Face à la croissance ou la recrudescence du secteur informel, le groupement du patronat malagasy (FIVMPAMA), en collaboration avec la direction générale des impôts (DGI), a mis en place un centre de gestion agréé que chaque entreprise ou entrepreneur peut intégrer de façon à se tourner vers la formalisation de ses activités. En effet, une grande partie des activités économiques malagasy trouvent refuge dans l’informel en raison de l’emploi qui se fait de plus en plus rare à Madagascar. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le secteur informel prend de la place au pays. Une grande partie des 400 000 à 500 000 demandeurs d’emploi fraîchement diplômés chaque année font du secteur informel leur dernier rempart vu que chercher de l’emploi s’avère un vrai parcours du combattant à Madagascar.
Autrement dit, le secteur informel est favorisé par le chômage. En effet, l’absence de perspective d’embauche augmente le nombre de personnes travaillant dans l’informel. De ce fait, on peut dire que ce secteur se trouve être le moteur de l’économie de la Grande île, d’autant plus que l’économie informelle concerne plus de 90% de l’emploi à Madagascar. Pour remédier à cette situation, une des alternatives du FIVMPAMA et de la DGI réside dans ce centre de gestion agréé qui apporte aussi d’autres avantages en plus de la formalisation des activités. Notamment un abattement à la base d’un taux de 2% sur les impôts synthétiques. En outre, le fait qu’un entrepreneur est membre du centre de gestion agréé, ce dernier sera en mesure de bénéficier de facilité pour jouir des fonds d’investissement octroyés par les différentes institutions financière telles que les banques primaires ou encore les entités de microfinance.
Poids de l’informel
Présentement, les sociétés informelles sont évaluées à plus de 30 à 40 sur toutes les entreprises recensées en activité. Si ce tiers des entreprises existantes basculent vers le formel, les opportunités d’affaires n’en seront que décupler et s’ensuivra logiquement un développement notable du milieu économique. « Le basculement du plus grand nombre de société vers le formel, ce qui favorisera la confiance des potentiels investisseurs dans les projets de développement et d’extension d’activité de chaque entreprise. Sans parler des différentes opportunités d’ouverture de marché. Effectivement, il est parfois difficile d’échanger et de négocier avec ces partenaires et investisseurs dès lors qu’une entreprise soit encore dans le secteur informel. D’un autre côté, le statut formel d’une entreprise facilite aussi largement la réalisation des procédures administratives nécessaires à chaque société dans ces activités en général. », argue Rivo Rakotondrasanjy, président du FIVMPAMA. En effet, le climat des affaires à Madagascar est loin d’encourager les investisseurs dans le domaine du formel, vu qu’il est difficile de concurrencer avec l’informel. Même si ces entreprises formelles sont moins importantes en nombre par rapport à celles du secteur informel, ce sont elles qui ont la possibilité de bénéficier du système de financement des projets tout en disposant des meilleures compétences de salariés qui ne voudront pas travailler dans l’informel à cause du manque de sécurité et de stabilité dans leur travail. La facilité de création des petits commerces sur Facebook, affaires qui ne nécessitent pas d’avoir un bail commercial, en plus de la confiance accrue des malagasy sur les ventes en ligne font pousser les petites entreprises informelles dans tous les domaines. Cependant, avec l’Etat qui entend lancer de grands projets de constructions tout en assurant au mieux les services publics, notre pays gagne donc à inciter la formalisation des entreprises.
Le monde des affaires et le milieu politique viennent de perdre une personnalité importante. L’on apprend en effet le décès de Seth Ranohisoa, un homme qui a marqué de son empreinte la vie économique et politique du pays.
Nationaliste économique, Seth Ranohisoa a toujours su défendre le tissu industriel malgache, notamment lors de sa participation à des conférences internationales organisées par le Bureau International du Travail (BIT).
Sur le plan politique, on l’a surtout connu durant son mandat de sénateur sous la deuxième République. Il s’est éteint, hier à l’âge de 89 ans. À l’âge de la vieillesse. L’inhumation aura lieu samedi dans son caveau familial à Ambohimanga. Midi Madagasikara présente ses condoléances à la famille.
Le nouveau président national du Fivmpama (Fivondronan’ny Mpandraharaha Malagasy) est désormais Rivo Rakotondrasanjy.
Lors de la passation de service entre les Présidents sortant et entrant du Fivmpama.
C’est décidé hier lors d’une assemblée générale de ce groupement du patronat malagasy d’autant plus qu’il était le seul candidat à ce poste. En revanche, son prédécesseur, Razafiarison Andrianavalomanana, est nommé Président d’honneur de ce groupement faisant partie du Conseil des sages, un organe consultatif au sein du Fivmpama. Celui-ci est composé d’anciens présidents.
A cette occasion, le nouveau Président du groupement a soulevé que les importations de produits effectuées par l’Etat s’avèrent nécessaires pour des besoins d’urgence mais il faut les limiter dans le temps, soit sur une période de 6 mois ou un an. « Dans la foulée, un plan de relance en faveur des opérateurs locaux s’impose pour que ces derniers puissent prendre le relais sinon cela devient une concurrence directe avec le secteur privé malgache », a-t-il poursuivi.
Il compte ainsi organiser des assises pour les opérateurs locaux et étrangers, membres ou non du Fivmpama afin d’identifier leurs besoins. « Les résolutions émises serviront à établir une feuille de route pour les deux ans à venir. En tout ! Les opérateurs locaux ont besoin, entre autres, de financement à taux réduit et des incitations fiscales pour pouvoir se redresser après cette crise sanitaire », a-t-il conclu.
La situation actuelle est invivable pour les entreprises. Pour une possibilité de relance, il faut repartir sur de bonnes bases, selon les groupements d’opérateurs économiques, lors de leur rencontre avec l’Administration fiscale, hier.
Madagascar a déjà expérimenté l’amnistie fiscale en 2002, suite à une crise nationale. Aujourd’hui, c’est à une crise mondiale que les opérateurs économiques font face. « Ce qu’on a vu en 2002 était comme une toute petite crise, si on la compare à cette crise de 2020. Aujourd’hui, nous n’avons aucune visibilité pour les années à venir. Beaucoup d’entreprises ont déjà fermé leurs portes, mais ce n’est pas fini. Nous savons que les impacts économiques de la crise de 2009 se sont fait sentir durant au moins, 5 années. Beaucoup d’entreprises vont encore couler, si les dirigeants ne prennent pas des mesures exceptionnelles », a soutenu Harijaona Arija, administrateur auprès du groupement FIVMPAMA (Fivondronan’ny Mpandraharaha Malagasy). D’après ses explications, les entreprises sont aujourd’hui contraintes de prioriser les dépenses. Pour maintenir les emplois, de nombreux entrepreneurs choisissent de payer les salaires, en dépit des autres charges obligatoires. Les arriérés fiscaux s’accumulent, menaçant quotidiennement la survie des entreprises.
Requête commune
D’autres groupements étaient présents à la rencontre, si l’on ne cite que le GEM, le SIM, la CTM, etc. Chacun de ces groupements réclame des mesures exceptionnelles, pour cette situation exceptionnelle de 2020. Selon le porte-parole du FIVMPAMA, l’amnistie fiscale doit être appliquée à toutes les entreprises, sans exception. « Nous savons très bien que seulement moins de 10% des entreprises à Madagascar sont formelles, ce qui n’est pas juste. Si Madagascar veut atteindre l’émergence économique, il faut multiplier les entreprises formelles. Les dirigeants doivent appliquer un départ à zéro en 2021, pour que le secteur formel puisse se renouveler, mais également pour encourager les autres à formaliser leurs activités. Il faut un nouveau souffle, car les entreprises d’aujourd’hui sont obligées de s’endetter pour survivre. Ceux qui ne peuvent pas survivre doivent pouvoir sortir dignement du circuit, en réglant tous les salaires impayés, par exemple… », a expliqué Harijaona Arija du FIVMPAMA.
Bref, cette revendication du secteur privé fera encore l’objet de longues négociations. D’autres rencontres entre les parties concernées sont déjà programmées pour les semaines à venir.
Mpandraharaha fantatra eo amin’ny sehatra iraisam-pirenena, indrindra eo amin’ny kontinenta afrikana, fa mahomby sady manana ambompom-pirenena ho fanarenana an’i Madagasikara.
Erick Rajaonary dirige l’entreprise malgache Guanomad, un des leaders sur le marché de l’engrais biologique. Il préside également le Fivmpama, le groupement du patronat des petites et très petites entreprises du pays. Convaincu du potentiel économique de Madagascar, il regrette que le développement du pays soit en partie freiné par la « politique politicienne ». Une émission préparée par Farah Boucherak.
L’exemple de Guanomad: une politique de solidarité productive