UE
Washington alerte sur la situation au Kosovo, l’Otan se dit prête à renforcer sa présence

Les États-Unis ont appelé la Serbie à retirer ses troupes et annoncé le renforcement de la présence de l’Otan dans la région, une déclaration confirmée par l’organisation internationale.
Les États-Unis «appellent la Serbie à retirer les troupes» massées à la frontière avec le Kosovo, a déclaré vendredi 29 septembre un porte-parole de la Maison-Blanche, en annonçant un renforcement de la présence de la force de l’Otan au Kosovo.
«Nous voyons un important déploiement militaire serbe le long de la frontière avec le Kosovo», y compris la mise en place «sans précédent» d’artillerie, de chars et d’unités d’infanterie, a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.
Il n’a pas souhaité s’exprimer sur le risque d’une éventuelle invasion du Kosovo, dont la Serbie ne reconnaît pas l’indépendance, et qui est en proie à de très vives tensions depuis quelques jours. John Kirby a souligné qu’«en raison des récentes évolutions la Kfor», la force déployée par l’Otan dans cette ancienne province serbe, «allait augmenter sa présence» dans le nord du territoire.
«Nécessité d’une réduction immédiate des tensions»
Il n’a pas été en mesure de dire s’il s’agissait seulement d’un redéploiement des troupes de la Kfor vers le nord du Kosovo, ou d’une augmentation nette du nombre de militaires déployés par cette force. John Kirby a indiqué que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait appelé vendredi le président serbe Aleksandar Vucic pour lui exprimer la «préoccupation» américaine et «souligner la nécessité d’une réduction immédiate des tensions et d’un retour au dialogue.»
Le conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan s’est lui entretenu avec le premier ministre du Kosovo, Albin Kurti. La Serbie refuse de reconnaître l’indépendance que son ancienne province méridionale, à majorité albanaise, a proclamée en 2008 une décennie après une guerre meurtrière entre guérilla indépendantiste kosovare et forces serbes.
L’Otan appuie les déclarations américaines
L’Otan s’est dit prête vendredi 29 septembre à renforcer les effectifs de la Kfor pour «faire face à la situation», après l’attaque menée dimanche au nord de cette ancienne province serbe. Lire la suite »
Brexit : une marche pour que le Royaume-Uni réintègre l’UE organisée ce samedi à Londres

Sept ans après le référendum qui a conduit à la sortie du Royaume-Uni de l’UE, des milliers de Britanniques sont attendus dans les rues de Londres pour manifester leur volonté de réintégration dans l’Union européenne.
«Il ne suffit plus de rester chez soi à se lamenter sur ce qui arrive à notre pays, il faut agir». Tel est le message véhiculé par le comité d’organisation de la «National March For Rejoin» qui se tient ce samedi 23 septembre à Londres.
En octobre 2022, des milliers de Britanniques étaient descendus dans les rues de la capitale, brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire «We want our star back» (Nous voulons retrouver, notre étoile, ndlr), pour faire entendre leur volonté de revenir au sein de l’Union européenne. «Il faudra du temps mais nous continuerons à nous battre jusqu’à ce que nous obtenions des résultats», nous explique Richard Wilson, vice-président du Mouvement européen au Royaume-Uni et membre du comité d’organisation de la «National Rejoin March» (NRM).
Samedi, en début d’après midi, les participants à la National Rejoin March se réuniront à Park Lane, en plein cœur de Londres, et longeront l’emblématique Hyde Park. De nombreux intervenants ponctueront la manifestation, notamment des députés européens tels que le Belge Guy Verhofstadt ou l’Allemande Terry Reintke.
La jeunesse britannique favorable au retour dans l’UE
Sept ans après le référendum qui a conduit au Brexit, les militants pro-européens ne perdent pas espoir. «Il est devenu évident pour la majorité des gens que le Brexit est un échec», estime l’organisateur de la manifestation. Il souligne également que si un nouveau référendum sur l’adhésion était organisé aujourd’hui, «86% des personnes âgées de 18 à 25 ans voteraient en faveur d’un retour dans l’Union européenne». C’est ce que montre un sondage réalisé en mai dernier par la chaîne de télévision anglaise ITV nommé «ITV Youth Tracker» auprès d’un échantillon de 1023 personnes.
Une tendance que confirme Philippe Chassaigne, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Bordeaux et spécialiste de la civilisation britannique, qui pointe le «réel désenchantement» qu’ont connu les Britanniques qui avaient voté pour le Brexit. «En effet, le Brexit a été très mauvais pour l’économie du pays», ajoute-t-il.
«Avec ce gouvernement, c’est cause perdue!»
S’il attend de voir combien de Britanniques descendront dans la rue, Philippe Chassaigne assure qu’à court terme «l’impact politique de cette marche est nul», rappelant que «seul le scrutin fait foi». L’actuel premier ministre, Rishi Sunak, était d’ailleurs lui-même un partisan du Brexit, même s’il est de ceux qui souhaitent «entretenir des liens amicaux» avec l’Europe, contrairement à Boris Johnson à l’époque. En l’état, les pro-européens ne se font donc pas d’illusions. «Avec ce gouvernement, c’est cause perdue!», déplore Richard Wilson, qui avec cette manifestation dit «viser tous les partis et notamment les travaillistes», en vue des prochaines élections générales qui se tiendront d’ici janvier 2025.
Les pro-européens parient sur une victoire du parti travailliste aux prochaines élections, dans l’espoir qu’il organise un nouveau référendum. Une issue toutefois «peu crédible», estime Philippe Chassaigne. Le cheminement vers un tel vote serait en effet rendu «très compliqué» par le fort ancrage des courants eurosceptiques au Royaume-Uni et la réticence de l’Union européenne à faire machine arrière.
(source: lefigaro.fr)
Filière « vanille » – L’Union européenne plaide en faveur de Madagascar
A la suite du nouveau règlement de la Commission européenne en vigueur depuis le jeudi 14 septembre, lequel a suscité des préoccupations majeures à Madagascar, en particulier dans le secteur de la vanille, la situation des opérateurs du secteur devient intenable. Le règlement impose une limite drastique de 0,05 milligramme par kilo de résidus de nicotine autorisés dans les épices importées, au lieu des 0,3 milligrammes précédemment. Ainsi, hier, selon la presse internationale, face à cette mesure qui pourrait entraîner le rejet de près de 80 % des lots de vanille exportés, les opérateurs économiques et l’ambassadrice de l’Union européenne à Madagascar, Isabelle Delattre, ont uni leurs voix pour plaider en faveur d’une révision de cette réglementation.
En effet, la vanille de Madagascar, connue pour sa qualité exceptionnelle, est un élément clé de l’économie, employant plus de 150.000 familles et représentant jusqu’à 8 % du produit intérieur brut (PIB) du pays. Les exportateurs ont fait valoir que les résidus de nicotine dans leurs produits ne posent pas de problème de santé publique, mettant en avant le fait que des aliments courants comme les tomates et les aubergines conservent un taux maximal autorisé de 0,3 milligramme de nicotine par kilo, bien supérieur à la nouvelle limite imposée. L’Ambassadrice de l’Union européenne à Madagascar a alerté les instances de l’Union européenne à Bruxelles sur les conséquences potentiellement désastreuses de cette réglementation pour l’économie. Suite à ces plaidoyers, il a été annoncé que le taux de 0,05 % serait réexaminé les 18 et 19 septembre par un comité d’experts européens afin de permettre à la Commission européenne d’adopter un nouveau règlement.
Approbation
Ce règlement pourrait être en vigueur dès le début de l’année 2024, sous réserve de l’approbation de l’Agence européenne de sécurité alimentaire et de l’absence d’objections du Parlement européen ou des Etats membres. Elle a ainsi qualifié cette révision anticipée du règlement de « mesure exceptionnelle » en réponse aux préoccupations des opérateurs économiques et du Gouvernement. Elle a souligné que l’objectif n’était pas de jouer les pompiers, mais plutôt d’anticiper de telles situations à l’avenir en encourageant un dialogue renforcé entre les acteurs techniques des pays partenaires et des pays importateurs de l’Union européenne. D’autant plus qu’il a été expliqué que les données sur lesquelles reposait la limite maximale autorisée n’étaient pas représentatives de la réalité de la filière « vanille » à Madagascar. Elle a rappelé que la fixation de cette limite devrait être basée sur ce que l’industrie considère comme réalisable, plutôt que d’imposer arbitrairement une limite qui ne peut pas être respectée par la filière.
En attendant la révision officielle du règlement, les services sanitaires et phytosanitaires des Etats membres de l’Union européenne ont été encouragés à faire preuve de souplesse dans l’application de la limite de 0,05 milligramme de nicotine par kilo. Les exportateurs de vanille sont également invités à explorer les raisons sous-jacentes des traces de nicotine fréquemment détectées dans leurs produits. A cet effet, la décision de réexaminer cette réglementation offre un espoir aux producteurs de vanille et témoigne de l’importance d’une communication accrue entre les parties prenantes pour éviter des crises de dernière minute à l’avenir. Le destin économique de Madagascar et de ses nombreuses familles dépendantes de la vanille reste suspendu à cette révision.
(source: Hary Rakoto – laverite.mg)
En Géorgie, Josep Borrell presse le gouvernement d’accélérer ses réformes : « La Russie sera ravie si nous échouons »
Le chef de la diplomatie européenne était pour la première fois en visite dans ce petit pays du Caucase, au cœur d’une lutte d’influence entre l’UE et la Russie.

La Géorgie doit redoubler d’efforts pour espérer obtenir, d’ici à la fin de l’année, le statut de candidat officiel à l’Union européenne (UE). C’est le message qu’a délivré le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, lors de sa première visite dans le pays, jeudi 7 et vendredi 8 septembre. Le statut de candidat, auquel aspire plus de 80 % de la population géorgienne, « doit être obtenu en adoptant des réformes profondes et en adhérant aux valeurs de l’Union européenne. Pour être franc, il y a encore du travail à faire », a ajouté le haut représentant de l’UE.
Son déplacement intervient à un moment crucial pour cette ancienne république soviétique, au cœur d’une lutte d’influence entre la Russie et l’UE, sur fond de tension liée à la guerre en Ukraine. Ce petit pays du Caucase, dont 20 % du territoire est occupé par les troupes russes depuis la guerre avec Moscou en 2008, a jusqu’à la fin de l’année pour mettre en œuvre les douze recommandations imposées par Bruxelles avant d’obtenir un éventuel feu vert.
Or, depuis des mois, le gouvernement, proche de Moscou, semble tout faire pour enrayer le processus, bien qu’il clame le contraire. Le dernier épisode en date remonte au 1er septembre, lorsque Tbilissi a lancé, de façon spectaculaire et inédite, une procédure de destitution contre la présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili. Le gouvernement, dirigé par le parti Rêve géorgien, l’accuse d’avoir violé la Constitution en effectuant une tournée en Europe sans son accord.
La présidente, une ancienne diplomate française, a un rôle essentiellement symbolique dans le pays, mais ses positions pro-occidentales et son opposition à la politique gouvernementale de proximité avec la Russie, en ont fait une interlocutrice privilégiée des dirigeants européens, soucieux de ne pas laisser le pays retomber dans les griffes de Moscou en pleine guerre en Ukraine.
Démarche « alarmante »
En Géorgie, une dizaine d’ONG ont dénoncé la démarche « alarmante » du gouvernement et l’ont appelé à mettre fin au processus de destitution. Dénonçant « une attaque directe contre l’UE », ils rappellent que la Constitution géorgienne elle-même oblige le président et le gouvernement à prendre toutes les mesures pour assurer l’intégration du pays dans l’Union européenne.
En France, Emmanuel Macron a apporté mercredi un soutien appuyé à Salomé Zourabichvili, saluant « le combat courageux qu’elle mène, pour la démocratie, pour l’Etat de droit et pour ce qu[’il croit] l’avenir du peuple géorgien, c’est-à-dire véritablement cet ancrage européen ». Malgré le coup de force du gouvernement, le processus de destitution a peu de chances d’aboutir. Il nécessite en effet le vote de cent députés, alors que le parti au pouvoir, Rêve géorgien, n’en compte que quatre-vingt-deux. Le gouvernement devra donc convaincre au moins douze membres de l’opposition.
(source: lemonde.fr)
Géorgie : le parti au pouvoir lance une procédure de destitution contre la présidente Zourabichvili

Rêve géorgien a annoncé le 31 août qu’il lançait une procédure de destitution à l’encontre de la présidente du pays. Lui sont reprochés des voyages en Europe auxquels le gouvernement, à qui incombe la politique étrangère du pays, s’était opposé.
Fiona Scott Morton renonce : une victoire politique de la France et du Parlement européen ?
L’économiste Fiona Scott Morton a annoncé qu’elle renonçait à briguer un poste clé de l’UE pour la régulation des géants de la tech après une polémique sur sa nationalité américaine, dans une lettre publiée mercredi par la commissaire européenne Margrethe Vestager.
Adhésion de la Suède à l’Otan : le feu vert turc négocié en échange de concessions économiques
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a chèrement négocié son feu vert à l’adhésion de la Suède à l’Otan Il a notamment obtenu un certain nombre de concessions économiques de la part de la Suède, mais aussi des États-Unis et de l’Union européenne. D’autres questions économiques sont à l’ordre du jour de ce sommet de l’alliance, en particulier celle des budgets de défense des pays membres. Seulement un tiers des États respecte le seuil de 2 % du PIB consacré aux budgets militaires.
« C’est scandaleux, cette attitude du Président Erdogan. La négociation d’accession de la Turquie est arrêtée parce que la Turquie ne veut pas reconnaître Chypre » : Général Michel Yakovleff, ancien Vice-Chef d’état-major de Shape (OTAN), invité d’Adrien Gindre dans Les Matins
Coopération – L’Accord de pêche avec l’UE signé ce jeudi
Le temps de faire le bilan des activités de son département, Paubert Mahatante, ministre de la Pêche et de l’économie bleue annonce la signature pour ce jeudi de l’Accord de pêche thonière avec l’UE.
Solennelle et officielle. La signature de l’Accord de pêche thonière entre Madagascar et l’Union européenne, déjà bouclé le 28 octobre 2022, le sera ce jeudi. C’est ce qu’a annoncé hier Paubert Mahatante, ministre de la Pêche et de l’économie bleue à la salle de réunion de son département à Ampandrianomby où il a rendu public le bilan des vingt-deux mois qu’il a surfé sur la vague des réformes structurelles en profondeur aux quatre coins du pays. Il est à rappeler que cet accord qu’on peut qualifier d’historique a été conclu après un cycle de négociations de quatre ans. Les deux parties ont été sur le même diapason concernant de nombreux points délicats, sinon délictueux. Comme l’aspect pécunier. « Pour des contreparties et contributions financières totalisant 12,88 millions d’euros durant la durée du protocole, l’accord permettra à des navires européens de pêcher des thons dans les eaux malgaches. A celles-ci s’ajoutera une contribution de 1,4 million d’euros par an versé par les armateurs européens, qui inclut une contribution spécifique destinée à la protection de l’environnement marin et la protection des écosystèmes » ont expliqué les signataires du 28 octobre 2022, Paubert Mahatante et Emmanuel Berck, représentant de l’UE à cette cérémonie. Pour le tonnage de référence, le protocole l’a fixé à 14 000 tonnes. L’accord prévoit également un appui sectoriel à hauteur de 1 100 000 euros par an de la part de l’UE afin de promouvoir le secteur pêche et économie bleue dans sa globalité. Cette somme a été fixée à 700 000 euros dans le précédent accord. Le prix de tonnage de thon vaudra 230 euros soit le prix le plus élevé dans l’océan Indien, après celui de l’île Maurice, 225 euros.
Transparence
Pour Paubert Mahatante, le Centre de surveillance de pêche, CSP, aura une part importante sur ces 1,1 millions d’euros pour maintenir à flot les navires qui patrouillent dans nos eaux territoriales. Ne serait-ce que pour l’achat de carburant. Rien que pour le bateau Antsantsa, son coût de fonctionnement s’élève, au bas mot, à 10 000 dollars. Alors que nous en avons 16 et bientôt 46. Mais nous avons plusieurs partenaires prêts à nous épauler dans la lutte contre la pêche Illégale, non-déclarée et non-règlementée ou INN. Comme la Chine, les États-Unis, et même la FAO. Dans le souci d’une meilleure efficacité dans cette bataille navale d’une dimension mondiale nécessitant une réponse planétaire. Aucun pays ne peut seul se prévaloir de venir à bout de l’INN » soutient Paubert Mahatante. Toujours dans ce souci d’apporter une réponse groupée face à un fléau tentaculaire, la candidature de Madagascar à adhérer dans le giron de la Fisheries tranparency initiative, FiTI, a été acceptée le 9 décembre 2022. « Rares sont les pays qui ont osé franchir ce cap, les Seychelles, la Mauritanie, l’Equateur, le Sénégal, la Guinée et Madagascar » fait remarquer Paubert Mahatante. « Mais nous voulons travailler dans la transparence totale, voilà pourquoi nous avons ce bilan de 70 pages, alors que dans le passé tout a été contenu sur deux ou trois feuillets » se félicite-t-il.
(source: lexpress.mg)
Ursula von der Leyen : « A long terme, il est impossible que l’Ukraine ne soit pas membre de l’UE »
Dans un entretien au « Monde », la présidente de la Commission européenne salue les progrès de l’Ukraine pour adhérer à l’UE, mais ne donne pas de calendrier précis.

Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, n’est pas arrivée les mains vides à Londres, mercredi 21 juin, pour la conférence internationale consacrée à la reconstruction de l’Ukraine, organisée sous l’égide du Royaume-Uni. La veille, l’exécutif communautaire a demandé aux Vingt-Sept de dégager 50 milliards d’euros (17 milliards de dons, 33 milliards de prêts) pour aider l’Ukraine sur quatre ans, jusqu’en 2027.
Etonnante conférence : alors que la guerre fait rage en Ukraine, elle rassemble investisseurs privés et dirigeants politiques, dont les ministres d’une quarantaine de pays, et il y est discuté d’un avenir où le pays investirait dans la transition numérique et l’énergie propre. Déconnectée de la réalité ? « Nous envoyons un message politique fort, à savoir que nous sommes aux côtés de l’Ukraine pour le long terme, répond Mme von der Leyen, dans un entretien à cinq journaux européens, dont Le Monde. Mais c’est aussi très concret. Nous nous engageons pour un budget de soutien au-delà de 2023. Je propose que les Etats membres allouent 50 milliards d’euros pour l’Ukraine, alors même que la guerre continue. »
Le président tunisien, Kaïs Saïed, s’oppose au nouveau pacte migratoire de l’Union européenne
« La Tunisie refuse d’être un pays de transit ou un lieu d’établissement », a déclaré le chef de l’Etat, alors que Bruxelles veut pouvoir y renvoyer des migrants d’autres nationalités.

« La Tunisie n’est garante que de ses propres frontières », a déclaré, mercredi 14 juin, le président Kaïs Saïed à l’issue d’un entretien téléphonique avec Charles Michel, le président du Conseil européen. Cette déclaration intervient à la suite de la visite effectuée le dimanche précédent à Tunis par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, accompagnée de la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, et du premier ministre néerlandais, Mark Rutte.
Lors de cette visite, la deuxième dans le pays pour la dirigeante italienne en moins de cinq jours, la question d’un accord entre l’Union européenne (UE) et la Tunisie sur le contrôle des flux migratoires vers l’Europe a été posée. La Commission a annoncé le déblocage de 105 millions d’euros pour lutter contre les passeurs, investir dans l’équipement des gardes-côtes ou faciliter les procédures de rapatriement.
Si Tunis collabore officiellement avec Rome depuis 2011 pour permettre le rapatriement de migrants irréguliers tunisiens, le nouveau pacte de l’UE est susceptible de lui imposer la réadmission de migrants y ayant seulement transité. La possibilité de renvoyer des demandeurs d’asile vers un « pays tiers sûr » est prévue dans l’accord obtenu le 8 juin, sous la pression de l’Italie, entre les ministres de l’intérieur des 27 Etats membres de l’UE, dans le cadre du « pacte sur la migration et l’asile ».
Les « diktats » du FMI
Ursula von der Leyen avait annoncé dimanche qu’un protocole d’entente entre la Tunisie et l’UE devrait être signé avant la fin du mois pour être discuté lors du prochain Conseil européen, prévu les 29 et 30 juin, sans que le contenu des négociations n’ait été communiqué. « La Tunisie refuse d’être un pays de transit ou un lieu d’établissement », a rétorqué Kaïs Saïed mercredi, estimant que « le phénomène de la migration ne peut être abordé qu’en éliminant les causes et non en se limitant au traitement des conséquences »
Parmi les annonces faites par la présidente de la Commission, 900 millions d’euros d’assistance financière devraient être débloqués à condition que la Tunisie parvienne à trouver un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) sur un prêt de 1,9 milliard de dollars (1,75 milliard d’euros). L’exécution de cet accord acté depuis octobre 2022 a été reportée à la suite du refus de Kaïs Saïed de se plier aux « diktats » imposés par l’institution financière.
« Les accords de Bretton Woods ne sont pas une fatalité et les diktats [du FMI] ne sont pas acceptables, car s’ils étaient appliqués comme ils l’ont été en 1984, ils menaceraient la paix sociale », a-t-il réitéré lors de son entretien avec Charles Michel (selon le communiqué publié par la présidence tunisienne), en référence aux révoltes du pain qui ont éclaté en janvier 1984 à la suite d’un accord avec le FMI pour augmenter le prix du pain et des produits céréaliers.
La mort plutôt que « l’aumône »
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