résultats élections
Affaire Jean Luce Randriamihoatra : « Atteinte à la sûreté intérieure de l’État parmi les chefs d’inculpation »

Le débat concernant le piratage du site de la CENI risque de se prolonger. Alors que les ténors de la plateforme Firaisankina s’étaient rendus à la prison d’Antanimora pour témoigner leur soutien à Jean Luce Randriamihoatra, le procureur de la République a apporté des clarifications concernant cette affaire.
Après la mise sous mandat de dépôt de Jean Luce Randriamihoatra, accusé de piratage du site web de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le procureur de la République, Narindra Navalona Rakotoniaina, a tenu à clarifier la situation après son déferrement ce lundi au parquet d’Anosy. Tout en affirmant que « l’accusé a admis avoir accédé depuis longtemps et à plusieurs reprises au serveur de la CENI », le procureur a détaillé les chefs d’inculpation retenus contre Jean Luce Randriamihoatra : « accès non autorisé au système d’information, ajout ou modification de données informatiques ayant engendré des données non authentiques, et atteinte à la sûreté intérieure de l’État. » Ces infractions sont réprimées par des articles de la loi n°2014.006 du 17 juillet 2012 relative à la lutte contre la cybercriminalité et sont passibles d’amendes et de peines d’emprisonnement.
Ordinateur
Narindra Navalona Rakotoniaina a également rappelé que « le samedi 21 décembre 2024, l’accusé, Jean Luce Randriamihoatra, a publié sur son compte Facebook que le candidat Tojo Ravalomanana aurait obtenu 42,21 % des voix lors des élections communales du 11 décembre, tandis que la candidate Harilala Ramanantsoa aurait enregistré 43,24 %, selon des résultats provisoires prétendument issus de la CENI. ». Elle a souligné que Jean Luce Randriamihoatra est non seulement un informaticien, mais également un membre du comité ad hoc chargé de programmer et d’auditer le site web de la CENI. « Lors des perquisitions et fouilles effectuées sur son ordinateur, une capture d’écran montrant l’accès au répertoire root de la CENI a été découverte », a ajouté le procureur de la République.
Soutien
De leur côté, les leaders de l’opposition, notamment le parti Tiako i Madagasikara (TIM), dirigé par son secrétaire général Rina Randriamasinoro, et la plateforme Firaisankina ont réagi vivement, affirmant qu’« aucun piratage n’a jamais eu lieu. » Selon le député du 4ᵉ arrondissement de la capitale, il serait techniquement impossible de pirater le site de la CENI et que celui-ci puisse être restauré aussi rapidement. Hier, Rina Randriamasinoro et d’autres élus de la plateforme Firaisankina se sont rendus à la maison centrale d’Antanimora pour témoigner leur soutien à Jean Luce Randriamihoatra. Ce dernier, selon Marc Ravalomanana, président national du parti TIM et co-leader de la plateforme Firaisankina, est le représentant de l’opposition au sein de la CENI. Quoi qu’il en soit, le SG du TIM a accusé la CENI d’être à l’origine des troubles électoraux, « si troubles il y a ».
(source: Julien R – Midi M/kara).
Transparency International-MG: Antso mikasika Fanodinkodinana ny voka-pifidianana
Municipales et communales 2024 : Transparency International évoque des “fraudes et manipulations”

Transparency International Initiative Madagascar (TIIM) a évoqué des irrégularités et des malversations ayant entaché les récentes élections communales et municipales. Cette ONG dénonce et tire sur la sonnette d’alarme.
Au cœur des accusations, la pratique controversée de l’ajout d’électeurs par voie d’ordonnance a alerté la Transparency International Initiative Madagascar. Cette mesure, selon un communiqué publié ce 23 décembre 2024 par cette ONG, a semé le doute sur la crédibilité des élections. Transparency International affirme que ce procédé a non seulement miné la confiance des citoyens, mais aussi fragilisé le fondement même de la souveraineté populaire. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) est également pointée du doigt pour sa gestion jugée « douteuse » des résultats. TIIM déplore l’incapacité de cet organisme à garantir l’intégrité des données électorales, l’accusant de céder à des « pressions politiques » compromettant sa mission.
Appel à une mobilisation nationale et internationale
Transparency International parle, en effet, de « grave atteinte à la démocratie ». Face à cette situation, l’ONG appelle les citoyens, les défenseurs des droits humains et les amis de Madagascar à « ne pas reconnaître la légitimité de ces élections tant que transparence et intégrité ne seront pas rétablies ». L’organisation exhorte également la communauté internationale, notamment les partenaires ayant soutenu le processus électoral, à demander des comptes publiquement à l’Administration électorale et au gouvernement malgache. « La démocratie ne peut prospérer dans un climat de manipulations et de fraudes. Le silence complice est criminel », a déclaré TIIM dans son communiqué.
Exiger la vérité pour restaurer la confiance
Transparency International – Initiative Madagascar appelle les six candidats à Antananarivo, ainsi que tous les candidats sur l’étendue du territoire national, à publier les résultats collectés dans chaque bureau de vote. Selon l’organisation, cette transparence est essentielle pour restaurer la confiance des citoyens et prévenir des crises politiques encore plus profondes. La déclaration de l’ONG met également en garde contre « toute tentative d’intimidation, de répression ou de représailles » visant les observateurs, journalistes, citoyens et membres de la CENI qui dénoncent les irrégularités. TIIM insiste sur la nécessité de protéger ces voix critiques, essentielles à la défense de la vérité. « La transparence, l’intégrité et la vérité ne sont pas négociables », conclut le communiqué. En appelant à une vigilance accrue et à une mobilisation collective, TIIM espère réveiller les consciences face aux « atteintes » pesant sur la démocratie malgache.
(source: Rija R. – Midi M/kara)