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Transparency International – TI-MG : Mialisoa Randriamampianina remplace Ketakandriana Rafitoson

Changement à la tête de la direction exécutive pour TI-MG : Mialisoa Randriamampianina remplace à partir du 1er juillet 2024, Ketakandriana Rafitoson qui devient elle-même directrice exécutive du mouvement mondial Publish What You pay. Selon cette dernière, « j’ai démissionné de mon poste de Directrice exécutive de TI Madagascar le 30 janvier dernier et mon préavis se termine aujourd’hui (lire avant-hier). J’ai démissionné parce que je voulais devenir membre de l’association, dans le respect de ses statuts : les membres ne doivent tirer aucun profit de l’association, ils doivent être bénévoles. Et c’est très bien ainsi ! L’engagement pur et désintéressé me parle, c’est pour moi l’ultime preuve du dévouement envers la cause pour laquelle on milite. Mais j’ai aussi démissionné au nom de l’alternance au pouvoir qui doit s’apprendre à tous les niveaux de notre société, y compris au sein de la société civile !! Il faut mettre fin au culte de la personnalité qui fait que quand on pense à tel parti politique, on pense tout de suite à X, quand on pense à telle OSC/ONG, on voit tout de suite Y. La cause et l’engagement doivent l’emporter sur la personne !! Le reste n’est qu’affaire de titres.
Interview de Ketakandriana RAFITOSON
Présidentielle à Madagascar : les femmes sonnent le réveil citoyen
Madagascar, un nouveau départ ? Corruption, élections, dépense publique… Des militantes se battent pour que le pays revienne aux normes de bonne gouvernance.
Il est difficile d’imaginer ce qui pourrait faire reculer Ketakandriana Rafitoson. Alors que Madagascar s’apprête à élire son président lors d’une élection dont le premier tour a lieu mercredi 7 novembre, la jeune directrice de Transparency Madagascar interpelle, invective, dénonce toutes les pratiques de corruption qui privent la Grande Ile d’un avenir meilleur. Personne n’est épargné. A commencer par les trois principaux candidats et ex-présidents, Hery Rajaonarimampianina, Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana, qu’elle met dans le même sac lorsqu’il s’agit de remonter la chaîne des responsabilités du vaste trafic de bois de rose à destination de la Chine.
Madagascar se situe au 155e rang sur 180 dans le dernier classement sur la perception de la corruption publié en janvier par Transparency International. Elle a reculé de 20 places en quatre ans. Policiers véreux qui rackettent les chauffeurs de taxi-brousse, juges qui relaxent des coupables en échange de petites fortunes, diplômes et postes de fonctionnaires qui s’achètent, tarification parallèle des consultations médicales… L’argent est partout, pour échapper aux règles ou faire valoir ses droits.
Juriste promise à une brillante carrière, Ketakandriana Rafitoson a jeté l’éponge à la fin de son stage à la direction du contentieux de la primature. « Ça m’a dégoûtée, je suis partie, se justifie-t-elle. Etre juge ouvre la porte à tous les privilèges. C’est un nid à corruption. » En rejoignant l’organe de régulation de l’électricité, elle croyait trouver un endroit où satisfaire son ambition de servir l’intérêt général. Déception là encore, quand elle constata – et écrivit – que derrière les discours sur la transition énergétique, la part des énergies fossiles continuait d’augmenter dans le mix énergétique. Sa hiérarchie apprécia peu sa liberté de ton et elle partit. A Transparency, qu’elle a intégré en août, son travail « rejoint pour la première fois [ses] convictions ». Sous des dehors sages et une voix posée, Ke, comme on l’appelle, défend sa méthode : « La lutte anti-corruption doit être agressive, le fléau est tellement grand. »
« Nous avons du mal à mobiliser »
A l’image de Ke, ce sont souvent des femmes qui sont en première ligne du discours citoyen qui émerge pour dénoncer la défaillance des élites politiques et économiques malgaches.