Macky Sall
Sénégal : Macky Sall et ses lieutenants dans le collimateur des nouvelles autorités
Attendu sur la lutte contre l’impunité, Bassirou Diomaye Faye laisse entendre sa volonté de régler leurs comptes à ceux qui ont gouverné le pays pendant douze ans.
Le répit aura été de courte durée pour le pouvoir sénégalais tombé en disgrâce. Près de trois mois après sa défaite cinglante à l’élection présidentielle, le voici menacé d’être renvoyé sur le banc des accusés par les nouvelles autorités. Attendu sur la lutte contre l’impunité, marqueur de son « projet » politique, l’exécutif mené par le duo Bassirou Diomaye Faye – Ousmane Sonko laisse entendre sa volonté de régler leurs comptes à ceux qui ont gouverné le Sénégal pendant douze ans.
Dimanche 9 juin, au Grand Théâtre de Dakar, le premier ministre Ousmane Sonko a sonné la charge. Après avoir fustigé une partie des médias accusés de « ne pas payer leur dette fiscale » et des magistrats supposément « corrompus », il a attaqué le camp de Macky Sall sur le dossier de la répression des troubles préélectoraux.
Les violences ont fait une soixantaine de morts entre mars 2021 et juin 2024 et la responsabilité incombe, selon le nouveau pouvoir, à l’ancien président et à son appareil sécuritaire. Plus précisement l’ex-ministre de l’intérieur, Félix-Antoine Diome, ou le haut commandant de la gendarmerie, le général Moussa Fall, débarqué le 24 avril.
Sénégal : le Conseil constitutionnel plonge le pays dans l’inconnu en annulant le report de l’élection présidentielle

L’instance a déclaré « contraire à la Constitution » la loi repoussant de dix mois le scrutin qui devait se tenir le 25 février et le maintien du président Macky Sall à son poste au-delà du terme de son mandat.
La décision est un désaveu cinglant pour le pouvoir sénégalais. Le Conseil constitutionnel a invalidé, jeudi 15 février, le report au 15 décembre de l’élection présidentielle, plongeant un peu plus le pays dans l’incertitude. Saisis par plusieurs membres de l’opposition et une dizaine de candidats à la magistrature suprême, l’instance a déclaré « contraire à la Constitution » la loi repoussant de dix mois le scrutin qui devait se tenir le 25 février et le maintien du président Macky Sall à son poste au-delà du terme de son mandat.
Bien qu’elle abroge également le décret présidentiel qui, de facto, modifiait le calendrier électoral, l’instance ne fixe pas de nouvelle date pour le scrutin. Compte tenu du retard pris par le processus, elle se borne à constater « l’impossibilité d’organiser l’élection présidentielle à la date initialement prévue » du 25 février et « invite les autorités compétentes à la tenir dans les meilleurs délais ».
Annoncée par le président Macky Sall le 3 février et entérinée deux jours plus tard par les députés lors d’une séance agitée lors de laquelle les élus de l’opposition ont été expulsés de l’Assemblée nationale, la décision de reporter l’élection a créé un séisme politique dans un pays où les échéances présidentielles avaient toujours été respectées depuis l’indépendance.
« Organiser les élections dans les meilleurs délais »
Saisi par des opposants qui considéraient ce décalage de calendrier inconstitutionnel, le Conseil constitutionnel était particulièrement attendu même si le chef de l’Etat sénégalais ne s’est pas engagé à suivre son avis. « Lorsque la décision sera prise, je pourrai dire ce que je ferai », a-t-il déclaré, le 9 février, à l’agence Associated Press. Plusieurs responsables de la mouvance présidentielle jugent en effet que les membres du Conseil n’ont pas autorité à contrôler une loi constitutionnelle. Une interprétation que les sept sages ont battue en brèche, s’estimant « compétents » pour se prononcer sur la légalité des textes.
Des juges soupçonnés de corruption
La juridiction se trouve néanmoins dans une position pour le moins inconfortable. Tenue à l’impartialité, elle est accusée d’avoir influencé le processus électoral. Deux des sept juges qui composent le Conseil ont été accusés de corruption par le Parti démocratique sénégalais (PDS), pour avoir éliminé son candidat, Karim Wade, le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade (2000-2012), de la course à la présidentielle. Ce dernier avait été disqualifié pour n’avoir pas renoncé à temps à sa nationalité française, la Constitution exigeant que tout prétendant à la magistrature suprême soit exclusivement Sénégalais.
Le PDS avait alors obtenu la formation d’une commission d’enquête à l’Assemblée nationale, accusant Amadou Ba, le premier ministre, candidat de la mouvance à la présidentielle, d’avoir « utilisé son pouvoir pour manipuler l’élection et éliminer des candidats ».
« La preuve que nous sommes dans un Etat de droit »
« Le Conseil constitutionnel n’avait pas d’autre choix pour laver son honneur, a réagi Thierno Alassane Sall, un député de l’opposition. Karim Wade a été sorti du jeu pour un parjure [sur sa nationalité française] et c’est son parti qui accuse les juges de corruption ? C’était une situation ubuesque. »
Le PDS, de son côté, n’a pas voulu répondre aux questions du Monde. « Au moins, nous avons la preuve que nous sommes dans un Etat de droit. Plus personne n’osera remettre en question l’indépendance de la justice », se félicite pour sa part une source présidentielle.
La décision du Conseil constitutionnel remet en cause les négociations initiée ces derniers jours grâce à l’entremise de plusieurs médiateurs, chargés de rapprocher Macky Sall et l’ex-Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité), le parti d’Ousmane Sonko, qui a été dissous en juillet 2023.
Médiations pour une sortie de crise
Trois points majeurs sont au cœur des discussions : la participation des cadres de l’opposition au dialogue national voulu par le chef de l’Etat, la date de l’élection présidentielle, et celle du retrait de Macky Sall, dont le mandat doit s’achever le 2 avril, de la présidence de la République.
Quelques heures avant la publication de la décision du Conseil constitutionnel, plusieurs détenus dits politiques ont commencé à être libérés au compte-goutte. Parmi eux, des figures de l’opposition comme Aliou Sané, du mouvement Y’en a marre et coordonnateur de la plate-forme de la société civile F24.
Sénégal : La famille de Macky Sall a déjà déménagé au Maroc – Le pouvoir veut engager un processus « d’apaisement »
« La famille du président Macky Sall a déjà déménagé au Maroc », dit Souleymane Jules Diop, ambassadeur du #Sénégal auprès de l’Unesco assurant que le président sénégalais est « sur le départ ». Il était l’invité du journal Afrique.
Urgent – Sénégal: Après la CEDEAO, la France lâche Macky Sall
Assemblée nationale française: déclaration de Stéphane Séjourné, Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de France
Sénégal : la fin de la stabilité ?
Le président sénégalais Macky Sall, au pouvoir depuis 2012, a décidé de suspendre l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février. Dans un pays longtemps vanté comme un pôle de stabilité, le report d’une élection est loin d’être anodin.
Après un «non » au dialogue : Le Forum civil demande aux organisations internationales de prendre des sanctions contre Macky Sall et Cie
« A travers différentes déclarations de son Bureau Exécutif ou adresses de son Coordonnateur Général, le Forum Civil n’a cessé d’attirer l’attention du Chef de l’État sur la persistance de la mal gouvernance et la déliquescence de l’État de droit et de la Démocratie au Sénégal », a rappelé, d’emblée, Birahim Seck et Cie.
Sénégal: l’étau se resserre sur Macky, le Département d’Etat américain prend position, exige une élection et l’arrêt immédiat des restrictions
Après un premier communiqué sorti dimanche pour regretter le report de la Présidentielle du 25 février 2024, l’Ambassade des Etats-Unis à Dakar s’est joint au Bureau Afrique du Département d’Etat américain pour condamner fermement la décision de Macky Sall avant de donner ses exigences pour un retour à l’ordre constitutionnel.Le Département d’Etat américain affirme: “Les États-Unis sont profondément préoccupés par les mesures prises pour retarder l’élection
Après un premier communiqué sorti dimanche pour regretter le report de la Présidentielle du 25 février 2024, l’Ambassade des Etats-Unis à Dakar s’est joint au Bureau Afrique du Département d’Etat américain pour condamner fermement la décision de Macky Sall avant de donner ses exigences pour un retour à l’ordre constitutionnel.
Le Département d’Etat américain affirme: “Les États-Unis sont profondément préoccupés par les mesures prises pour retarder l’élection présidentielle du 25 février au Sénégal, qui vont à l’encontre de la forte tradition démocratique du Sénégal. Nous sommes particulièrement alarmés par les informations selon lesquelles les forces de sécurité ont expulsé de force des parlementaires qui s’opposaient à un projet de loi visant à retarder les élections, ce qui a donné lieu à un vote à l’Assemblée nationale qui ne peut être considéré comme légitime compte tenu des conditions dans lesquelles il s’est déroulé. Les États-Unis exhortent le gouvernement du Sénégal à organiser son élection présidentielle conformément à la Constitution et aux lois électorales”.
La Secrétaire adjointe Molly Phee et ses camarades ajoutent: “Nous appelons également le gouvernement sénégalais à rétablir immédiatement le plein accès à Internet et à garantir que les libertés de réunion pacifique et d’expression, y compris pour les membres de la presse, soient pleinement respectées. Les États-Unis resteront engagés auprès de toutes les parties et partenaires régionaux dans les jours à venir”
(source: walf-groupe.com)
Sénégal : « ce qu’il s’est passé est un coup d’Etat constitutionnel » (opposition)
L’opposition sénégalaise crie au « coup d’Etat constitutionnel » après le report de la présidentielle au 15 décembre et le maintien du président Macky Sall probablement jusqu’en 2025, sans avoir encore mobilisé contre un fait accompli qui entache selon elle la vitrine démocratique nationale. Khadija Mahecor Diouf, maire et membre du cabinet d’Ousmane Sonko, était l’invité du Journal de l’Afrique
Sénégal: « Macky Sall fait un coup d’Etat institutionnel », selon les analystes
« Il est devenu le contraire de tout ce que le Sénégal a voulu incarner [être en tête de la course pour la démocratisation]; Macky Sall a « détruit ces acquis démocratiques pour créer les bases d’un Etat illibéral », selon l’écrivain Adama Gaye.
Des heurts ont éclaté dimanche à Dakar entre forces de sécurité et manifestants protestant contre le report inédit de la présidentielle annoncé la veille par le chef de l’État Macky Sall dans une atmosphère hautement volatile.
Dans cette édition spéciale, France 24 analyse la situation avec le chroniqueur international de France 24 Gauthier Rybinski, la correspondante de France 24 à Dakar, Sarah Sakho, et Abdou Karim Fofana, ministre du Commerce et porte-parole du gouvernement sénégalais.
Sénégal-France-Sciences: Macky Sall salue l’admission du Pr Maimouna Ndour Mbaye à l’Académie Française de Médecine
Dakar, 10 jan (APS) – L’admission du Pr Maimouna Ndour Mbaye, Professeur titulaire de Médecine Interne à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, à l’Académie Française de Médecine est une reconnaissance qui honore le Sénégal et magnifie la qualité de son système d’enseignement supérieur, a salué le chef de l’Etat.
‘’Félicitations à notre compatriote Professeur Maïmouna Ndour Mbaye pour son intégration à la prestigieuse et sélective Académie Française de Médecine. Elle est la première femme d’Afrique de l’Ouest à siéger au sein de cette illustre institution. Cette reconnaissance qui honore le Sénégal, magnifie à la fois la qualité de notre système d’enseignement supérieur, l’expertise de nos universitaires ainsi que celle de nos personnels de santé’’, a écrit Macky Sall sur X.
Pr Ndour est Professeur titulaire de Médecine Interne à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et chef de Service de Médecine Interne et Directrice du Centre national de Diabétologie.
L’UCAD a également adressé ses ‘’félicitations au Pr Maimouna Ndour Mbaye qui vient d’intégrer la prestigieuse et sélective Académie française de Médecine comme Membre Correspondant étranger’’.
‘’Elle est ainsi la première femme d’Afrique de l’Ouest à siéger dans cette institution. Elle est également spécialiste en santé publique avec une grande expérience en Afrique et en Europe dans les domaines de la recherche, des bonnes pratiques cliniques et de la gestion du pied diabétique et d’autres complications des maladies métaboliques, et la représentante régionale de Diabetic Foot International pour l’Afrique francophone’’, écrit l’UCAD.
(source: OID/AB – Agence de Press Sénégalaise)
Sénégal: la radiation de Sonko de la liste électorale annulée par un Juge
Sénégal : rebondissement dans le feuilleton politique autour d’Ousmane Sonko ! Selon le tribunal d’instance de Ziguinchor, l’opposant doit être réinscrit sur les listes électorales. Est-ce à dire qu’il pourrait se relancer dans la course à la présidentielle ?
Sénégal : l’opposant Sonko remis sur orbite présidentielle par un juge
L’événement aussi judiciaire que politique est venu d’un magistrat d’un tribunal d’instance de Ziguinchor, au sud du Sénégal. Celui-ci a ordonné qu’Ousmane Sonko, homme politique apparaissant comme l’un des favoris de la future élection présidentielle, au cas où il serait autorisé à y participer, soit rétabli sur les listes électorales dont il a été radié. De quoi lui permettre a priori, alors même qu’il est en prison depuis fin juillet, et ce, après des mois d’épreuve de force avec le gouvernement et la justice, de concourir à la présidentielle de février 2024. « La candidature d’Ousmane Sonko est une exigence sociale, c’est une exigence du peuple sénégalais. [?] Juridiquement, Ousmane Sonko doit être candidat », a exulté l’un de ses conseils, Me Ciré Clédor Ly, en pleine nuit, après une audience marathon émaillée de péripéties, comme une coupure d’électricité qui a contraint le juge à travailler à la lampe torche au moment du délibéré. Me Clédor Ly a par ailleurs estimé que le juge de Ziguinchor avait « fait montre d’un courage énorme ». « Ousmane Sonko ne connaît pas le juge, le juge ne le connaît pas », a-t-il dit en réponse à la demande de récusation de l’État. L’Union des magistrats du Sénégal a condamné les attaques proférées par l’agent de l’État contre le juge, estimant que « le seul débat judiciaire valable est celui qui se tient au prétoire »
Une porte entrebâillée vers la présidentielle?
Cela dit, ce succès rare pour M. Sonko après une série de déconvenues est loin de garantir sa candidature. Les avocats de l’État ont annoncé un pourvoi devant la Cour suprême. « Pour l’instant, Ousmane Sonko ne peut être réintégré dans les listes électorales », a dit dans un communiqué le représentant de l’État à l’audience. L’État a tenté, par le biais de ses avocats, de faire récuser le juge Sabassy Faye car ce dernier est le frère de l’un des adjoints de M. Sonko dans ses fonctions de maire de Ziguinchor. Lire la suite »
Au Sénégal, Macky Sall ne se présentera pas à l’élection présidentielle de 2024
Dans une allocution télévisée, le président sénégalais Macky Sall a annoncé, le 3 juillet, qu’il ne présentera pas sa candidature à l’élection présidentielle de 2024 pour briguer un troisième mandat.
« Le Sénégal dépasse ma personne et il est rempli de leaders capables de pousser le pays vers l’émergence », a-t-il déclaré. Les analyses et réactions dans cette édition du « Journal de l’Afrique » du politologue Gilles Yabi et de la vice-présidente du parti d’opposition Pastef Yassine Fall.