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Histoire – À l’origine de la RNS il y avait l’AEOM

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Genèse et mission de l’AEOM

Fondée en 1934 par une trentaine d’étudiants malgaches installés en France, l’Association des Étudiants d’Origine Malgache (AEOM) est la plus ancienne structure associative malgache hors de Madagascar. À une époque où l’identité malgache était niée par les autorités coloniales — les Malgaches étant qualifiés « d’indigènes » et privés de leurs droits les plus élémentaires — l’AEOM s’est donnée pour mission première de défendre les intérêts matériels et moraux de tous les Malgaches résidant en France, sans distinction d’ethnie, de croyance ou d’opinion. Portée par l’idéal de solidarité nationale, elle entendait œuvrer conjointement pour l’indépendance de Madagascar et pour la reconnaissance de sa civilisation.

L’engagement politique et la lutte pour l’indépendance (1934–1947)

Dès ses débuts, l’AEOM a condensé en son nom l’affirmation d’une « origine malgache » face à la domination coloniale, tout en se démarquant des enfants de colons français installés en métropole. Pendant la guerre d’Espagne, plusieurs de ses membres rejoignent les Brigades internationales ou s’engagent dans la Résistance au cours de la Seconde Guerre mondiale. Après la libération, d’anciens étudiants de l’AEOM assistent les trois parlementaires malgaches à l’Assemblée nationale française : Raseta, Ravoahangy et Rabemananjara dans la bataille pour l’abrogation de la loi d’annexion de 1896. Ces parlementaires créeront plus tard le MDRM, Mouvement Démocratique de la Rénovation Malgache.

L’insurrection malgache de mars 1947 constitue un tournant : écrasée dans le sang (près de 90 000 victimes) et suivie de procès sommaires, elle suscite à Paris l’émergence d’une voix militante au sein de l’AEOM. Révision des procès, dénonciation des conditions de détention, appel à la libération des prisonniers politiques… l’association se fait alors porte-parole du peuple malgache en exil et organise, dès 1948, des journées de commémoration du 29 mars, longtemps interdites à Antananarivo.

Solidarité étudiante et actions sociales (1947–1960)

Face à l’afflux croissant d’étudiants malgaches non bacheliers en France, l’AEOM multiplie les initiatives d’entraide : obtention de places en internat, introduction du malgache comme langue vivante au baccalauréat et attribution de bourses, grâce à son adhésion à l’Union internationale des étudiants, UIE, basée à Prague. À l’arrivée des nouveaux venus, des bénévoles de la section de Paris les accueillent à Orly, les assistent dans leurs formalités administratives et veillent à leur bonne installation. Par ailleurs, l’AEOM siège dans les commissions d’attribution des chambres de la résidence universitaire d’Antony, garantissant des critères équitables.

Contestation des accords de coopération et répression (1960–1962)

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