Zafy Albert
« Convention de Panorama », Madagascar – Convention du 31 Octobre 1991
10 Août 1991 Diaben’ny Fahafahana: 34 Taona lasa
Quelques points essentiels à retenir de l’une des crises politiques majeures dans l’Histoire contemporaine de Madagascar, résolue par cette Convention dite de Panorama:
Elle intervient après des mois de grève générale et de manifestations continues sur la Place du 13 Mai, pour répondre aux aspirations populaires (« marche pour la liberté »), exigeant un changement de régime et de système politique. L’histoire a retenu la « tuerie du 10 Août 1991″qui a fait plusieurs victimes aux alentours du Palais d’Etat de Iavoloha.
Les paradigmes régissant la vie nationale ont changé:
- sur le plan intérieur: mettre fin au régime socialiste et son « Livre rouge » publié le 26 Août 1975. par le Président Ratsiraka; inspiré principalement du modèle nord-coréen de Kim Il Sung,qui n’a pas débouché sur le « paradis socialiste promis ». Abrogation du Front national pour la Défense de la Révolution (FNDR, constitué de quelques partis politiques) qui a encadré les activités politiques dans la République Démocratique de Madagascar.
- sur le plan extérieur: fin de la guerre froide entre Blocs Est – Ouest. Destruction du Mur de Berlin. Prépondérance du libéralisme et d’une plus grande démocratie dans le monde.
La résolution de la crise n’a pas nécessité l’intervention d’organes de médiation extérieure, mais « seulement » la mobilisation des compétences et les capacités de mise en oeuvre du génie malgache coordonnées par les autorités morales (les »Raiamandreny », parents de tout le pays) représentées par les Eglises (FFKM), sous la pression neutre mais vigilante des militaires.
Madagascar
Convention du 31 octobre 1991.
[Cette convention est le fruit d’un accord entre le gouvernement constitutionnel dont l’autorité est contestée depuis plusieurs mois dans un contexte de crise économique et un climat de violence et un gouvernement proclamé par un Comité des forces vives de la Nation rassemblant divers courant d’opposition. Le président de la République reste en fonction mais est mis de côté, tandis qu’une Haute autorité de l’État est formée pour assurer la transition vers la démocratie et vers une IIIe République.
Un large débat est organisé dans le pays qui doit déboucher sur la réunion d’un forum national chargé d’élaborer la nouvelle Constitution.]Voir la Constitution de la IIIe République.
Compte tenu de la situation exceptionnelle que traverse le pays ;Afin d’assurer la continuité de l’État ;
Afin d’instituer un cadre légal pour la prise en compte et la réalisation des aspirations populaires au changement ;
Les parties suivantes :
– Guy Willy Razanamasy, premier ministre de la République démocratique de Madagascar ;
– Albert Zafy, chef du Gouvernement des Forces vives ;
– Les représentants du FFKM ;
– Les représentants des Forces vives ;
– Les représentants du MMSM ;réunis à Antananarivo les 29, 30 et 31 octobre 1991 ;
Au nom du peuple malgache,
Conviennent :
Article premier.
Il est créé une Haute Autorité pour la transition vers la Troisième République. Elle est garante du fonctionnement régulier des institutions et de la démocratie durant la période transitoire qui ne peut excéder dix-huit mois.En conséquence, les activités des institutions suivantes sont suspendues à la date de l’adoption de la présente Convention :
– le Conseil suprême de la Révolution,
– l’Assemblée nationale populaire.Les attributions de ces institutions sont exercées par la Haute Autorité, le Comité pour le redressement économique et social ou le Gouvernement dans les conditions fixées par la présente convention.
Article 2.
Les pouvoirs du président de la République, chef de l’État, sont définis comme suit :
– il est le symbole de l’indépendance, de l’unité nationale ainsi que de l’intégrité territoriale ; à ce titre, il est le chef suprême des armées ;
– il accrédite et rappelle, sur proposition du premier ministre, les ambassadeurs et envoyés extraordinaires de la République malgache auprès des autres États et organisations internationales ; il reçoit les lettres de créance et de rappel des représentants des États et organisations internationales reconnus par l’État malgache ;
– il ratifie les conventions et traités internationaux ;
– il exerce le droit de grâce ;
– il confère les décorations de l’État.Article 3.
La nomination du premier ministre, Guy Willy Razanamasy, est entérinée et le professeur Albert Zafy est nommé président de la Haute Autorité de l’État. La Haute Autorité de l’État, émanation de toutes les composantes de la Nation, comprend trente-et-un membres désignés respectivement par les Forces vives et le MMSM. Elle élit parmi ses membres un ou des vice-présidents ; le bureau, formé par le président et les vice-présidents, est assisté par un secrétariat général confié au FFKM. La Haute Autorité ratifie les ordonnances adoptées par le Gouvernement.
Article 4.
Le Comité pour le redressement économique et social est composé de cent trente membres au plus, représentants de groupements sociaux, culturels et économiques et professionnels, désignés par le Premier Ministre sur proposition des Forces vives, du MMSM et du FFKM. Il a un bureau composé de deux co-présidents et de vice-présidents dont le nombre ne peut excéder douze. Sont nommés co-présidents Richard Andriamanjato et Manandafy Rakotonirina. Les vice-présidents sont élus par l’ensemble des membres du Comité. Le secrétariat est assuré par un haut fonctionnaire de la Banque des données de l’État.Le Comité est chargé :
– de faire des recommandations au Gouvernement sur la politique économique et sociale ;
– de servir d’organismes pour les comptes économiques et sociaux de la Nation ;
– de favoriser l’instauration d’un équilibre régional équitable ;
– et, de façon générale, de toute étude que la Haute Autorité ou le Gouvernement estime opportun de lui soumettre.Il est obligatoirement consulté sur :
– l’ordonnance portant loi de finances ;
– l’élaboration de tout plan de développement général ou sectoriel.Article 5.
Le premier Ministre, chef du Gouvernement, Lire la suite »
Filoha 4 dahy – Fomba fanaovana ady hevitra [tsiahy]
Marc Ravalomanana, Andry Rajoelina, Zafy Albert, Didier Ratsiraka: FAMPIELEZANKEVITRA tamin’ny fotoan’andro mba handresen-dahatra ny mpifidy.
10 Août 1991 Diaben’ny Fahafahana: 33 Taona lasa
« Ho an’ny Taranaka »: Ny Tantara tsy mba fanadino
Elisé Harimino Asinome : « Dirigées par les chefs d’Églises, les sociétés civiles ont déclenché la crise de 1991 »

Le 10 août 1991 marque un évènement exceptionnel dans l’histoire politique de Madagascar : le carnage à Iavoloha qui a fait une centaine de victimes suite au Diaben’ny fahafahana, la grande marche de la liberté. La confédération des Églises chrétiennes à Madagascar (FFKM) a joué un rôle déterminant avant, pendant et après la crise. L’historien contemporanéiste Harimino Elisé Asinome, enseignant-chercheur à l’Université d’Antananarivo et chercheur associé à l’Institut Ralaimongo d’Histoire et Études politiques, nous fait l’autopsie d’une crise que le FFKM a marqué de son empreinte.
Midi Madagasikara (M.M) : Quel rôle ont joué les chefs d’Églises pendant la crise socio-politique de 1991 ?
Elisé Harimino Asinome (E.H.A) : La crise de 1991 constitue la clé de voûte pour comprendre l’implication du FFKM (Conseil crétien des Églises de Madagascar) dans les affaires nationales. Mais l’implication des chefs d’Églises (catholique, protestante, luthérienne et anglicane) dans la médiation remonte à mai 1972.
L’entrée en scène pour les Églises a eu lieu quand le mouvement social conduit par des étudiants a pris sa tournure suite au débordement survenu le 13 mai. La capitale était en feu. Des scènes de casses et de pillages de magasins et de bâtiments publics ont particulièrement marqué cette journée. C’est juste après cette journée noire que les négociations se sont engagées, du 14 au 18 mai, au niveau de différentes instances pour libérer les 372 exilés à Nosy Lava. On assiste à un véritable ballet de négociations où les chefs d’Églises chrétiennes s’activent dans la démarche de sortie de crise.
Puis, devant la foule sur l’avenue de l’Indépendance, les chefs des quatre Églises ont annoncé que leur demande a été acceptée par le président de la République au sujet du retour des exilés. On peut donc dire que la crise de mai 1972 constitue le premier succès des chefs d’Églises sur le terrain politique en matière de négociation ou de lobbying. Suite à cela, ils ont bénéficié d’une aura de plus en plus imposante et importante sur tous les plans.
M.M : Comment le FFKM s’immisce dans les affaires nationales du pays ?
E.H.A : Le FFKM s’impose dans l’échiquier politique avec une démarche qui s’inscrit dans la justice sociale, à travers l’organisation systématique et la mobilisation des forces vives de la nation pour transformer les relations et les ordres sociaux injustes.
Dans son rôle de prophète, en tant que porte-parole, révélateur et témoin des « vérités de l’Évangile » et aussi dans sa posture de Raiamandreny, le FFKM incarne l’espoir d’une Nation qui peine à se relever depuis l’Indépendance. La société malgache à majorité chrétienne fait donc appel à l’intervention de cette organisation de plus en plus puissante.
Le premier congrès de 1982 à Antsirabe se consacre à débattre sur un sujet lié à l’implication effective des chrétiens aux efforts de développement du pays. C’est à partir de cette date qu’on a ressenti la mobilisation des gens pour la prise de responsabilité dans les affaires nationales. Les paroissiens font partie du peuple, ce qui fait écho à l’appel du FFKM à ses membres devant la situation dans le pays, d’où la naissance du slogan d’inspiration biblique « Ento miakatra ity firenena ity » ou Fais monter ce peuple. Le livre d’Exode a raconté l’appel de Dieu à Moïse pour délivrer le peuple d’Israël du joug égyptien. Dans cette optique, l’appel du FFKM vise nécessairement à inviter les chrétiens à s’engager et à libérer le pays de la situation de pauvreté dont le système socialiste de Didier Ratsiraka a infligé aux Malgaches depuis 1975.
M.M : Le FFKM était-il donc de plus en plus engagé contre le régime de Didier Ratsiraka ?
Ambohijatovo: Kianjan’ny Demokrasia sy sarivongan’i Profesora Zafy Albert
La cérémonie officielle d’inauguration de la stèle commémorative de l’ancien président de la République, Albert Zafy, a eu lieu ce mardi 13 Octobre 2020 au jardin d’Ambohijatovo en présence des proches de l’ancien chef de l’Etat et de plusieurs personnalités politiques, mais en l’absence du Chef de l’Etat qui était pourtant attendu selon le programme officiel.
L’installation de la stèle en mémoire de l’ancien président à Ambohijatovo n’est pas fortuite. Albert Zafy est considéré comme le père de la démocratie et le jardin d’Ambohijatovo a été rebaptisé lors de la crise de 2009 comme place de la démocratie. Trois ans après le décès de cet ancien président, ce stèle lui est destiné pour se souvenir de ses actions pour la démocratie.
« Bien qu’il ne soit plus parmi nous aujourd’hui, il a pu réaliser un grand pas vers la réconciliation nationale et la démocratie, en réunissant aujourd’hui des personnalités issues de différents partis politiques », a indiqué Manoro Régis, un grand ami du Pr Albert Zafy, lors de son discours hier.
Décès à La Réunion de l’ancien Président de Madagascar Albert Zafy

L’ancien chef d’Etat malgache, Albert Zafy, est décédé à l’âge de 90 ans. L’annonce a été faite ce vendredi midi par la présidence de la République de Madagascar.
Victime d’un AVC mercredi matin à son domicile, l’ancien homme d’Etat a été admis à la polyclinique d’Ilafy avant son transfert sanitaire à l’île de La Réunion alors que son évacuation ce jeudi vers l’île Maurice avait été annoncée.
Né dans la Province de Diego-Suarez en 1927, Albert Zafy a effectué ses études à l’Université de Montpellier puis à Paris d’où il en est ressorti professeur en médecine. le chirurgien était également licencié en mathématiques et en physique.
Durant la Transition militaire (1972-1975) qui a fait suite à la Première République après la démission de Philibert Tsiranana de la présidence, Albert Zafy devient ministre de la Santé et des Affaires sociales dans le gouvernement du général Gabriel Ramanantsoa. Opposé aux vues socialistes de Didier Ratsiraka, il retourne à une carrière universitaire en 1975 à l’Université de Madagascar.
L’homme au chapeau de paille, fondateur du parti UNDD (Union Nationale pour la Démocratie et le Développement), était devenu le principal leader de l’opposition à la fin de la IIe République malgache avant de prendre le pouvoir en 1993.
Interview de Didier Ratsiraka par Gilbert Raharizatovo (1996)
Ahoana ny « relève » ao anatin’ny tontolo politika?
Débat President Professeur Zafy et Amiraly Ratsiraka – 1996
Madagascar. Le Prince Kamamy écœuré par Hery l’ostraciste ingrat

Solofo Rasoarahona et le Prince Georges Kamamy. Photo prise à la villa « La Franchise », résidence du professeur Zafy Albert, en décembre 2013
Il a tout fait, jusqu’à quitter un travail stable à l’extérieur pour soutenir le candidat N°3 en 2013, dans sa région qui est la même que celle du docteur Kolo Roger, devenu Premier ministre. Il n’espérait pas pour autant, en retour, devenir un haut commis de cet état actuel de non-droit du régime Rajaonarimampianina. Cependant, vu son rang au sein de la société malgache, le président élu aurait pu avoir le minimum de marque de considération à son égard. Qui, « il » ?
Je veux parler du prince Harea Tinahy Tsialia Georges Kamamy, authentique descendant direct de la royauté du Menabe, connu pour son « Fitampoha » (cérémonie sacrée de bain des reliques royales) qui attire des centaines de touristes lorsqu’il est tenu.
En fait, c’est surtout à travers lui que la mouvance Zafy Albert a soutenu Hery Rajaonarimampianina. Pour ces gens au pouvoir frappés d’une totale amnésie, il faut leur rappeler que, vers mi-décembre 2013, le prince Georges Kamamy -qui avait à ses côtés, Solofo Rasoarahona (jeté comme une vieille chaussette malgré ses 25 ans « d’amitié » avec l’expert comptable)-, avait annoncé son soutien sans condition au candidat n°3. C’était à la villa « La Franchise », à Alarobia Ivandry, résidence de l’ancien président Zafy Albert, dont il est le gendre. On peut donc comprendre l’absence du professeur à Iavoloha… Ne cherchez aucune autre explication. Et la « réconciliation nationale » devient gravement compromise par la propre faute de cet ancien ministre des Finances qui fanfaronne plus que de raison…
Deux années (2013 à 2015) sont passées mais c’est comme si le Prince du Menabe n’avait jamais existé aux yeux d’Hery Rajaonarimampianina et sa clique. Du coup, M. Kamamy est monté au créneau et a organisé un point de presse, ce dimanche 11 janvier 2015, à l’hôtel Ibis Ankorondrano, en début de soirée.

Elections présidentielles de 2013 à Madagascar. No comment ! Le Menabe, c’est en bas à gauche (en rose). En se mettant à dos les côtiers (habitants de la côte), Hery Rajaonarimampianina creuse sa tombe politique
« Miala tsiny anareo aho nampifidy io kandida io fa tena diso aho! ». Une phrase qui a retenti comme un coup de tonnerre lors d’une journée ensoleillée. Traduction : je m’excuse auprès de toutes celles et tous ceux que j’ai poussé à voter pour ce candidat. Pardonnez-moi, je me suis trompé. Voilà qui va refroidir certainement les fanfaronnades du président élu récemment qui, comme sa formation l’indique, n’est qu’un vil calculateur. Malgré son apparence d’éternel étudiant binoculeux.
Effectivement, le Prince Georges Kamamy n’a été vu nulle part (donc n’a pas été invité) aussi bien dans les déplacements présidentiels que lors de grands moments historiques de ce régime. Le message politique qui vient à l’esprit est tout à fait impitoyable : après avoir utilisé le côtier de service, Rajaonarimampianina l’a laissé tombé sans aucune considération. Mais le Prince Kamamy n’est pas le premier et ne sera pas le dernier allié que ce régime clanique va traiter comme un moins que rien, après lui avoir rendu un immense service.
Cette montée au créneau d’un haut dignitaire côtier, après la cérémonie de présentation de vœux du 09 janvier, permet d’affirmer que la situation politique n’est pas prête d’être stabilisée à Madagascar. Car, petit à petit, et sans être des princes de sang, beaucoup de côtiers font suivre le mouvement. Surtout que durant sa rencontre avec la presse, M. Kamamy a conclu : « Sahia mijoro miteny ny zavatra tsy mety fa ny firenena tsy azo atao kilalao ». Ce qui signifie : Il faut oser se lever pour dénoncer tous les travers de ce régime car la Patrie ne doit pas être considérée comme un jeu d’enfants.
(source: madagate.org)