Otan
Sommet de l’OTAN : Zelensky furieux contre les Occidentaux
Zelensky tacle l’Otan : “Je crois qu’il est évident qu’aujourd’hui, la priorité, pour les pays occidentaux, pour les pays européens, pour nous, Français, c’est de donner les moyens à l’Ukraine de repousser l’agression russe.” Dominique Moïsi
Adhésion de la Suède à l’Otan : le feu vert turc négocié en échange de concessions économiques
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a chèrement négocié son feu vert à l’adhésion de la Suède à l’Otan Il a notamment obtenu un certain nombre de concessions économiques de la part de la Suède, mais aussi des États-Unis et de l’Union européenne. D’autres questions économiques sont à l’ordre du jour de ce sommet de l’alliance, en particulier celle des budgets de défense des pays membres. Seulement un tiers des États respecte le seuil de 2 % du PIB consacré aux budgets militaires.
« C’est scandaleux, cette attitude du Président Erdogan. La négociation d’accession de la Turquie est arrêtée parce que la Turquie ne veut pas reconnaître Chypre » : Général Michel Yakovleff, ancien Vice-Chef d’état-major de Shape (OTAN), invité d’Adrien Gindre dans Les Matins
Ukraine dans l’OTAN : Pourquoi Paris a changé d’avis ?
Ukraine dans l’OTAN : Pourquoi Paris a changé d’avis ? : “L’adhésion à l’Otan est une carotte que l’on donne aux Ukrainiens. C’est un bâton pour Moscou. C’est un double message.”
Danemark : l’hypothèse d’une nomination de la première ministre à la tête de l’OTAN suscite des débats
La sociale-démocrate Mette Frederiksen, qui dirige un gouvernement de coalition, s’est rendue le 5 juin à Washington où elle a rencontré Joe Biden.

A Copenhague, « Borgen » – surnom donné au siège du parlement danois – bruisse de rumeurs. Depuis quelques semaines, l’hypothèse d’une nomination de la première ministre, Mette Frederiksen, pour remplacer le Norvégien Jens Stoltenberg au poste de secrétaire général de l’OTAN, était régulièrement évoquée, sans grande conviction. Sa visite à Washington, lundi 5 juin, a changé la donne, ouvrant des discussions animées au Danemark sur l’avenir du parti social-démocrate et de la coalition gouvernementale qu’elle dirige, dans l’éventualité de son départ.
Rien n’est pourtant joué. Outre Mme Frederiksen, âgée de 45 ans, d’autres candidats potentiels sont évoqués pour succéder à M. Stoltenberg, en poste depuis 2014, et dont le remplaçant devrait être nommé lors du sommet de l’OTAN, organisé à Vilnius, la capitale de Lituanie, les 11 et 12 juillet. Parmi ceux-ci, figurent le ministre britannique de la défense, Ben Wallace, la première ministre estonienne, Kaja Kallas, son homologue lituanienne, Ingrida Simonyte, ainsi que le Néerlandais Mark Rutte.
Mette Frederiksen coche plusieurs cases : elle est une cheffe de gouvernement en exercice et une femme – depuis sa création, en 1949, l’OTAN n’a été dirigé que par des hommes. Elle semble aussi avoir le soutien de l’actuel secrétaire général qui la décrivait, le 30 mai, comme « une des premiers ministres européens les plus compétents d’Europe », avec laquelle il entretient les contacts « les plus étroits ». Sa nationalité pourrait être un handicap, car le prédécesseur de Jens Stoltenberg n’était autre que l’ancien premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen.
Discussion avec le directeur de la CIA
Même s’ils restent prudents, de nombreux experts au Danemark semblent néanmoins convaincus que sa visite à Washington, le 5 juin, lui a donné une longueur d’avance. Non seulement Mme Frederiksen s’est entretenue pendant plus d’une heure avec Joe Biden, mais dans une vidéo publiée sur son compte Instagram, le président américain fait l’éloge du Danemark, « l’un de nos plus grands alliés et amis les plus fiables [et] les plus proches ». Mme Frederiksen a, pour sa part, souligné l’importance de l’engagement des Etats-Unis au sein de l’alliance transatlantique « quand la guerre est de retour sur notre continent, l’Europe ».
(source: lemonde.fr)
Kaja Kallas, première ministre d’Estonie : « A la fin de la guerre en Ukraine, la seule garantie de paix, c’est l’OTAN »
La cheffe du gouvernement estonien, fortement engagé dans le soutien à l’Ukraine, estime que la guerre a donné une place « égale » à tous les pays de l’Union européenne.

Interrogée à l’occasion de la conférence Lennart Meri sur la sécurité et la défense, organisée du 12 au 14 mai à Tallinn (Estonie), Kaja Kallas, la première ministre estonienne, a rappelé son soutien à l’Ukraine, le besoin de préparer son adhésion à l’Union européenne et de lui proposer un chemin vers l’OTAN, à la fin de la guerre.
Le 9 février, vous demandiez que l’Europe commande et transfère un million de munitions à l’Ukraine. Quelques mois plus tard, avez-vous le sentiment d’avoir été entendue ?
Entre notre demande et les annonces en mars, puis en mai, par la Commission, à peine quelques semaines se sont écoulées. C’est bien la preuve que l’Union, quand elle le veut, peut être très rapide. Reste maintenant la mise en œuvre. Pour l’instant, sur ce million d’obus d’artillerie, seulement 45 000 ont été transférés à l’Ukraine. L’Estonie a pris la décision d’envoyer ses munitions. J’espère que les autres pays feront de même. La production doit dans le même temps accélérer. L’exécution de notre plan munition est de la plus grande importance.
Avec la guerre en Ukraine, avez-vous le sentiment d’un changement de dynamique entre les Etats de l’Union européenne ?
Il y a une chose que Poutine n’avait pas réalisée, et qu’il a réussi à accomplir, c’est de nous unir. Poutine ne croit pas au multilatéralisme et nous avons prouvé que le multilatéralisme peut fonctionner. De fait, la guerre en Ukraine se terminera lorsque la Russie se rendra compte que c’était une erreur, qu’elle ne peut pas la gagner. Tant que ce ne sera pas le cas, nous soutiendrons l’Ukraine.
L’exemple de l’achat de munitions est-il le signe qu’au sein des Vingt-Sept le centre de gravité de l’Union se déplace vers l’Est ?
Je ne le ressens pas comme ça. C’est plutôt que maintenant, tout le monde est écouté. En Europe, chacun apporte quelque chose à la table commune et l’esprit du compromis est permanent pour avancer. Les grands pays, souvent des vieilles démocraties comme la France et l’Allemagne, viennent avec leur expérience, leurs façons de faire. Nous, nous venons avec notre fraîcheur.
(source: lemonde.fr)
OTAN : grandes manœuvres militaires conjointes en Suède
Baptisé « Aurora 23 », l’exercice, qui va durer un mois et mobiliser 26 600 soldats, est le plus important organisé dans le pays depuis vingt-cinq ans. Il a lieu alors que le royaume attend de voir sa candidature à l’OTAN validée.

La Suède vient de subir une première salve d’attaques. Des opérations de sabotage ont été menées contre son réseau électrique et ses télécommunications. Une campagne de déstabilisation est en cours. Malgré un ordre de mobilisation partielle diffusé à la radio lundi 24 avril, les combats sont en train de s’intensifier dans le sud du pays. Le royaume scandinave a donc demandé des renforts à ses alliés. Les Américains ont envoyé un bataillon de 700 marines. Les Finlandais vont bientôt débarquer dans l’ouest du pays, tandis que la France a dépêché sa frégate Normandie dans le port de Göteborg.
Purement fictionnel, ce scénario est celui de l’exercice « Aurora 23 », qui a débuté le 17 avril, en Suède, et se poursuivra jusqu’au 11 mai. Avec la participation de 26 000 soldats originaires de quatorze pays, mobilisés sur quasiment tout le territoire, il s’agit du plus important exercice militaire organisé par le royaume scandinave ces vingt-cinq dernières années.
Prévu en 2020, il avait dû être repoussé en raison de la pandémie. Entre-temps, le contexte a radicalement changé : le 24 février 2022, la Russie a envahi l’Ukraine. Moins de deux mois plus tard, le 18 mai, Stockholm et Helsinki présentaient leur candidature à l’OTAN. Si la Finlande a officiellement rejoint l’Alliance atlantique le 4 avril, la Suède attend toujours le feu vert de la Turquie et de la Hongrie.
« Un signal au reste du monde »
« Aurora 23 » n’est donc « pas un exercice de l’OTAN », souligne le ministre de la défense suédois, Pal Jonson. Néanmoins, il estime qu’il devrait permettre à la Suède de « se préparer à devenir un membre à part entière » de l’Alliance, « en s’entraînant et en renforçant son interopérabilité avec d’autres pays membres de l’OTAN ». « Nous envoyons un signal au reste du monde qui montre que nous sommes prêts à défendre notre territoire et à collaborer avec d’autres pays », dit-il.
En visite à Göteborg, la veille, pour suivre un exercice amphibie, Pal Jonson a fait un bref passage, vendredi 28 avril, à Skövde, dans le sud du pays, où les grandes manœuvres étaient sur le point de commencer. Depuis une dizaine de jours, environ 4 000 soldats y ont convergé : plusieurs bataillons suédois, composés essentiellement de conscrits, mais aussi un bataillon mécanisé finlandais, une compagnie britannique, un peloton danois et un bataillon américain.
iginaires de Caroline du Nord, les marines sont arrivés en Norvège mi-janvier, pour participer à un entraînement en conditions extrêmes, au nord du cercle polaire, avant de se joindre à l’exercice « Joint Viking », organisé par la défense norvégienne, du 6 au 16 mars. Ils ont franchi la frontière le 17 avril, par la route : une opération qui a mobilisé plusieurs régions et agences gouvernementales, testant la défense civile de la Suède.
(source: lemonde.fr)
La Suède lance son plus grand exercice militaire depuis 25 ans en partenariat avec l’Otan

Alors que le pays cherche à intégrer l’Alliance atlantique, 26.000 militaires venant de 14 pays ont participé à l’entraînement.
Stockholm a lancé lundi 17 avril son plus important exercice militaire depuis 25 ans, au moment où le pays scandinave fait face à une adhésion bloquée à l’Otan. 26.000 militaires venant de 14 pays ont participé à l’entraînement. «Les exercices ont lieu dans les airs, sur terre et en mer, dans une grosse partie du pays», ont annoncé dans un communiqué les Forces armées suédoises.
Les manœuvres doivent continuer jusqu’au 11 mai et se concentrer sur le nord et le sud du pays, ainsi que sur l’île stratégique de Gotland, précise l’armée. Sont présents des militaires venant des États-Unis, du Royaume-Uni, de Finlande, Pologne, Norvège, Lettonie, Lituanie, Ukraine, Danemark, Autriche, Allemagne et France, des pays pour la plupart membres de l’Otan.
Avec la Finlande, le royaume scandinave a demandé à rejoindre l’alliance militaire en mai 2022 à la suite de l’invasion russe en Ukraine, mettant fin à deux siècles de neutralité puis de non-alignement militaire. Helsinki est officiellement devenu le 31e membre de l’OTAN le 4 avril, mais la candidature suédoise, qui doit être ratifiée par tous les pays membres de l’organisation, fait encore face aux hostilités d’Ankara et de Budapest.
Blocage turc
La Turquie en particulier reproche à la Suède de ne pas extrader des dizaines de militants kurdes ou de personnes accusées par le président turc Recep Tayyip Erdogan d’avoir participé à une tentative de coup d’État en 2016. Des diplomates occidentaux gardent espoir que le président turc change d’avis s’il gagne ses élections le mois prochain, ou que son rival social-démocrate donne son feu vert à la Suède.
La Suède s’est rapprochée de l’Alliance en rejoignant son Partenariat pour la Paix dans les années 1990. Mais sans adhésion, le royaume n’est pas couvert par l’article 5, garant de la défense collective. Une situation délicate : seul pays nordique en dehors de l’Otan, la Suède pourrait devenir un territoire stratégique pour la Russie en cas de conflit, préviennent des experts.
(source: lefigaro.fr)
Otan : après la Finlande, Blinken appelle la Turquie et la Hongrie à approuver «sans délai» l’adhésion de la Suède

Cette déclaration du chef de la diplomatie américaine fait suite à l’adhésion officielle de la Finlande ce mardi 4 avril, devenant le 31e membre de l’Alliance.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a appelé mardi la Turquie et la Hongrie à approuver «sans délai» l’adhésion de la Suède à l’Otan, peu après l’entrée officielle de la Finlande dans l’Alliance atlantique.
«Nous encourageons la Turquie et la Hongrie à ratifier les protocoles d’adhésion de la Suède sans délai afin que nous puissions accueillir la Suède dans l’Alliance atlantique aussi vite que possible», a-t-il déclaré dans un communiqué diffusé à l’issue d’une cérémonie de lever du drapeau finlandais au siège de l’Otan à Bruxelles.
Londres appelle «tous les membres» à approuver l’adhésion de la Suède
Le premier ministre britannique Rishi Sunak s’est félicité mardi de l’adhésion «historique» de la Finlande à l’Otan et a appelé «tous les membres» de l’Alliance à approuver celle de la Suède, actuellement bloquée par la Turquie et la Hongrie.

«C’est un jour historique pour la Finlande et l’Otan (…). Tous les membres de l’Otan doivent maintenant prendre les décisions nécessaires pour admettre aussi la Suède, afin que nous puissions constituer une Alliance unie pour défendre la liberté en Europe et dans le monde», a déclaré Rishi Sunak dans un communiqué.
Le chancelier allemand Olaf Scholz assure son «soutien»
Le chancelier allemand Olaf Scholz a assuré mardi la Suède du «soutien» de Berlin pour son adhésion à l’Otan, actuellement bloquée par la Turquie et la Hongrie, tout en félicitant la Finlande pour son entrée dans l’Alliance.

«La Finlande est à partir de maintenant membre de l’Otan – C’est une bonne nouvelle et un gain pour la sécurité transatlantique (…) L’adhésion de la Suède, qui n’a pas encore eu lieu, a tout notre soutien !», a dit le dirigeant allemand dans un tweet.
(source! lefigaro.fr)
Anders Fogh Rasmussen : «Le risque d’une guerre dans le Caucase du Sud est réel et ne peut servir l’Europe»

ENTRETIEN – L’ancien secrétaire général de l’Otan, qui s’est rendu en Arménie mi-mars, estime crucial que les États européens s’engagent pour la paix dans le conflit autour du Haut-Karabagh, victime de l’attitude belliqueuse de l’Azerbaïdjan.
Ancien premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen a été secrétaire général de l’Otan de 2009 à 2014. Il dirige désormais le cabinet de conseil Rasmussen Global, qui travaille en étroite collaboration avec la présidence ukrainienne.
LE FIGARO.- Vous revenez d’un déplacement en Arménie, où vous avez alerté d’un risque réel d’escalade. Pourquoi la situation dans le Caucase vous inquiète-t-elle ?
A. V. RASMUSSEN. – Le risque d’une guerre ouverte entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan dans un futur proche est réel et sous-estimé. Il existe une unique route reliant l’enclave du Haut-Karabagh à l’Arménie. Une seule. Et cette route est bloquée depuis le 12 décembre. Des produits essentiels aux médicaments, plus rien ne passe. Des habitants sont coincés côté arménien et ne peuvent retourner chez eux. Cette situation peut aboutir à un désastre humanitaire. L’objectif, à terme, pourrait être un nettoyage ethnique, en rendant la vie des habitants si difficile que beaucoup d’entre eux quitteraient le territoire.
J’ai écrit un message au président azéri Ilham Aliev pour lui enjoindre de lever le blocus. Il ne m’a pas répondu, tout comme il n’a jamais réagi aux différentes déclarations de la communauté internationale. La Cour internationale de justice (organe judiciaire des Nations unies, ndlr) a ordonné elle-même à l’Azerbaïdjan de rétablir la circulation. Mais le blocus est toujours là. J’apprécie l’engagement fort d’Emmanuel Macron sur ce sujet, et j’espère que la France sera rejointe par les autres principaux États membres de l’Union européenne pour accentuer la pression sur le président Aliev.
Quel genre de pressions ?
La Commission européenne et l’Azerbaïdjan sont liés par un accord sur l’énergie. Évidemment, après avoir coupé l’approvisionnement en gaz russe, nous avons besoin d’alternatives. Mais cet accord peut justement être une excellente base pour accentuer la pression sur le président azéri. Il est important de signifier à Bakou que notre intérêt énergétique ne nous fera pas détourner le regard d’un drame humanitaire en puissance.
ll se pourrait qu’Ilham Aliev soit un autocrate, à l’instar de Vladimir Poutine. Mais je crois fermement qu’il est conscient du désavantage de passer pour un paria international, comme c’est le cas pour son homologue russe. À mon avis, Aliev calcule minutieusement les limites à ne pas dépasser dans les violations du droit international. Car le blocage du Haut-Karabagh est une violation du droit, de même que les attaques menées en septembre dernier sur le sol arménien, suivies de l’occupation de bouts de territoires. L’Union européenne doit signifier clairement au régime d’Aliev que ces violations ne resteront pas impunies.
La responsabilité de l’ouverture du corridor n’incombe-t-elle pas également à la Russie ?
En effet, le corridor de Latchin est sous le contrôle des «soldats de la paix» russes depuis un accord en 2020. J’ai vu de mes propres yeux les soldats postés pour contrôler la route. Ils sont tout proches du lieu du blocus, mais ils ne font rien ! Moscou n’a absolument rien fait pour empêcher cette situation, comme elle n’a rien dit lorsque Bakou a attaqué l’Arménie en septembre. On ne peut exclure que Moscou, outre un manque de volonté d’aider son alliée historique, manque également de capacités pour le faire, étant pleinement engagé sur le front ukrainien. Quoi qu’il en soit, il y a manifestement un changement de paradigme dans le Caucase, avec un recul de l’influence et de l’impact russe. Les Arméniens sont profondément déçus de cette inaction. Voilà pourquoi ils cherchent des amis fiables, qu’ils pourraient trouver à l’Ouest.
Vous dites que l’Europe a une responsabilité particulière en Arménie, pourquoi ?
Je pense qu’un nouveau conflit dans cette région aux portes de l’Europe ne peut nous servir. Cela risque d’abord être compromettant pour notre approvisionnement en énergie. Aussi, la passivité de la Russie laisse présager l’existence d’une alliance informelle entre Moscou et Bakou, et, derrière, entre Moscou et Istanbul. Voilà pourquoi les États européens doivent s’engager dans le Caucase du Sud.
Je pense que l’Union européenne a saisi l’enjeu en déployant une mission d’observateurs à la frontière arménienne. Pour l’instant, le groupe est trop petit, les moyens trop limités, et les experts n’ont pas accès au côté azéri de la frontière. Mais c’est une bonne base. L’objectif est double : dans l’immédiat, contenir la menace – car l’Azerbaïdjan n’osera pas attaquer tant que des observateurs européens pourront constater les faits. Dans une perspective plus longue, j’encourage l’Union européenne à en faire une véritable mission d’enquête pour établir des faits documentés sur la situation humanitaire au Nagorny Karabagh.
Nous devons également presser le président Aliev d’engager des négociations de paix. Le premier ministre arménien a fait preuve d’une grande flexibilité en ce sens, en indiquant que pour lui et son gouvernement, des garanties sur les droits et la sécurité des habitants du Nagorny Karabagh primeraient sur tout débat quant au statut de l’enclave (qui se veut autonome mais que Bakou revendique, ndlr). En d’autres termes, l’Arménie serait potentiellement prête à accepter que l’enclave fasse partie de l’Azerbaïdjan, à condition que soient absolument garantis les droits des Arméniens qui y résident.
Si un tel scénario se matérialisait, un mécanisme international serait nécessaire pour contrôler le respect des garanties. Ceci est inimaginable sans une mission pacifique de maintien de la paix, qui puisse alerter en cas de risque imminent de nettoyage ethnique. Je plaide donc pour le déploiement d’une mission internationale et armée, sous mandat des Nations unies.
Sur un autre front, celui de la guerre en Ukraine, vous conseillez le président Zelensky sur le plan international. Comment voyez-vous l’avenir du conflit ?
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Le discours intégral de Joe Biden à Varsovie, en Pologne
Après un voyage surprise et très commenté à Kiev, en Ukraine, le président s’est rendu, ce mardi, en Pologne, où de nombreux rescapés de la guerre en Ukraine ont trouvé refuge
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