Bielorussie
En Biélorussie, Alexandre Loukachenko signe une loi qui plonge un peu plus le pays dans la dictature
Le président biélorusse a désormais une immunité à vie contre les poursuites. Il a aussi posé des conditions impossibles pour se présenter à l’élection présidentielle.

INTERNATIONAL – Un peu plus de pouvoir pour lui et un peu moins de liberté pour son pays. Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a signé ce jeudi 4 janvier une loi lui garantissant une immunité à vie, et mettant des bâtons dans les roues à ses opposants qui souhaiteraient se présenter aux futures élections présidentielles, rapporte Associated Press (AP).
Comme l’explique l’agence américaine, ce texte s’applique en théorie à tous les présidents et leurs proches. Dans la réalité, Loukachenko a fait cette loi pour son gain personnel alors qu’il règne sur la Biélorussie depuis juillet 1994, presque 30 ans.
Dans le détail, seuls les citoyens biélorusses qui ont vécu dans le pays pendant ces 20 dernières années et n’ont jamais eu de permis de résidence à l’étranger peuvent désormais se présenter à la présidentielle. La prochaine élection est prévue en 2025. Une manière pour le dictateur d’empêcher l’opposition, qui s’est réfugiée en dehors des frontières pour échapper à la prison, de le défier.
Protection totale et impunité
Pour se protéger, il ne s’arrête pas là. Le texte ajoute que l’allié de Vladimir Poutine « ne pourra pas être tenu responsable des actions commises en lien avec l’exercice de ses pouvoirs présidentiels », même s’il n’est plus à la tête du pays.
Par ailleurs, les membres de sa famille auront droit à la protection d’État et à un accès médical toute leur vie, mais auront aussi accès à une assurance-vie et santé jusqu’à leur décès. Enfin, Alexandre Loukachenko deviendra un membre permanent de la chambre haute du Parlement s’il démissionne.
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L’UE sanctionne Minsk et met en garde Ankara
Les Européens se donnent jusqu’à décembre «au plus tard» pour riposter aux provocations turques en Méditerranée orientale.

Correspondante à Bruxelles
C’était un véritable imbroglio et beaucoup pariaient sur un désastre, mais les Vingt-Sept sont finalement parvenus à trouver un compromis sur la Biélorussie et surtout sur la Turquie.
Depuis vendredi, quarante personnalités, considérées comme responsables de la répression en Biélorussie, sont persona non grata sur le territoire de l’Union et ne peuvent plus avoir accès à leurs avoirs désormais gelés. L’homme fort de Minsk, Alexandre Loukachenko, passe à ce stade entre les gouttes, les Européens souhaitant donner toute sa chance au «dialogue inclusif» entre le pouvoir et l’opposition biélorusses qu’ils appellent de leurs vœux, mais aussi garder quelques «munitions» en cas d’échec.
Ces sanctions sont un soulagement pour les leaders européens. Le dossier, qui devait être réglé bien plus tôt, devenait, au fil des semaines, beaucoup trop encombrant pour l’Union. «Nous sommes crédibles», s’est félicité vendredi le président du Conseil européen, Charles Michel, à l’issue de ce sommet extraordinaire des Vingt-Sept consacré pour l’essentiel aux relations extérieures de l’UE.
Si un accord a pu être trouvé sur la question de la Biélorussie, c’est parce que les Vingt-Sept sont parvenus à convaincre Nicosie d’abandonner son veto. Il fallait pour cela trouver la bonne formule sur la Turquie, alors qu’Ankara poursuit ses forages illégaux des eaux chypriotes et que le président Nikos Anastasiades exigeait un message ferme de l’UE. Selon un haut responsable européen, les Vingt-Sept auront au final passé «8 à 9 heures» à identifier la voie de passage qui permettait d’afficher cette fermeté vis-à-vis d’Ankara sans, estiment-ils, ruiner totalement les avancées obtenues sur la Grèce au cours des dernières semaines.
Un cadre et un calendrier fixés
Le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, aurait joué un rôle important dans le dénouement, en affichant son soutien au président chypriote et, en l’invitant aussi de temps à autre, à une certaine modération dans ses demandes. Certes, il n’est pas encore question de dégainer de nouvelles sanctions contre Ankara, mais plutôt
L’Union européenne annonce ne pas reconnaître le résultat de l’élection en Biélorussie
La pression s’accentue sur Alexandre Loukachenko. L’Union européenne ne reconnaît pas la réélection du président biélorusse et va sanctionner « bientôt » un nombre « substantiel » de responsables des fraudes électorales et des violences qui ont suivi le scrutin, a annoncé, mercredi 19 août, le président du Conseil européen, Charles Michel, à l’issue d’un sommet extraordinaire en visioconférence.
La présidentielle « n’était ni libre ni équitable et l’UE ne reconnaît pas le résultat », a déclaré Charles Michel. « Nous soutenons fermement le droit du peuple biélorusse à déterminer son propre destin », a-t-il insisté.
De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel a exprimé, dans la foulée, son soutien aux manifestants biélorusses. « Nous ne doutons pas qu’il y ait eu des fraudes massives lors de la présidentielle », a-t-elle déclaré, ajoutant que pour l’UE, « il est clair que la Biélorussie doit trouver sa propre voie. Cela doit se faire par le dialogue et il ne doit y avoir aucune intervention extérieure ». La chancelière a par ailleurs révélé que le chef d’État contesté n’avait pas souhaité s’entretenir avec elle au téléphone.