Russie
Guerre en Ukraine : la Russie officiellement exclue du Conseil de l’Europe
Mardi, la Russie avait pris les devants et annoncé son départ de l’organisation garante de l’Etat de droit sur le continent, à laquelle elle avait adhéré il y a vingt-six ans. Conséquence de cette décision, Moscou va également sortir de la Convention européenne des droits de l’homme.

C’est la fin de vingt-six ans d’adhésion. Le Conseil de l’Europe, garant de l’Etat de droit sur le continent, a exclu officiellement la Russie, mercredi 16 mars, en raison de sa guerre lancée contre l’Ukraine.
L’exclusion a été décidée mercredi matin au cours d’une « réunion extraordinaire » du comité des ministres, l’organe exécutif de l’organisation, au lendemain d’un vote consultatif de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE).
Quelques heures avant ce scrutin, Moscou avait pris les devants en annonçant officiellement qu’il claquait la porte du Conseil de l’Europe, organisation basée à Strasbourg et à laquelle le pays avait adhéré en 1996. Il en était de toute façon suspendu dès le 25 février, lendemain de son offensive en Ukraine.
Conséquence de cette expulsion : la Russie va sortir de la Convention européenne des droits de l’homme, privant ses 145 millions de citoyens d’un accès à la Cour européenne des droits de l’homme. Cette dernière a annoncé dans la foulée qu’elle suspendait « l’examen de toutes les requêtes » contre la Russie, « en attendant d’examiner les conséquences juridiques de cette résolution sur le travail de la cour »
Le drapeau de la Fédération de Russie a été descendu vers 13 h 30 de son mât devant le Conseil, où ne flottent désormais que les drapeaux des quarante-six autres Etats membres.
Les implications définies ultérieurement
Nucléaire iranien : la Russie a reçu les garanties qu’elle voulait des Etats-Unis
Moscou a obtenu la garantie que les sanctions à cause de l’Ukraine ne concerneraient pas sa coopération avec Téhéran, semblant lever un obstacle à la relance des négociations.

La Russie a assuré mardi avoir reçu de Washington la garantie que les sanctions la visant à cause de l’Ukraine ne concerneraient pas sa coopération avec Téhéran, semblant lever un obstacle à la relance de l’accord sur le nucléaire iranien.
« Nous avons obtenu des garanties écrites. Elles ont été incluses dans les accords de relance du Plan d’action global commun sur le programme nucléaire iranien », a déclaré Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, aux côtés de son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian.
Selon lui, la future coopération nucléaire russo-iranienne est assurée, « en particulier en ce qui concerne sa figure de proue, la centrale nucléaire de Bouchehr ».
La Russie avait été accusée de vouloir faire dérailler les négociations sur le nucléaire iranien après avoir réclamé le 5 mars des garanties américaines que sa coopération future avec l’Iran dans le domaine du nucléaire civil ne serait pas affectée par les sanctions adoptées à cause de l’offensive russe contre l’Ukraine.

La Russie prend en otage les négociations sur le nucléaire iranien
Les discussions de Vienne, entrées dans leur phase finale, ont été suspendues vendredi.

Mise au ban des nations en raison de la guerre en Ukraine, la Russie a bel et bien pris en otage le sauvetage de l’accord sur le nucléaire iranien. Les tractations étaient sur le point d’aboutir à Vienne, mais elles ont été suspendues vendredi 11 mars. En cause, les garanties réclamées par Moscou afin d’obtenir de larges exemptions sur les sanctions massives prises par les Occidentaux en riposte à l’invasion décidée par Vladimir Poutine en Ukraine. Au bord du défaut de paiement en raison de ces représailles, la Russie exige qu’elles n’entravent pas sa coopération économique avec l’Iran.
La demande est jugée « inacceptable » par les négociateurs européens, qui portent à bout de bras les tractations relancées en novembre 2021, afin de permettre aux Etats-Unis de réintégrer le compromis baptisé JCPoA (joint comprehensive plan of action) . « Nous devons faire une pause dans les pourparlers en raison de facteurs externes », a justifié vendredi Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE), qui coordonne le processus.
Les requêtes de Moscou ont été jugées « hors sujet » par le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken. « Les nouvelles sanctions liées à la Russie sont absolument sans lien » avec l’accord et « ne devraient avoir aucun impact » sur ces discussions, a ajouté le porte-parole du département d’Etat américain. « Nous n’avons aucune intention d’offrir à la Russie quoi que ce soit de nouveau ou de spécifique. »
« Il s’agit d’une prise en otage du JCPoA pour obtenir un retour en arrière sur les sanctions prises à l’encontre des Russes », dénonce un négociateur, au nom des trois capitales européennes – Paris, Berlin, Londres –
Poutine, l’Ukraine et après ? – Le Dessous des cartes – Spécial Ukraine
L’invasion de l’Ukraine par la Russie – Histoire et conséquences. Émission spéciale du Dessous des cartes. Cartes à l’appui, Émilie Aubry revient sur l’histoire de la relation Russie-Ukraine. Avec deux experts – Thomas Gomart, directeur de l’IFRI et Anna Colin-Lebedev, spécialiste des sociétés post-soviétiques-, elle analyse les conséquences géostratégiques de la guerre et l’évolution de l’identité européenne des Ukrainiens.
La principale banque russe Sberbank quitte le marché européen
La banque est frappée de plein fouet par les sanctions occidentales. Ses clients retirent massivement leurs liquidités.

Le groupe Sberbank, la principale banque de Russie, a annoncé mercredi se retirer du marché européen, après avoir été touché par des sanctions financières massives en représailles à l’invasion de l’Ukraine par Moscou.
«Sberbank a décidé de se retirer du marché européen. Les banques filiales du groupe sont confrontées à des sorties de fonds anormales et à des menaces concernant la sécurité de leurs employés et de leurs bureaux», a indiqué le groupe dans un communiqué cité par les agences de presse russe. Selon ce communiqué, Sberbank n’est pas en mesure de fournir des liquidités à ses filiales européennes, en raison d’une ordonnance de la Banque centrale de Russie.
Sberbank était présent dans huit pays européens: l’Allemagne, l’Autriche, la Croatie, la République Tchèque, la Hongrie, la Slovénie, la Serbie et la Bosnie-Herzégovine. «Les filiales (européennes) de Sberbank disposent d’un niveau élevé de capital et d’actifs, les fonds des clients sont assurés en conformité avec les législations locales», a assuré la banque.
Mardi soir, le régulateur bancaire de l’UE avait annoncé qu’une procédure de dépôt de bilan allait être ouverte concernant la principale filiale en Europe de Sberbank, fragilisée par les sanctions financières. Cette filiale basée en Autriche, Sberbank Europe AG, qui emploie près de 4.000 personnes, va faire l’objet d’une «procédure d’insolvabilité» dans ce pays, avait précisé cette autorité, le Conseil de résolution unique (CRU).
(source: lefigaro.fr)
Père Pedro Opeka : Une lettre à Vladimir Poutine

Le père Pedro Opeka, fondateur du centre Akamasoa, a adressé une lettre au président russe Vladimir Poutine, l’invitant à mettre fin à la guerre en Ukraine. Dans cette missive intitulée « A mon frère Vladimir Poutine », le prélat catholique d’origine argentine souligne que le peuple ukrainien n’a jamais eu l’intention d’attaquer la Russie et que les citoyens de nombreux pays ont éprouvé de l’amertume, de la tristesse et de la honte après l’attaque menée contre le peuple ukrainien.
« Il n’est jamais trop tard pour revenir à la raison et rejoindre l’Humanité qui aspire à vivre dans la justice, la fraternité et la paix. Cette guerre que vous avez déclenchée est un acte imprudent et préjudiciable à l’humanité », estime ce prêtre de l’ordre Lazariste. Il qualifie le président Poutine de « frère » pour indiquer que tous les humains sont dans la même fraternité. «S’il vous plaît, Frère Vladimir, arrêtez la guerre, abandonnez l’intolérance, l’arnaque. Ensemble, soyons honnêtes, justes, unis et libres!», insiste-t-il.
Par ailleurs, le père Pedro Opeka précise : « La guerre détruit, sème la haine et sépare les peuples, comme cela a été le cas pendant des siècles. Avant d’arriver à cette instance, il est possible de se réunir et de travailler ensemble. L’argent dépensé pour des armes sophistiquées au service de la mort et de la terreur ne serait-il pas plus utile pour répondre aux besoins vitaux des personnes expulsées par l’humanité, en construisant davantage de logements, d’écoles, d’hôpitaux et en assurant l’accès à la nourriture et à l’eau pour tous? ».
Le père Pedro Opeka veut se positionner en médiateur dans ce conflit russo-ukrainien. En effet, il soutient que la médiation d’un tiers peut toujours aider à résoudre les problèmes et les conflits potentiels et qu’il est toujours possible de trouver des solutions pacifiques et équitables.
L’Otan réclame à Moscou des preuves concrètes de désescalade sur le terrain
Premiers retraits militaires russes à la frontière ukrainienne.
Le ministère de la Défense russe a indiqué mardi que des unités des districts militaires du sud et de l’ouest de la Russie, jusqu’alors « en manœuvres » à proximité des frontières de l’Ukraine rejoindraient leurs casernements d’origine par le rail et la route.
Moscou a annoncé qu’une partie des troupes russes déployées dans des régions frontalières de l’Ukraine sont retournées dans leurs bases après avoir terminé leurs exercices militaires.
Paris salue un « signal positif » si le retrait militaire russe est confirmé. Mais l’OTAN dit ne constater « aucun signe de désescalade » sur le terrain avec le maintien des armements aux frontières avec l’Ukraine.
Le SPD allemand durcit le ton à l’égard de la Russie
Depuis le début de la crise avec l’Ukraine, les sociaux-démocrates ont semblé faire preuve d’indulgence vis-à-vis de Moscou. Une position désormais débattue.

Même une pièce écrite d’avance peut réserver des surprises. Ce fut le cas, dimanche 13 février, en Allemagne. Comme prévu, Frank-Walter Steinmeier a été réélu président de la République pour un deuxième mandat de cinq ans. Comme prévu, les membres de l’Assemblée fédérale (députés du Bundestag et délégués des Länder) n’ont eu besoin que d’un tour de scrutin, puisque à l’exception de Die Linke (gauche radicale) et de l’AfD (extrême droite), tous les grands partis avaient appelé à voter pour lui. Sur 1 437 voix, M. Steinmeier en a obtenu 1 045.
Si le résultat du vote n’a étonné personne, le discours du vainqueur, lui, était tout sauf attendu. Loin de s’en tenir à des remerciements de circonstance, M. Steinmeier a saisi l’occasion pour s’adresser à son homologue russe. « Je lance un appel au [président] Poutine : relâchez le nœud coulant du cou de l’Ukraine ! Et cherchez avec nous un moyen de préserver la paix en Europe ! », a-t-il déclaré. « Le risque est celui d’une guerre dans l’est de l’Europe, et c’est la Russie qui en porte la responsabilité », a-t-il ajouté, en évoquant les conséquences que tirerait l’Allemagne en cas d’attaque contre l’Ukraine. « Les habitants [de ce pays] ont droit (…) à l’autodétermination et à la souveraineté. Aucun Etat dans le monde n’a le droit d’y porter atteinte. Si quelqu’un s’y risque, nous y répondrons avec détermination ! (…) Je le dis au président Poutine : ne sous-estimez pas la force de la démocratie ! »
Marquer la rupture avec M. Schröder
Il est rare qu’un président allemand, dont le rôle est surtout honorifique, se mêle de politique étrangère. Encore plus qu’il interpelle publiquement un autre chef d’Etat. Mais le plus étonnant est sans doute que de tels mots aient été prononcés par M. Steinmeier, qui a longtemps été classé parmi les « Russlandversteher » (« ceux qui comprennent la Russie »), un terme souvent utilisé en Allemagne pour critiquer les responsables politiques qui font preuve d’une indulgence excessive à l’égard du Kremlin.
(source; lemonde.fr)
Crise ukrainienne : la Russie a envoyé un « bon signal » lors de la réunion à Paris
Des conseillers diplomatiques envoyés par la Russie, l’Ukraine et la France se sont réunis mercredi à Paris pour tenter de trouver une issue à la crise en Ukraine. Dans une déclaration commune diffusée par la présidence française, les représentants des quatre pays disent soutenir un « respect inconditionnel » du cessez-le-feu.
« Il est très encourageant que les Russes aient accepté de réentrer dans ce format diplomatique, le seul où les Russes sont parties prenantes », a estimé la présidence française. « Dans le contexte actuel, nous avons obtenu aujourd’hui un bon signal dans des conditions difficiles », a-t-elle souligné. « Nous avons obtenu le signal de réengagement que nous recherchions », a-t-elle ajouté, alors qu’Emmanuel Macron doit s’entretenir vendredi avec Vladimir Poutine.
Les évêques européens espèrent «des solutions acceptables» pour l’Ukraine
Le Conseil des Conférences épiscopales européennes appelle la communauté internationale à soutenir l’Ukraine face au danger d’une offensive militaire russe. Réitérant les récents appels du Pape pour une solution à la crise actuelle sans recours aux armes, le CCEE invoque le droit international et exhorte les chrétiens à prier.

Le Conseil des Conférences Épiscopales d’Europe (CCEE) a exprimé dans un communiqué publié vendredi 21 janvier sa «proximité avec les Églises d’Ukraine et avec tout son peuple», en cette période de graves tensions. Le CCEE, par la voix de son président, Mgr Gintaras Grušas, archevêque de Vilnius, appelle la communauté internationale à soutenir l’Ukraine face au danger d’une offensive militaire russe, considérée comme une véritable menace pour la paix dans le monde. Il rappelle les récents du pape François et son invitation aux puissants de ce monde à résoudre la crise «par un dialogue international sérieux et non par les armes».
Tirer les leçons du passé
Réaffirmant, comme l’a souligné le Souverain Pontife devant le corps diplomatique le 10 janvier dernier, que «la confiance mutuelle et la disponibilité à une confrontation sereine doivent animer toutes les parties impliquées afin de trouver des solutions acceptables et durables en Ukraine», le CCEE lance à son tour un appel aux dirigeants pour qu’ils n’oublient pas les tragédies des guerres mondiales du siècle dernier et qu’ils défendent «le droit international, l’indépendance et la souveraineté territoriale de chaque pays».
Les gouvernants sont invités à «trouver des solutions acceptables et durables en Ukraine», sur la base «du dialogue et de la négociation et sans recourir aux armes». Enfin, le CCEE demande aux chrétiens de «prier pour le don de la paix en Ukraine» afin que la crise soit surmontée, «exclusivement, par le dialogue».
L’espoir d’un apaisement
Les autorités ukrainiennes ont salué vendredi la poursuite du dialogue entre Washington et Moscou, remerciant les États-Unis de leur soutien alors que les tensions sont au plus haut, la Russie étant accusée de préparer une attaque contre l’Ukraine.
«Il est bon de savoir que la voie diplomatique des contacts avec la Russie reste active», a indiqué sur Twitter le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, remerciant Washington de sa «proche coopération».
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit quant à lui «convaincu» qu’une invasion ou une incursion militaire de la Russie en Ukraine «ne se produira(it) pas», et a souhaité que la diplomatie résolve la crise en cours opposant notamment la Russie aux Etats-Unis. Il s’exprimait hier au cours d’une conférence de presse.