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Aide internationale: les coupes américaines pourraient causer plus de 14 millions de morts

Les chercheurs à l’origine d’une étude publiée dans «The Lancet» ont estimé que les programmes soutenus par l’USAID ont été liés à une diminution de 15% des décès, toutes causes confondues, dans le monde.
L’effondrement des financements américains dédiés à l’aide internationale, décidé par l’administration de Donald Trump, pourrait entraîner plus de 14 millions de morts supplémentaires d’ici 2030 parmi les plus vulnérables, dont un tiers d’enfants, selon une projection publiée mardi 1er juillet dans The Lancet. «Elles risquent d’interrompre brutalement, voire d’inverser, deux décennies de progrès pour la santé des populations vulnérables. Pour de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire, le choc qui en résulterait serait d’une ampleur comparable à celle d’une pandémie mondiale ou d’un conflit armé majeur», a commenté Davide Rasella, coauteur de l’étude et chercheur au Barcelona Institute for Global Health, cité dans un communiqué.
La publication de cette étude dans la prestigieuse revue médicale coïncide avec une conférence sur le financement du développement réunissant en Espagne des dirigeants du monde entier, les États-Unis figurant parmi les absents. Cette rencontre se tient dans un contexte particulièrement sombre pour l’aide au développement, touchée de plein fouet par la coupe massive du financement décidée par Donald Trump depuis son retour à la Maison blanche en janvier.
Une coupe de 83% du financement américain
En examinant les données de 133 pays, l’équipe internationale de chercheurs a estimé rétrospectivement que les programmes financés par l’USAID ont permis d’éviter 91 millions de décès dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire entre 2001 et 2021. Et, selon leur modélisation, la coupe de 83% du financement américain – chiffre annoncé par le gouvernement début 2025 – pourrait entraîner plus de 14 millions de décès supplémentaires d’ici à 2030, dont plus de 4,5 millions d’enfants de moins de cinq ans, soit environ 700.000 décès d’enfants supplémentaires par an.
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Car les programmes soutenus par l’USAID ont été liés à une diminution de 15% des décès, toutes causes confondues, ont calculé ces chercheurs. Pour les enfants de moins de cinq ans, la baisse des décès a été deux fois plus importante (32%). L’impact le plus fort de cette aide a été observé pour des maladies évitables. La mortalité due au VIH/SIDA a ainsi été réduite de 74%, celle du paludisme de 53% et celle des maladies tropicales négligées de 51% dans les pays bénéficiaires du niveau d’aide le plus élevé par rapport à ceux avec peu ou pas de financement de l’USAID, selon l’étude.
D’autres donateurs ont aussi annoncé des coupes
Washington annonce une nouvelle aide militaire à l’Ukraine de 425 millions de dollars
Cette nouvelle enveloppe inclut de l’équipement de défense antiaérienne, des munitions pour l’artillerie, des véhicules blindés et des armes antichar.

Les États-Unis ont annoncé vendredi une nouvelle aide militaire à l’Ukraine d’un montant de 425 millions de dollars, au moment où Washington accuse la Corée du Nord d’envoyer des soldats en Russie pour combattre les troupes de Kiev. Cette nouvelle enveloppe, annoncée quelques jours avant l’élection présidentielle américaine, inclut de l’équipement de défense antiaérienne, des munitions pour l’artillerie, des véhicules blindés et des armes antichar, a détaillé le ministère américain de la Défense dans un communiqué.
La Centrafrique officialise un nouveau partenariat militaire avec les Américains

Le président Touadéra, qui, après le départ des forces françaises, avait signé en 2018 un accord militaire avec la Russie et fait appel aux mercenaires de Wagner, a confirmé se tourner vers Washington pour diversifier ses partenaires.
Diversifier ses partenariats. C’est ainsi que les autorités centrafricaines, qui faisaient jusqu’à présent appel à Moscou et aux mercenaires russes de Wagner pour le volet militaire, ont justifié, le 24 décembre, la conclusion d’un nouvel accord de sécurité signé avec les Américains. «La République centrafricaine est en train de faire un travail de diversification de ses relations», a déclaré samedi le porte-parole de la présidence centrafricaine, Albert Yaloke Mokpeme. Les États-Unis d’Amérique ont ainsi proposé à la présidence de «former ses soldats», «aussi bien sur le sol centrafricain que sur le sol américain», une offre que le chef d’État Faustin Archange Touadéra a dit avoir acceptée.
Cette déclaration de Bangui vient confirmer les rumeurs lancées quelques jours auparavant par un article de RFI. La chaîne française révélait que des employés de la compagnie américaine de sécurité privée Bancroft seraient actuellement dans la capitale centrafricaine, pour préparer l’installation du groupe à long terme. «Nous sommes dans le cadre de la reconstruction de l’armée nationale. Dans le cadre de cette reconstruction, nous avons fait appel à des partenaires, parmi lesquels la Fédération de Russie, l’Angola, le Maroc, la Guinée, ainsi de suite», a justifié le porte-parole de la présidence. «Tout ce qui peut nous aider à reconstruire notre avenir et à retrouver la pleine force de nos hommes armés et de sécurité, tout ce qui peut nous aider à le faire, nous travaillons avec eux», a-t-il déclaré.
Lutte d’influence russo-américaine
Le projet d’un rapprochement entre Washington et Bangui était en réalité officieux depuis le début de l’année 2023. En février dernier, Le Monde révélait que le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, avait reçu une proposition de l’administration américaine en marge du sommet Etats-Unis-Afrique mi-décembre 2022. Selon les informations du quotidien, les États-Unis avaient alors donné à Bangui un délai de douze mois pour se séparer des mercenaires russes, en échange de nouvelles modalités de partenariat dans le domaine sécuritaire.
Cette officialisation n’en est pas moins un retournement dans cette ancienne colonie française, qui, après le départ de l’opération française Sangaris en 2016, s’était tournée résolument vers la Russie pour le volet militaire. Un accord signé avec Moscou en 2018 prévoyait la fourniture d’armes et la formation d’officier centrafricains dans les écoles militaires russes. Le président Touadéra avait aussi fait appel au groupe Wagner dès 2017. En cinq ans, la société paramilitaire russe est passée de l’aide militaire à l’ingérence politique et au pillage économique, mettant la main sur les mines de diamants et d’or, sans omettre l’exploitation forestière et le commerce d’alcool.
Or, après la mort du fondateur et patron de Wagner Evguéni Prigojine, plusieurs médias évoquaient un mouvement de départ dans les effectifs de Wagner – environ 400 mercenaires auraient quitté le pays en juillet, selon plusieurs sources. «Il y a du départ dans l’air. Ils réduisent la voilure», confiait une source à l’AFP en juillet.
Regain d’intérêt américain
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