Israël – Hamas

Accord entre Israël et le Hamas sur les otages : Paris espère la libération de Français

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Israël et le Hamas ont conclu un accord pour la libération des otages détenus à Gaza. Accord assorti d’une trêve de quatre jours et d’un échange de prisonniers palestiniens. La France a réactivé ses canaux diplomatiques. Tout en restant prudent, le gouvernement espère la libération de ressortissants Français.

Guerre Israël-Hamas : au Maghreb, la rupture des opinions publiques avec l’Occident

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Dans les rues de Rabat, d’Alger et de Tunis, la colère gronde contre le soutien à Israël dénoncé comme « inconditionnel », mettant en position délicate les intellectuels démocrates de la région.

Une manifestation d’avocats tunisiens en solidarité avec les Palestiniens de Gaza, à Tunis, le 26 octobre 2023. (AP Photo/Hassene Dridi) HASSENE DRIDI / AP

« Désormais, le divorce est consommé. » Le diagnostic est posé sans barguigner par l’hebdomadaire marocain Tel quel dans un dossier consacré, le 20 octobre, à la « fracture ouverte entre l’Occident et le Sud global » à l’occasion de l’éclatement de la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas. Si la pertinence du concept de Sud global fait débat en l’occurrence – l’Inde a très vite soutenu le gouvernement israélien après l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre –, la géographie des émotions est d’une homogénéité peu discutable dans le monde musulman, en particulier au Maghreb.

En Afrique du Nord, où la solidarité avec la « résistance palestinienne » est une vieille affaire, la colère ne vise pas qu’Israël et ses bombardements intenses sur Gaza causant des milliers de victimes civiles et un désastre humanitaire sans précédent. Elle s’élargit à l’Occident, perçu comme un soutien « inconditionnel » à Israël. « Les opinions publiques au Maghreb assimilent Israël à l’Occident, relève Khadija Mohsen-Finan, politologue spécialiste du Maghreb et enseignante à l’université Paris-I. Non parce qu’Israël est un Etat fonctionnant à l’occidentale, mais parce que, dans la crise actuelle, il est protégé, voire surprotégé, par les gouvernements américain et européens. »

La guerre en Ukraine, où les Occidentaux ont mis en avant le droit international pour obtenir la mise au ban de la Russie, est dans tous les esprits. La dénonciation du « deux poids, deux mesures », selon que les victimes civiles soient ukrainiennes ou palestiniennes, est devenue un leitmotiv dans le procès fait à l’Occident.

« Colon un jour, colon toujours »

Au Maghreb, la France – sensibilité du passé colonial oblige – est particulièrement exposée à ces indignations de la rue. A Tunis, plusieurs rassemblements se sont tenus devant l’ambassade française, située au cœur de la capitale. Les manifestants ont réclamé « le départ » de l’ambassadrice. « Colon un jour, colon toujours », « La France, pays des droits de certains hommes » : les slogans tagués sur la façade de l’Institut français de Tunis traduisent sans ambiguïté cette image dégradée de la France. Les Etats-Unis sont visés eux aussi, ainsi que l’Allemagne, dont les propos de l’ambassadeur – évoquant l’« escalade actuelle déclenchée par une attaque terroriste barbare du Hamas contre Israël » – ont suscité un tollé en Tunisie. A Rabat comme à Alger, les manifestations en soutien aux Palestiniens ont dénoncé à l’unisson la « complicité » de l’Occident dans le « génocide à Gaza ».

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Israël-Hamas : Des influenceurs pour mener l’autre « guerre sur les réseaux sociaux »

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« J’ai tout arrêté pour montrer la vérité au monde, parce que c’est fou que les gens nient tout », explique Maya Keyy

Une photo est accrochée à un réfrigérateur à côté d’impacts de balles dans une maison du kibboutz Kissufim, dans le sud d’Israël, le 21 octobre 2023, après qu’elle a été prise pour cible lors de l’attaque meurtrière du groupe terroriste Hamas, qui dirige Gaza, le 7 octobre.(Crédit ; AP Photo/Francisco Seco)

En legging, gilet pare-balles et casque, l’influenceuse Maya Keyy s’est rendue dans l’un des kibboutzim israéliens attaqués par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre, filmant des scènes macabres pour ses abonnés, plus habitués à ses publications sur la mode et la nourriture.

« Vous avez une guerre sur les réseaux sociaux : c’est une guerre différente », a-t-elle déclaré à l’AFP au kibboutz de Kissufim où, selon l’armée israélienne, 15 personnes ont été tuées par des terroristes du Hamas le 7 octobre après s’être infiltrés depuis la bande de Gaza voisine.

« Si vous ne montrez pas au monde les images crues sur tout, ils ne vous croiront pas », dit la jeune femme de 21 ans. « J’influence dans le domaine de la mode, et maintenant j’utilise mon influence en tant que Juive. »

Maya Keyy, qui compte un demi-million d’abonnés sur Instagram et 300 000 sur TikTok, faisait partie d’un petit groupe d’influenceurs invités par le gouvernement israélien dans le kibboutz où les conséquences de l’attaque sont toujours là : traces de sang, impacts de balles et maisons carbonisées.

Un soldat israélien patrouillant à côté d’une maison ravagée par des terroristes du Hamas au kibboutz Kissufim, dans le sud d’Israël, le 21 octobre 2023. (Crédit : Francisco Seco/AP)

Les attaques sans précédent du Hamas qui ont traumatisé le pays ont tué plus de 1 400 personnes – la plupart des civils. L’armée israélienne a riposté par des bombardements incessants et une opération terrestre dans la bande de Gaza.

À Kissufim, à deux kilomètres à l’est de la bande de Gaza, où vivaient 292 personnes avant la guerre, le bruit des bombardements et des drones résonne.

« Les gens nient tout » 

Avant le 7 octobre, la page Instagram de Maya Keyy affichait des tenues de mode et des selfies. Mais, ensuite, elle a été transformée en appel à ses abonnés pour soutenir Israël.

« J’ai tout arrêté pour montrer la vérité au monde, parce que c’est fou que les gens nient tout », a-t-elle déploré.

« Vous devez venir prouver à tout le monde que cela a bien eu lieu. »

Selon le porte-parole du kibboutz, Benny Hasson, deux femmes nonagénaires ont été tuées dans l’attaque à Kissufim menée par une centaine de terroristes palestiniens. Six ouvriers thaïlandais et une famille font aussi partie des victimes.

« Nous sommes accusés de commettre des atrocités », a déclaré Hasson, 66 ans, en référence aux bombardements massifs dans la bande de Gaza. Mais c’est le Hamas qui est arrivé « incroyablement préparé ».

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