Sahel

Niger: lâchée par ses partenaires, la France cède face aux putschistes

Publié le

ANALYSE – Devenue le bouc émissaire de toutes les frustrations dans les pays d’Afrique francophone, la France a perdu l’initiative sur le continent africain.

Des Nigériens manifestent, le 1er septembre, pour exiger le départ de l’armée française du Niger. -/AFP

Après le Mali, la Centrafrique et le Burkina Faso, la France se voit contrainte de rappeler ses militaires et son ambassadeur du Niger. La décision, réaliste, valide de facto le coup d’État des militaires, alors que la France refusait jusque-là de reconnaître d’autre pouvoir que celui du président élu, Mohamed Bazoum, séquestré par la junte. Si on ajoute le fait que le Maroc a refusé l’aide humanitaire de la France après le séisme, que la Tunisie ouvre grand ses frontières aux migrants malgré les appels de Paris et l’argent de l’Europe, et que l’Algérie est restée sourde aux ouvertures de Paris, on voit à quel point la France a perdu l’initiative en Afrique.

Emmanuel Macron a-t-il une responsabilité dans ce fiasco?

Dans son discours de Ouagadougou, en 2017, Emmanuel Macron s’était pourtant placé du côté de l’histoire, en disant sa volonté d’assainir les relations entre Paris et ses anciennes colonies, de redonner l’initiative aux Africains et de solder les comptes sur le continent en mettant fin à ce qu’il restait de la Françafrique.

(…suite dans lefigaro.fr)


La France s’apprête à quitter le Niger, son dernier allié au Sahel : un ultime camouflet pour Paris, déjà chassé du Mali et du Burkina Faso, et une page qui se tourne après une décennie d’intervention militaire antijihadiste dans la région. Décryptage de la situation avec Wassim Nasr, journaliste spécialiste des mouvements jihadistes et Stéphane Ballong, rédacteur en chef Afrique à France 24.

La junte nomme un Premier ministre : les putschistes nigériens nomment Ali Lamine Zeine

Publié le

Les militaires auteurs du coup d’Etat au Niger ont annoncé lundi soir la nomination d’un Premier ministre, Ali Mahaman Lamine Zeine, dans un communiqué lu à la télévision nationale, au moment où la communauté internationale cherche à rétablir l’ordre constitutionnel. Analyse avec Jean-Hervé Jezequel, directeur du projet Sahel à l’International Crisis Group.

Sécurité : les autorités de transition invitent la France à « retirer sans délai » les forces Barkhane et Takuba du Mali

Publié le Mis à jour le

Après l’annonce du retrait des troupes françaises et étrangères engagées dans Takuba du Mali, le gouvernement transition a mis 24h pour réagir.

Les autorités disent prendre « acte de la décision unilatérale des autorités françaises en violation des accords liant la France et le Mali et impliquant d’autres partenaires ». Dans le même communiqué, le gouvernement rappelle que les résultats obtenus par les austérités françaises n’ont pas été satisfaisants ni en 2013 avec l’opération Serval, ni en 2016 avec Barkhane.

Alors que les président français Emmanuel Macron parle de 4 à 6 mois pour un retrait des troupes, les utorités de transition par le biais de ce communiqué invitent la France à retirer sans délai les forces Barkhane et Takuba du territoire national, sous la supervision des autorités maliennes.

(source: journaldumali.com)

Retrait des forces Barkhane et Takuba du Mali : conférence de presse à l’Elysée

Publié le

La France et ses partenaires impliqués dans la lutte contre les groupes djihadistes au Sahel ont décidé de retirer leurs forces militaires du Mali, jugeant désormais impossible de coopérer avec la junte malienne.

Le président français Emmanuel Macron, le président du Sénégal et de l’Union africaine, Macky Sall, le président du Ghana et de la CEDEAO, Nana Akufo-Addo ainsi que le président du Conseil européen, Charles Michel, étaient réunis à l’Elysée ce jeudi.

Mali : Emmanuel Macron organise un mini-sommet pour discuter de la présence militaire au Sahel

Publié le Mis à jour le

Paris tente actuellement de préparer les contours du futur dispositif militaire régional français.

© ANTONIN BURAT / ZEPPELIN/SIPA Avec plus de 5 000 militaires déployés dans cinq pays du Sahel, Barkhane est la plus grande opération extérieure actuellement menée par l’armée française.

Le retrait des soldats français au Mali sur la table. Le président français Emmanuel Macron va réunir mercredi soir un mini-sommet avec plusieurs dirigeants africains et européens, ont annoncé mardi l’Elysée et le porte-parole du gouvernement. A l’ordre du jour de cette réunion : la présence militaire au Sahel, en particulier au Mali, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, alors que Paris et ses partenaires européens pourraient annoncer leur retrait du Mali, sous pression de la junte au pouvoir à Bamako.

Des annonces « seront faites ensuite rapidement », a précisé Gabriel Attal. Le statu quo n’est « pas possible dans un contexte très dégradé au Mali, avec la prise de pouvoir par une junte, le refus d’appliquer un calendrier de retour à l’ordre démocratique qui avait pourtant été annoncé et le recours à une milice privée russe », a souligné le porte-parole du gouvernement à l’issue du Conseil des ministres.

La question du retrait des troupes reste « ouverte »

« Ce n’est pas un sujet franco-malien », « nous avons européanisé notre présence au Sahel avec l’appui d’une dizaine de pays européens qui sont venus nous rejoindre », « c’est dans ce travail de concertation avec tous ses partenaires que les décisions doivent être prises », a-t-il ajouté.

Sur un éventuel retrait du Mali, « la question est ouverte, elle n’est pas tranchée », a précisé l’Elysée. Mais tous les pays « sont préoccupés par la fuite en avant des autorités de transition maliennes » et expriment « un scepticisme de plus en plus grand pour maintenir leur engagement » dans le pays. Il y a toutefois « une volonté collective de rester engagé dans la durée au Sahel », dont les pays sont « demandeurs de davantage d’appui et de partenariat », selon la présidence.

Qui participera au sommet ?

Ont été invités à l’Elysée les présidents des pays du G5 Sahel : le Niger, le Tchad et la Mauritanie, à l’exception du Mali et du Burkina Faso, suspendus des instances de l’Union africaine à la suite de coups d’Etat. Seront également présents les dirigeants des pays d’Afrique de l’Ouest, en particulier ceux bordant le golfe de Guinée (Côte d’Ivoire, Ghana, Togo et Bénin), confrontés à une menace terroriste grandissante.

Du côté européen, l’Elysée accueillera les présidents du Conseil européen Charles Michel et de la Commission Ursula Von der Leyen, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, ainsi que les dirigeants des pays participant ou soutenant les différentes opérations sur le terrain comme Takuba (forces spéciales), EUTM (formation militaire) ou la mission de l’ONU Minusma. Le chef du gouvernement italien Mario Draghi sera présent, mais pas le chancelier allemand Olaf Scholz.

(source: 20minutes.fr)

Au Mali, la junte expulse l’ambassadeur de France sur fond de tensions croissantes

Publié le

Les autorités maliennes ont donné 72 heures à l’ambassadeur Joël Meyer pour quitter le pays.

Rey Byhre / Reuters – Sur fond de brouille entre Paris et Bamako, les autorités maliennes ont demandé à l’ambassadeur de France de quitter le pays sous trois jours (photo d’archive d’opposants à la présence française au Mali, prise en août 2020).

SAHEL – Les autorités maliennes, dominées par les militaires, ont décidé d’expulser l’ambassadeur de France, a annoncé la télévision d’Etat ce lundi 31 janvier. Une étape de plus dans la brouille qui oppose Bamako et Paris

“Le gouvernement de la République du Mali informe l’opinion nationale et internationale que ce jour (…) l’ambassadeur de France à Bamako, son excellence Joël Meyer, a été convoqué par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale (et) qu’il lui a été notifié la décision du gouvernement qui l’invite à quitter le territoire national dans un délai de 72 heures”, a annoncé un communiqué lu par la télévision d’État.

La France, acteur majeur de la lutte contre le jihadisme au Sahel

Les autorités maliennes ont justifié cette décision par les récentes déclarations “hostiles” de responsables français à leur encontre.

Cette convocation marque un nouveau durcissement des tensions entre le Mali et la France, l’ancienne puissance coloniale engagée militairement au Mali et au Sahel depuis 2013. Les relations n’ont cessé de se détériorer depuis que des colonels ont pris par la force en août 2020 la tête de ce pays plongé depuis 2012 dans une profonde crise sécuritaire et politique.

La France, elle, continue d’être un des acteurs les plus engagés face à la menace jihadiste dans la région. Au Sahel, un soldat français a notamment perdu la vie dans une attaque au mortier survenue fin janvier contre une base militaire à Gao. Au même moment, au côté des forces burkinabées, les militaires français avaient mené différentes offensives, tuant une soixantaine de jihadistes.

La junte “irresponsable” pour Paris

Ce qui n’empêche donc pas les tensions de rester très vives entre le pouvoir malien et Paris. Le 25 janvier dernier, la ministre des Armées Florence Parly déclarait que la junte multipliait “les provocations”. Son collègue des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian deux jours après, qualifiait la junte d’“illégitime” et ses décisions d’“irresponsables”, après que les autorités maliennes ont poussé le Danemark à retirer son contingent de forces spéciales.

L’expulsion de Joël Meyer, 60 ans, en poste à Bamako depuis octobre 2018, “fait suite aux propos hostiles et outragés du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères tenus récemment, à la récurrence de tels propos par les autorités françaises à l’égard des autorités maliennes en dépit des protestations maintes fois élevées”, dit le communiqué lu à la télévision malienne, canal de communication privilégié des autorités.

“Le gouvernement du Mali condamne vigoureusement et rejette ces propos qui sont contraires au développement de relations amicales entre nations”, ajoute le texte, dans lequel Bamako “réitère sa disponibilité à maintenir le dialogue et poursuivre la coopération avec l’ensemble de ses partenaires internationaux, y compris la France, dans le respect mutuel et sur la base du principe cardinal de non-ingérence”. Le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop avait prévenu vendredi que son pays n’excluait “rien” dans ses relations avec la France.

Le Mali de plus en plus isolé

La junte est entrée ces derniers mois en résistance face à une grande partie de la communauté internationale et des partenaires du Mali, qui pressent pour un retour des civils à la tête du pays.

La France et ses alliés européens s’alarment aussi de l’appel fait, selon eux, par la junte aux mercenaires de la sulfureuse société russe Wagner, groupe réputé proche du Kremlin, accusé d’exactions en Centrafrique et engagé sur d’autres théâtres. La junte persiste à démentir.

La junte, qui entend se maintenir plusieurs années à la direction du Mali, s’est braquée face aux pressions en invoquant la souveraineté nationale. Les officiels maliens s’en sont eux-mêmes durement pris à la France, ainsi qu’à la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui a infligé le 9 janvier une série de sévères sanctions diplomatiques et économiques au Mali.

Lire la suite »

Au Sahel, un convoi de l’armée française face à la colère populaire

Publié le

Une centaine de soldats ont été pris pour cible au Niger et au Burkina Faso, signe d’un sentiment antifrançais et du ressentiment lié à la dégradation de la situation sécuritaire.

Des soldats de l’armée burkinabée patrouillent près d’un véhicule blindé français stationné à Kaya, le 20 novembre 2021. OLYMPIA DE MAISMONT / AFP

Ils sont arrivés dimanche 28 novembre à Gao, au Mali, certainement plus fatigués que d’ordinaire mais surtout plus instruits sur les difficultés de la France au Sahel et confus sur le sens de leur mission. En deux semaines d’un voyage qui les a vus traverser la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Niger et le Mali, la centaine de soldats de l’opération « Barkhane » chargés d’escorter un banal convoi de ravitaillement ont pu mesurer à quel point ils étaient tout à la fois étrangers dans cette région et parties prenantes à ses problèmes. Objets de fantasmes nourris par les réseaux sociaux, et de ressentiments profonds face à leur incapacité à enrayer une dégradation de la situation sécuritaire sur place.

A Téra, petite ville de l’ouest du Niger, samedi matin, les invectives, les cris « A bas la France ! », les barrages de pneus, de bois, de morceaux de béton qui depuis plusieurs jours jalonnaient leur périple ont tourné à l’incident tragique. Après des jets de pierres qui ont blessé deux chauffeurs civils du convoi, des manifestants, parmi le millier dénombré, ont tenté de monter sur des camions et d’en incendier certains, selon le récit de l’état-major des armées. « Des tirs au sol » ont alors été effectués, reconnaît tout au plus l’armée française qui n’endosse jusqu’ici la responsabilité d’aucun mort ni blessé.

Enquête

Le ministre nigérien de l’intérieur, Alkache Alhada, avait le jour de l’événement fait savoir qu’une enquête avait été ouverte puisque, « dans sa tentative de se dégager, elle [sans indiquer s’il s’agissait de la force « Barkhane » ou de l’escorte de gendarmes locaux] a fait usage de la force, malheureusement on déplore la mort de deux personnes et dix-huit blessés, dont onze graves ». Un troisième homme a depuis succombé à ses blessures, relatent plusieurs sources à Niamey, où le ministre a été remplacé lundi à l’issue d’un remaniement « prévu avant ces violences », assure un proche de Mohamed Bazoum, le chef de l’Etat et sûrement le meilleur avocat de Paris au Sahel.

La France dénonce des propos « indécents » sur un abandon du Mali

Publié le

Ses accusations reviennent à “s’essuyer les pieds sur le sang des soldats français”, a déploré la ministre des Armées.

La France juge « inacceptable et indécente » l’accusation du Mali de l’abandonner (photo du 24 septembre 2021)

INTERNATIONAL – La France a fermement rejeté ce lundi 27 septembre les accusations “inacceptables” et “indécentes” d’“abandon” du Mali portées par le Premier ministre malien à la tribune de l’ONU, qui reviennent à “s’essuyer les pieds sur le sang des soldats français”, dont un est mort vendredi.

“Il n’y a pas de désengagement français, je tiens à commencer par rétablir des contre-vérités (…) Quand on a 5000 soldats et qu’on se désengage de trois emprises, et qu’on a l’intention d’en laisser encore plusieurs milliers, lorsqu’on déploie au Sahel des blindés dernier cri (…) ce n’est pas l’attitude normale d’un pays qui a l’intention de s’en aller”, a fait valoir la ministre des Armées Florence Parly lors d’une conférence devant des étudiants de Sciences-Po Paris.

Le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga a accusé samedi à l’ONU la France d’un “abandon en plein vol” avec la réorganisation de sa présence militaire au Sahel, et ainsi défendu la décision de Bamako d’engager des discussions avec la société paramilitaire privée russe Wagner.

“C’est beaucoup d’hypocrisie, c’est beaucoup de mauvaise foi, beaucoup d’indécence surtout parce que ces propos ont été tenus le samedi 25 septembre, or le vendredi 24 septembre un 52e militaire français a donné sa vie pour combattre le terrorisme au Sahel”, s’est indignée Florence Parly.

“Consultations avec les autorités sahéliennes et maliennes”

Lire la suite »

Avec la mort du président tchadien Idriss Déby, la France perd un allié clé de l’opération « Barkhane » au Sahel

Publié le

La majeure partie des actions sur le terrain est centralisée et coordonnée depuis N’Djamena, même si les militaires français disposent de bases avancées au Mali. Le Tchad est aussi le plus important contributeur de la force conjointe du G5-Sahel.

Des membres de la patrouille du contingent tchadien de la Minusma, à Kidal, au Mali, en 2016. HANDOUT / REUTERS

Les stratèges de l’opération « Barkhane » ne pouvaient imaginer plus mauvaise nouvelle. L’annonce, mardi 20 avril, de la mort du président tchadien Idriss Déby des suites de ses blessures « sur le champ de bataille », est un coup de tonnerre pour les militaires français. Eux qui avaient fait de ce chef autoritaire au pouvoir depuis plus de trente ans leur principal allié dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, voient soudainement disparaître un des maillons clé de leur stratégie de sortie de cette guerre engagée depuis 2013.

La coopération militaire entre la France et le Tchad est ancienne. Dès 1986, la capitale tchadienne, N’Djamena, a été le siège de l’opération « Epervier ». Et dès que la France s’est engagée dans l’opération « Barkhane » en 2014, le Tchad a ensuite hébergé son principal poste de commandement. Depuis, c’est de N’Djamena qu’est centralisée et coordonnée la majeure partie des actions sur le terrain – même si les militaires français disposent de bases avancées au Mali. N’Djamena est aussi une des deux bases aériennes – avec Niamey, au Niger – d’où décollent les avions de « Barkhane ».

Le Tchad a aussi toujours été le plus important contributeur de la force conjointe du G5-Sahel (environ 1 850 soldats sur 6 000). Cette coalition militaire composée de soldats burkinabés, maliens, nigériens, tchadiens et mauritaniens, appuie tant bien que mal les militaires français depuis sa création, en 2017. Les Tchadiens sont aussi depuis toujours parmi les plus engagés au sein de la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), considérée par Paris comme indispensable sur le terrain. Ils y comptent près de 1 500 hommes sur 13 000 casques bleus.

Historiquement, le Tchad a été le premier à soutenir la France au Sahel, lors de l’opération « Serval », en 2013, devenue ensuite « Barkhane ». Notamment lors d’une bataille fondatrice dans le massif des Ifoghas, au nord-est du Mali, où une centaine de djihadistes ont été tués.

(source: le Monde)