Benjamin Stora
« La crise la plus grave entre l’Algérie et la France depuis l’indépendance », selon Benjamin Stora
L’historien Benjamin Stora, spécialiste de l’histoire algérienne, (nommé par E. Macron), a accordé un entretien à France 24. Il est revenu en longueur sur la crise diplomatique entre la France et l’Algérie, « la plus grave depuis l’indépendance » selon lui. La commission mixte d’historiens algériens et français qu’il dirige n’avance plus dans son travail sur la mémoire de la colonisation. Il plaide pour une reprise de ce travail mémoriel, fondamental pour les mémoires blessées et la jeune génération des deux pays.
Communiqué de la Présidence de la République française, en date du 19 septembre 2024, sur les travaux de la de la Commission mixte franco-algérienne d’historiens.
Prononcé le
Intervenant(s) :
Circonstance : Réunion avec les membres de la Commission Stora
Texte intégral
Le Président de la République a reçu les membres français de la Commission mixte franco-algérienne d’historiens, au Palais de l’Elysée, le jeudi 19 septembre 2024.
Le chef de l’Etat a tout d’abord réitéré sa détermination à poursuivre le travail de mémoire, de vérité et de réconciliation engagé depuis 2017 et noué avec l’Algérie dans le cadre de la Déclaration d’Alger, signée par le Président de la République et le Président TEBBOUNE, le 27 août 2022.
Lors de cette réunion de travail, le chef de l’Etat a vivement remercié tous les membres de la Commission pour l’excellence des travaux conduits et a appelé de ses vœux à ce qu’ils se poursuivent afin que les propositions concrètes formulées par la Commission mixte franco-algérienne d’historiens puissent être mises en œuvre.
Le Président de la République souhaite que ces propositions permettent à notre pays de porter un regard lucide sur le passé et de construire, dans le temps long, une réconciliation des mémoires, dans une démarche d’éducation et de transmission pour les jeunesses française et algérienne.
(source: vie-publique.fr)
Algérie : le président Tebboune propose un travail de mémoire sur toute la colonisation française
Abdelmadjid Tebboune a fait cette proposition lors d’un entretien avec l’historien Benjamin Stora, qui avait remis un rapport pourtant très critiqué en Algérie sur la mémoire de la colonisation dans le pays à Emmanuel Macron en 2021.

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a proposé un «travail de mémoire» commun sur toute la période de la colonisation française en Algérie, lors d’un entretien avec l’historien français Benjamin Stora, a raconté ce dernier à l’AFP. L’entretien était d’autant plus inédit que le rapport de Benjamin Stora sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie, remis en janvier 2021 à Emmanuel Macron, avait été fraîchement accueilli en Algérie.
L’historien, qui était porteur d’une lettre du président français, a été reçu plus d’une heure lundi à Alger par le président Tebboune, à la veille de la commémoration en grande pompe du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. «C’est la première fois qu’il y avait une discussion au fond» côté algérien sur ces questions mémorielles depuis la publication du rapport, a souligné Benjamin Stora.
Le rapport, sur lequel Emmanuel Macron s’est appuyé pour sa politique mémorielle, ne préconise ni excuses ni repentance, ce qui a été très critiqué en Algérie, notamment par les associations d’anciens combattants.
Les relations franco-algériennes ont aussi connu un gros coup de froid lorsque en septembre 2021, le président Macron a reproché au système «politico-militaire» algérien d’entretenir une «rente mémorielle» autour de la guerre d’indépendance.
«Conquête meurtrière»
L’entretien témoigne du réchauffement en cours dans les relations franco-algériennes depuis quelques semaines. «Je pense qu’il y a une volonté, de relancer je ne sais pas si c’est le mot, mais de poursuivre un dialogue», estime Benjamin Stora, en notant un «changement de ton» entre Paris et Alger.
France-Algérie : l’espoir prudent d’un « apaisement » des mémoires
En confiant, le 24 juillet, à l’historien Benjamin Stora une « mission de réflexion » sur la « mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie », le chef de l’Etat poursuit son exploration de ce terrain « complexe ».
L’affaire est un champ de mines. Emmanuel Macron le sait pertinemment, mais il avance, par petits pas et menus gestes, résolu à affronter le défi mémoriel de la guerre d’Algérie (1954-1962), auquel il confère « à peu près le même statut que la Shoah pour Chirac en 1995 », selon ses propres mots, prononcés en janvier au retour d’un voyage à Jérusalem.
L’historien, dont M. Macron loue la « connaissance intime et approfondie de tous ces enjeux », devra lui remettre des recommandations sur « les gestes à effectuer et les actions à engager dans les mois et années à venir, dans notre pays comme dans ses liens avec l’Algérie, afin d’avancer dans ce travail de mémoire si difficile et pourtant si nécessaire à notre avenir », selon les termes de la lettre de mission reçue par Benjamin Stora. Le but recherché par le président français est d’aboutir « à l’apaisement et à la sérénité de ceux que [la guerre d’Algérie] a meurtris, (…) tant en France qu’en Algérie ».
Jeudis de l’IMA – Histoire des relations entre Juifs et Musulmans des origines à nos jours
Depuis les premiers liens entre les tribus juives d’Arabie et le Prophète Muhammad jusqu’aux récents conflits du Proche-Orient, en passant par les civilisations de Bagdad et de Cordoue — sans oublier l’Empire ottoman, le monde perse et même l’espace européen –, les relations tour à tour fécondes ou tumultueuses entre juifs et musulmans sont ici exposées et analysées en toute impartialité par les coordinateurs de cette encyclopédie – Histoire des relations entre Juifs et Musulmans, des origines jusqu’à nos jours (Albin Michel) – qui réunit quelque cent vingt auteurs de tous pays