L’adoption du projet de loi sur la mise en place du fonds souverain malgache a été adopté à l’Assemblée Nationale hier en séance plénière virtuelle sans trop de questions de la part des députés.
Sur les 151 députés élus, 26 députés étaient présents durant la séance. Durant les votes, 23 députés ont voté pour le projet contre 3 qui s’y sont opposés dont le député de Toamasina, Roland Ratsiraka qui n’a pas manqué de réitérér ses craintes face à la mise en place de ces fonds souverain. Il qualifie ces fonds souverain comme une manière de blanchiment d’argent. « Pourquoi Madagascar va créer un fonds souverain pourtant nous n’avons pas d’excédent économique ? Est-ce une manière d’injecter des fonds privés pour blanchiment et c’est l’Etat Malgache qui le fera sur le dos du peuple », a fustigé Roland Ratsiraka sur sa page Facebook. Fermement opposé à ce projet, il a également dénoncé sa procédure d’adoption. Le projet de loi aurait été envoyé le midi par mail aux députés et voté en virtuel avec 26 présences. Pour rappel, le vote du fonds souverain a déjà été ajournée une première fois la semaine dernière.
De son côté, le ministre de l’Economie et des Finances, Richard Randriamandranto tente d’apaiser les esprits en annonçant qu’il s’agirait d’une société anonyme à participation publique. Sans trop donner de détails, il affirme que ce fonds servirait à financer les infrastructures dans différents secteurs et ne plus trop dépendre des aides extérieures.
Les fonds souverains appartiennent à l’État et sont composés de différentes sortes d’actifs financiers incluant les actions, obligations, biens fonciers, métaux précieux et autres instruments financiers. Il est généralement géré par la Banque Centrale mais si on se réfère aux dires du ministre des finances, ces fonds seront dotés d’une personnalité juridique qui leur est propre et qui est distincte de celle du gouvernement ou de la banque centrale.
L’opacité des fonds vis-à-vis de politique d’investissement et et du cadre institutionnel, peut toutefois faire naître certaines dérives. On peut citer à titre d’exemple l’ancien fonds souverain du Nigeria, dont plusieurs milliards ont disparus et dont on soupçonne une utilisation à des fins électorales. Pourtant, le code de bonnes pratiques, édicté à Santiago en 2008 par le Fonds Monétaire International, vise à instaurer un modèle de gouvernance solide pour les fonds souverains. Mais les fonds africains seraient encore trop peu à les appliquer. En atteste la note minimale de la plupart de ces fonds, selon l’index de transparence établi par l’Institut des fonds souverains (Linaburg-Maduell). (source https://jeunes-ihedn.org/panorama-des-fonds-souverains-sur-le-continent-africain/)







