Aux États-Unis, le « shutdown » déclenche la pagaille dans le ciel, des milliers de vols vont être annulés

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Alors que le blocage budgétaire s’éternise, le gouvernement américain annonce la suppression de vols pour « réduire la pression » sur les contrôleurs aériens de moins en moins nombreux.

JAKUB PORZYCKI / NurPhoto via AFP En plein « shutdown », le gouvernement américain annonce ce mercredi 5 novembre la suppression de milliers de vols. (Photo d’illustration)

ÉTATS-UNIS – Les répercussions du plus long « shutdown » de l’histoire du pays atteignent désormais le ciel. Des milliers de vols vont être annulés aux États-Unis le week-end prochain en raison du blocage budgétaire qui s’éternise et dépeuple les rangs des contrôleurs aériens. Une mauvaise nouvelle qui risque de renforcer la pression sur le monde politique.

Le gouvernement américain a en effet annoncé ce mercredi 5 novembre qu’il allait demander aux compagnies aériennes de supprimer des vols à compter de vendredi pour « réduire la pression » sur le contrôle aérien, confronté à davantage d’absentéisme en raison du « shutdown ».

« Nous allons réduire les capacités » de vols « de 10 % dans 40 » aéroports, parmi les plus fréquentés du pays, a déclaré en conférence de presse le ministre des Transports Sean Duffy. « Il nous manque 2 000 contrôleurs aériens », a-t-il expliqué, ajoutant qu’il fallait « réduire la pression » en diminuant le nombre de vols à superviser pour les équipes.

Pendant un week-end prolongé

Républicains et démocrates sont incapables, depuis le 1er octobre, de s’entendre pour adopter un nouveau budget. Résultat : des centaines de milliers de fonctionnaires fédéraux sont au chômage technique tandis que des centaines de milliers d’autres sont forcés de continuer à travailler. Ils ne reçoivent pas de paie jusqu’à la fin de la crise.

Plus de 60 000 contrôleurs aériens et agents de la sécurité des transports sont dans le deuxième cas de figure. Et plutôt que de travailler sans salaire pendant plusieurs semaines, certains ne se présentent pas à leur poste.

L’annonce par les autorités de la suppression d’un nombre important de vols intervient avant un week-end propice aux voyages aériens, mardi 11 novembre étant férié aux États-Unis. Elle risque de renforcer l’impopularité du « shutdown » dans l’opinion publique, au lendemain de plusieurs élections clés, où l’opposition démocrate a signé de larges victoires.

L’enlisement se faisait déjà sentir ces derniers temps dans les aéroports, le manque de contrôleurs aériens entraînant retards et annulations de vols.

« C’est une situation très inhabituelle »

Le ministre Sean Duffy avait mis en garde mardi contre les risques de « chaos » : « Vous nous verrez peut-être fermer certaines parties de l’espace aérien, simplement parce que nous ne pourrons pas le gérer, faute de contrôleurs aériens », avait-il déclaré, rejetant la faute sur les démocrates.

« Nous allons demander aux compagnies aériennes de travailler avec nous pour réduire leurs plans de vol », a précisé mercredi le patron du régulateur aérien FAA, Bryan Bedford.

Il s’agit d’« éviter que la situation ne se dégrade », a-t-il ajouté au côté du ministre. « Le système est extrêmement sûr aujourd’hui, il le sera demain. Et si la pression continue d’augmenter, même après avoir pris ces mesures, nous reviendrons et prendrons des mesures supplémentaires. » En moyenne, 44 000 vols sont supervisés par la FAA chaque jour, selon son site internet.

Bryan Bedford a dit ne pas se souvenir qu’une telle réduction ait déjà été décrétée « pendant (s)es 35 ans de carrière dans le secteur aérien ». « C’est une situation très inhabituelle. Nos contrôleurs n’ont pas été payés depuis un mois. Nous avons hâte de pouvoir travailler normalement à nouveau ».

« Les contrôleurs qui continuent à venir font des heures supplémentaires, travaillent plus de jours (…) et nous voulons réduire cette pression (sur eux, NDLR) avant que cela ne devienne un problème », a poursuivi Bryan Bedford.

(source: huffingtonpost.fr)

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