Teheran
Adhésion à l’OTAN : les Suédois s’agacent des demandes d’Ankara
Accusé par la Turquie de ne pas en faire assez pour satisfaire ses demandes, Stockholm commence à perdre patience.

Voilà plus de six mois que la Suède et la Finlande ont présenté leur candidature d’accession à l’OTAN. Et si la Hongrie pourrait être le vingt-neuvième des trente Etats membres de l’Alliance à ratifier le protocole d’adhésion des deux pays nordiques en février, rien n’indique que la Turquie donne bientôt son feu vert. Au contraire : alors que Stockholm commençait à faire part de sa frustration, ces derniers jours, Ankara a vivement réagi, vendredi 13 janvier.
La Turquie a annulé la visite du président du Parlement suédois, Andreas Norlén, prévue de longue date mardi 17 janvier. Les autorités turques n’ont pas apprécié l’action de sympathisants kurdes, le 11 janvier, devant l’hôtel de ville de Stockholm. Ils y ont pendu par les pieds, à un lampadaire, un mannequin à l’effigie du président, Recep Tayyip Erdogan. Dès le lendemain, l’ambassadeur de Suède à Ankara, Staffan Herrström, a été convoqué au ministère des affaires étrangères pour s’expliquer sur ce que la Turquie considère comme une « provocation ».
« Que les terroristes du PKK [Parti des travailleurs du Kurdistan] puissent défier le gouvernement suédois au cœur de Stockholm est la preuve que les autorités suédoises n’ont pas pris les mesures nécessaires contre le terrorisme », a réagi, sur Twitter, le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, au lendemain de cette action. Selon l’agence de presse turque Anadolu, le parquet à Ankara a ouvert une enquête pour « provocation criminelle ».
Depuis la ville de Kiruna, dans le nord de la Suède, où il recevait les membres de la Commission européenne, vendredi, le chef du gouvernement suédois, Ulf Kristersson, a évoqué un acte « très grave ». « Chaque pays penserait que montrer ce qui ressemble à l’exécution d’un leader étranger est répugnant. D’autant plus un pays qui a connu deux fois le meurtre de responsables politiques de premier plan », a-t-il ajouté, faisant référence à l’assassinat du premier ministre Olof Palme en 1986 et à celui de la ministre des affaires étrangères Anna Lindh, en 2003.
M. Kristersson a assuré, par ailleurs, « comprendre la colère de la Turquie » et affirmé que la Suède aurait réagi de la même façon. Mais il dénonce aussi une manœuvre de « sabotage » de la part des militants prokurdes, ayant pour objectif d’« empêcher l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN ».
Exercice d’équilibriste
Cet incident est d’autant plus problématique pour Stockholm qu’il permet à la Turquie de justifier sa position intransigeante à l’égard de la Suède, suscitant une exaspération croissante dans le royaume scandinave. Ainsi, le ministre turc des affaires étrangères, Mevlüt Çavusoglu, qui recevait son homologue suédois, Tobias Billström, les 21 et 22 décembre à Ankara, a estimé que Stockholm avait à peine parcouru « la moitié du chemin » pour (… suite dans lemonde.fr)
Erdogan a-t-il humilié Poutine devant les caméras du monde entier ?
Dans une vidéo prise au sommet tripartite de Téhéran, en Iran, mardi, on peut voir le président russe, Vladimir Poutine, attendre durant environ 45 secondes son homologue turc. Cet événement, même s’il ne dure qu’un court instant, pourrait ne pas être anecdotique. Le président russe est lui-même un habitué de ce genre de pratiques.
L’Iran annonce avoir produit plus de 120 kg d’uranium enrichi à 20%
Fin août, selon les estimations Téhéran avait porté à 84 kg son stock d’uranium enrichi à 20%.

Téhéran a franchi un nouveau seuil en augmentant à plus de 120 kg son stock d’uranium enrichi à 20%, a annoncé samedi soir le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique. «Nous avons dépassé les 120 kg. Nous avons plus que ce chiffre. Notre peuple sait bien qu’ils (les Occidentaux, NDLR) étaient censés nous donner le combustible enrichi à 20% pour utiliser dans le réacteur de Téhéran, mais ils ne l’ont pas fait»,a déclaré Mohammad Eslami à la télévision d’État. «Si nos collègues ne le produisaient pas, nous aurions naturellement des problèmes avec le manque de combustible pour le réacteur de Téhéran», a-t-il ajouté.
Retour des sanctions
Selon les estimations de fin août, Téhéran avait porté à 84,3 kg son stock d’uranium enrichi à 20%, un niveau qui lui permet en théorie de produire des isotopes médicaux, utilisés notamment dans le diagnostic de certains cancers. Puis en avril, la République islamique a franchi le seuil inédit de 60% et en a produit depuis 10 kg, se rapprochant des 90% nécessaires à la confection d’une bombe.
Conclu en 2015 entre l’Iran d’une part, et les États-Unis, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie, la France et l’Allemagne d’autre part, l’accord offrait à Téhéran la levée d’une partie des sanctions internationales en échange d’une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous le strict contrôle de l’ONU. Mais après le retrait unilatéral des Américains de l’accord en 2018 sous la présidence de Donald Trump, Téhéran a progressivement abandonné ses engagements. Les États-Unis ont en retour imposé des sanctions.
(source: Le Figaro)