Suisse

Le Comité international de la Croix-Rouge traverse la plus grave crise de son histoire

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L’organisation humanitaire suisse s’apprête à licencier au moins 1 800 personnes, sur fond de dérive budgétaire. La gouvernance de l’institution pose question.

Un camion du Comité international de la Croix-Rouge est chargé sur un avion Antonov 124-100 à l’aéroport international Jommo-Kenyatta de Nairobi, le 26 août 2004. SIMON MAINA / AFP

Encore une citadelle de la légendaire stabilité helvétique qui vacille. Après la grande banque Credit Suisse en mars, vendue de force à sa rivale UBS sous la pression du gouvernement de Berne afin d’éviter la faillite, c’est au tour du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de tanguer, laminé par une terrible crise financière.

Instrument essentiel du soft power helvétique, l’organisation est souvent présentée par le gouvernement fédéral comme le prolongement naturel de sa politique de neutralité, elle-même sous les feux de la critique depuis le début de la guerre en Ukraine. La crise qui agite le CICR tombe ainsi à un très mauvais moment pour la diplomatie suisse, qui fournit depuis des décennies les rangs de sa direction générale.

Dans les faits, le CICR, dépositaire des conventions de Genève, a un énorme trou dans ses comptes. Il lui manque 430 millions de francs suisses (441 millions d’euros) pour boucler son budget pour 2023. En dix ans, celui-ci a plus que doublé, passant de 1,18 milliard de francs en 2012 à 2,84 milliards en 2022. Conséquence très immédiate, l’organisation a annoncé devoir couper massivement dans ses effectifs : 1 800 licenciements, sur un total de 22 700 salariés dans le monde entier. La majorité de ces suppressions d’emplois touche les délégations sur le terrain à l’étranger. Vingt-six sites sur 350 devront fermer et des dizaines d’autres devront réduire la voilure alors qu’ils opèrent parfois sur des théâtres d’urgence, comme à Nairobi, la capitale du Kenya, à portée du chaos somalien.

(source: lemonde.fr)

En Suisse, de l’ADN en spray pour des produits 100 % traçables

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Une start-up helvétique propose un système qui permet de certifier une matière première de sa culture ou de son extraction jusqu’au produit fini.

PULSE / FANCY / PHOTONONSTOP

Pour comprendre comment et pourquoi la Suisse se classe, chaque année depuis douze ans, en tête du classement des économies les plus innovantes de la planète dressé par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, il faut parfois prendre des chemins de traverse. Comme celui qui nous mène dans une improbable ancienne zone industrielle en bordure de voies ferrées, entre la métropole financière de Zurich et la vieille cité industrielle de Winterthur. Ici, sur le site de l’ancienne usine en brique rouge qui vit naître, en 1886, les mythiques cubes de bouillon Maggi, on est passé à tout autre chose : l’endroit abrite un incubateur de start-up, parmi lesquelles Haelixa.

Cette jeune société, fondée en 2016, occupe une vingtaine de salariés de nationalités diverses et, comme souvent dans le pays, les Suisses y sont minoritaires. Mais presque tous les individus qui gravitent sur deux étages de laboratoires studieux sont issus de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, un institut qui, tout comme son homologue romand de Lausanne, s’est hissé ces vingt dernières années au sommet des palmarès internationaux d’excellence dans la recherche. Cofondatrice et PDG, Michela Puddu, est italienne. Après des études de chimie à Rome, elle a poursuivi à Zurich avec un doctorat sur la génétique appliquée. « En principe, dit-elle, on peut tout marquer avec de l’ADN. Nous avons commencé avec les pierres précieuses, mais maintenant notre principal secteur concerne le textile. »

De quoi s’agit-il ? D’une invention plutôt révolutionnaire : un liquide invisible qu’il suffit de pulvériser sur une matière première, quelque part sur la planète, et que l’on retrouvera tout au long de la chaîne de valeur, sans risque de dilution ou de disparition.

« D’immenses perspectives »

Prenons l’exemple du coton. Concrètement, un ADN peut être créé en laboratoire, à la demande, pour chaque origine géographique ou type de production (bio, recyclage). Une récolte au centre du Pakistan chez un cultivateur respectueux de normes environnementales strictes, et certifié comme tel par un vérificateur agréé, est ainsi marquée grâce au « sprayage » d’un ADN ad hoc. La fibre initiale subit ensuite toutes les étapes de sa transformation en fil, avant blanchissage, teinture, lavage. A ce stade, ce coton pakistanais peut parfaitement transiter par un atelier de « fast fashion » au Bangladesh, qui respecterait mieux les règles de travail et de sécurité que la moyenne, lui aussi audité et, à son tour, être marqué d’un autre ADB …

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Cinq pays élus membres du Conseil de sécurité par l’Assemblée générale, une première pour la Suisse et le Mozambique

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Photo ONU/Manuel Elias Plan large sur la salle de l’Assemblée générale des Nations Unies.

La 76e session de l’Assemblée générale des Nations Unies a organisé, ce jeudi, l’élection des cinq membres non permanents du Conseil de sécurité pour la période 2023-2024. Les États candidats de cette année – Équateur, Japon, Malte, Mozambique et Suisse – se sont présentés et ont été élus sans opposition.

C’est une première pour le Mozambique et la Suisse, qui n’ont encore jamais siégé au Conseil.

Ces cinq pays élus remplaceront l’Inde, l’Irlande, le Kenya, le Mexique et la Norvège, membres sortants. Ils rejoindront cinq autres membres non permanents (Albanie, Brésil, Gabon, Ghana et Émirats arabes unis), qui disposent d’une année de mandat supplémentaire, ainsi que les cinq membres permanents disposant du droit de veto – le Royaume Uni, la Chine, la France, la Russie et les États-Unis.

Les cinq sièges disponibles pour l’élection étaient les suivants : un siège pour le Groupe africain (actuellement détenu par le Kenya) ; un siège pour le Groupe des petits États insulaires en développement de l’Asie et du Pacifique (Groupe Asie-Pacifique, actuellement occupé par l’Inde) ; un siège pour le Groupe de l’Amérique latine et des Caraïbes (actuellement détenu par le Mexique) ; et deux sièges pour le groupe de l’Europe occidentale et d’autres pays (actuellement détenus par l’Irlande et la Norvège).

Cinq membres permanents

Les élections au Conseil, comme celles des autres organes principaux de l’ONU, nécessitent un vote formel. Même si les pays candidats sont soutenus par leur groupe régional et ne rencontrent pas d’opposition, ils doivent quand même obtenir les deux tiers des voix des États membres présents et votants à la session de l’Assemblée générale. Donc si les 193 États membres de l’ONU sont présents et votent, au moins 129 votes positifs sont nécessaires.

Le Conseil de sécurité se compose de cinq membres permanents (Chine, États-Unis, Fédération de Russie, France et Royaume-Uni) et de dix membres non permanents élus par l’Assemblée générale pour une période de deux ans

(source: news.un.org)

Raoul Arizaka Rabekoto : Arrêté au Bénin puis relâché vers la Suisse

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Enième rebondissement dans le match interminable opposant la justice malgache à l’ancien DG de la CNaPS et non moins président en titre de la FMF.

La Saison 1 a commencé début février 2020 avec l’Interdiction de Sortie du Territoire (IST) prise à l’endroit de l’ancien DG de la CNAPS. Lors de la Saison 2, le numéro Un de la Fédération Malgache de Football (FMF) est passé à la contre-attaque en demandant le sursis à exécution et l’annulation de l’IST pour excès de pouvoir devant le Conseil d’Etat.

La Saison 3, la plus rocambolesque, fut sa fuite à bord d’une embarcation à Nosy Be, après une manœuvre de diversion à l’aéroport de Fascene où il devait être refoulé par la Police de l’Air et des Frontières (PAD) après avoir fait semblant de vouloir prendre le vol Nosy-Be – Milan. Il est finalement arrivé en Suisse.

La Saison 4 fut le mandat d’arrêt international lancé contre le fugitif qui a fait dans la foulée, l’objet d’une notice rouge d’Interpol qui consiste à demander aux services chargés de l’application de la loi du monde entier de localiser et de procéder à l’arrestation provisoire de Raoul Arizaka Rabekoto dans l’attente de son extradition.

La Saison 5 a été marquée par sa condamnation par contumace par le Pôle Anti-Corruption (PAC) à 10 ans de travaux forcés et à 500 millions d’Ariary d’amende pour détournement de deniers publics, d’abus de fonction, de faux et usage de faux. Le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) siégeant en Conseil de Discipline (CODIS), devait dans la foulée prononcer la révocation du corps de la magistrature de celui qui aurait dû réintégrer son poste au sein de la Cour des Comptes après son limogeage de la CNaPS.

La Saison 6, la dernière en date, s’est distinguée par sa vraie fausse arrestation au Bénin. En réalité, il a été arrêté par la police béninoise (et non par Interpol) avant d’être relâché suite à la demande des avocats de la FIFA qui ont soulevé l’inexistence d’accord de coopération ou d’entraide judiciaire entre Madagascar et le Bénin. Le président de la FMF a pu ensuite retourner librement en Suisse où il attend la Saison 7 d’un film qui n’est pas près de prendre fin.

R.O Midi Madagasikara

Détournements au sein de la CNaPS : Jean Ravelonarivo s’échappe en Suisse

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Une passoire. Des frontières maritimes non sécurisées pour Madagascar. Condamné à une peine de 5 ans d’emprisonnement assortie d’une amende de 6 milliards d’ariary lors d’un procès qui a eu lieu le 27 septembre dernier, l’ancien Premier ministre Jean Ravelonarivo a réussi à quitter la Grande Île pour échapper à la Justice.

Selon un article publié par nos confrères de Mayotte la 1ère, il a débarqué à Mayotte le samedi 16 octobre dernier par une petite embarcation motorisée appelée Kwassa. L’ancien locataire de Mahazoarivo aurait rejoint cette île via Nosy-Be. 340km seulement séparent l’île aux parfums des côtes mahoraises. Il aurait ensuite été logé à l’hôtel Maharajah dans le quartier de Mamoudzou. En situation de fugitif depuis le 27 septembre, jour de sa condamnation par contumace, Jean Ravelonarivo restait introuvable. Il préparait certainement sa fuite à l’étranger. Un coup qu’il n’aurait jamais réussi à accomplir sans complicité, probablement d’en haut lieu. A en croire Mayotte la 1ère, l’ancien PM aurait quitté Mayotte le vendredi 22 octobre dernier par un vol Air France à destination de Paris, la capitale française. La destination finale prévue serait la Suisse où il passera son exil. La même source indique aussi qu’il détient un visa de trois ans qu’il a obtenu à Madagascar par les autorités françaises.

C’est donc officiel

Toutes les personnes condamnées dans l’affaire des détournements à grande échelle au sein de la CNaPS, ou enfin presque, ont réussi à prendre le large. L’ancien Directeur général de cette société d’Etat, Raoul Arizaka Rabekoto, considéré comme le cerveau de cette affaire, alors qu’il faisait l’objet d’une Interdiction de Sortie du Territoire (IST), a réussi à quitter la Grande île par un vol privé via Nosy-Be le 19 février 2020, alors qu’à l’époque, les frontières de Madagascar étaient encore fermées à cause de la pandémie de Covid-19. Au moment où nous mettons cet article sous presse, les deux « complices », car tous les deux condamnés pour une même affaire, se retrouvent probablement à Zurich. Ce serait le cas aussi d’une troisième personne, une femme qui a été placée sous mandat de dépôt à la prison d’Antanimora pour le même dossier CNaPS. Alors qu’officiellement, elle se trouve en prison, cette dame s’est évaporée et a brillé par son absence lors du procès du 27 septembre. D’après les informations, elle se trouverait à également à l’étranger actuellement.

Bon nombre d’observateurs soupçonnent une corruption à grande échelle autour de cette affaire. Comment ont-ils réussi à se soustraire de la Justice ? Comment ont-ils fait pour obtenir des documents de voyage alors que Raoul Arizaka Rabekoto et Jean Ravelonarivo faisaient l’objet d’une Interdiction de Sortie du Territoire ? Comment se fait-il qu’autant de gens puissent sortir de Madagascar aussi facilement par la mer, mais aussi par les airs alors que nos frontières étaient encore fermées ? L’on attend désormais des éléments d’explication de la part des autorités responsables. Pour rappel : les deux personnalités ont été condamnées pour des faits de favoritisme, abus de fonction, faux et usage de faux et détournement de deniers publics. L’ex-Directeur général de la CNaPS et non moins président de la Fédération malagasy de football a écopé de 10 ans de travaux forcés et d’une amende de 500 millions d’ariary, ainsi que 10 ans d’incapacité à exercer dans la fonction publique. Un mandat d’arrêt international a d’ailleurs été prononcé contre lui, mais pour l’heure, pas d’exécution. Pour narguer les autorités, l’intéressé assiste même à de nombreux évènements internationaux dans le cadre de sa fonction de président de la FMF. Quant à Jean Ravelonarivo, l’ancien PM écope de cinq ans de prison ferme. Pour faire la lumière sur cette affaire et déterminer la responsabilité de tout un chacun, l’ouverture d’une enquête est de mise.

Davis R – Midi M/kara