Libye
La poudrière libyenne : menace aux portes de l’Europe
Située à peine à 300 km des côtes européennes, la Libye est au bord du chaos. Il n’y a plus d’État, plus de pouvoir officiel. Le pays, grand comme trois fois la France, est divisé entre milices ennemies et gouvernements rivaux. Tous s’affrontent pour la reconquête du pouvoir.
Libye : Seïf al-Islam, fils de Mouammar Kadhafi, candidat à la présidentielle
Seïf al-Islam Kadhafi, l’un des fils de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a déposé dimanche sa candidature à l’élection présidentielle du 24 décembre, a annoncé un représentant de la commission électorale.
Démission de Fayez al-Sarraj : la Libye définitivement ingouvernable ?
C’est l’un des principaux protagonistes de la guerre civile qui déchire la Libye depuis maintenant six ans. Fayez al-Sarraj a pris tout le monde de court en annonçant hier son départ prochain.
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D’ici fin octobre, il quittera le Gouvernement d’union nationale (GNA) qu’il dirige, le seul reconnu par l’Organisation des Nations Unies, pour céder sa place à un nouvel exécutif issu des pourparlers inter-libyens en cours en Suisse et au Maroc. Faut-il y voir un énième coup de bluff dans cette partie de poker menteur ou bien le signe que la Libye, décidément, est bel et bien ingouvernable ?
La France suspend sa participation à une mission de l’Otan en Méditerranée
Libye: la Ligue arabe veut le retrait des forces étrangères
La Ligue arabe a appelé mardi au retrait de Libye des troupes étrangères et à l’ouverture de pourparlers pour mettre fin au conflit dans ce pays.
C’est à la demande de l’Égypte que la Ligue arabe a tenu une réunion en vidéoconférence sur le conflit qui oppose les forces du gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU et qui siège à Tripoli, aux troupes du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est du pays. Ont participé à la réunion les représentants de 21 pays arabes, dont le GNA, qui avait initialement refusé l’invitation de l’Égypte.

Dans un communiqué, la Ligue arabe «rejette toutes les interventions étrangères illégitimes» en Libye et réclame «le retrait de toutes les forces étrangères du territoire de la Libye et de ses eaux territoriales».
Réserves
Le représentant du GNA, Saleh al-Shemakhy, a toutefois exprimé des réserves sur l’appel de la Ligue arabe, déclarant que les forces étrangères qui soutiennent le GNA contribuaient à repousser l’«agression» des forces du maréchal Haftar.
La situation en Libye s’est dégradée ces dernières semaines. Après plusieurs mois d’une offensive visant à prendre Tripoli, les forces de Haftar ont essuyé des revers face au GNA, appuyé par des drones et des conseillers militaires turcs.
Les forces du GNA visent désormais la ville côtière de Syrte, située à 450 kilomètres à l’est de Tripoli et verrou stratégique vers le fief du maréchal Haftar. L’Égypte a averti samedi que toute avancée des pro-GNA vers Syrte pourrait entraîner une intervention «directe» du Caire. Le GNA a dénoncé comme une «déclaration de guerre» les menaces de l’Égypte. Alors que la Turquie soutient le GNA, le maréchal Haftar, outre l’Égypte, est soutenu par les Émirats arabes unis et par la Russie.
Depuis la chute et la mort du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011 après une révolte populaire et une intervention militaire de la France, de la Grande-Bretagne et des États-Unis, la Libye est plongée dans le chaos des conflits et des luttes de pouvoir.
(AFP/NXP)
L’Égypte menace d’une « intervention directe » en Libye si le GNA progresse
Les ambitions régionales turques risquent-elles d’ouvrir un nouveau front dans le conflit libyen? Après la France, la Grèce et l’Otan, c’est au tour de l’Égypte de tirer la sonnette d’alarme. Paniqué par l’avancée des forces du Gouvernement d’union nationale (GNA), soutenu par Ankara, vers l’Est libyen, chasse gardée de Khalifa Haftar, appuyé par Le Caire, le président Abdel Fattah al-Sissi a menacé la Turquie, samedi 20 juin, d’une intervention «directe» de l’Égypte. Pour lui, Syrte représente une « ligne rouge ».
Could Egypt and Turkey go to war in Libya?
The battlelines of Libya’s civil war are changing quickly. A few weeks ago, Khalifa Haftar’s forces were on the outskirts of the capital Tripoli, battling to remove the UN-recognised Government of National Accord.
But the warlord’s campaign failed, and he’s been in retreat since. GNA troops, reinforced by military support from Turkey, are pushing towards Haftar’s power base in the oil-rich south and east. Egypt, one of Haftar’s foreign backers, is threatening to send in its soldiers if GNA fighters attack the strategic city of Sirte.
Could Egypt and Turkey go to war and further complicate the Libyan conflict?
Paris dénonce des manœuvres « extrêmement agressives » de la Turquie contre un bateau militaire français en Méditérranée
Alors qu’il cherchait à identifier un cargo suspecté de transporter des armes vers la Libye, le bâtiment français a fait l’objet de trois « illuminations radar » de la part d’un navire turc, pourtant allié de l’OTAN.
Un navire français participant à une mission de l’OTAN en Méditerranée a récemment fait l’objet d’une manœuvre « extrêmement agressive » de la part de frégates turques, a révélé, mercredi 17 juin, le ministère des armées français, dénonçant une affaire « très grave » impliquant un partenaire de l’Alliance atlantique.
Alors qu’il cherchait à identifier un cargo suspecté de transporter des armes vers la Libye, le bâtiment a fait l’objet de trois « illuminations radar » de la part d’un navire turc, « un acte extrêmement agressif qui ne peut pas être l’acte d’un allié vis-à-vis d’un navire de l’OTAN », commente-t-on au ministère des armées. Mercredi doit se tenir une réunion des ministres de la défense de l’Alliance.
« Cette affaire est, à nos yeux, très grave. On ne peut pas accepter qu’un allié se comporte comme cela, fasse cela contre un navire de l’OTAN sous commandement OTAN menant une mission OTAN », a fait valoir Paris, en prévenant que la ministre des armées, Florence Parly, allait « mettre les points sur les i », lors de cette réunion, sur « l’attitude turque dans le conflit libyen ».
Opposition sur le conflit libyen
« Ces norias de bateaux entre la Turquie et Misrata, parfois accompagnées par des frégates turques, ne contribuent pas à la désescalade », a souligné le ministère, dénonçant, par ailleurs, le fait que les bâtiments turcs « utilisent des indicatifs OTAN » pour s’identifier lors de ses missions d’escorte.
En Libye, la Turquie soutient militairement le Gouvernement d’union libyen (GNA) de Fayez Al-Sarraj, reconnu par les Nations unies, face aux forces dissidentes du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est soutenu notamment par la Russie, l’Egypte et les Emirats arabes unis.
Dans ce contexte de tensions, le ton n’a cessé de monter entre Paris et Ankara ces derniers jours. Lundi, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a condamné « le soutien militaire croissant » de la Turquie au GNA en « violation directe de l’embargo des Nations unies ». La veille, la présidence française avait déjà dénoncé l’interventionnisme « inacceptable » d’Ankara.
La Turquie a rejeté ces critiques sur son soutien armé au gouvernement de Tripoli en Libye, accusant, à son tour, Paris de faire « obstacle à la paix » en appuyant le camp adverse. La France, bien qu’elle s’en défende publiquement, est également accusée de soutenir Haftar, qui a récemment subi de lourdes défaites sur le terrain.
La Libye est en proie au chaos depuis la chute du régime Kadhafi en 2011. Depuis avril 2019, le conflit a fait des centaines de morts, dont de nombreux civils, et poussé plus de 200 000 personnes à fuir leur domicile.
(Le Monde avec AFP)
Le commandant libyen soutenu par la Russie se dit prêt à des pourparlers pour mettre fin à la guerre

LE CAIRE – Le commandant libyen soutenu par la Russie, dont les forces ont subi une série de pertes sur le champ de bataille ces derniers jours, a déclaré samedi qu’il était prêt à arrêter les combats et à entamer des pourparlers pour mettre fin à la guerre civile de son pays riche en pétrole.
Il était peu probable que cette annonce mette fin immédiatement aux combats. Mais il a offert de nouvelles preuves du poids décisif de la Turquie, de l’autre côté de la guerre en Libye, dont l’intervention en faveur du gouvernement soutenu par l’ONU à Tripoli a contrecarré les ambitions de la Russie et changé le cours du conflit.
Le commandant libyen, Khalifa Hifter, a fait une offre de cessez-le-feu au Caire alors qu’il se tenait aux côtés de son allié égyptien, le président Abdel Fattah el-Sisi. L’Égypte, ainsi que la Russie et les Émirats arabes unis, ont investi massivement pour soutenir M. Hifter et s’efforcent maintenant de limiter ses pertes après l’effondrement dramatique de sa campagne de 14 mois pour capturer Tripoli.
L’ampleur et la rapidité des pertes de M. Hifter ont stupéfait les Libyens, et les analystes disent que la retraite marque non seulement la fin de son assaut sur Tripoli, mais qu’elle est susceptible de remodeler le paysage militaire et politique plus large du pays.
« Tous nos points d’appui changent », a déclaré Tarek Megerisi, analyste au Conseil européen des relations étrangères. « On ne sait pas très bien à quoi les choses ressembleront une fois la poussière retombée. Mais c’est Hifter sur les cordes. C’est la première fois que nous le voyons faire un compromis ou une concession depuis son retour en Libye en 2014. »
La Libye, qui possède les plus grandes réserves de pétrole d’Afrique, est plongée dans le chaos depuis l’éviction de son dictateur de longue date, le colonel Mouammar el-Kadhafi, par une coalition soutenue par les États-Unis lors du printemps arabe en 2011. Une éruption de combats entre les factions libyennes en 2014 s’est rapidement transformée en une guerre par procuration régionale alimentée par des puissances étrangères qui ont versé des armes, de l’argent et des mercenaires dans le combat.
Macron: réconciliation et paix entre protagonistes lybiens à Paris
Le chef du gouvernement de Tripoli Fayez al-Sarraj et le maréchal Khalifa Haftar, sont accueillis par le président français ) Paris pour un accord historique débouchant sur une feuille de route.