Les Israéliens ayant fait leur service militaire, soit une grande partie de la population adulte juive, sont obligatoirement réservistes jusqu’à l’âge de 40 ans
Des réservistes de l’infanterie israélienne lors d’un entraînement aux armes légères dans le nord du plateau du Golan avant de se diriger vers la bande de Gaza, le 8 octobre 2023. (Crédit : Michael Giladi/Flash90)
« C’est surréaliste d’être là », explique un réserviste israélien, les tours de Gaza dans le viseur de son fusil, camouflé dans une position à 1,5 km du territoire palestinien. Cela fait 10 ans que ce graphiste de 30 ans n’avait pas approché la guerre.
Boucle d’oreille qui dépasse du casque recouvert de la toque de camouflage emblématique de l’uniforme israélien, Amir – qui ne donne pas son nom de famille, selon une consigne de l’armée – a fini son service militaire en 2014, juste après Tsouk Eitan, la dernière opération terrestre dans Gaza.
Il dit pudiquement en garder « des deuils, des traumatismes ».
« Etude, voyage, fête, amour, séparation, crises, premier boulot », énumère-t-il, toute une vie s’est écoulée depuis neuf ans. Malgré les exercices annuels de préparation auxquels il était convoqué, Amir dit ne pas avoir « réalisé » qu’il était de retour dans la guerre.
« Personne ne devrait se retrouver dans cette situation », dit l’ancien sniper, qui se considère comme plutôt de gauche et pacifiste.
« Je sais encore m’en servir mais j’espère ne pas avoir à le faire », souffle le soldat en montrant presque gêné son fusil Tavor.
Son peloton, une dizaine d’appelés qui ne se connaissent pas, revoient plus loin les bases du déplacement tactique camouflé au sol, notamment les communications silencieuses avec les doigts.
Des réservistes de Tsahal aident à garder un kibboutz près de la frontière syrienne dans le nord du plateau du Golan, le 8 octobre 2023. (Crédit : Michael Giladi/Flash90)
Du jour au lendemain dans la guerre
Les Israéliens ayant fait leur service militaire, soit une grande partie de la population adulte juive, sont obligatoirement réservistes jusqu’à l’âge de 40 ans. Dans l’unité d’Amir, comme dans de nombreuses unités, des volontaires plus âgés ont décidé de reprendre du service dès le début de la guerre, déclenchée le 7 octobre suite aux massacres sans précédent perpétrés par le groupe terroriste palestinien du Hamas contre des milliers d’Israéliens.