Abou Dhabi
Au Royaume-Uni, l’acquisition du « Daily Telegraph » par Abou Dhabi inquiète le parti conservateur
Le gouvernement britannique a soumis le dossier d’acquisition du quotidien de droite par un fonds détenu par Abou Dhabi aux régulateurs des médias et de la concurrence.
Abou Dhabi semble décidément aimer les trophées britanniques. Après l’équipe de football de Manchester City, l’émirat va-t-il s’offrir le Daily Telegraph, le grand journal de la droite outre-Manche ? Alors que l’accord financier pour l’acquisition était bouclé, le gouvernement britannique a décidé d’intervenir.
Jeudi 30 novembre, il a saisi deux régulateurs, l’Ofcom, chargé des médias, et la CMA, l’autorité de la concurrence. Ceux-ci vont devoir décider d’ici au 24 janvier 2024 si l’acquisition présente un risque pour « l’intérêt public » du Royaume-Uni. En particulier, ils doivent s’assurer que « le besoin d’une présentation juste des informations et de l’expression de la liberté d’expression dans les journaux » est respecté.
La possible acquisition de l’influent quotidien – journal pro-Brexit, qui a longtemps publié les chroniques de Boris Johnson – par un fonds contrôlé par le cheikh Mansour Ben Zayed, le dirigeant d’Abou Dhabi et vice-président des Emirats arabes unis, provoque l’émoi au sein du parti conservateur. Le 29 novembre, dix-huit députés tories ont publié une lettre ouverte estimant que la transaction présentait « une menace potentielle très réelle pour la sécurité nationale ».
Quasi-faillite
Charles Moore, un ancien rédacteur en chef du Telegraph, qui y tient encore une chronique, s’est également opposé à cette vente. « Ce serait une nationalisation [d’un quotidien national britannique] par un pays qui n’a pas de liberté de la presse. Les Emirats arabes unis sont peut-être l’un des Etats arabes les mieux gouvernés, avec une tradition amicale envers le Royaume-Uni, mais même leurs meilleurs amis ne prétendraient pas qu’il s’agit d’une démocratie. »
(source: lemonde.fr)
Une première: Le Président israélien arrive aux Emirats arabes unis
Le Président israélien, Isaac Herzog, est arrivé, dimanche, aux Emirats arabes unis (EAU), accompagné de sa femme Michal, dans la première visite officielle du genre.
Herzog a été accueilli à l’aéroport d’Abu Dhabi par le ministre émirati des Affaires étrangères, Abdallah Ben Zayed, selon la chaîne israélienne Kan.
Une réunion s’est, par la suite, tenue, entre le Président israélien et le ministre émirati.
« Nous entamons aujourd’hui la première visite d’un président de l’Etat d’Israël aux Emirats arabes unis … Nous sommes très touchés par l’accueil chaleureux, à Abu Dhabi, de Son Excellence Cheikh Abdallah Ben Zayed Al-Nahyane, ministre émirati des Affaires étrangères », a écrit Herzog dans un tweet.
Isaac Herzog rencontrera le prince héritier d’Abu Dhabi, cheikh Mohamed Ben Zayed et le souverain de Dubaï, cheikh Mohamed Ben Rached, selon la chaîne Kan, qui a noté que « la visite aura lieu sur fond de mesures sécuritaires strictes liées aux menaces des Houthis (Yémen) de continuer de viser des cibles aux Emirats ».
Et d’ajouter : « Avant de décoller pour les EAU, Erzog s’est entretenu avec le Premier ministre Naftali Bennett et le ministre des Affaires étrangères Yaïr Lapid pour se concerter sur la visite. Il compte s’entretenir avec les hauts responsables émiratis sur l’élargissement du cadre régional de la paix et le renforcement des relations économiques entre les deux pays ».
Le 13 décembre dernier, le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, avait rencontré le prince héritier d’Abu Dhabi, lors de la première visite officielle du genre d’un chef du gouvernement israélien aux EAU.
Israël et les Emirats arabes unis avaient signé en septembre dernier, à Washington, un accord de normalisation des relations, sous l’égide de l’ancien président américain, Donald Trump.
Quelles coopérations bilatérales pour Jérusalem et Abou Dhabi ?

La normalisation des relations entre les Emirats arabes unis et Israël va ouvrir la porte à des opportunités de coopérations économique et commerciale, après l’annonce surprise le 13 août d’un accord historique entre les deux pays.
Les deux pays ont discrètement noué des partenariats commerciaux et technologiques ces dernières années, et leur rapprochement, qui a donné lieu lundi au premier vol commercial direct entre Tel Aviv et Abou Dhabi, va leur permettre de les développer ouvertement.
« Nous sommes ici pour transformer une vision en réalité, et il n’y a pas de limite à la coopération », a déclaré Meir Ben-Shabbat, conseiller à la sécurité nationale d’Israël, à son arrivée lundi à Abou Dhabi au sein d’une délégation américano-israélienne.
Voici quelques domaines possibles de coopération bilatérale.
Santé
Avant même l’annonce de la normalisation de leurs relations, des compagnies israéliennes de premier plan ont annoncé un accord avec les Emirats arabes unis dans la recherche pour contenir la pandémie de Covid-19.
Israel Aerospace Industries (IAI) et Rafael Advanced Defense Systems, deux entreprises publiques israéliennes, avaient signé le 3 juillet un protocole d’entente avec la firme de technologie privée Group 42, basée à Abou Dhabi, afin de travailler sur la mise au point d’un test de dépistage du nouveau coronavirus.
Le 16 août, la société émiratie APEX National Investment a elle aussi annoncé la signature d’un accord commercial avec l’israélien TeraGroup pour développer la recherche sur le nouveau coronavirus.
« Il semble que la priorité immédiate va à la coopération en matière de recherche pour combattre le Covid-19 », a déclaré à l’AFP Kristian Ulrichsen, chercheur à l’université Rice aux États-Unis.
La coopération sur une question aussi urgente peut rendre la normalisation « populaire » dans les deux pays, a-t-il souligné.
Pétrole
Les immenses réserves de pétrole du petit pays du Golfe peuvent intéresser Israël, qui s’approvisionne principalement auprès du Kurdistan d’Irak, selon Ellen R. Wald, chercheure à l’Atlantic Council.
« Israël bénéficierait beaucoup de l’achat du pétrole aux Emirats arabes unis et les Emirats aurait un client affamé » d’or noir, a-t-elle souligné.
Au Yémen, l’alliance stratégique entre Saoudiens et Emiratis montre ses failles
La prise de la ville yéménite d’Aden par des séparatistes soutenus par les Emirats arabes unis au détriment du gouvernement appuyé par Riyad (et dont le président, Abdrabbo Mansour Hadi, vit en exil en Arabie saoudite), témoigne des failles dans la relation entre alliés saoudiens et émiratis.
Riyad et Abou Dhabi ont cherché à faire preuve d’unité face à la crise, mais les combats meurtriers de la semaine dernière entre leurs protégés à Aden, minent le front commun dans la guerre contre les rebelles chiites Houthis, accusés par Washington d’être appuyés par l’Iran. Selon les observateurs, les Emirats arabes unis (EAU) s’intéresseraient principalement au sud du Yémen qu’ils souhaiteraient contrôler tandis que l’Arabie saoudite voudrait maintenir son contrôle sur le nord du pays, à sa frontière.
La prise le 10 août par des séparatistes du palais présidentiel à Aden porte en particulier un nouveau coup à l’Arabie saoudite, qui mène depuis 2015 une intervention armée au Yémen, sans réussir à défaire les Houthis.
Cette bataille d’Aden a opposé des unités loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu à bout de bras par Riyad, à la force appelée «Cordon de sécurité», formée par Abou Dhabi. Tous sont pourtant théoriquement alliés contre les rebelles Houthis, qui contrôlent la capitale Sanaa, au nord.
Objectifs divergents
Les divisions dans le sud du Yémen résultent en partie d’objectifs stratégiques divergents entre Saoudiens et Emiratis. Lire la suite »