Mireille Rabenoro

Dr Mireille Rabenoro – Ses cendres inhumées à Iravoandriana Ambatomanga

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Les cendres du Dr Mireille Rabenoro (1953-2021) ont été inhumées à la tombe familiale située à Iravoandriana, dans la Commune rurale d’Alarobia Ambatomanga, Manjakandriana, hier.  La présidente de la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme (2017-2021) était décédée d’un cancer à Montpellier, France, le 17 juin 2021 à l’âge de 68 ans. C’était en pleine crise sanitaire mondiale due à la pandémie à coronavirus.

De ce fait, la famille endeuillée, en dépit de son grand attachement aux valeurs malagasy et à la patrie, devait se plier aux restrictions en vigueur à l’époque. Suivant la décision de la famille qui s’était réunie à Montpellier le 20 juin 2021 dans l’après-midi, la dépouille mortelle de la regrettée était incinérée au Complexe funéraire de Grammont, salon Vercors, dans la même ville française, le lendemain à 8 heures et demie.

Les siens ont ainsi fait savoir que la date du rapatriement des cendres à Madagascar serait communiquée ultérieurement. Ce fut chose faite le 11 février dernier où les restes mortels de Dr Mireille Rabenoro ont atterri sur le tarmac de l’aéroport international d’Ivato, Antananarivo, suivant l’information lue dans le faire-part paru dans un quotidien de la place.

Sommités intellectuelles

Hier à 14 heures, une messe religieuse célébrée au temple de l’Eglise protestante réformée FJKM Manohisoa Fitiavana à Anjeva Gara, banlieue Est d’Antananarivo, a marqué les obsèques. Par la suite, le cortège funèbre s’est dirigé vers le sud en suivant la route d’Alarobia Ambatomanga où se trouve la tombe familiale. Iravoandriana est situé à environ 3 km de Manohisoa Anjeva.

Plusieurs personnalités ont assisté aux funérailles pour rendre un dernier hommage à la dame d’envergure et à une femme leader battante. En effet, Dr Mirelle Rabenoro faisait partie des sommités intellectuelles du pays. Agrégée d’anglais, elle était maître de conférences à l’Ecole normale supérieure (ENS) de l’université d’Antananarivo, membre titulaire de l’Akademia Malagasy et grand officier de l’Ordre national malagasy.

La disparition de Mireille, selon le mot d’affection des siens, a laissé un vide énorme non seulement dans le milieu académique et universitaire, mais aussi dans le monde politique et même journalistique. De son vivant, elle participait à la rédaction du journal en ligne Madagascar-Tribune.com. Selon ce support, elle avait à son actif 21 éditoriaux, publiés entre le 8 mars 2014 et le 17 mai 2021, un mois avant son décès.

Fluidité

Elle était la fille ainée du célèbre Dr Césaire Rabenoro, ancien ambassadeur et ministre, président de l’Académie des Arts, des Lettres et des Sciences de Madagascar (1973-2002). Sa mère, Georgette Ratsimihara Rabenoro, était magistrate ayant terminé sa carrière comme présidente de Chambre à la Cour suprême et présidente de la Formation de contrôle de la Cour suprême. Mireille était donc une enfant élevée dans une famille pétrie de cultures chrétiennes, diplomatiques, académiques et politiques, sans pour autant perdre de vue l’identité malagasy.

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Au revoir Mireille, et merci pour tout!

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C’est avec consternation que la rédaction de Madagascar-Tribune.com a appris le décès il y a deux jours de Mireille Rabenoro, une de nos éditorialistes. Elle avait à son actif 21 éditoriaux, publiés entre le 8 mars 2014 au 17 mai 2021, il y a tout juste un mois. C’est d’ailleurs un texte qu’elle a signé intitulé « La politique contre la logique : Des amalgames meurtriers » (3 juillet 2015) qui détient à ce jour le record du nombre de commentaires (348) pour un éditorial sur notre journal en ligne.

Les éditoriaux de Mireille Rabenoro éveillaient souvent beaucoup de réactions, car ils abordaient des sujets de société qui interpellaient chacun. Soixante pour cent de ses éditoriaux étaient consacrés à son cheval de bataille : le genre. En effet, Mireille Rabenoro avait fait de ce thème le combat de sa vie.

Militante du parti AREMA (après avoir été quelques années MFM), elle a été de l’équipe qui a entouré Céline Ratsiraka quand cette dernière a milité pour une amélioration des droits accordés aux femmes, dont notamment l’abandon du « kitay telo an-dalana ». Dans ses fonctions professionnelles, la promotion de la femme a également été récurrente, dont celle de Directeur de la Condition de la femme, de l’Enfant et de la famille dans les années quatre-vingt-dix, et plus récemment, la Présidence de la Commission nationale indépendante des droits de l’homme (CNIDH) qu’elle dirigeait depuis 2017.

Enseignante, agrégée d’anglais, elle était revenue sur les bancs de l’Université pour préparer une maîtrise en histoire consacrée à l’éducation en 1999. C’est également dans le domaine de l’enseignement qu’elle servira de mentor fort appréciée à de nombreux étudiants et étudiantes.

Madagascar perd une femme engagée de grande valeur, et Madagascar-Tribune une éditorialiste de talent. Elle manquera à l’équipe et aux lecteurs. La rédaction présente toutes ses condoléances les plus attristées à sa famille.

Ndimby A. – M/car Tribune

Décès de Mireille Rabenoro – Une icône des droits humains s’en va

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Alors qu’elle suivait un traitement contre le cancer en France, la présidente de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme s’en est allée. Son chemin illustre un parcours atypique.

(Crédit: l’Express de Madagascar)

Derrière cette attitude discrète et réservée s’est battue une femme de caractère, engagée et déterminée. Après un édifiant mandat, mené à bien au sein de la Commission nationale Indépendante des Droits de l’Homme (CNIDH) qu’elle a présidée pendant quatre ans, Mireille Rabenoro tire sa révérence en signant la mission accomplie hier aux petites heures. Un sentiment partagé à l’égard des personnes qui ont eu le privilège de la connaître. D’ailleurs, c’est en bataillant énergiquement contre le cancer, une maladie qui a bien failli l’emporter il y a déjà plus d’une vingtaine d’années, qu’elle a ramenée de très loin la CNIDH, alors effacée de l’échiquier mondial des droits de l’homme pendant une longue décennie.

En mars 2019, c’est en se battant vaillamment contre une insoutenable douleur ambiante que Mireille Rabenoro, alors Présidente de la CNIDH, passe en visio-conférence l’examen de Madagascar devant le sous-comité d’accréditation de l’Alliance Globale des Institutions Nationales des Droits de l’Homme (GANHRI), depuis Genève. Ne se doutant pas encore que c’est la maladie qu’elle pensait avoir repoussée jusqu’à ces derniers retranchements depuis bien d’années qui apparaissait sous une forme encore plus inquiétante défiant les diagnostics médicaux, la Présidente de la CNIDH réussit toutefois le défi de hisser son institution au Statut A au prix d’une forte détermination.

Agrégée d’anglais, maître de conférences à l’Université d’Antananarivo et de surcroît membre de l’Académie malgache, Mireille Rabenoro était particulièrement dans ses éléments en matière de langues française, anglaise, tout en manifestant à l’adresse de la langue maternelle le plus grand respect. Pesant la force des mots dans des phrases ordonnées dans une structure réservée, la défunte Présidente de la CNIDH fut une illustre femme de lettres, animée de la passion pour son métier. D’ailleurs, le clavier fut l’un de ses derniers compagnons de lutte, lorsqu’elle a affronté le trépas qui la hantait sur son lit de souffrante, d’où elle continuait à travailler. Indéniablement, c’est un des piliers porteurs de la Commission qui s’effondre avec la disparition d’une icône des droits de la femme et des droits humains d’une manière générale.

D’une apparence toujours soignée surmontée d’un air sérieux qui a de quoi dérouter les personnes qui la connaissent mal, Mireille Rabenoro manifestait toutefois un attachement à la sincérité et à l’altruisme. D’ailleurs ce sont ces valeurs qui ont réveillé en elle le déclic d’œuvrer pour les droits de la femme. Alors directeure de la Condition de la Femme, de l’Enfant et de la Famille auprès du ministère de la Population entre 1991 et 1995, elle raconte avoir fait la connaissance d’une très jeune institutrice du préscolaire à Fenerive-Est. Ayant développé des relations amicales avec celle-ci, elle était pétrifiée à son retour un an plus tard, lorsqu’elle a été informée du décès de l’enseignante, emportée par un avortement non sécurisé. La tragédie a néanmoins nourri ses convictions et l’a fait rebondir. Profondément touchée, elle s’est alors faite la promesse d’être au chevet des femmes vulnérables. Vice-Présidente du Conseil National des Femmes, son élection pour servir au sein de la CNIDH, Mireille Rabenoro a mis son existence au service de son prochain.

Fille de Césaire Rebenoro, ambassadeur de la République de Madagascar à Londres en 1967, avant qu’il soit nommé secrétaire d’État aux affaires étrangères, puis ministre des Mines, de l’Industrie et du Commerce, avant sa désignation à la tête du ministère de la Santé publique et de la Population, Mireille Rabenoro a vécu une partie de son adolescence en Grande-Bretagne. Sa jeunesse aurait également été marquée par sa participation active à la lutte pour la « Révolution 1972 », suite au constat de flagrants traitements inégalitaires dans les universités de Madagascar. C’est après avoir traversé bien de péripéties qu’elle part pour d’autres cieux à l’âge de soixante-huit ans. Que la terre lui soit légère.

(l’Express de M/scar)

 


Au revoir Mireille, et merci pour tout!

Rtoa Mireille Rabenoro: Tokony hojeren’ny Fitsarana manokana ny famonjana ireo voafonja

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Talohan’io fanehoan-kevitr’i Ramatoa Mireille Rabenoro Filohan’ny CNIDH io dia efa nanamafy koa ny Ministry ny Fitsarana Atoa Andriamahefarivo Johnny Richard fa tsy tokony ho atao « systématique » ny fitanana am-ponja vonjimaika (« détention préventive ») eto amintsika.

 

La CNIDH dénonce le corporatisme qui favorise l’impunité

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La présidente de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme, Mireille Rabenoro, tout en reconnaissant les efforts notables fournis par l’Exécutif, dénonce le corporatisme qui s’installe sournoisement chez certains tenants de l’autorité, et fait perdurer le sentiment d’injustice et d’impunité dans la société.

La CNIDH Madagascar effectue son rapport annuel

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 La loi du plus fort a tendance à se généraliser dans notre pays

 

Mireille Rabenoro, Présidente de la CNIDH

La Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (CNIDH) a présenté hier 7 novembre son premier rapport depuis sa création et ce pour l’année 2017. La loi 2014-007 instituant la CNIDH en son article 19 dispose en effet que « la Commission publie un rapport de ses activités et le présente au Parlement. La Commission doit rendre public son rapport ». A travers ses activités pour l’année 2017, première année d’existence effective de la Commission souligne sa présidente, Mireille Rabenoro, la CNIDH a traité plusieurs affaires et dossiers. Elle a cité en exemple les cas de détention des protecteurs de l’environnement à Maroantsetra comme Clovis Razafimalala et Marozafy Armand, ou encore l’affaire Antsakabary pour laquelle la CNIDH a décidé de s’autosaisir de l’affaire. Lire la suite »

Une femme maire de la Capitale : l’arbre qui cache la forêt, ou précurseur d’une révolution à venir ?

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Il semble désormais acquis que Lalao Ravalomanana sera la première femme à être élue maire d’Antananarivo. Peut-on oublier pour autant que seules 6% des candidats à ces élections communales étaient des femmes ? Mais malgré tout, n’est-ce pas le signe que nous serons bientôt prêts à élire beaucoup plus de femmes aux postes les plus décisifs pour un vrai développement ?

Un monde politique aux pratiques figées dans le machisme

Dans un ‘Portrait’, j’écrivais :« La commune d’Anjinjaomby a été déclarée commune pilote, pour cause de bonne gestion. C’est aussi le cas de la grande majorité des communes dirigées par une femme. Elles ne sont qu’environ 3% de femmes maires aujourd’hui. A-t-on pensé au bénéfice pour le pays, si cette proportion de communes qui marchent était seulement portée à 20%… ? » [1]

Cette dernière réflexion était de la Présidente de l’Association des Femmes Maires de l’époque. Un véritable développement se construit effectivement à la base, au niveau des communes, et pas seulement à coups de déclarations de politiques nationales. Malheureusement, la proportion de 20% de femmes maires, ce n’est pas encore pour les quatre prochaines années : même si la moitié des 6% de femmes parmi les candidats aux dernières élections communales sont élues (ce qui serait déjà un exploit), on stagnera toujours aux 3% devenus traditionnels.

Pourquoi si peu de femmes candidates ? En fait, beaucoup de maires se contentaient d’inaugurer les chrysanthèmes, laissant leur adjointe faire le vrai travail. C’est le stéréotype qui régit généralement les relations hommes-femmes dans notre société : aux hommes la représentation, les honneurs, aux femmes l’obscur labeur. Il est alors aussi difficile pour les femmes de briser les obstacles à leur accès à la sphère publique, que pour les hommes d’abandonner leur privilège.

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