Jean Baptiste Olivier
Huile lourde de la JIRAMA – La solution Madagascar Oil remise à plus tard

Entre la Jirama et Madagascar Oil, le courant ne passera pas. Olivier Jean-Baptiste, ministre de l’Énergie, vient de rappeler que la collaboration entre les deux sociétés n’est pas pour demain.
La hache de guerre déterrée entre la Jirama et Madagascar Oil. Jeudi soir, sur le plateau de la Télévision nationale, le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, Olivier Jean-Baptiste, était convaincu « que Madagascar Oil n’a pas la capacité de garantir une livraison quotidienne et régulière d’huile lourde pour la Jirama ». Cette défaillance à l’utilisation et au recours de ce carburant produit à Tsimiroro a été évoquée et invoquée avec insistance par le ministre comme étant à l’origine du déficit de production d’électricité de la Jirama, en grande partie avec des centrales thermiques.
Olivier Jean-Baptiste n’a pas cherché loin pour enfoncer le clou. « Madagascar Oil n’est pas, pour le moment, en mesure d’acheminer quotidiennement depuis Tsimiroro vers la capitale les volumes nécessaires pour alimenter les centrales thermiques fonctionnant au fuel lourd, pour couvrir le Réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA). Ce besoin peut atteindre jusqu’à quinze camions semi-remorques de fuel lourd par jour », indique ce membre du gouvernement. Aussi, pour assurer les rotations nécessaires, Madagascar Oil devrait disposer d’un parc d’au moins une centaine de camions, expose-t-il.
Problématique
« Pourtant, cette compagnie pétrolière n’a à sa disposition qu’une dizaine de camions conteneurisés », souligne le ministre Olivier Jean-Baptiste. « Il faudrait aussi prendre en compte la longueur du trajet Antananarivo-Tsimiroro, plus de 400 kilomètres, dont 250 kilomètres de route en mauvais état », ajoute-t-il. Il déduit alors que le transport de ce fuel lourd de Madagascar Oil au niveau des centrales thermiques de la Jirama devient problématique au lieu d’être une solution viable et fiable.
Il reste aussi la qualité de l’huile lourde, trop visqueuse pour être utilisée par les machines de la Jirama, estime encore le ministre. À son avis, le produit découlant des huiles lourdes de Tsimiroro nécessite encore des allégements avant de pouvoir être digéré par les moteurs utilisés par la Jirama. Des unités industrielles d’Antsirabe l’ont quand même adopté sans trop se plaindre d’éventuelles souillures.
En outre, les anciens dirigeants de cette compagnie pétrolière avaient aussi, auparavant, remis en question la capacité financière de la Jirama à s’acquitter les factures des marchandises qui lui seront livrées. Cela va la pénaliser sur les aspects comptables.
Comme proposition, cette firme pétrolière avait déjà avancé plusieurs options en 2022. Madagascar Oil a prévu le transport des produits par camion spécial off-road de Tsimiroro à Tsiroanomandidy où sera installée une station de transfert. Depuis cette localité s’effectuera ensuite le transbordement des produits vers les sites à approvisionner à l’aide de camions conventionnels.
Pour l’instant, la situation n’a pas évolué. Les déclarations d’Olivier Jean-Baptiste apparaissent comme une préparation psychologique des abonnés de la Jirama sur ce retour diurne du délestage dans la capitale et ses agglomérations.
(source: Eric Ranjalahy – lexpress.mg)
Energie: L’Union européenne souligne l’urgence du projet Volobe
Isabelle Delattre Burger, ambassadrice de l’Union européenne (UE), multiplie les rencontres avec les autorités malgaches ces derniers temps. Dans l’un de ces entretiens, elle a notamment souligné l’urgence de démarrer la construction de la centrale hydroélectrique de Volobe, mettant en avant son importance pour le développement humain et économique. L’UE soutient le projet avec un don de 20 millions d’euros, représentant environ un tiers de la contribution de l’État. Cependant, malgré la signature du mémorandum d’entente en 2016, le projet a pris du retard, notamment en raison de négociations sur le prix du kilowattheure.
La centrale hydroélectrique de Volobe, une fois opérationnelle, produira 120 mégawatts, couvrant 40% de la consommation annuelle nationale d’électricité. Cela bénéficiera à plusieurs régions du pays en résolvant partiellement le problème de l’insuffisance énergétique. Les retards dans le projet ont des conséquences financières et structurelles, entraînant des surcoûts dus à la production d’électricité par des moyens plus coûteux, comme les solutions thermiques.
Le financement du projet, estimé à environ 550 millions d’euros, reste un obstacle majeur à son avancement. Alors que la Compagnie générale d’hydroélectricité de Volobe (CGHV) cherche des partenaires et des bailleurs, le manque de fonds retarde le début des travaux. Des discussions sont en cours avec des acteurs tels qu’Électricité de France (EDF) pour soutenir le projet. Ce retard impacte également les finances publiques, augmentant les dettes et affectant les fonds d’entretien des routes.
Isabelle Delattre Burger souligne l’importance de concrétiser rapidement les projets hydroélectriques de Volobe et Sahofika pour éviter des dommages collatéraux sur l’économie et les infrastructures du pays. Malgré les efforts pour réduire les coûts pour les consommateurs, les retards ont des répercussions négatives, nécessitant une action urgente pour assurer le développement énergétique et économique de Madagascar.
(source: madagascar-tribune.com)
