Xinjiang

Les États-Unis demandent un débat sur la Chine à l’ONU

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Drapeau des Nations unies nmann77 / stock.adobe.com

Après la divulgation en août dernier d’un rapport des Nations unies sur de «possibles crimes contre l’humanité» en Chine dans la province du Xinjiang contre la minorité ouïghoure, les États-Unis veulent faire adopter une résolution condamnant la Chine.

Les États-Unis ont demandé lundi 26 septembre un débat au Conseil des droits de l’homme de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans la région chinoise du Xinjiang, où Pékin est accusé de crimes contre l’humanité.

La délégation américaine auprès des Nations unies à Genève a déposé un projet de résolution en ce sens devant le Conseil. Le texte, vu par l’AFP, demande que le débat se tienne à l’occasion de la 52e session du Conseil, l’an prochain.

C’est la première fois de l’histoire du Conseil des droits de l’homme, créé en 2006, qu’un projet de résolution vise la Chine. Le texte, vu par l’AFP, demande que le débat sur le Xinjiang se tienne à l’occasion de la 52e session du Conseil, qui doit se dérouler au premier trimestre de 2023. Le projet de résolution a été déposé avec le soutien du Royaume-Uni, du Canada, de la Suède, du Danemark, de la Finlande, de l’Islande et de la Norvège.  Lire la suite »

Répression des Ouïgours : l’ONU dresse un réquisitoire accablant contre la politique de la Chine au Xinjiang

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« L’ampleur de la détention arbitraire et discriminatoire » de membres de la minorité musulmane dans la région peut constituer « des crimes contre l’humanité », selon le rapport du Haut-Commissariat aux droits de l’homme publié le 31 août.

Des membres de la minorité musulmane ouïgoure montrent des photos de leurs proches détenus en Chine, lors d’une conférence de presse à Istanbul (Turquie), le 10 mai 2022. OZAN KOSE / AFP

A 23 h 47 le 31 août, treize minutes seulement avant la fin de son mandat, la haut-commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a publié le rapport tant attendu de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur les droits de l’homme dans la province chinoise du Xinjiang.

Détentions arbitraires, tortures, stérilisations forcées… Les 46 pages du rapport sonnent comme un véritable réquisitoire contre la politique menée par Pékin. Le verdict est sans appel : « L’ampleur de la détention arbitraire et discriminatoire d’Ouïgours et de membres d’autres groupes essentiellement musulmans (…) dans un contexte de restrictions et de privation des droits fondamentaux tant individuels que collectifs peut constituer des crimes internationaux, en particulier des crimes contre l’humanité. »

Pour arriver à cette conclusion accablante, l’ONU dit avoir été informée « fin 2017 » de « disparitions » au Xinjiang, et s’être mise au travail dès 2018. Le rapport est fondé sur les écrits et déclarations des autorités chinoises elles-mêmes, mais aussi sur le travail de chercheurs, sur des images satellites, des informations en libre accès ainsi que sur quarante entretiens approfondis, avec notamment vingt-six personnes ayant été internées ou ayant travaillé dans des camps du Xinjiang depuis 2016.

Témoignages jugés « crédibles »

L’ONU condamne à la fois les fondements juridiques de la politique menée par Pékin – « le système juridique antiterroriste chinois repose sur des concepts vagues et larges » – et sa mise en œuvre. La Chine a longtemps expliqué que les Ouïgours coupables de délits « mineurs » n’étaient pas envoyés en centres de détention mais dans des centres de formation professionnelle. L’ONU fait remarquer qu’aucun des témoignages qu’elle a recueillis n’indique que les « stagiaires » avaient le droit de sortir de ces centres, qu’aucun ne s’était vu proposer une offre alternative, que la plupart avaient auparavant été détenus par la police et qu’ils n’avaient jamais eu accès à un avocat.

Pire : les deux tiers des vingt-six personnes interviewées qui ont été détenues dans ces « centres de formation » ont « reporté avoir subi des traitements qui peuvent aller jusqu’à la torture ». Violences sexuelles notamment, à l’égard des femmes, administration forcée de produits médicamenteux suspects… Ce que les ONG dénoncent depuis des années est confirmé par les témoignages jugés « crédibles

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Chine : « Il n’est pas sain que la production mondiale de panneaux solaires ne dépende à ce point d’un seul pays »

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Alors que des preuves de travail forcé dans les usines de Xinjiang qui servent à la fabrication des panneaux solaires ont été fournies, le juriste Pierre-Yves Le Borgn’ s’étonne, dans une tribune au « Monde », de l’absence de réaction des pays occidentaux ainsi que des entreprises présentes dans l’industrie solaire.

Tribune.

Depuis des mois, la situation des minorités musulmanes et en particulier des Ouïghours dans la province du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine, inquiète les défenseurs des droits de l’homme. De nombreuses preuves de répression et de violations des droits ont été rapportées par les organisations non gouvernementales et les organismes spécialisés des Nations unies.

Selon le comité pour l’élimination de la discrimination raciale des Nations unies, au moins 1 million de personnes auraient été placées en détention, torturées et exposées à l’endoctrinement et à l’assimilation forcée. Parmi les violations des droits de l’homme dénoncées figure aussi le travail forcé. Cette situation est une tragédie pour les femmes et hommes concernés. Elle est également un scandale et une honte.

Il n’est plus temps de fermer les yeux lorsque, comme c’est le cas, l’innommable se produit. C’est le devoir de la communauté internationale, de la conscience citoyenne mondiale, de celles et ceux qui ont à cœur la cause des droits et de la dignité de la personne humaine. Mais c’est aussi celui du monde économique et des affaires. Business as usual n’est plus une option.

70 % de la production photovoltaïque mondiale

Il est impossible en effet d’ignorer ce qui se passe au Xinjiang et de continuer d’importer des marchandises issues du travail forcé de femmes et hommes que le régime communiste chinois a décidé d’asservir. Le monde économique ne peut rester à côté de ce débat qui le concerne aussi. Il a un devoir d’action, en excluant toutes les productions en provenance du Xinjiang des chaînes de fabrication.

Cela concerne en particulier l’industrie solaire. La Chine, c’est aujourd’hui 70 % de la production photovoltaïque mondiale. Le silicium polycristallin et les terres rares, nécessaires pour la fabrication des panneaux solaires, proviennent en grande partie du Xinjiang. Le Xinjiang, à lui seul, représente près de 50 % de la production mondiale de silicium polycristallin.

Or, des preuves de travail forcé dans les usines de silicium polycristallin ont été apportées. A l’heure où la responsabilité sociale et environnementale des entreprises s’impose enfin comme condition d’une croissance juste et durable, pareille situation est intolérable.

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Documentaire: Les problèmes de la Chine avec les Ouïghours

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La Chine est devenue en moins d’une génération le moteur économique de la planète. Et si ce pouvoir économique, qui, semble-t-il, prime sur le politique et le sociétal, était entre les mains d’un régime dont le seul but serait de développer sa puissance pour continuer d’exister ? Ce documentaire propose de dévoiler le visage réel de la Chine.

Pour la première fois un journaliste-réalisateur français s’est glissé dans un voyage officiel au cœur d’une des régions les plus secrètes de tout le pays : le Xinjiang, une occasion unique de visiter une zone normalement interdite aux touristes car il s’agit de la province la plus instable du pays.