu ; modernisation pour « reconstruire en mieux » et attirer les investissements directs étrangers ; phase d’adhésion à l’Union européenne, qui vise à aligner le pays sur les canons en vigueur au sein de l’UE.
Un coordinateur américain
Vu la complexité de l’effort à fournir, le GMF insiste sur la nécessité d’un « leadership ». Mais, contrairement à d’autres plans, son rapport ne prévoit pas que la Commission européenne chapeaute ce travail en partenariat avec le gouvernement ukrainien, car « Bruxelles n’a ni le poids politique ni le poids financier nécessaires », estime le think tank. Ce dernier plaide (… lire l’article)