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Le Japon pose ses jalons pour la reconstruction de l’Ukraine

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Conscient des enjeux économiques de l’après-guerre dans le pays, Tokyo mobilise les grandes entreprises de l’Archipel et annonce une nouvelle enveloppe d’aide de 4,2 milliards d’euros.

Le premier ministre ukrainien Denys Chmyhal rencontre son homologue japonais Fumio Kishida dans le cadre de la Conférence Japon-Ukraine à Tokyo, le 19 février 2024. ISSEI KATO / AFP

Alors que le Congrès américain se déchire sur un nouveau plan de soutien à l’Ukraine et que l’inquiétude plane sur l’appui occidental fourni à Kiev deux ans après le déclenchement de l’invasion russe, le Japon mobilise ses entreprises. Ses règles lui interdisent l’exportation de matériel de guerre létal, mais pas le soutien économique.

Cinquante-six documents ont été signés les 20 et 21 février, en marge de la Conférence de promotion de la croissance économique et de reconstruction de l’Ukraine, une réunion bilatérale organisée par Tokyo au siège du Keidanren, la puissante organisation patronale nippone. Les mesures annoncées incluent un assouplissement des visas pour les ressortissants ukrainiens, l’ouverture à Kiev d’une antenne de l’Organisation du commerce extérieur (JETRO) et une enveloppe de 15,8 milliards de yens (98 millions d’euros) pour l’aide au déminage et aux secteurs de l’énergie et des transports.

La reconstruction de l’Ukraine, estimée par la Banque mondiale à 452,8 milliards d’euros sur dix ans, attire. La contribution japonaise « n’est pas seulement un investissement pour l’avenir de l’Ukraine, mais aussi un investissement pour le Japon et le monde entier », a souligné le premier ministre, Fumio Kishida, qui s’exprimait devant un parterre de représentants des secteurs public et privé.

M. Kishida souhaite voir l’Ukraine « parvenir à un développement économique complet, du secteur primaire au secteur tertiaire, dans l’agriculture, l’industrie manufacturière ou encore les technologies de l’information ». « Nous voulons que vous soyez tous partie prenante du miracle économique ukrainien », a souligné son homologue ukrainien, Denys Chmyhal, qui était accompagné d’une centaine d’hommes d’affaires.

Nouvelles technologies

La rencontre a suscité une petite mobilisation de mouvements d’extrême gauche, comme le syndicat étudiant Zengakuren, fustigeant une « conférence pour la guerre ». Cette opposition n’a toutefois pas perturbé les débats qui confirment l’engagement du Japon à soutenir l’Ukraine depuis le début du conflit. Outre des sanctions contre la Russie, Tokyo a fourni du matériel militaire non létal, des casques, des gilets pare-balles et une centaine de véhicules. L’Archipel s’est ouvert aux réfugiés ukrainiens en assouplissant les règles du droit d’asile les concernant.

Guerre en Ukraine en direct : Kiev reçoit 60 milliards d’euros supplémentaires pour reconstruire son économie après la conférence internationale

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L’Ukraine engrange 60 milliards d’euros supplémentaires pour sa reconstruction.

L’essentiel de cette somme, annoncée par le ministre des affaires étrangères britannique, provient en majorité d’un paquet d’aide de 50 milliards d’euros que l’UE a prévu de débloquer jusqu’en 2027.

A l’issue de la conférence internationale sur sa reconstruction organisée à Londres, l’Ukraine a reçu un total de 60 milliards d’euros de nouveaux soutiens financiers pour rebâtir son économie, s’est réjoui jeudi le ministre des affaires étrangères britannique, James Cleverly. « Nous n’avions pas pensé cette conférence comme une conférence d’annonce de contributions. Néanmoins, aujourd’hui, nous totalisons des annonces pour un total de 60 milliards d’euros de soutien à l’Ukraine », de la part d’Etats ou d’organisations internationales, à court ou moyen terme, a déclaré le ministre, lors de la session de clôture de la conférence.

L’essentiel des 60 milliards d’euros d’engagements provient d’un paquet d’aides de 50 milliards d’euros que l’Union européenne a prévu de débloquer jusqu’en 2027, et qu’elle a annoncé la veille de la conférence. Les Etats-Unis ont également annoncé un soutien de 1,3 milliard de dollars (environ 1,2 milliard d’euros) d’aides, ciblés notamment sur les secteurs énergétiques et les infrastructures. « Nous commençons à reconstruire l’Ukraine cette année, nous n’attendons pas la fin de la guerre », a déclaré le premier ministre ukrainien, Denys Chmyhal, en remerciant les alliés de Kiev pour leur soutien financier.

Il s’est réjoui que les fonds promis permettent à Kiev de s’approcher des 14,1 milliards de dollars nécessaires en urgence, selon une évaluation de la Banque mondiale. Les 60 milliards d’euros promis comprennent aussi du long terme. Le redressement de l’économie ukrainienne à moyen terme a été estimé à plus de 400 milliards de dollars à ce stade du conflit. Le chef du gouvernement ukrainien a aussi salué l’engagement de « presque tous les participants » à soutenir l’idée que la Russie devra « payer pour ses crimes et les destructions qu’elle a provoqués en Ukraine ».

(source: lemonde.fr)

Zelensky confie la gestion des investissements privés en Ukraine au fonds d’investissement américain BlackRock

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Le gouvernement ukrainien s’allie à la société d’investissement américaine, BlackRock, pour “relancer son économie”. Andrew Burton / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP AddThis Sharing Buttons Share to Facebook

Le gouvernement ukrainien s’allie à la société d’investissement américaine, BlackRock, pour “relancer son économie”. Un protocole d’accord a été signé le 10 novembre dernier, a annoncé le lendemain le ministère ukrainien de l’Économie. Cet accord porte sur la réalisation d’une plateforme visant à attirer des capitaux privés.

Le protocole d’accord, signé à Washington aux États-Unis, prévoit la mise à la disposition du gouvernement ukrainien d’une plateforme d’investissement, dont la mise en place se fera selon « une feuille de route que Financial Markets Advisory, entreprise du groupe BlackRock, élaborera en consultation avec le ministère de l’Économie ».

Le communiqué précise que la consultation par BlackRock portera sur “la structure de plateforme, son mandat et sa gouvernance”. La plateforme “se concentrera sur la mobilisation des investissements dans les secteurs clés de l’économie ukrainienne”, poursuit le communiqué.

“Il est très important pour nous de démontrer au monde entier que la guerre n’interdit pas les investissements en Ukraine. Après tout, les investissements sont la clé d’une future reprise économique rapide et efficace”, a déclaré la ministre ukrainienne de l’Économie, Yulia Svyrydenko. “Nous attendons beaucoup de la coopération avec la division FMA de BlackRock. Nous espérons que cette plateforme de relance deviendra un mécanisme efficace pour mobiliser les investissements dans les secteurs clés de notre économie”, a-t-elle ajouté.

Les investissements en temps de guerre

Ce protocole d’accord fait suite à la discussion entre le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et le PDG de BlackRock, Larry Fink, en septembre 2022. Ils avaient évoqué la possibilité d’une mission de conseil “pro-bono” de la part de Financial Markets Advisory au profit du gouvernement ukrainien. Mission qui porterait sur “la structuration d’un fonds de reconstruction, sur le processus d’investissement, sur la gouvernance et l’utilisation de l’argent levé pour le fonds”, lit-on.

La filiale de BlackRock est vite entrée dans le vif du sujet. À peine une semaine après la signature de cet accord, ce gestionnaire de fonds a participé à la vérification préalable d’un engagement de 500 millions de dollars de la part du magnat australien du minerai de fer Andrew Forrest, pour le lancement d’un fonds d’investissement international de 25 milliards de dollars destiné à aider l’Ukraine.

Ce fonds servira à financer “des infrastructures dans les domaines de l’énergie et des communications, notamment un réseau d’énergie verte”. “Andrew et moi avons convenu que nous ne remplacerons pas les infrastructures russes de l’ère communiste, mais que nous ferons plutôt un bond en avant vers les dernières technologies”, a déclaré Zelensky. Et d’ajouter : “Nous profiterons du fait que ce que les Russes ont détruit peut facilement être remplacé par les infrastructures vertes et numériques les plus récentes et les plus modernes.”

L’Ukraine “vendue” à Blackrock

BlackRock a créé Financial Markets Advisory (FMA) après “la crise financière en avril 2008 pour fournir un soutien dédié aux gouvernements, aux banques centrales et aux institutions financières dans le monde entier”. Il s’agit d’une “activité distincte et indépendante de l’activité de gestion d’actifs traditionnelle de BlackRock”, peut-on lire sur le site de la société américaine.

Durant les premières semaines de la guerre en Ukraine, BlackRock a enregistré une perte de 17 milliards de dollars. Selon le Financial Times, la valorisation des titres russes gérés par le géant mondial de la gestion d’actifs a été ramenée de 18,2 milliards fin janvier à 1 milliard le 28 février 2022.

La signature du protocole d’accord entre BlackRock et l’Ukraine est passée presque inaperçue. Sur Twitter, des internautes accusent Zelensky d’avoir “vendu” l’Ukraine aux États-Unis. “Voilà ce que cachait le combat pour la liberté de l’Ukraine”, écrit, par exemple, l’homme politique François Asselineau.

L’annonce de cet accord entre le gouvernement ukrainien et BlackRock intervient également au moment où les pays européens accusent les États-Unis de profiter de cette guerre, à travers la vente d’armes et les exportations de gaz à des prix élevés.

(source: francesoir.fr)

Volodymyr Zelensky appelle les patrons français à reconstruire l’Ukraine

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Volodymyr Zelensky en visioconférence lundi, retransmise à l’hippodrome de Longchamp où est organisée la REF 2022, la réunion de rentrée du Medef. ERIC PIERMONT / AFP

UKRAINE – C’est un intervenant bien particulier qui a donné le coup d’envoi de la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), organisée par le Medef. Six mois après le début de la guerre en Ukraine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est adressé en visioconférence aux entrepreneurs français, réunis à l’Hippodrome de Longchamp, à Paris.

« Nous avons besoin de votre participation pour la reconstruction de l’Ukraine après les hostilités », a exhorté le chef d’État à l’occasion d’un discours retransmis sur grand écran ce lundi 29 août à la mi-journée. « Nous invitons les entreprises à participer à la modernisation des services urbains, nous invitons les entreprises énergétiques à travailler dans notre secteur d’extraction de gaz, de l’énergie verte, » a-t-il lancé, interpellant aussi les entreprises de l’automobile et de l’alimentaire.

Des mesures immédiates pour la reconstruction du pays

Évoquant un coût de reconstruction du pays de 600 à 800 milliards d’euros, le président ukrainien a appelé à des mesures immédiates, notamment concernant les infrastructures éducatives, les ports, les transports ou encore le logement. « L’objectif est de faire revenir les personnes qui sont parties (…) J’invite les entreprises françaises à venir en aide à l’Ukraine dans cette période difficile pour que ces personnes puissent revenir et avoir tout ce qu’il leur faut », martèle-t-il.

Interrogé sur la possible lassitude des Français six mois après le début de la guerre, le président a conclu son intervention en les appelant à continuer à soutenir l’Ukraine. « Notre guerre est sur notre territoire, pour éviter qu’une guerre arrive sur votre territoire. Nous luttons pour lutter pour cela, donc ne soyez pas fatigués de la guerre en Ukraine car c’est une guerre pour la paix dont vous jouissez maintenant. » Une conclusion largement applaudie par l’assemblée de chefs d’entreprises français présents.

Après cette intervention très attendue, la Première ministre Élisabeth Borne doit ensuite s’adresser à son tour aux chefs d’entreprise, pour évoquer aussi bien les conséquences de la guerre en Ukraine que les efforts demandés pour plus de sobriété énergétique.

(source: huffingtonpost.fr)