Genève
Conseil des Droits de l’Homme – Plus de deux cents recommandations pour Madagascar

Quatre-vingt-deux pays ont pris part à l’Examen périodique universel de Madagascar auprès du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies. Au total, ils ont émis deux cent trente-quatre recommandations.
Une rivière de recommandations. C’est ce que les quatre-vingt-deux pays, sur les quatre-vingt-neuf inscrits, ont adressé à Madagascar lors de son Examen périodique universel (EPU), qui s’est déroulé devant le Conseil des droits de l’Homme (CDH) des Nations unies, à Genève, la semaine dernière.
Selon un communiqué publié par le ministère de la Justice sur sa page Facebook, «deux cent trente-quatre recommandations ont été émises de façon fraternelle pour une amélioration continue des efforts pour l’essor et la défense des droits de l’Homme». Toujours d’après la missive ministérielle, ces recommandations se déclinent principalement en onze catégories.
La protection des droits des personnes vulnérables, des droits de l’enfant, les droits des femmes, la lutte contre les discriminations, la santé maternelle et infantile sont prises en compte dans ces recommandations. La lutte contre la traite d’êtres humains, ou encore le renforcement de la lutte contre la corruption, font aussi partie des sujets ayant fait l’objet de recommandations de la part des pays qui ont pris part à l’EPU de la Grande île.
La prohibition des exactions extrajudiciaires ou encore le renforcement de la démocratie font aussi partie des points sur lesquels des recommandations ont été faites pour la Grande île. Lors du grand oral de l’EPU, qui s’est tenu le 27 janvier, la question des exécutions sommaires, ou encore la proportionnalité et la légalité de l’usage de la force par les Forces de défense et de sécurité (FDS), a été le sujet de remarques et de recommandations orales de la part de l’assistance.
La question de la liberté d’expression et celle du droit de faire une manifestation publique pacifique ont également été pointées du doigt. Lors des recommandations orales, des pays ont aussi émis des recommandations au sujet de la castration chirurgicale des violeurs d’enfants et sur l’Interruption thérapeutique de grossesse (ITG). La France, par exemple, a demandé que les dispositions sur la castration soient retirées du code pénal.
Processus volontaire
Parmi les membres de la délégation malgache à Genève, la députée Gabrielle Raby Savatsarah, présidente de la commission juridique à l’Assemblée nationale, a défendu la castration en affirmant que «l’État a pris cette décision afin d’adopter de nouvelles formes de répression à la hauteur de la gravité du viol. Il s’agit surtout de dissuader et de neutraliser les prédateurs sexuels en les soumettant à la castration chimique.»
Antonio Guterres : le monde ignore « l’État de droit et les règles de la guerre »
Lors de l’ouverture du Conseil des droits de l’homme à Genève, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a affirmé que « l’État de droit et les règles de la guerre », inscrits dans les Conventions de Genève et la Charte de l’ONU, ont été ignorés. Il a également appelé à des réformes urgentes du Conseil de sécurité, l’accusant de « paralysie » et d’incapacité à contraindre les pays à réduire leurs stocks d’armes
Au centenaire de l’OIT à Genève, E. Macron dénonce un « capitalisme fou »
Lors d’un discours à l’occasion du 100e anniversaire de l’Organisation internationale du Travail (OIT) à Genève, mardi 11 juin, le président français admet avoir commis une « erreur fondamentale » (allusion aux mouvements des Gilets jaunes).
Emmanuel Macron, Angela Merkel et Dimitri Medvedev ont participé ce mardi à la conférence de l’Organisation internationale du travail à Genève.
Un 100ème anniversaire de l’instance, émanation du Traité de Versailles, où les dirigeants ont prononcé des discours alarmistes, notamment sur les dérives du capitalisme.
Le chef de l’état français a évoqué l’importance du dialogue social et de la négociation pour y faire face, « Quand le peuple, quelle qu’en soit les catégories, ne trouve plus sa part de progrès, il ne peut plus adhérer à un régime politique tel qu’il se présente devant lui. C’est cela qui est en train de se passer dans nos démocraties. C’est ce qui fait que certains sont attirés par l’autoritarisme. »
Les dirigeants veulent apporter des solutions pour lutter contre la précarité au travail, assurer une égalité salariale entre les sexes ou encore réfléchir aux défis technologiques de demain.
A la tribune, Angela Merkel, la chancelière allemande, a appelé à plus de justice sociale pour tous les travailleurs, « Il n’y a aucun doute sur le fait que ce sont les nations industrielles, en particulier, qui tirent profit de la mondialisation, et de la division internationale du travail. Et c’est pour cette raison, que ces nations industrielles, ont l’obligation non seulement d’assurer des conditions de travail équitables chez elles, mais aussi de pousser à leur application ailleurs, à chaque endroit de la chaîne logistique mondiale. »
Dans un contexte de guerre commerciale entre les grandes puissances, de retour à des politiques protectionnistes, le Premier ministre russe a lui aussi tiré la sonnette d’alarme, « Le comportement de certains pays dans les domaines du commerce, de l’économie, devient plus agressif (…) L’ordre mondial, qui a été construit pendant des décennies, est aujourd’hui en danger. »
La conférence qui prendra fin le 21 juin, devrait aboutir sur deux textes majeurs : Une convention sur le harcèlement et une Déclaration sur l’avenir du travail, face aux défis climatiques et technologiques.