Rwanda

Crise en RDC : Cinq facilitateurs nommés par la SADC pour la médiation

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La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) ont tenu une réunion de haut niveau par vidéoconférence hier, 24 mars 2025, pour examiner la situation sécuritaire dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Madagascar a pris part à cette rencontre qui a abouti à la désignation de cinq facilitateurs chargés de la médiation de la crise entre la RDC et le Rwanda.

Ces facilitateurs sont des figures politiques de renom : Olusegun Obasanjo, ancien président du Nigeria ; Uhuru Kenyatta, ancien président du Kenya ; Kgalema Motlanthe, ancien président de l’Afrique du Sud ; Catherine Samba-Panza, ancienne présidente de la République Centrafricaine, et Sahle-Work Zewde, ancienne présidente de l’Éthiopie. Leur mission consistera à coordonner les efforts diplomatiques pour parvenir à une résolution pacifique du conflit.

Une séance d’information leur sera dispensée par la SADC, l’EAC et l’Union africaine afin de leur fournir les éléments clés relatifs à la gestion de cette crise. Leur rôle sera notamment d’assurer la mise en œuvre de la feuille de route adoptée lors de la réunion conjointe des chefs d’état-major de la défense, qui prévoit des mesures à court, moyen et long terme pour instaurer un cessez-le-feu et mettre fin aux hostilités.

Cette feuille de route avait déjà été entérinée le 17 mars 2024 à Harare, au Zimbabwe, lors de la réunion conjointe des ministres de la SADC et de l’EAC. Le sommet d’hier a réaffirmé l’urgence de son application et a enjoint toutes les parties prenantes, y compris la RDC et le Rwanda, à mettre en œuvre ces mesures sans délai.

La rencontre a vu la participation du président congolais, Félix Tshisekedi, et du président rwandais, Paul Kagame. Le chef d’État malgache, Andry Rajoelina, a également pris part aux discussions, marquant ainsi l’engagement de Madagascar dans la recherche d’une solution pacifique et durable pour l’est de la RDC.

(source: Rija R. – Midi M/kara)

Retrait du M23 des pourparlers à Luanda : quelles conséquences ?

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À quelques heures de l’ouverture prévue à Luanda des pourparlers annoncés par la médiation angolaise ce mardi 18 mars, des doutes qui persistaient sur la participation des différentes parties se dissipent. L’AFC/M23 a annulé sa participation. Vincent Hugeux, journaliste et enseignant à Sciences Po, nous en dit plus.

Agression rwandaise : Christophe Lutundula (ancien vice-Premier ministre et MAE de la RDC) dévoile des vérités cachées

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Hundreds of people gathered in Congo’s Bukavu on Jan 30 to fight against M23 rebels, who have been advancing in the territory after capturing the country’s eastern city of Goma.

 

Urgent! Les Députés français prennent des Sanctions contre le Rwanda

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Analyse de la Prise de Goma par le M23 en RDC en Janvier 2025: « L’Europe y joue un rôle direct et mortifère! ». Les raisons profondes des » guerres du Congo » sont multiples: économiques, minières, politiques, ethniques …  Mais s’y ajoutent, par dessus tout, des enjeux frontaliers hérités de la colonisation du 19ème siècle par la Conférence de Berlin de Novembre 1884 au 26 Février 1885  entre les représentants de 14 pays européens.



Deux jours seulement après sa séance convoquée en urgence dimanche, le Conseil de sécurité s’est réuni cet après-midi pour faire le point sur la situation en République démocratique du Congo (RDC) alors que Goma, capitale du Nord-Kivu, dans l’est du pays, est désormais contrôlée par le M23 et les Forces de défense rwandaises (FDR). Convoquée à la demande de la RDC, cette réunion a permis à la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général chargée de la protection et des opérations de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), rejointe par tous les membres de l’organe, d’appeler les parties à cesser les hostilités pour « éviter la menace imminente d’une troisième guerre au Congo ».

Selon Mme Vivian van de Perre, cette escalade des affrontements s’accompagne d’une aggravation de la situation humanitaire déjà désastreuse. Tout en assurant que la MONUSCO fait tout son possible pour accueillir les personnes en quête de refuge et de protection, elle a reconnu que la Mission ne peut recevoir tous les éléments qui se rendent et les civils en détresse. Cet afflux met à rude épreuve les ressources de la MONUSCO, d’autant plus que les réservoirs d’eau ont été endommagés pendant les combats, a-t-elle expliqué, non sans rappeler que des bases de la Mission ont été visées par des obus de mortier et des balles ces trois derniers jours.

Soulignant les mesures que prend la MONUSCO pour sécuriser les armes remises par les Forces armées de la RDC (FARDC), Mme van de Perre a également fait état d’un dispositif d’évacuation des blessés, notamment des soldats de la paix grièvement touchés lors des combats à Sake, qui sont transportés vers l’hôpital de niveau 3 de la Mission à Goma. Elle a remercié, à cet égard, la Mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe en RDC d’avoir facilité les évacuations médicales depuis Sake, avant de dénoncer le pillage de l’entrepôt de la MONUSCO à l’aéroport de Goma, à présent aux mains du M23 et des FDR.

 

Inaction des pays occidentaux – R. D. du Congo : attaques contre plusieurs ambassades dont celle de France

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Dans la matinée du mardi 28 janvier, des manifestants s’en sont pris violemment à la représentation diplomatique française à Kinshasa. Les ambassades du Rwanda, de la Belgique et des Etats-Unis ont été ciblées.


« Ces manifestations sont le symbole de la détresse de la population du pays! … »,  selon un politologue spécialiste de l’Afrique.

Ils dénoncent « l’inaction » de la communauté internationale face au conflit qui fait rage dans l’est du pays.


 

Conférence de presse entre Emmanuel Macron et Félix Tshisekedi

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Emmanuel Macron exhorte le Rwanda à « cesser tout soutien » aux rebelles congolais du M23 et à « retirer ses forces » de la RDC

Emmanuel Macron a exhorté, mardi 30 avril, le Rwanda à « cesser tout soutien » aux rebelles congolais du Mouvement du 23 mars (M23) dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) et à « retirer ses forces » du pays. « La France ne transigera jamais sur l’intégrité territoriale et la souveraineté de la République démocratique du Congo », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse commune avec son homologue congolais, Félix Tshisekedi, en visite à Paris.

Le chef de l’Etat français a évoqué un « engagement » du président congolais à « mettre fin aux agissements des [Forces démocratiques de libération du Rwanda, FDLR] », des rebelles hutu rwandais dont la présence depuis trente ans dans l’est de la RDC est dénoncée par le Rwanda.

« Nous sommes avec plusieurs autres alliés à vos côtés, vous le savez, pour mettre en œuvre cette avancée », a ajouté Emmanuel Macron. Cet engagement a « de la valeur vis-à-vis des Rwandais, que je me fais fort de convaincre d’un retrait en parallèle de leurs forces, qui n’ont rien à faire sur le sol congolais », a énoncé le président de la République en s’engageant à appeler le président rwandais, Paul Kagame, « dans les prochains jours ». « Si on arrive à réenclencher un tel processus, la confiance se crée », a-t-il estimé.

(…lire l’article)

Rwanda : trente ans après le génocide des Tutsi, Paul Kagame pointe du doigt la communauté internationale

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L’œuvre de réconciliation de l’Église

Entretien avec le cardinal Antoine Kambanda


Accusé de soutenir un groupe rebelle qui déstabilise l’est de la République démocratique du Congo, le pouvoir rwandais revendique son droit à se défendre et reproche à la communauté internationale de l’avoir « laissé tomber » pendant le génocide de 1994.

Le président rwandais, Paul Kagame, a rallumé la flamme du Mémorial de Gisozi, où reposent les restes de 250 000 victimes du génocide des Tutsi, le 7 avril 2024. LUIS TATO

Kigali s’est tue, dimanche 7 avril. Dans les rues désertes, les boutiques ont gardé leurs rideaux fermés. Pas un moto-taxi rouge en station au bord des trottoirs. Même les cloches des églises ont cessé de sonner. Bouclée pour quelques heures par la police, la capitale rwandaise a commémoré le trentième anniversaire du génocide des Tutsi. « Kwibuka », intiment les autorités : « Souviens-toi » du 7 avril 1994, lorsque le pire des crimes a débuté. « Souviens-toi » comment, durant trois mois, des Rwandais ont massacré avec minutie au moins 800 000 autres Rwandais.

Alors que, dans le pays, des charniers continuent d’être mis au jour, Kigali n’oublie pas, même si le Rwanda a profondément changé au cours des trois dernières décennies. Désormais réputée pour son ordre, son bitume impeccable et ses bosquets parfaitement taillés, la capitale est devenue la vitrine du destin hors du commun de ce pays d’Afrique des Grands Lacs, le symbole de son développement éclair sans égal sur le continent, de sa réussite économique et de son modèle politique.

Un homme, aussi adulé que critiqué, porte cette renaissance : Paul Kagame, 66 ans dont trente à la tête du Rwanda. Un dirigeant à la gouvernance autoritaire qui brigue mi-juillet un quatrième mandat qu’il a peu de risque de perdre. C’est lui qui, à la tête du Front patriotique rwandais, a mis un terme au génocide en juillet 1994 en prenant le pouvoir à Kigali, chassant, puis traquant les responsables des massacres. Lui toujours qui, trois décennies plus tard, a rallumé la flamme du Mémorial de Gisozi, où reposent les restes de 250 000 victimes du dernier génocide du XXe siècle.

La communauté internationale pointée du doigt

Puis les commémorations officielles se sont poursuivies à la BK Arena, une immense enceinte aux murs, plafonds et sol tapissés de noir pour l’occasion. La salle, où s’étaient rassemblées 5 000 personnes, n’était illuminée que par une œuvre symbolisant un arbre dont les « racines représentent la mémoire du passé » et les branches, « la protection que n’ont pas eue les familles durant le génocide et sur laquelle elles peuvent désormais compter », selon le gouvernement rwandais.

Dans la BK Arena de Kigali, où s’est déroulée une partie des commémorations du génocide. GUILLEM SARTORIO / AFP

Le péril génocidaire est une affaire du présent, a expliqué Paul Kagame dans un discours offensif de plus d’une demi-heure, répondant aux mises en cause de la communauté internationale. Alors que plusieurs rapports attestent du soutien actif de Kigali à la rébellion du Mouvement du 23 mars, qui a repris son offensive dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le Rwanda est sommé par plusieurs Etats, dont la France, de cesser d’apporter son aide aux insurgés. Le président rwandais a, en substance, invoqué le droit et même la nécessité de se défendre. « On assiste à une indifférence semblable à celle qui prévalait entre 1990 et 1994. Cherche-t-on un autre million de morts ? », avait mis en garde, avant lui, Jean-Damascène Bizimana, le ministre de l’unité nationale et de l’engagement civique.

Après 1994, « les forces génocidaires ont fui vers la RDC, avec l’aide extérieure. Elles ont conduit des centaines d’attaques pendant cinq ans. Les survivants sont toujours dans l’est du Congo (…). Leurs objectifs n’ont pas changé et la seule raison pour laquelle leur groupe, connu sous le nom de FDLR [Forces démocratiques de libération du Rwanda], n’a pas été démantelé, c’est parce qu’il sert des intérêts secrets », a affirmé le président. Il a ajouté que « le Rwanda prend toutes ses responsabilités pour sa propre sécurité. Nous y aurons toujours une attention maximale, même si nous sommes seuls ».

De plus en plus critique à l’égard du pouvoir rwandais, la communauté internationale a été particulièrement ciblée par le dirigeant rwandais. « C’est [elle] qui nous a tous laissé tomber, que ce soit par mépris ou par lâcheté », a-t-il déclaré devant onze chefs d’Etat et de gouvernement. Plusieurs anciens présidents étaient présents, dont Bill Clinton, au pouvoir à Washington pendant le génocide, et Nicolas Sarkozy, venu à titre personnel, sa fonction d’administrateur du groupe Accor le menant régulièrement à Kigali.

Couac à l’Elysée

La France, que Paul Kagame a par le passé plusieurs fois accusée de complicité dans le génocide, a été particulièrement pointée du doigt. Le président rwandais a notamment évoqué le cas de Callixte Mbarushimana, qui serait impliqué dans le meurtre de plusieurs dizaines de personnes pendant le génocide, dont une cousine de Paul Kagame, et vivrait toujours dans l’Hexagone.

Arrêté à la demande de la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité commis dans l’est de la RDC en 2009, cet ancien employé des Nations unies avait été libéré faute de preuve en 2011 après un an de détention. Il est retourné en France où il bénéficie depuis 2003 du statut de réfugié politique, malgré une information judiciaire ouverte après une plainte pour génocide déposée par le collectif des parties civiles pour le Rwanda en 2008. La France n’a commencé à juger des génocidaires présumés qu’en 2014, à raison de deux procès par an. Une lenteur de la justice que regrettent les autorités rwandaises et les ONG de défense des droits humains.

Aucun président français en exercice n’a assisté au lancement des commémorations du génocide depuis trente ans. Emmanuel Macron a décidé que, pour le trentième anniversaire non plus, le plus haut niveau de l’Etat ne serait pas à Kigali, arguant un « problème d’agenda » puisqu’il se trouvait au même moment sur le plateau des Glières, en Haute-Savoie, pour rendre hommage aux résistants de la seconde guerre mondiale. Il a chargé Stéphane Séjourné, son ministre des affaires étrangères, et Hervé Berville, son secrétaire d’Etat à la mer, d’origine rwandaise, de s’y rendre, signe que la relation entre Paris et Kigali n’est toujours pas totalement apaisée.

En 2021, un pas majeur avait été franchi. Un discours d’Emmanuel Macron avait permis de reconnaître la « responsabilité accablante [de la France] dans un engrenage qui a conduit au pire », mais sans évoquer de complicité ni de culpabilité. Ces mots inédits ont permis de mettre fin à vingt-cinq ans de crise diplomatique. Cette année, la France n’a pas voulu aller plus loin. « Je crois avoir tout dit ce 27 mai 2021, quand j’étais parmi vous. Je n’ai aucun mot à ajouter, aucun mot à retrancher de ce que je vous ai dit ce jour-là… Et vous dire que ma volonté, celle de la France, c’est que nous continuions d’avancer ensemble, main dans la main », a déclaré le président français dans une vidéo diffusée dimanche.

Des mots qui sonnent comme un rétropédalage après les éléments de langage que l’Elysée avait laissé fuiter jeudi. « Le chef de l’Etat rappellera notamment que, quand la phase d’extermination totale contre les Tutsi a commencé, la communauté internationale avait les moyens de savoir et d’agir (…) et que la France, qui aurait pu arrêter le génocide avec ses alliés occidentaux et africains, n’en a pas eu la volonté », était-il alors écrit. Dimanche, avec verve, Paul Kagame a fait savoir à Paris son mécontentement. Et a conclu à l’endroit de la communauté tout entière : « Notre peuple ne sera jamais – je veux dire jamais – laissé pour mort à nouveau. »

(source: lemonde.fr)

La RDC s’insurge contre un protocole d’accord entre l’UE et le Rwanda

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« C’est comme si l’Union européenne nous faisait la guerre par procuration » : le président de la RDC, Félix Tshisekedi, a vivement critiqué jeudi 22 février le protocole d’accord signé cette semaine entre l’Union européenne et le Rwanda.

Le président de la RCD, Felix Tshisekedi lors de la 37e session ordinaire de la Conférence de l’Union africaine à Addis-Abeba, le 18 février 2024. © Michele Spatari / AFP

Mercredi 21 février, le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, avait déjà dénoncé un « protocole d’accord sur les chaînes de valeur durables pour les matières premières » signé lundi entre l’Union européenne (UE) et le Rwanda. Un protocole qui selon lui « encourage le pillage des ressources naturelles congolaises par le Rwanda ».

Le lendemain, 21 février, c’est le président de la RDC, Félix Tshisekedi, qui a poursuivi sur le sujet lors d’une conférence de presse : « Quand vous achetez le produit d’un receleur, vous êtes vous-même coupable de vol. » « Donc, l’Union européenne, j’espère, ne va pas jouer ce jeu-là », a-t-il renchérit, en affirmant que son pays allait « user de toutes les voies, diplomatiques et judiciaires, pour faire annuler ce “MoU” » [Memorandum of Understanding, NDLR], pour « empêcher cette ignominie ».

Les ressources au cœur du conflit

Le gouvernement de Kinshasa accuse le Rwanda de vouloir faire main basse sur les ressources, minières notamment, de l’Est congolais, une des raisons pour lesquelles, selon lui, Kigali soutient la rébellion du M23, à l’offensive depuis plus de deux ans dans la province du Nord-Kivu, dont elle contrôle de larges territoires.

« L’UE est très mal engagée, car c’est comme si elle nous faisait la guerre par procuration », a déclaré Félix Tshisekedi. Elle « qui voulait venir surveiller nos élections ici pour dire qui a gagné, qui a perdu. Qui nous donne à longueur de journée des leçons sur le respect des droits de l’Homme » est maintenant « en train de prêcher par le plus mauvais exemple qui soit », a-t-il encore asséné.

Au pouvoir depuis janvier 2019, Félix Tshisekedi a été réélu pour un second mandat aux élections du 20 décembre dernier avec plus de 73 % des voix.

(source: Jeune Afrique – Avec AFP)

Royaume-Uni : le premier ministre, Rishi Sunak, parvient à faire voter le projet de loi visant à expulser des migrants vers le Rwanda

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La Chambre des communes a approuvé le texte soutenu par le premier ministre conservateur, qui a réussi à surmonter une tentative de fronde au sein de sa majorité.

Le premier ministre britannique, Rishi Sunak, à la Chambre des communes, mercredi 17 janvier 2024, à Londres. UK PARLIAMENT / VIA REUTERS

Le premier ministre britannique, Rishi Sunak, a franchi une étape cruciale pour sa survie politique. Après deux jours sous haute tension au palais de Westminster avec des débats houleux, des tractations à huis clos et des démissions retentissantes, les députés ont adopté, mercredi 17 janvier au soir, le projet de loi controversé sur l’expulsion de migrants vers le Rwanda. Avec le retour dans le rang des dissidents, le texte a été approuvé en troisième lecture à la Chambre des communes par 320 votes pour et 276 contre.

Chef d’une majorité largement devancée dans les sondages par les travaillistes en ce début d’année électorale, Rishi Sunak a mis tout son poids dans la balance pour faire aboutir ce projet censé montrer sa fermeté sur une préoccupation majeure de sa base électorale, mais qui aura exposé à vif les divisions de sa majorité, les modérés redoutant une atteinte au droit international et les plus à droite voulant aller plus loin.

Ce texte vise à répondre aux objections de la Cour suprême britannique, qui a jugé le projet illégal dans sa version précédente par crainte notamment pour la sécurité des demandeurs d’asile expulsés envoyés au Rwanda. Selon le projet, ces derniers, d’où qu’ils viennent, verraient leur dossier examiné au Rwanda et ne pourraient ensuite en aucun cas retourner au Royaume-Uni, ne pouvant obtenir l’asile que dans le pays africain.

Démission de deux vice-présidents des tories

Lors de son examen, des dizaines de députés conservateurs ont soutenu, en vain, des amendements visant à durcir le texte, tentant notamment de limiter le droit des migrants à faire appel de leur expulsion. La tension est également montée d’un cran après la démission, mardi, de deux vice-présidents des tories, partisans d’une ligne plus dure, qui ont reçu le soutien de l’ancien premier ministre Boris Johnson.

Annoncé en avril 2022 par ce dernier, ce projet visait à décourager l’afflux de migrants dans des petites embarcations à travers la Manche : près de 30 000 en 2023 après un sommet de 45 000 en 2022.

Ce week-end, cinq migrants sont morts alors qu’ils tentaient de rejoindre une embarcation dans une eau glaciale. Mercredi matin, d’autres bateaux ont été vus en train de tenter cette traversée périlleuse, a constaté un photographe de l’Agence France-Presse. Le texte n’a jusque-là jamais pu être mis en œuvre. Un premier avion a été bloqué in extremis par une décision de la justice européenne, puis la justice britannique avait, jusqu’à la Cour suprême, déclaré le projet illégal dans sa version initiale.

Nouveau traité avec le Rwanda
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