Roumanie
Présidentielle en Roumanie : le candidat pro-européen Nicușor Dan bat l’extrême droite dans la confusion
Le candidat centriste et maire de Bucarest a recueilli plus de 54 % des suffrages, contre quelque 45 % pour le chef du parti nationaliste AUR George Simion.

INTERNATIONAL – Les deux candidats ont déclaré en même temps leur « victoire ». Au second tour de l’élection présidentielle en Roumanie, ce dimanche 18 mai, le maire pro-européen de Bucarest Nicușor Dan est arrivé en tête. Le candidat d’extrême droite George Simion, admirateur de Donald Trump et largement favori après avoir caracolé en tête du premier tour, a donc été battu. Mais il a pris plusieurs heures à reconnaître sa défaite et a dénoncé des « fraudes ».
Après dépouillement de plus de 90 % des bulletins, le candidat centriste a recueilli près de 54 % des suffrages, contre 46 % pour le chef du parti nationaliste AUR George Simion.
Ce vote a lieu quelques mois après un premier scrutin présidentiel annulé sur fond de soupçons d’ingérence russe contre un autre candidat d’extrême droite, Călin Georgescu, dans les pas duquel s’inscrit George Simion.
Discours de victoire des deux côtés
La publication de ces chiffres a été accueillie dans la confusion, les deux candidats ayant prononcé un discours de victoire.
Au quartier général de Nicusor Dan, installé dans un parc de Bucarest, le quinquagénaire a salué tout sourire « la victoire d’une communauté de Roumains désireux d’un profond changement ». « Savourons cette soirée et à partir de demain, reconstruisons la Roumanie », a-t-il ajouté devant ses partisans chantant « Europe » et « unité ».
Au même moment, son rival, s’exprimant devant le Parlement, s’est proclamé « le nouveau président de la Roumanie », comptant sur les votes de l’importante diaspora pour gagner et dénonçant des « fraudes ».
George Simion a fini, plusieurs heures plus tard, par concéder sa défaite. « Il [Nicusor Dan] a remporté les élections, le peuple roumain a exprimé sa volonté », a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur Facebook, tout en promettant de « poursuivre le combat ».
La France accusée d’ingérence
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En Roumanie, George Simion, le candidat de l’extrême droite, largement en tête du premier tour de la présidentielle
Le chef du parti nationaliste l’Alliance pour l’unité des Roumains devance deux candidats pro-européens.

Celui qui se revendique comme le successeur du vainqueur déchu Calin Georgescu remporte le premier tour avec 40 % des voix, suivi par le maire centriste de Bucarest Nicusor Dan (20,9%), qui a dépassé de peu le candidat unique des partis au pouvoir, Crin Antonescu (20,3%).
« Ensemble nous avons écrit une page d’histoire aujourd’hui », a réagi le vainqueur dans un message vidéo diffusé au siège de son parti devant des partisans chantant « Dehors les voleurs, vive les patriotes ».
Battu au second tour ?
Cet eurosceptique fan de Donald Trump devra transformer l’essai lors du second tour le 18 mai, où il affrontera donc Nicusor Dan.
Il sera « probablement battu au second tour » le 18 mai car il dispose de peu de réserves de voix, a commenté pour l’AFP le professeur de sciences politiques Sergiu Miscoiu, prédisant une course serrée. Mais d’autres experts pointent les fractures du pôle pro-européen après une campagne marquée par de virulentes accusations et des coups bas.
Onze prétendants au total briguaient un poste essentiellement protocolaire mais influent en politique étrangère, dans ce pays membre de l’UE de 19 millions d’habitants devenu un pilier essentiel de l’Otan depuis l’invasion russe de l’Ukraine voisine.
« Président MAGA »
La victoire surprise en novembre de Calin Georgescu, un ancien haut fonctionnaire accusé par ses détracteurs d’être favorable au Kremlin, avait inquiété dans l’ouest du continent et plongé la Roumanie dans la tourmente politique. Lire la suite »
Ceaucescu, la folie du pouvoir – Roumanie – Union soviétique
Le 25 décembre 1989, le monde entier apprenait la mort du couple Ceausescu, exécuté à l’issue d’un simulacre de procès.
La mort du dictateur et de son épouse était présentée crûment par les dirigeants «révolutionnaires» comme un cadeau de Noël au peuple roumain. Deux jours plus tard, Nicolae et Elena étaient enterrés dans des tombes anonymes d’un cimetière des faubourgs de Bucarest tandis que les images du «procès» et de l’exécution faisaient le tour du monde. A peine un mois plus tôt, Ceausescu avait pourtant été réélu sans la moindre opposition, sans la plus petite nuance de critique, premier secrétaire du Parti communiste roumain.
00:00 Introduction 04:36 L’ascension au pouvoir de Ceausescu 18:27 Le Conductor et sa vision pour la Roumanie 25:34 Elena Ceausescu, une femme redoutable 34:44 1977, le renouveau de Bucarest 43:25 Le déclin du couple tout puissant