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Corruption et détournements de fonds en Afrique du Sud : le rapport accablant du juge Zondo

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Le magistrat a remis les deux derniers volets de son travail d’enquête sur dix années de pillage des ressources de l’Etat. Il n’épargne ni l’ANC ni l’actuel président Ramaphosa.

Le juge Raymond Zondo remet au président sud-africain, Cyril Ramaphosa (à droite), le rapport final d’une enquête judiciaire sur la corruption sous la présidence de Jacob Zuma, à Pretoria, le 22 juin 2022. THEMBA HADEBE / AP

Cinq mille quatre cent trente-sept pages. Voilà ce qu’il aura fallu à l’infatigable juge Raymond Zondo pour raconter le naufrage d’une nation. Ou comment, selon les travaux du magistrat, pendant près de dix ans, une clique de truands a fait main basse sur l’Etat sud-africain avec la complicité de l’ancien président, Jacob Zuma, détournant plus de 3,5 milliards de dollars (3,32 milliards d’euros). Mercredi 22 juin, le juge à la tête de la commission d’enquête sur ce que l’Afrique du Sud appelle « la capture d’Etat » a remis les deux derniers volets de son rapport dantesque au président Cyril Ramaphosa. Pour ceux qui doutaient encore, le déballage est d’une ampleur inouïe et il n’épargne personne. Pas même l’actuel chef d’Etat.

Avec ces derniers chapitres très attendus, le juge Zondo conclut quatre années de travaux « épuisants ». Entre août 2018 et décembre 2021, la commission a d’abord offert une catharsis collective à l’Afrique du Sud en entendant plus de 300 témoins lors d’auditions retransmises en direct. Un haut responsable a raconté comment il s’est vu offrir un poste de ministre de la bouche des Gupta, la fratrie d’origine indienne accusée d’être le cerveau du hold-up. Des gardes du corps ont évoqué des sacs remplis de cash. Des lanceurs d’alerte ont fait part de leur calvaire. Certains responsables se sont mis à table pendant que d’autres répétaient piteusement : « Je ne me souviens pas. »

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