forces de l’ordre
Manifestations à Antananarivo : Les « Gen Z » dispersés à coups de gaz lacrymogènes, les pro-régimes quadrillés par les forces de l’ordre
Cette nouvelle semaine risque encore d’être sous tension dans la capitale. Les forces de l’ordre ne lâchent pas d’une semelle les manifestants du mouvement « Gen Z ».
Les contrastes étaient saisissants, samedi dernier, dans les rues de la capitale. Tandis que les partisans du président de la République défilaient librement à Ankorondrano, Tsaramasay, Ampefiloha, Anosy ou encore 67ha, brandissant des pancartes telles que « Laissez le président travailler », « Non à la grève » ou « Non au coup d’État », les manifestants du mouvement Gen Z, eux, ont de nouveau fait face à une répression musclée. Une différence de traitement qui alimente les accusations de deux poids, deux mesures dans la gestion des attroupements publics par les forces de sécurité.
Selon le communiqué de l’État-major mixte opérationnel national (Emmo-Nat), des rassemblements se sont tenus, samedi dernier, dans des zones ne présentant « aucune menace ». Sans citer explicitement les organisateurs, le texte sous-entend que les manifestations des partisans du président se sont déroulées « pacifiquement ». En pratique, ces cortèges ont même bénéficié d’un quadrillage bienveillant des forces de sécurité, alignées le long de leur itinéraire. Aucun incident n’a été rapporté.
Opinion publique
Ce traitement de faveur contraste avec l’attitude des mêmes forces de l’ordre face au mouvement « Gen Z », dont les tentatives répétées de rejoindre la place d’Ambohijatovo se heurtent systématiquement à des barrages, des gaz lacrymogènes et des dispersions brutales. Samedi encore, plusieurs centaines de jeunes, rassemblés à Anosy et dans les environs, ont tenté de faire entendre leur voix en scandant des slogans exigeant la démission du chef de l’État. Leur progression a été stoppée en milieu d’après-midi, dans une pluie de gaz lacrymogène tirée pour « disperser » les manifestants.
Dans son communiqué, l’Emmo-Nat a justifié cette répression en affirmant que « certains veulent la violence et faire du forcing face aux consignes de sécurité », ajoutant que « d’autres sont munis d’armes blanches ». Face à cette situation, l’Emmo-Nat affiche une intransigeance dans son communiqué. « Des manifestants comptent réellement outrepasser les législations en vigueur ». Une déclaration qui a suscité un tollé sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes accusent les autorités dans la gestion d’un mouvement majoritairement pacifique, suivi et soutenu par une large partie de l’opinion
Députés IRMAR
Cette disparité de traitement entre les deux camps renforce l’impression d’une justice sécuritaire à géométrie variable. Quand les uns défilent protégés, les autres sont dispersés. Pendant ce temps, la mobilisation des partisans du régime s’est révélée faible. Le meeting initialement prévu au Coliseum d’Antsonjombe a été annulé, faute de participants, semble-t-il. Même les députés de la plateforme présidentielle IRMAR des arrondissements d’Antananarivo sont restés discrets, alors que le pouvoir cherchait à montrer sa force.
En dépit des appels au calme et d’une timide reprise des activités scolaires, dès aujourd’hui, après une semaine de suspension, Antananarivo demeure sous haute tension. Les forces de l’ordre quadrillent toujours les points stratégiques, et le mouvement « Gen Z » ne montre aucun signe de recul. La capitale s’apprête ainsi à vivre une nouvelle semaine d’incertitude, marquée par une méfiance grandissante à l’égard d’un appareil sécuritaire accusé de partialité.
(source: Rija R. – Midi M/kara)
Rassemblements politiques – Les Forces de l’ordre et de sécurité sur le qui-vive

Alors que les principales forces politiques de l’opposition semblent opter, après une rentrée politique en fanfare, pour une nouvelle stratégie, les autorités restent très attentives par rapport à certains rassemblements politiques.
Hier, des éléments des Forces de l’ordre et de sécurité sont intervenus, à Anosy, afin d’empêcher la conférence de presse que le « Sendikan’ny mpanabe » a voulu effectuer. En effet, les hommes en uniformes ont investi les lieux où les membres du syndicat devaient s’exprimer notamment sur leur situation et, selon les informations, sur ce qui concerne l’éducation en général à Madagascar.
Trois fois
Il s’agit, en tout cas, de la quatrième intervention des forces de l’ordre qui restent sur le qui-vive afin d’éviter des rassemblements ou, pour cette fois, une déclaration quelque peu gênante. Les Hery Politika Miray (HPM) et l’AmiCal des Anciens Sénateurs (ACS) étaient en réalité les premiers à voir leurs tentatives de tenir des réunions politiques échouer. En l’espace de trois semaines, la bande à Roger Ralison a, trois fois, vu l’intervention des éléments des forces de l’ordre et de sécurité. La dernière en date était celle que les deux formations politiques ont voulu organiser ce samedi, au Motel Anosy. Dans leurs objectifs d’effectuer des consultations auprès de toutes les forces vives de la nation pour sortir le pays de la situation difficile dans laquelle il se trouve, les HPM et ACS ont été déjà empêchés de tenir successivement leurs rassemblements au Model Anosy et Pavé Antaninarenina avant celle qui devait se tenir ce samedi à Anosy.
Nosakanan’ny Zandary teo Anosy
Actions concrètes
Après avoir gagné contre vents et marrées la majorité aux élections législatives et les dernières communales, l’onction électorale semble insuffisante pour asseoir la stabilité du régime qui est « prêt à agir et à réagir à tout ce qui bouge ». Si la psychose n’a pas totalement gagné certaines autorités, l’usage des forces de l’ordre et de sécurité face à « une opposition faible et affaiblie » est un révélateur de leur état d’esprit. Quoi qu’il en soit, les principales forces politiques de l’opposition continuent de se faire entendre en multipliant les sorties médiatiques pour la contestation des résultats des dernières élections communales et conseillers communaux tout en se félicitant d’avoir obtenu quelques sièges de conseillers communaux et les mairies de quelques communes rurales. Criant au scandale et à une fraude massive, leurs partisans aspirent en revanche à des actions concrètes qui peuvent faire bouger les lignes. En attendant, la mise en place d’une nouvelle plateforme élargie de l’opposition, malgré les différentes tractations, risque d’échouer car certains leaders, selon les informations, ne veulent pas faire de concession tout en revendiquant le monopole de l’opposition.
(source: Julien R – Midi M/kara)