Léon XIV

Deuxième prédication de l’Avent: la communion n’est pas l’uniformité

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Deuxième prédication de l’Avent du père Roberto Pasolini, en salle Paul VI, le 12 décembre 2025. (@VATICAN MEDIA)
«Reconstruire la maison du Seigneur. Une Église sans oppositions» était le thème de la deuxième méditation de l’Avent du prédicateur de la Maison pontificale. Ce vendredi en salle Paul VI, devant le Pape et les membres de la Curie romaine, le père Roberto Pasolini a rappelé que l’unité de la foi n’est pas l’uniformité. «La véritable communion ne craint pas la confrontation, car la différence est la grammaire de l’existence».

Isabella Piro – Cité du Vatican

De quelle unité doit-on être témoin? Comment offrir au monde une communion crédible qui ne soit pas, de manière générique, la fraternité? Ces questions ont jalonné la deuxième des trois méditations de l’Avent du père Roberto Pasolini, prédicateur de la Maison pontificale. Le frère mineur capucin l’a proposée à Léon XIV et à ses collaborateurs de la Curie romaine ce matin, vendredi 12 décembre, dans la salle Paul VI. Le thème choisi pour les trois réflexions est: «Attendre et hâter la venue du jour de Dieu».

La tour de Babel et la peur de la dispersion

Après la première méditation du 5 décembre consacrée à la Parousie du Seigneur, le père Pasolini a articulé sa réflexion autour de trois images ce vendredi: la tour de Babel, la Pentecôte et la reconstruction du temple de Jérusalem. La tour de Babel –celle d’une ville fortifiée et d’une tour très haute– est l’emblème d’une famille humaine qui, après le déluge, cherche à exorciser «la peur de la dispersion». Mais ce projet cache «une logique mortelle», car l’unité est recherchée «non pas à travers la composition des différences, mais à travers l’uniformité».

La pensée unique des totalitarismes du XXe siècle

«C’est le rêve d’un monde où personne n’est différent, où personne ne prend de risques, où tout est prévisible», a observé le père Pasolini, à tel point que pour construire la tour, on n’utilise pas de pierres irrégulières, mais des briques toutes identiques. Le résultat est certes l’unanimité, mais elle est apparente et illusoire, car «obtenue au prix de l’élimination des voix individuelles». De là, la pensée du prédicateur s’est tournée vers les temps modernes et contemporains, c’est-à-dire vers les totalitarismes du XXe siècle qui ont imposé «la pensée unique», en réduisant au silence et en persécutant la dissidence. Mais «chaque fois que l’unité se construit en supprimant les différences, a-t-il ajouté, le résultat n’est pas la communion, mais la mort».

Le consensus rapide des réseaux sociaux et de l’IA

Aujourd’hui encore, «à l’ère des réseaux sociaux et de l’intelligence artificielle», les risques d’homogénéisation ne manquent pas, bien au contraire: ils se présentent sous de nouvelles formes, dans lesquelles les algorithmes créent des «bulles d’information» uniques, des schémas prévisibles qui réduisent la complexité humaine à des normes, des plateformes qui visent le consensus rapide, pénalisant ainsi la «dissidence réfléchie». Il s’agit d’une tentation qui «n’épargne même pas l’Église», a expliqué le capucin, rappelant les nombreuses fois où, au cours de l’histoire, l’unité de la foi a été confondue avec l’uniformité, au détriment du «rythme lent de la communion qui ne craint pas la confrontation et n’efface pas les nuances».

La différence est la grammaire de l’existence


Un monde construit sur l’utopie de copies identiques entre elles, a poursuivi le père Pasolini, «est l’antithèse de la création», car «Dieu crée en séparant, en distinguant, en différenciant» la lumière des ténèbres, les eaux de la terre, le jour de la nuit. En ce sens, «la différence est la grammaire même de l’existence» et la refuser signifie inverser «l’élan créateur» à la recherche d’une fausse sécurité qui est en réalité «un refus de la liberté».

Dieu rend leur dignité aux singularités  Lire la suite »

Selon le Pape, l’archéologie chrétienne est un instrument pour l’œcuménisme

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Le Pape lors de l’audience à l’Institut pontifical d’archéologie chrétienne. (@Vatican Media)

À l’occasion du centenaire de la création de l’Institut pontifical d’archéologie chrétienne, Léon XIV a reçu ses membres jeudi 11 décembre au Vatican. Rappelant les origines de cette institution créée par Pie XI, le Pape a souligné que son travail n’était pas un simplement historique mais avait une dimension théologique et de dialogue.

À l’occasion du centenaire de la création de l’Institut pontifical d’archéologie chrétienne, Léon XIV a reçu ses membres jeudi 11 décembre au Vatican. Rappelant les origines de cette institution créée par Pie XI, le Pape a souligné que son travail n’était pas un simplement historique mais avait une dimension théologique et de dialogue.

Xavier Sartre – Cité du VaticanLe centenaire de l’Institut pontifical d’archéologie chrétienne est doublement célébré ce jeudi 11 décembre. Tout d’abord par une lettre apostolique de Léon XIV sur l’importance de l’archéologie et par cette rencontre au Vatican avec les enseignants, les employés et les étudiants de l’institut. Créée par Pie XI en 1925, pendant le Jubilé de la paix, cette institution en rejoint deux autres qui traitent elles aussi de la recherche matérielle du passé: la Commission pontificale d’archéologie sacrée et l’Académie pontificale romaine d’archéologie. L’objectif est bien celui d’étudier les monuments de l’Antiquité chrétienne.

L’archéologie chrétienne ne doit pas être confondue avec l’archéologie médiévale, estime Léon XIV dans son adresse. Il suggère ainsi aux membres de l’institut de soutenir «la spécificité» de leur discipline, «dans laquelle l’adjectif “chrétien” ne veut pas exprimer une perspective confessionnelle mais bien qualifier la discipline elle-même avec une dignité scientifique et professionnelle propre».

Le souvenir de Nicée 

Au-delà de la discipline archéologique de base, le Pape voit aussi dans cette archéologie chrétienne une autre dimension. Dans la mesure où elle étudie «la période historique de l’Église unie», elle peut être «un instrument valide pour l’œcuménisme» estime Léon XIV. «Les différentes confessions peuvent reconnaître leurs communes origines Lire la suite »

«Notre-Dame de Guadalupe, une mère pour notre temps», affirme le Pape

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Le Pape a présidé la messe en l’honneur de Notre-Dame de Guadalupe dans la basilique Saint-Pierre, ce vendredi 12 décembre 2025. (ANSA)

Léon XIV a présidé vendredi 12 décembre en la basilique Saint-Pierre la messe en mémoire de Notre-Dame de Guadalupe, patronne des Amériques, apparue à un jeune Indien en 1531. Dans son homélie le Saint-Père a invité les fidèles à redécouvrir la tendresse maternelle de Marie et la joie de se savoir aimés de Dieu. Un message de paix et d’unité adressé à une humanité en quête d’espérance dans un monde marqué par les «divisions et les épreuves».

Augustine Asta – Cité du Vatican

La tradition a été une fois de plus respectée, ce vendredi 12 décembre. Alors que l’Église fait mémoire de Notre-Dame de Guadalupe, Léon XIV a célébré une messe en la basilique Saint-Pierre, en présence de milliers de fidèles venant notamment du continent américain où la Vierge apparut en 1531 à un indien pauvre près de la ville de Mexico, alors capitale de la Nouvelle-Espagne.

Lors de cette apparition au 16eme siècle, la Vierge invite Juan Diego à cueillir des roses fleuries par ses soins. Il obéit, les rassemble dans sa tilma (un vêtement porté en guise de manteau dans la tradition aztèque), et les montre à son évêque pour le convaincre de construire une église sur le lieu des apparitions. De l’humble vêtement du paysan tombent les fleurs parfumées, mais l’évêque découvre surtout l’image de la Mère de Dieu, imprimée sur le tissu. Il sera convaincu. L’église sera construite trois ans plus tard, au pied de la colline de Tepeyac, et deviendra l’actuel sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe où est exposée, aujourd’hui encore, la tilma intacte endossée par saint Juan Diego.

La Sagesse de Dieu incarnée dans le Christ et accueillie par Marie

S’appuyant sur la tradition chrétienne et sur le récit fondateur des apparitions de 1531 au Mexique, le Pape a rappelé que la présence maternelle de Marie est comme un signe constant de la tendresse de Dieu dans l’histoire humaine. Lire la suite »

Toussaint: Saint John Henry Newman (1801-1890), proclamé 38e docteur de l’Église

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«Je prie pour que l’éducation catholique aide chacun à découvrir sa vocation à la sainteté». Tel est le souhait exprimé par le Pape ce 1er novembre lors de la messe au cours de laquelle il a proclamé John Henry Newman (ancien anglican converti au catholicisme) docteur de l’Église. Le cardinal britannique était dévoué à l’éducation. S’appuyant sur les paroles de saint Augustin, le Pape a souligné que «nous sommes des compagnons d’étude qui n’avons qu’un seul Maître, dont l’école est sur terre et la chaire au ciel».

La pensée de John Henry Newman

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Myriam Sandouno – Cité du Vatican

En la solennité de la Toussaint et à l’occasion du Jubilé du monde éducatif, le Pape Léon XIV a proclamé «saint John Henry Newman, docteur de l’Église», au cours de la messe qu’il a présidée place Saint-Pierre, et où étaient rassemblés 50 000 fidèles. Lors du rite consacré à cette proclamation, le cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère des Causes des Saints a présenté au Saint-Père, la biographie du cardinal britannique. En tant que pasteur et théologien anglican, il fut un «ardent défenseur du principe dogmatique».

«Lorsque de nombreux ecclésiastiques anglicans, pour la plupart membres du Mouvement d’Oxford, se convertirent au catholicisme, John Henry Newman traversa une crise religieuse qui le conduisit lui aussi à adhérer au catholicisme en 1845». La même année, a poursuivi le préfet, il publia son «ouvrage, Essai sur le développement de la doctrine chrétienne, considéré par beaucoup comme le point culminant de sa recherche sur le sens de l’histoire, de l’homme et de sa relation avec Dieu. Son choix eut un grand retentissement dans toute l’Angleterre». Il voulut s’éloigner d’Oxford et s’installa à Birmingham. Puis le 30 mai 1847, dans la chapelle de Propaganda Fide à Rome, il fut ordonné prêtre. Fasciné par le charisme de saint Philippe Néri, il fonda la Congrégation de l’Oratoire en Angleterre.

Saint John Henry Newman, docteur de l’Église

Aujourd’hui, l’Église se souvient encore de John Henry Newman. Le Pape Léon XIV l’a nommé co-patron, avec saint Thomas d’Aquin, de toutes ces personnes qui participent au processus éducatif. Une décision du Souverain pontife accueillie avec joie dans l’assemblée, parmi laquelle se trouvaient la délégation de l’Église d’Angleterre conduite par l’archevêque anglican d’York Stephen Cottrell, des participants au Jubilé du monde éducatif: élèves, étudiants et éducateurs venus du monde entier. Mais aussi des jeunes de la «Course des Saints».

Des étoiles dans le monde

«L’imposante stature culturelle et spirituelle de Newman, estime le Pape, servira d’inspiration aux nouvelles générations au cœur assoiffé d’infini, disposées à réaliser, par la recherche et la connaissance, ce voyage qui, comme le disaient les anciens, nous fait passer « per aspera ad astra », c’est-à-dire à travers les difficultés jusqu’aux étoiles», a dit le Pape. Léon XIV a ainsi invité les éducateurs et institutions éducatives à «briller comme des étoiles dans le monde, grâce à l’authenticité de leur engagement dans la recherche commune de la vérité». En effet, la vie des saints, comme celle de John Henry Newman «témoigne qu’il est possible de vivre avec passion au milieu de la complexité du présent, sans laisser de côté le mandat apostolique», a noté le Souverain pontife.

Une mission pour Dieu

Né le 21 février 1801 à Londres et aîné de 6 enfants, le cardinal britannique a été baptisé dans l’Église anglicane. Converti au catholicisme, ses contributions significatives à la théorie et à la pratique de l’éducation, marquent encore les esprits. «Dieu, écrivait-il, m’a créé pour lui rendre un service précis. Il m’a confié une tâche qu’il n’a confiée à personne d’autre. J’ai une mission: peut-être ne la connaîtrai-je pas dans cette vie, mais elle me sera révélée dans la prochaine». Des mots, estime le Pape, qui expriment «magnifiquement le mystère de la dignité de chaque personne humaine et celui de la diversité des dons distribués par Dieu».

“Saint Augustin, que saint John Henry Newman appréciait tant, a dit un jour que nous sommes des compagnons d’étude qui n’avons qu’un seul Maître, dont l’école est sur terre et la chaire au ciel.”

Léon XIV a fait comprendre que «la vie ne s’illumine pas parce que nous sommes riches, beaux ou puissants». «Elle s’illumine lorsque nous découvrons en nous cette vérité: je suis appelé par Dieu, j’ai une vocation, j’ai une mission, ma vie sert à quelque chose de plus grand que moi! Chaque créature a un rôle à jouer», a rappelé le Saint-Père. La contribution de chacun est unique, et la tâche des communautés éducatives est d’encourager et de valoriser cette contribution, a-t-il poursuivi. Le Successeur de Pierre conseille de «former des personnes, afin qu’elles brillent comme des étoiles dans leur pleine dignité».

Des seuils d’espérance, de civilisation et de paix 

Un message d’espérance, «semence indispensable», a ensuite été communiqué aux fidèles et pèlerins, lors de cette messe. Le Pape a dit considérer les écoles et universités, «comme des laboratoires de prophétie, où l’espérance est vécue, continuellement racontée et reproposée». L’éducation a un rôle fondamental à jouer, celui d’offrir cette «Douce Lumière» évoquée dans l’un des textes les plus connus de saint John Henry Newman, l’hymne Lead, kindly lightGuide-moi, douce lumière»).

“Guide-moi, douce Lumière, à travers l’obscurité qui m’entoure, que ce soit Toi qui me conduises!”

«Une Douce Lumière à ceux qui, sans cela, pourraient rester prisonniers des ombres particulièrement insidieuses du pessimisme et de la peur». L’évêque de Rome a invité à «désarmer les fausses raisons de la résignation et de l’impuissance», et à «faire circuler dans le monde contemporain les grandes raisons de l’espérance». Il a encouragé à faire des écoles, des universités et de toutes les réalités éducatives, y compris informelles et de terrain, «autant de seuils d’une civilisation de dialogue et de paix». Lire la suite »

Le Pape recevra le couple royal britannique le 23 octobre au Vatican

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Le roi et la reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord ainsi que des royaumes du Commonwealth. (AFP or licensors)
Le Saint-Siège et le palais de Buckingham confirment la visite d’État du roi Charles et de la reine Camilla au Vatican jeudi prochain. Une liturgie sera présidée par le Pape et par l’archevêque d’York dans la chapelle Sixtine, témoignant de l’importance œcuménique de ce déplacement. Une attention particulière sera également accordée à l’écologie intégrale. Charles III se verra conférer le titre de Royal Confrater à la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs.

Benedetta Capelli – Cité du Vatican

Le couple royal britannique est attendu jeudi 23 octobre au Vatican. Le protocole suit celui des visites d’État, rapporte la Salle de presse du Saint-Siège. À 10h45, après avoir franchi l’Arco delle Campane, les souverains seront accueillis dans la cour Saint Damase du palais apostolique. À 11h, une audience privée avec le Pape est prévue dans la bibliothèque du palais apostolique, tandis qu’à 11h45 se tiendront des rencontres parallèles: la reine Camilla visitera la chapelle Pauline tandis que le roi Charles s’entretiendra à la Secrétairerie d’État avec le cardinal Pietro Parolin. À 12h10, le Pape présidera une prière œcuménique pour la sauvegarde de la Création dans la chapelle Sixtine. À l’issue de la célébration, une rencontre avec des acteurs engagés dans la sauvegarde de la maison commune aura lieu dans la Sala Regia. Dans l’après-midi, à 14h45, les souverains du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord ainsi que des royaumes du Commonwealth se rendront à la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs où le roi Charles se verra décerner le titre de Royal Confrater.

Buckingham Palace a également confirmé cette visite «historique» qui, selon un communiqué, reflétera le thème du Jubilé «Pèlerins d’espérance» et reconnaîtra le travail œcuménique accompli par les deux parties.

Les détails de la visite

L’œcuménisme et la sauvegarde de la création seront au cœur de cette visite, comme cela fut indiqué ce vendredi matin lors d’une conférence en Salle de presse du Saint-Siège, par deux personnalités curiales: le secrétaire du dicastère pour la Promotion de l’unité des chrétiens, Mgr Flavio Pace, et sœur Alessandra Smerilli, secrétaire du dicastère pour le Service du développement humain intégral.

Initialement prévue en avril, cette visite d’État, effectuée selon la volonté du roi Charles, est liée au dixième anniversaire de Laudato si’ et a une importante dimension spirituelle, étant donné que le roi britannique est le gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre. Mgr Pace a précisé que Sa Majesté souhaitait également participer à une liturgie.

L’hymne de Saint Ambroise

Cette liturgie sera présidée par le Pape Léon XIV et l’archevêque d’York Stephen Cottrell, dans la chapelle Sixtine, sur le thème de la sauvegarde de la maison commune. Les psaumes et les lectures seront centrés sur la louange à Dieu créateur. Mgr Pace a souligné que le caractère œcuménique se reflète également dans l’hymne qui sera chanté au début. Le texte est de saint Ambroise de Milan, mais il sera chanté dans une traduction anglaise de saint John Henry Newman, anglican pendant la moitié de sa vie et catholique pendant l’autre moitié. Le 1er novembre prochain, comme l’a annoncé le Pape, le saint britannique sera déclaré docteur de l’Église, et une importante délégation de l’Église anglicane se rendra place Saint-Pierre ; le roi Charles lui-même était présent à la canonisation du cardinal en 2019.

La liturgie de jeudi sera animée par les chœurs de la Chapelle Sixtine et les enfants de la Chapelle royale du palais Saint James à Londres, ainsi que par le chœur de la chapelle Saint-Georges du château de Windsor.

Le titre conféré au roi Charles III.
Le titre pour le roi Charles

Dans l’après-midi du 23 octobre, le couple royal se rendra à la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs qui, avec l’abbaye bénédictine attenante, entretient des liens étroits avec la Couronne d’Angleterre. Il est significatif, a fait remarquer le secrétaire du dicastère pour la Promotion de l’unité des chrétiens, que les armoiries de l’abbaye arborent l’insigne de l’Ordre de la Jarretière, l’une des plus hautes distinctions honorifiques anglaises. En raison des liens historiques et des progrès accomplis sur la voie de la réconciliation entre l’Église de Rome et l’Église d’Angleterre, l’archiprêtre de la basilique, le cardinal James Michael Harvey, et l’abbé de la communauté monastique, dom Donato Ogliari, avec l’approbation du Pape Léon XIV, conféreront le titre de Royal Confrater de Saint-Paul à Sa Majesté le roi Charles III. «Un signe d’honneur et de communion spirituelle», a expliqué Mgr Flavio Pace. Pour l’occasion, un siège a été créé, arborant les armoiries du roi Charles ainsi que la phrase latine Ut unum sint – «Que tous soient un», citation tirée du chapitre 17 de l’Évangile selon saint Jean. Le roi s’assiéra sur ce siège pendant la cérémonie, puis il restera dans l’abside de la basilique pour être utilisé à l’avenir par Sa Majesté et ses successeurs

Un siège a été créé, arborant les armoiries du roi Charles ainsi que la phrase latine Ut unum sint, tirée de l’Évangile de Jean.
Le soin de la création, thème d’union

En ce qui concerne le thème de l’environnement, sœur Alessandra Smerilli, secrétaire du dicastère pour le Service du développement humain intégral, a expliqué qu’à la fin de la prière dans la chapelle Sixtine, le Pape et le roi Charles se rendront dans la salle adjacente, la Sala Regia, pour une brève rencontre sur la sauvegarde de la création, en compagnie de représentants de la Curie, d’entrepreneurs et de personnes qui s’occupent de questions environnementales, du Mouvement Laudato si’ et d’experts des Nations unies. «Cette rencontre reflète le lien qui unit l’Église catholique et l’Église anglicane sur ce thème»,, a-t-elle souligné. «Le Pape François, a poursuivi la religieuse, a souligné à plusieurs reprises que tout est lié et que la crise environnementale et la crise sociale vont de pair. Le Pape Léon a poursuivi dans cette voie, en faisant de nouveaux progrès», et la sœur Smerilli de rappeler la célébration, le 9 juillet dernier, avec le nouveau formulaire de la Missa «pro custodia creationis» ou l’inauguration du Borgo Laudato si’, le 5 septembre 2025. La secrétaire du dicastère pour le Service du développement humain intégral a souligné l’approche collaborative sur les thèmes du changement climatique et de la perte de biodiversité avec les entreprises sélectionnées par la Maison royale et l’engagement du roi à réunir le secteur privé pour la transition vers un avenir durable.

Vers l’avenir

L’importance de cette visite d’État a été soulignée en Salle de presse, en particulier sur le plan œcuménique. «Il s’agit d’un événement historique», de la reconnaissance d’un cheminement commun qui célèbre les progrès accomplis et offre un signe d’espoir pour l’avenir. Pour sœur Alessandra Smerilli, il s’agit d’un lien important entre les Églises sur les questions environnementales, des questions de plus en plus importantes pour l’avenir des nouvelles générations.

«Les nouveaux saints sont des lampes capables de diffuser la lumière du Christ»

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Le Pape a présidé ce dimanche 19 octobre, dans la matinée, la messe de canonisation de sept bienheureux sur la place Saint-Pierre. Dans son homélie Léon XIV est revenu sur les questions du Christ qui interpellent ses disciples sur ce qu’est la foi, le lien d’amour entre Dieu et l’homme. Les sept nouveaux saints et saintes «ont maintenu allumée la lampe de la foi» et sont devenus lumière à leur tour, a-t-il rappelé.

Olivier Bonnel – Cité du Vatican

Les sept portraits des bienheureux canonisés ce dimanche étaient suspendus sur la façade de la basilique Saint-Pierre, illuminés par un doux soleil d’octobre. Devant près de 70 000 fidèles, Vincenza Maria Poloni, María Rendiles Martínez, Maria Troncatti, Mgr Ignace Choukrallah Maloyan, José Gregorio Hernández Cisneros, Peter To Rot et Bartolo Longo ont été portés à la gloire des autels, après leur biographie lue par le cardinal Semeraro, Préfet du dicastère pour les causes des saints. Dans la foule, de nombreux drapeaux du monde entier, du Venezuela à la Papouasie-Nouvelle Guinée, comme un symbole de ces témoins de l’universalité de l’Église. Les reliques des nouveaux saints ont été apportées puis déposées au pied d’une image de Notre-Dame du Bon Conseil.

Dans son homélie, le Pape est revenu sur l’évangile de Luc (18, 1-8) dans lequel Jésus partage à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager. «Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?» interroge-t-il. «Cette interrogation nous révèle ce qui est le plus précieux aux yeux du Seigneur : la foi, c’est-à-dire le lien d’amour entre Dieu et l’homme» a expliqué Léon XIV.

Les paroles du Seigneur sont toujours annonce joyeuse du Salut

Les septs nouveaux saints canonisés ce dimanche «se tiennent devant nous», a poursuivi le Pape, par la grâce de Dieu, «Ils ont maintenu allumée la lampe de la foi. Bien plus, ils sont devenus eux-mêmes des lampes capables de diffuser la lumière du Christ». Sans la foi en Dieu, nous ne pouvons pas espérer le salut. La question de Jésus nous inquiète donc, certes, mais seulement si nous oublions que c’est Jésus lui-même qui la pose a précisé l’évêque de Rome. «Les paroles du Seigneur, en effet, restent toujours Évangile, c’est-à-dire annonce joyeuse du salut. Ce salut consiste dans le don de la vie éternelle que nous recevons du Père, par le Fils, avec la force de l’Esprit Saint». 

Les portraits des nouveaux saints sur la basilique Saint-Pierre (@Vatican Media)

C’est précisément pour cette raison que le Christ pointe à ses disciples la «nécessité de prier sans cesse, sans jamais se lasser» a poursuivi le Souverain pontife. «Comme nous ne nous lassons pas de respirer, ne nous lassons pas non plus de prier! Comme le souffle soutient la vie du corps, la prière soutient la vie de l’âme : en effet, la foi s’exprime dans la prière et la prière authentique vit de la foi».

Dieu est un juge juste envers tous

Le Pape a invité les fidèles à faire résonner ces paroles dans notre conscience: «le Seigneur nous demande si nous croyons que Dieu est un juge juste envers tous. Le Fils nous demande si nous croyons que le Père veut toujours notre bien et le salut de toute personne». Léon XIV a aussi rappelé deux tentations qui mettent la foi à l’épreuve: la première nous conduit à penser que Dieu n’écoute pas les pleurs des opprimés et n’a pas pitié de la douleur des innocents. La seconde, de prétendre que Dieu devrait agir comme nous le voulons : «la prière cède alors la place à un ordre donné à Dieu, pour lui dire comment faire pour être juste et efficace».

Jésus nous libère de ces deux tentations a expliqué le Pape, par son sacrifice sur la Croix, il rachète le mal et révèle un Dieu de justice et de pardon. «Lorsque nous sommes crucifiés par la souffrance et la violence, par la haine et la guerre, le Christ est déjà là, sur la croix pour nous et avec nous. Il n’y a pas de pleurs que Dieu ne console ; il n’y a pas de larmes qui restent loin de son cœur».

Le Pape lisant la formule de canonisation (@Vatican Media)

Fidèles amis du Christ, martyrs de la foi

Les questions posées par Jésus sont ainsi une invitation vigoureuse à l’espérance et à l’action a encore expliqué Léon XIV: «quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi en la providence de Dieu ? C’est cette foi, en effet, qui soutient notre engagement pour la justice, précisément parce que nous croyons que Dieu sauve le monde par amour, nous libérant du fatalisme». Les sept nouveaux saints, fidèles amis du Christ sont des martyrs pour leur foi, a-t-il rappelé. «Que leur intercession nous soutienne dans les épreuves et que leur exemple nous inspire dans notre vocation commune à la saintet

(source: vaticannews.va/fr

Audience générale, Place Saint-Pierre (Vatican): l’importante catéchèse du pape Léon XIV ce 1er Octobre 2025

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Le vrai pouvoir de la Résurrection du Christ  et sa véritable Réalité salvifique dans la Communion des disciples.

[Pour la traduction, en cours de lecture, presser sur le petit écran blanc avec tirets en bas de page à droite]

Léon XIV s’adresse aux exorcistes, «un ministère nécessaire et délicat»

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Dans un message adressé au congrès international de l’AIE qui s’est tenu près de Rome du 15 au 20 septembre, le Pape Léon XIV a invité à accompagner les fidèles qui souffrent à cause du diable par des prières de libération et de consolation. L’évêque de Rome encourage tous les prêtres exerçant ce ministère aussi nécessaire que délicat.

XVe congrès international des exorcistes à la maison de retraite spirituelle « Fraterna Domus » de Sacrofano, près de Rome, du 15 au 20 septembre 2025.

Vatican News

Le Pape Léon XIV s’est adressé aux prêtres exorcistes participant au 15e congrès de l’Association internationale des exorcistes (AIE), qui s’est tenu du 15 au 20 septembre dernier à Sacrofano, près de Rome. Environ 300 prêtres et exorcistes auxiliaires venus de tous les continents s’étaient réunis pour ce grand rendez-vous annuel de l’association qui en comptait 905 en 2023.

Victoire sur Satan

Le Souverain pontife leur a rappelé à quel point le ministère de l’exorciste est «délicat» mais «plus que jamais nécessaire», encourageant les prêtres «à le vivre à la fois comme un ministère de libération et de consolation, en accompagnant les fidèles réellement possédés par le malin par la prière et l’invocation de la présence efficace du Christ, afin que, par le sacrement de l’exorcisme, le Seigneur accorde la victoire sur Satan».

La conférence s’est articulée autour de moments d’écoute et de réflexion, au cours desquels l’importance du ministère de l’exorcisme a été réaffirmée comme «signe concret», a expliqué le président de l’AIE, Mgr Karel Orlita, «de l’amour de l’Église envers ses frères qui souffrent». À Sacrofano, le cardinal Arthur Roche, préfet du dicastère pour le Culte divin et la discipline des sacrements, a célébré une messe. Dans son homélie, il s’est attardé sur la signification de l’accompagnement de ceux qui souffrent à cause du démon et qui, en souffrant, participent aux souffrances du Christ.

Améliorer le Rituel d’exorcisme

Lors d’une présentation, Mgr Aurelio García Macías, sous-secrétaire du dicastère pour le Culte divin et la discipline des sacrements, a abordé la question de la révision du Rituel d’exorcisme, un projet auquel ont directement participé les membres de l’AIE. De nombreux points ont été abordés, notamment: les types d’actions diaboliques extraordinaires; le rôle de l’exorciste; la richesse des signes; et la correction des éventuelles coquilles et erreurs dans le Rituel. Tout cela a été entrepris dans une perspective d’amélioration commune du rituel et en tenant compte de la place centrale du Christ, car dans ce rite, Il est l’Église, et l’exorcisme est une célébration liturgique ancienne «in persona Christi»Lire la suite »

Audience générale Léon XIV: «Le mal est réel mais n’a pas le dernier mot»

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«La foi ne nous épargne pas la possibilité du péché, mais nous offre toujours une issue: celle de la miséricorde», a déclaré le Pape lors de sa catéchèse prononcée au cours de l’audience générale de ce mercredi 13 août. Le salut, a souligné le Saint-Père, commence par la conscience que «nous pourrions être de ceux qui trahissent la confiance en Dieu», mais aussi «de ceux qui la recueillent, la protègent et la renouvellent».

Augustine Asta – Cité du Vatican

Devant les fidèles rassemblés en salle Paul VI, en raison des températures élevées, le Pape Léon XIV a poursuivi ce mercredi 12 août, son cycle de réflexion «sur les traces de Jésus dans les derniers jours de sa vie», s’arrêtant cette fois-ci sur une «scène intime, dramatique et pourtant profondément vraie», celle de «la cène pascale», où Jésus révèle que l’un des Douze est sur le point de le trahir: «Amen, je vous le dis: l’un de vous, qui mange avec moi, va me livrer» (Mc 14, 18).

«L’amour, lorsqu’il est vrai, ne peut ignorer la vérité»

Le Souverain pontife a ensuite expliqué que, ces «paroles fortes», Jésus ne les prononce pas «pour condamner», mais pour «montrer que l’amour, lorsqu’il est vrai, ne peut ignorer la vérité». Indiquant ensuite que dans «la pièce à l’étage, où tout avait été soigneusement préparé quelques instants auparavant, s’emplit soudain d’une douleur silencieuse, faite de questions, de soupçons et de vulnérabilité». Une douleur a-t-il souligné «que nous connaissons bien aussi», lorsque «l’ombre de la trahison s’insinue dans les relations les plus chères».

Pourtant, a fait remarquer le Saint-Père, «la manière dont Jésus parle de ce qui est sur le point d’arriver est surprenante». Car a-t-il détaillé «il n’élève pas la voix, ne pointe pas du doigt, ne prononce pas le nom de Judas». Il parle plutôt, a noté le Pape, «de telle manière que chacun peut s’interroger»: «Ils devinrent tout tristes et, l’un après l’autre, ils lui demandaient: “ Serait-ce moi? ”» (Mc 14,19).

La prise de conscience et le chemin du salut

Pour le Successeur de Pierre, cette question: – «Serait-ce moi ?» – est «peut-être l’une des plus sincères que nous puissions nous poser». En effet,a-t-il noté, il ne s’agit pas d’une interrogation de «l’innocent», mais celle du disciple qui se découvre fragile.Et cela n’est donc «pas le cri du coupable, mais le murmure de celui qui, tout en voulant aimer, sait qu’il peut blesser», a déclaré Léon XIV, qui a par ailleurs fait savoir que, c’est «dans cette prise de conscience que commence le chemin du salut». Insistant en revanche sur le fait que «Jésus ne dénonce pas pour humilier. Il dit la vérité parce qu’il veut sauver»

“Pour être sauvé, il faut comprendre: comprendre qu’on est impliqué, comprendre qu’on est aimé malgré tout, comprendre que le mal est réel mais n’a pas le dernier mot. Seul celui qui a connu la vérité d’un amour profond peut aussi accepter la blessure de la trahison”

L’Évangile, a mis en garde le Pape «ne nous apprend pas à nier le mal, mais à le reconnaître comme une opportunité douloureuse pour renaître». Léon XIV a également affirmé que lorsque Jésus dit: «Malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là !» (Mc 14,21), ces «paroles  sont dures, certes,» mais traduisent en réalité un «cri de douleur» une «exclamation de compassion sincère et profonde» et non une «malédiction», a clarifié l’évêque de Rome. Puisque, a-t-il ajouté «nous sommes habitués à juger». Pourtant «Dieu, lui, accepte la souffrance». Et lorsqu’il «voit le mal, il ne se venge pas, mais s’afflige».  Lire la suite »