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Aide internationale: les coupes américaines pourraient causer plus de 14 millions de morts

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Selon l’étude, la baisse de 83% du financement américain – chiffre annoncé par le gouvernement début 2025 – pourrait entraîner plus de 14 millions de décès supplémentaires d’ici à 2030. Jayla Whitfield-Anderson / REUTERS

Les chercheurs à l’origine d’une étude publiée dans «The Lancet» ont estimé que les programmes soutenus par l’USAID ont été liés à une diminution de 15% des décès, toutes causes confondues, dans le monde.

L’effondrement des financements américains dédiés à l’aide internationale, décidé par l’administration de Donald Trump, pourrait entraîner plus de 14 millions de morts supplémentaires d’ici 2030 parmi les plus vulnérables, dont un tiers d’enfants, selon une projection publiée mardi 1er juillet dans The Lancet. «Elles risquent d’interrompre brutalement, voire d’inverser, deux décennies de progrès pour la santé des populations vulnérables. Pour de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire, le choc qui en résulterait serait d’une ampleur comparable à celle d’une pandémie mondiale ou d’un conflit armé majeur», a commenté Davide Rasella, coauteur de l’étude et chercheur au Barcelona Institute for Global Health, cité dans un communiqué.

La publication de cette étude dans la prestigieuse revue médicale coïncide avec une conférence sur le financement du développement réunissant en Espagne des dirigeants du monde entier, les États-Unis figurant parmi les absents. Cette rencontre se tient dans un contexte particulièrement sombre pour l’aide au développement, touchée de plein fouet par la coupe massive du financement décidée par Donald Trump depuis son retour à la Maison blanche en janvier.

Une coupe de 83% du financement américain

En examinant les données de 133 pays, l’équipe internationale de chercheurs a estimé rétrospectivement que les programmes financés par l’USAID ont permis d’éviter 91 millions de décès dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire entre 2001 et 2021. Et, selon leur modélisation, la coupe de 83% du financement américain – chiffre annoncé par le gouvernement début 2025 – pourrait entraîner plus de 14 millions de décès supplémentaires d’ici à 2030, dont plus de 4,5 millions d’enfants de moins de cinq ans, soit environ 700.000 décès d’enfants supplémentaires par an.

[Lire aussi: Volet méconnu de l’histoire des Etats-Unis d’Amérique]

Car les programmes soutenus par l’USAID ont été liés à une diminution de 15% des décès, toutes causes confondues, ont calculé ces chercheurs. Pour les enfants de moins de cinq ans, la baisse des décès a été deux fois plus importante (32%). L’impact le plus fort de cette aide a été observé pour des maladies évitables. La mortalité due au VIH/SIDA a ainsi été réduite de 74%, celle du paludisme de 53% et celle des maladies tropicales négligées de 51% dans les pays bénéficiaires du niveau d’aide le plus élevé par rapport à ceux avec peu ou pas de financement de l’USAID, selon l’étude.

D’autres donateurs ont aussi annoncé des coupes

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Natasha Van Rijn (PNUD Mada): «Le chemin vers les ODD a été perturbé par la pandémie»

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Depuis l’année 2021, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), met en œuvre un nouveau programme pays qui court jusqu’en 2023. Natasha van Rijn, représentante résidente du PNUD, nous donne un aperçu de ce cadre d’action qui se décline trois portefeuilles dont l’un concerne la croissance inclusive. À huit ans de l’année 2030 qui marque l’échéance pour les Objectifs de développement durable (ODD), elle soulève, également, les défis majeurs d’ordre national et global à relever pour rattraper le retard causé par la pandémie, entre autres. Interview.

En début de semaine, il y a eu l’atelier qui conclut une consultation nationale des femmes entrepreneures, initiée par le PNUD. Concrètement, en quoi consiste cette démarche? Quel est son objectif?

En fait, le PNUD travaille en étroite collaboration avec le secrétariat de la ZLECAF. C’est la Zone de libre échange pour le continent africain. Le secrétariat est actuellement sur une phase de réflexion pour la rédaction d’un protocole spécifique concernant les femmes dans le commerce. Ce que le PNUD Madagascar a voulu faire, c’est d’effectuer des consultations régionales avec les femmes malgaches, pour pouvoir prendre en compte leurs perspectives afin d’en faire part au secrétariat de la ZLECAF, pour que les perspectives et points de vue des femmes malgaches commerçantes et qui veulent l’être soient pris en compte dans les réflexions plus élargies. Cet événement a donc tenu pour partager les conclusions, les grandes recommandations de ces consultations. L’objectif était d’identifier les opportunités, mais aussi les contraintes liées aux activités des femmes malgaches dans le commerce extérieur et aussi, de dégager des recommandations spécifiques qui pourront ensuite, alimenter les réflexions régionales.

Quel est l’intérêt pour Madagascar d’adhérer à la ZLECAF?

Madagascar a signé l’accord ZLECAF le 21 mars 2018. Trente-six sur cinquante-quatre pays ont déposé leurs instruments de ratification. Madagascar n’est pas le seul à ne pas avoir déposé ce document. En gros, l’ambition de la Zone de libre échange est de regrouper l’ensemble des cinquante-quatre pays et de créer un marché unique qui serait composé de plus d’un milliards de consommateurs potentiels. Ce qui en ferait le huitième bloc économique du monde, avec un potentiel de PIB [Produit intérieur brut] extrêmement important de 3 000 milliards de dollars. Donc le but et l’enjeu est d’alléger les barrières de commerce pour apporter des opportunités économiques importantes pour les pays concernés, dont Madagascar.

Certaines des grosses pointures du secteur privé malgache sont, pourtant, réticentes à l’adhésion à la ZLECAF, au motif que système économique malgache ne serait pas prêt. Que Madagascar n’est pas suffisamment porté sur l’exportation afin de profiter pleinement de cette Zone de libre échange. Le moment est-il opportun pour adhérer à un tel dispositif, ou serait-il préférable d’effectuer des réformes et ajustements au niveau local, préalablement?

Dans tous les cas, y adhérer ou pas relève d’une décision du gouvernement malgache. Effectivement, ce n’est pas une décision qui peut être prise rapidement. Elle demande un certain nombre de conditions aussi bien au niveau national, que régional qui dépendent de plusieurs facteurs. Et certains de ces facteurs sont sortis, justement, durant les consultations régionales des femmes malgaches dans le commerce.

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