Tebboune

Le président algérien écarte l’idée d’une visite en France

Publié le

Le président Abdelmadjid Tebboune prononce un discours lors d’une session du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, en Russie, le 16 juin 2023. HOST PHOTO AGENCY RIA NOVOSTI / REUTERS

Les relations entre l’Algérie et la France sont tendues depuis que Paris a soutenu le plan d’autonomie marocain pour le territoire disputé du Sahara occidental.

Plusieurs fois repoussée depuis mai 2023 et finalement prévue début octobre, la visite en France du président algérien Abdelmadjid Tebboun n’aura finalement pas lieu. « Je n’irai pas à Canossa », a-t-il déclaré samedi lors d’un entretien à la télévision.

Les relations entre Alger et Paris sont toujours aussi tendues après l’annonce fin juillet de l’appui de Paris au plan d’autonomie marocain pour le territoire disputé du Sahara occidental.

Alger a immédiatement retiré son ambassadeur et réduit sa représentation diplomatique en ne gardant qu’un chargé d’affaires.

« L’Algérie a été choisie pour le grand remplacement »

Evoquant la colonisation française (de 1830 à 1962) et la question mémorielle, le président algérien a estimé que « l’Algérie a(vait) été choisie pour le grand remplacement, le vrai grand remplacement », consistant à « chasser la population locale pour ramener une population européenne avec des massacres, avec une armée génocidaire ».

« Je n’accepte pas les mensonges sur l’Algérie. Nous étions une population d’environ quatre millions, et 132 ans plus tard nous étions à peine neuf millions. Il y a eu un génocide », a affirmé Abdelmadjid Tebboune.

Lire la suite »

En Algérie, des résultats contestés et une abstention record mettent à mal la réélection d’Abdelmadjid Tebboune

Publié le

Les trois candidats, dont le président réélu, ont accusé l’Autorité nationale indépendante des élections d’« irrégularités » et de « contradictions ».

Dans un bureau de vote le jour de l’élection présidentielle algérienne, à Alger, le 7 septembre 2024. RAMZI BOUDINA / REUTERS

Deux jours après la présidentielle anticipée du 7 septembre en Algérie, l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) est devenue le bouc émissaire de tous les candidats, y compris du vainqueur annoncé, le président sortant, Abdelmadjid Tebboune. Un scrutin marqué par une abstention d’une ampleur inédite et un grand cafouillage sur les chiffres de la participation.

Selon les chiffres proclamés, M. Tebboune a recueilli 94,65 % des suffrages exprimés. Abdelaali Hassani Cherif, du Mouvement de la société pour la paix (MSP), un parti islamiste, a été crédité de 3,17 % des voix et Youcef Aouchiche, du Front des forces socialistes (FFS), de 2,16 %. Mais, contre toute attente, dimanche 8 septembre, avant minuit, les directeurs de campagne des trois candidats ont dénoncé, dans un communiqué commun, « des irrégularités et contradictions dans les résultats annoncés », exprimant leur volonté d’« informer l’opinion publique du flou et des contradictions des chiffres de participation ».

Probablement soucieux de masquer l’ampleur de la désaffection populaire, Mohamed Charfi, le président de l’ANIE, avait pris quelques libertés avec la transparence en annonçant une « moyenne de taux de participation » de 48,03 %, basée sur les taux de participation dans les wilayas (départements) divisés par leur nombre, 58. Le taux de participation est, en réalité, probablement inférieur à 25 %, si l’on rapporte le nombre de suffrages exprimés, 5 630 196, aux 24 351 551 inscrits sur les listes (le nombre de bulletins nuls ou blancs n’ayant pas été donnés).

Enjeu financier

Lundi, les deux candidats défaits sont repartis à la charge en accusant l’ANIE de « fraude manifeste » et en annonçant leur intention de déposer des recours auprès de la Cour constitutionnelle. L’enjeu est financier : en obtenant moins de 5 % des suffrages exprimés, ils ne seront pas remboursés de leurs frais de campagne. Il est aussi politique. Le but de l’ANIE, en réduisant leur score, explique l’analyste Nadjib Belhimer, serait « d’atténuer l’impact de l’abstention, même si cela ne change en rien les résultats ».

L’ampleur de l’abstention, premier enjeu du scrutin, a en effet surpris, y compris dans le camp de M. Tebboune. Ce dernier s’attendait à une participation au moins supérieure à celle de la présidentielle de décembre (…lire la suite)

Macron annonce la création d’une commission d’historiens français et algériens sur la colonisation

Publié le Mis à jour le

Algérie : des « perspectives prometteuses » entre Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune

ALGÉRIE – Emmanuel Macron a annoncé ce jeudi 25 août à Alger l’établissement d’une commission mixte d’historiens algériens et français pour étudier les archives sur la colonisation et la guerre d’Algérie.

« Nous avons un passé commun » qui « est complexe, douloureux » et « nous avons décidé ensemble » de créer « une commission mixte d’historiens » pour « regarder l’ensemble de cette période historique », « du début de la colonisation à la guerre de libération, sans tabou, avec une volonté (…) d’accès complet à nos archives », a déclaré le président français au cours d’une déclaration commune avec son homologue Abdelmadjid Tebboune au premier jour de sa visite en Algérie.

(… lire la suite)

Algérie: nomination d’un Premier ministre « surprise »

Publié le

Abdelmadjid Tebboune a été nommé Premier ministre, en remplacement d’Abdelmalek Sellal, a annoncé la présidence de la République.

« À la suite de la proclamation par le Conseil constitutionnel, des résultats définitifs des élections législatives et de l’installation de la huitième législature de l’Assemblée populaire nationale, M. Abdelmalek  Sellal, premier ministre, a présenté ce jour à son Excellence, M. Abdelaziz Bouteflika, président de la République, sa démission et celle du gouvernement », a précisé le communiqué de la présidence de la République diffusé via l’agence officielle.

Le nouveau Premier ministre algérien Andelmadjid Tebboune

« Le président de la République a félicité M. Abdelmalek Sellal, premier ministre sortant, et les membres du gouvernement pour le travail qu’ils ont accompli », a souligné la même source.

« Conformément à l’article 91, alinéa 5 de la Constitution, M. Le Président de la République, a, après consultation de la majorité parlementaire, nommé Abdelmadjid Tebboune, Premier ministre », a indiqué le communiqué.

« Le chef de l’État a également chargé les membres du gouvernement démissionnaire de vaquer aux affaires courantes de leurs secteurs respectifs, en attendant la nomination du gouvernement », a souligné la même  source.

Remaniement : l’énigme Lamamra

Il était « Le poids lourds » du gouvernement sortant. Considéré comme l’un des diplomates et des ministres les plus brillants d’Algérie, Ramtane Lamamra n’a pourtant pas été reconduit dans ses fonctions de ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale dans le nouvel Exécutif de Tebboune. Il est remplacé par  Abdelkader Messahel qui hérite du titre de ministre des Affaires étrangères.

Ramtane Lamamra, un négociateur d’expérience pour l’Algérie

Ramtane Lamamra dont le mérite sans doute est d’avoir redonné quelque peu, depuis sa nomination, une certaine visibilité à la diplomatie algérienne, qui a pâti de l’absence du président de la République pour ses soucis de santé, cède son poste à un diplomate de carrière, certes, mais avec moins de galons.

Son maintien au poste paraissait naturel dans la mesure où ceux qui l’ont côtoyé lui prêtent la maîtrise de plusieurs dossiers dont les conflits en Afrique, le système des Nations unis, le nucléaire, l’énergie, le désarmement et surtout la question sahraouie dont il était observateur à Manhasset. Parfait polyglotte, il a occupé de nombreux postes y compris les plus prestigieux : ambassadeur à l’ONU et à Washington.

Dans ce contexte, la question coule de source : pourquoi a-t-il été « écarté » ? Faisait-il de l’ombre au président de la République dont la diplomatie est considérée comme un « jardin sacré » ? Serait-il pressenti pour occuper le poste vacant d’ambassadeur en France, un poste stratégique pour Alger, surtout avec l’arrivée à l’Élysée d’Emmanuel Macron que Lamamra avait qualifié « d’ami de l’Algérie » ? Ou fait-il les frais du long feuilleton de la lutte des clans ? Ou alors a-t-il été sacrifié pour calmer la tension avec le voisin marocain où Lamamra est perçu comme un adversaire redoutable par la diplomatie marocaine ? Ces dernières semaines, Lamamra a été la cible d’une campagne virulente de la presse marocaine.

Les signes de la disgrâce étaient apparus depuis un moment. En plus de « l’échec » (ou « sabotage » ?, c’est selon), du Forum africain en décembre dernier, Lamamra a été dépossédé de certains dossiers chauds, notamment le dossier libyen et de façon globale, celui du terrorisme, un sujet mondial de l’heure.

Il y a une dizaine de jours, c’est Abdelkader Messahel qui a été désigné pour représenter le chef de l’État aux travaux du Comité des dix chefs d’États et de gouvernements de l’Union africaine sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, qui se sont tenus du 15 au 17 mai à Malabo (Guinée équatoriale).

Lundi dernier, il était à Bruxelles pour visiter ses institutions avant de participer, le lendemain, à la 8e Rencontre internationale des hauts responsables des questions de sécurité en Russie. Un activisme trop important pour qu’il n’annonce pas un changement en vue. Et Messahel jouit aussi d’un atout de taille : il est de l’Ouest, comme le président Bouteflika…

(source: tsa-algérie)