Seces national
Dr Faliarivony Randriamialinoro – « L’autonomie universitaire devra établir la paix dans les universités »
Le président du syndicat d’enseignants-chercheurs et chercheurs-enseignants de l’enseignement supérieur (Seces) national, le Dr Faliarivony Randriamialinoro, éclaircit la proposition de loi sur l’autonomie universitaire. Le Seces prendra de nouvelles décisions cette semaine, face au refus de la HCC de la valider.
En quoi est importante l’autonomie universitaire ?
En premier temps, la Constitution de la quatrième République souligne qu’une loi relative au statut et au régime d’autonomie des universités doit être adoptée. En deuxième lieu, elle est importante pour développer les universités et pour améliorer l’enseignement, et notamment, l’administration des universités. Les universités ne cessent de se dégrader face à l’inexistence de loi qui les régit, jusqu’à maintenant. Enfin, les universités sont toujours un sujet à problèmes. Cette autonomie universitaire devra établir la paix dans les universités.
Quelles sont les grandes lignes de cette autonomie universitaire ?
L’autonomie financière est l’une des grandes lignes de ce projet de loi. La Constitution souligne que les universités doivent avoir leur autonomie financière. L’uni- cité des comptes n’est donc pas conforme à cette Constitution. La restauration de la franchise universitaire est également mentionnée dans ce projet de loi. Les recteurs sont les premiers responsables de l’administration des universités. La sécurité des campus relève alors de leurs devoirs et de leurs obligations. Enfin, la liberté pédagogique et de recherches des enseignants qui doivent bénéficier d’une protection.
Pouvez-vous apporter plus de précision sur cette protection des enseignants ?
Les enseignants et les chercheurs ont une totale liberté dans leurs enseignements et dans leurs recherches, dans le respect de l’éthique et de la déontologie. Ainsi, ils ne doivent pas faire l’objet de poursuites judiciaires en raison des enseignements qu’ils dispensent et des recherches qu’ils effectuent et publient. C’est ce qui est inscrit dans la proposition de loi, que la Haute cour constitutionnelle (HCC) devrait relire.
Un peu comme vous les journalistes, qui bénéficiez de protection dans votre profession. Nous ne réclamons pas l’immunité, mais la protection dans l’exercice de notre métier ! Pour être encore plus précis, si un enseignant, par exemple, est auteur de harcèlement sexuel. Ce harcèlement sexuel ne relève pas du métier d’enseignant. Donc, pour cet acte, il pourra bien être poursuivi.
Pourquoi insistez-vous aussi sur l’autonomie financière ?
L’article 95 de la Constitution est clair. Les universités ont leurs propres statuts, et ne sont pas incluses dans la catégorie d’établissements publics. L’unicité des comptes et l’universalité ne conviennent pas aux universités et à l’enseignement supérieur.
