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« Super Tuesday » aux Etats-Unis : victoire écrasante de Donald Trump

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Le président américain Joe Biden et son prédécesseur Donald Trump ont dominé mardi les primaires démocrates et républicaines organisées simultanément dans 15 Etats et un territoire à l’occasion du « Super Tuesday », des résultats sans surprise pour une étape traditionnellement décisive pour la désignation des candidats à l’élection présidentielle aux Etats-Unis. Le décryptage de Bruno Daroux, chroniqueur international à France 24.


Nikki Haley attaque Trump sur sa capacité à gouverner à son âge

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Les deux candidats à l’investiture des Républicains font actuellement campagne dans le New Hampshire. Lors d’un meeting, l’ancien président de 77 ans a semblé la confondre avec la démocrate Nancy Pelosi.

INTERNATIONAL – L’âge comme argument de campagne. À quelques jours de la primaire républicaine dans le New Hampshire, la candidate à l’investiture Nikki Haley a remis en question la capacité mentale de Donald Trump à gouverner. Un nouvel angle d’attaque pour la prétendante à la Maison Blanche.

Lors d’un meeting ce vendredi 19 janvier, Donald Trump a plusieurs fois prononcé le nom de Nikki Haley, semblant la confondre avec Nancy Pelosi alors qu’il abordait le sujet de l’assaut du Capitole américain par ses partisans, le 6 janvier 2021. « Nikki Haley est chargée de la sécurité, nous lui avons proposé 10 000 personnes, soldats, garde nationale, tout ce qu’ils veulent. Ils l’ont refusé », a-t-il déclaré, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article.

Il avait déjà accusé par le passé la démocrate Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des représentants, d’avoir refusé une telle proposition de renforts − dont il n’existe pas de preuve selon le rapport d’une commission d’enquête parlementaire. Donald Trump a commis d’autres gaffes récemment, comme confondre Joe Biden et Barack Obama dans un discours en septembre dernier. En octobre, il a mentionné le Premier ministre hongrois Viktor Orban comme étant le dirigeant de la Turquie.

« Deux octogénaires candidats »

« Je n’étais même pas à Washington le 6 janvier ! », a déclaré ce samedi 20 janvier Nikki Haley devant des électeurs dans le New Hampshire, où elle jouera gros lors du scrutin qui s’y tiendra mardi. « L’inquiétude que j’ai, sans vouloir être désobligeante, quand vous devez faire face à la pression de la présidence, on ne peut pas avoir quelqu’un dont on se demande s’il est capable mentalement de le faire », a-t-elle ajouté.

L’ancienne gouverneure de Caroline du Sud et ambassadrice à l’ONU, qui vient d’avoir 52 ans, a également abordé le sujet lors d’une interview à Fox News : « Je ne dis pas que c’est comme Joe Biden, mais ce que je dis c’est, allons-nous vraiment avoir deux octogénaires candidats à la présidence ? »

« Voulons-nous vraiment les voir jeter des noms et se tromper à 80 ans, alors qu’ils doivent traiter avec Poutine et Xi et Kim ? », a-t-elle demandé, en faisant référence aux dirigeants russe, chinois et nord-coréen.

Donald Trump, 77 ans, se moque lui-même régulièrement des gaffes et de l’âge de Joe Biden, 81 ans, qu’il dépeint comme quasiment sénile. L’ancien locataire de la Maison Blanche, archi-favori pour l’investiture de son parti en vue de l’élection présidentielle de novembre, a remporté une victoire écrasante lors des caucus de l’Iowa lundi. Nikki Haley doit ainsi réaliser un très bon résultat mardi si elle veut pouvoir le bousculer.

(source: huffingtonpost.fr)

 

« Qu’ils condamnent ou non Donald Trump, les juges joueront un rôle dans la présidentielle américaine »

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Vainqueur de la primaire républicaine dans l’Iowa, le candidat à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle américaine de novembre avance lesté de trois poursuites criminelles au moins, ce qui fera peser le judiciaire sur le politique, explique, dans sa chronique, Alain Frachon, éditorialiste au « Monde ».

Quatre femmes et cinq hommes en toge noire vont entrer dans la course à l’élection présidentielle aux Etats-Unis. Donald Trump a empoché la première étape, lundi 15 janvier, dans l’Iowa. Par une journée de grand froid en plein Midwest, le New-Yorkais a confirmé sa place de favori de la famille républicaine. Il entend porter les couleurs du Grand Old Party lors du scrutin de novembre. Mais, entre lui et les électeurs, il va trouver les juges – et particulièrement les neuf magistrats de la Cour suprême.

Deux calendriers vont se confondre : celui des poursuites judiciaires dont Trump est l’objet et celui, classique, d’une campagne politique à l’américaine – d’abord, les primaires puis, l’été venu, l’affrontement entre un démocrate et un républicain. Sauf que ce cursus est cette fois différent et même sans précédent. Le candidat républicain s’avance le pas lourd et incertain, lesté, au minimum, de trois poursuites criminelles : deux pour tentative de subversion du scrutin présidentiel de novembre 2020, une pour détention de documents secrets.

Un triple ou quadruple inculpé guigne la présidence de la plus puissante des démocraties libérales. Un justiciable relevant potentiellement d’une peine de prison sollicite les suffrages du peuple américain. Un escroc déclaré entend présider à nouveau aux destinées du pays qui assure le leadership du camp occidental.

Penchants autocratiques

Personne n’imagine l’impact qu’une condamnation pourrait avoir sur le déroulement de la campagne ou sur le vote du 5 novembre, date du scrutin présidentiel. Une certitude : familier des procès, Trump épuisera les procédures d’appel.

D’une façon ou d’une autre, sans que l’on puisse encore en prédire les conséquences, les juges vont jouer un rôle dans cette élection – qu’ils condamnent ou non l’ancien président. Le judiciaire va peser sur le politique, ce qui soulève une question de fond. Dans une démocratie, est-ce aux juges ou aux électeurs de décider du sort de Donald Trump et, donc, en partie de l’élection ? Psychodrame politico-juridique : faut-il privilégier l’Etat de droit ou le suffrage populaire ? Les Etats-Unis sont le théâtre d’une bataille de principe sur un point-clé du fonctionnement démocratique.

(source: lemonde.fr)

Report: Trump took $7.8 MILLION from foreign Governments during Presidency

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Documents revealed that Donald Trump took nearly $8 million from foreign governments, most of it from China, during his term as president. Cenk Uygur and Ana Kasparian discuss on The Young Turks.

Présidentielle américaine 2024 : Biden pas sûr de se présenter si Trump n’est pas candidat

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Joe Biden a toutefois assuré que si Donald Trump se présente, « nous ne pouvons pas le laisser gagner ».

MICHAEL CIAGLO / Getty Images via AFP Biden pas sûr de se présenter à la présidentielle américaine 2024 si Trump ne le fait pas (Photo de Joe Biden prise le 29 novembre 2023)

INTERNATIONAL – « Si Trump n’était pas candidat, je ne suis pas sûr que je me présenterais, » a dit ce mardi 5 décembre le président américain Joe Biden, qui briguera un second mandat lors de la présidentielle de 2024.

« Mais nous ne pouvons pas le laisser gagner », a ajouté le démocrate de 81 ans lors d’une rencontre avec des donateurs démocrates près de Boston (nord-est), à propos de l’ancien président.

« Trump ne se cache même plus. Il nous dit ce qu’il va faire », a déclaré Joe Biden, ajoutant à propos de l’élection : « Il y va et je dois y aller ». Si son rival se retirait, ferait-il de même ? « Non, pas maintenant », a cependant balayé le président.

Joe Biden, dont la campagne a du mal à décoller, affirme depuis longtemps qu’il est le mieux placé pour battre à nouveau Donald Trump. Le démocrate, dont l’âge inquiète les électeurs et qui peine à vendre son bilan économique, répète régulièrement que la démocratie elle-même est en jeu dans cette nouvelle confrontation annoncée avec l’ancien homme d’affaires.

« Rester au pouvoir à tout prix »

Malgré son impopularité, et sauf grande surprise ou grave problème de santé l’obligeant à se retirer, le président américain est presque assuré de remporter la nomination de son parti pour l’élection de novembre 2024.

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Biden warns voters a second Trump presidency will threaten democracy

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Faced with stagnant approval ratings, president ups ante in what may become a central theme of his re-election campaign

‘There is something dangerous happening in America,’ Biden said. ‘There is an extremist movement that does not share the basic beliefs of our democracy.’ Photograph: Bonnie Cash/EPA

Joe Biden dramatically raised the ante in the forthcoming US presidential election campaign on Thursday with a stark and impassioned warning that American democracy is imperiled by a vengeful Donald Trump, his likely opponent next year.

Faced by stagnant approval ratings and worries about his advanced age, the US president attempted to stir his dormant supporters and animate the undecided by spelling out the dangers he insisted a second Trump presidency would pose to the US’s status as the world’s leading beacon of democratic government.

Declaring US history at “an inflexion point”, Biden, 80, said the country’s character and future was threatened by the authoritarian values of Trump’s self-styled Make America Great Again (MAGA) movement.

“There is something dangerous happening in America,” he told an audience in Phoenix, Arizona. “There is an extremist movement that does not share the basic beliefs of our democracy: the MAGA movement … History has brought us to a new time of testing.

“All of us are being asked right now: What will we do to maintain our democracy?”

His voice at times falling to little more than a whisper to stress his message, Biden invoked the late John McCain, a former Republican senator with whom he had a close relationship, to emphasize what he said were the selfless virtues of democracy.

He was forced to pause early in his speech when a heckler interrupted to demand why he had not declared a climate emergency, according to reporters in the auditorium.

“If you shush up, I will meet with you immediately after this, OK?” the president responded. He then added pointedly: “Democracy never is easy – as you just demonstrated.”

Referring to Trump by name just once in his half-hour speech, Biden nevertheless set out to contrast democratic norms and traditions with conduct that appeared to characterize his predecessor.

Democracy, he said, “means rule of the people, not rule of the monarchy, not rule of money, not rule of the mighty.

“Regardless of party, that means free and fair elections, respecting the outcome, win or lose. It means you cannot love your country only when you win.

“Democracy means rejecting and repudiating political violence. Regardless of party, such violence is never, never, never acceptable in America. It’s undemocratic and it must never be normalized to gain political power.”

The last comments were an apparent reference to the attack on Capitol Hill on January 6 when a Trump-inspired mob tried to stop the ratification of Biden’s presidential election victory by the US congress.

Despite Trump’s failure to overturn the 2020 election result, Biden warned that the danger had not passed. “Today, democracy is still at risk. This is not hyperbole. It’s a simple truth,” he said. Lire la suite »

Etats-Unis : les manœuvres de Wall Street pour éviter un duel Trump-Biden en 2024

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A l’instar de plus de la moitié des Américains, les milieux d’affaires aimeraient échapper en 2024 à un remake de l’élection présidentielle de 2020 et sont en quête d’un candidat providentiel.

L’homme d’affaires Jamie Dimon, PDG de la société JPMorgan, à Miami (Floride), le 8 février 2023. MARCO BELLO / REUTERS

A la recherche de l’homme providentiel : face au duel annoncé Joe Biden-Donald Trump pour l’élection présidentielle de 2024, une partie de l’Amérique cherche une échappatoire. Près de 55 % des Américains désapprouvent l’action de Joe Biden et ne veulent pas de Donald Trump, selon le site de référence Fivethirtyeight. Les milliardaires de Wall Street aussi rejettent résolument l’ex-président, 76 ans, depuis le coup d’Etat manqué du 6 janvier 2021 avec l’assaut du Capitole. Mais ils ne veulent pas non plus de Joe Biden, 80 ans, accusé d’être trop vieux et trop hostile aux grands groupes.

Alors, à dix-huit mois de l’échéance, les grands patrons rêvent de trouver l’un des leurs pour relever le gant. Le Wall Street Journal a raconté, mardi 30 mai, comment de riches financiers se sont réunis au nord de New York, durant le week-end, lors d’un « bal carnivore », une réception où l’on célèbre la viande sous toutes ses formes, à l’invitation de David Cote, ancien PDG d’Honeywell. Dans les conversations, un leitmotiv : « Chacun espère un miracle. Personne ne veut de Biden, personne ne veut de Trump. » Durant le week-end, le nom de Jamie Dimon a été évoqué. Agé de 67 ans, le PDG de JPMorgan avait assuré en 2018 qu’il pourrait battre Trump, mais avait annoncé à ses actionnaires qu’il comptait rester à son poste.

Pourtant, M. Dimon a lancé un ballon d’essai lors d’une interview accordée mercredi 31 mai à Bloomberg Television, depuis Shanghaï où il était en visite. Certes, il a de nouveau expliqué qu’il n’était pas question de quitter son job. « J’adore ce que je fais », a-t-il déclaré, ajoutant que JPMorgan, la première banque du monde, faisait « un excellent travail pour aider les Américains, pour aider les pays du monde entier. ». Toutefois, M. Dimon a glissé une petite phrase qui n’est pas passée inaperçue : « J’aime mon pays, et peut-être qu’un jour je le servirai d’une autre manière. »

« La faiblesse de Biden ouvre la voie à un outsider »

Certains veulent y croire, tel le financier Bill Ackman, 57 ans, fondateur de Pershing Capital et fort de 3,5 milliards de dollars (environ 3,25 milliards d’euros). « Nous avons besoin d’un leader exemplaire du business, de la finance. Jamie Dimon est ce leader. Et clairement, il pense à concourir », a écrit Ackman mercredi 31 mai sur Twitter. Le financier a publié un long tweet dans lequel il éreinte Joe Biden. « Le président est extrêmement faible et en déclin cognitif ; 70 % des démocrates ne veulent pas qu’il se présente. La faiblesse de Biden ouvre la voie à un outsider qualifié pour se présenter en tant que démocrate. Jamie peut battre Biden aux primaires et Donald Trump aux élections générales… Il lèvera facilement des milliards de dollars auprès des démocrates et des républicains. »

Mike Pence va défier Trump pour la présidentielle 2024

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Chrétien évangélique, farouche opposant à l’avortement, Mike Pence avait aidé Donald Trump à conquérir la droite religieuse en étant son colistier lors de la campagne présidentielle de 2016.

MANDEL NGAN / AFP Mike Pence va défier Trump pour la présidentielle 2024 (Photo de Mike Pence er Donald Trump le 4 novembre 2020)

ETATS-UNIS – L’ex-vice-président Mike Pence déclarera la semaine prochaine sa candidature à la Maison Blanche, défiant son ancien patron Donald Trump dans des primaires républicaines de plus en plus courues.

Mercredi 7 juin, jour de ses 64 ans, le conservateur publiera une vidéo pour officialiser son entrée en lice, participera à un meeting dans la ville de Des Moines dans l’Iowa et terminera la journée sur un plateau de la chaîne CNN, ont confié des proches, sous couvert d’anonymat, à plusieurs médias.

Chrétien évangélique, farouche opposant à l’avortement, Mike Pence avait aidé Donald Trump à conquérir la droite religieuse en étant son colistier lors de la campagne présidentielle de 2016.

« Pendre » Mike Pence

Après des années de loyauté indéfectible, il a changé de ton à cause de l’assaut contre le Capitole, qui a ébranlé la démocratie américaine le 6 janvier 2021. Ce jour-là, Mike Pence dirigeait, en tant que vice-président, la séance au Congrès, lors de laquelle les élus devaient certifier la victoire de Joe Biden à la présidentielle de 2020. Bien qu’il n’ait qu’un rôle protocolaire, Donald Trump avait insisté pour qu’il refuse de valider l’élection du démocrate.

L’ancien gouverneur de l’Indiana n’avait pas obtempéré, ce qui lui a valu une forte inimitié chez les partisans du milliardaire. Entrés par la force dans le Capitole, certains avaient appelé à « pendre » Mike Pence, qui avait dû se cacher à la hâte.

Depuis, il a jugé que les mots du président avaient été « irresponsables » et l’avaient « mis en danger ». Il a également estimé que l’Histoire tiendrait Donald Trump pour « responsable » de cette attaque.

« Que Dieu me vienne en aide »

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Aux Etats-Unis, la dérive suicidaire du Parti républicain

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Menée par les partisans de Donald Trump, la stratégie de guerre culturelle, en particulier sur le port d’arme, le droit à l’avortement ou les personnes LGBT, coupe le parti d’une majorité de femmes et de jeunes.

L’ancien président des Etats-Unis Donald Trump, à Palm Beach (Floride), le 4 avril 2023. ALEX WONG / AFP

Le Parti républicain aime perdre. Ou alors, il développe des tendances masochistes, un syndrome de Stockholm vis-à-vis de Donald Trump, l’homme qui modifie son visage et le tient en otage depuis sept ans. On exagère ? A peine, au vu des derniers mois de la vie politique américaine, riches en enseignements pour l’élection présidentielle de 2024. Ils dessinent un Grand Old Party (GOP) en pleine dérive, incapable de tirer les leçons des scrutins récents, sur le plan de son incarnation et de son programme. Même la condamnation de la violence politique est devenue une barre trop élevée à franchir.

Aux Etats-Unis, on n’a jamais vu un président sortant, défait lors de sa tentative de réélection, parvenir à se maintenir en haut de l’affiche. Donald Trump a réussi cette performance depuis novembre 2020. Son destin demeure incertain, même s’il se positionne en favori des primaires. Son inculpation le 4 avril par le procureur de Manhattan, Alvin Bragg – peut-être la première d’une série –, a provoqué une sorte de rappel des troupes au son du clairon, tandis que le panier de la collecte passait dans les rangs. Mais cette consolidation durera-t-elle ?

Donald Trump veut profiter de ce moment d’exposition médiatique, même négative, pour asseoir sa domination sur le parti. Fort de sondages très favorables, il essaie de raccourcir la piste de décollage que pourrait emprunter le gouverneur de Floride, Ron DeSantis. Celui-ci a décidé de patienter jusqu’à mai avant d’annoncer sa candidature, tout en épousant les positions de Donald Trump. Pour l’heure, sa stratégie est un échec. L’idée d’une alternative attractive à droite s’est effritée en trois mois. De quoi est fait DeSantis ? Acier présidentiel ou bulle saisonnière ?

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Donald Trump assure qu’il va être « arrêté » le 21 mars et appelle à manifester

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Dans le cadre d’une possible inculpation dans une affaire de paiement visant à acheter le silence d’une actrice de films X avec laquelle il aurait eu une liaison, l’ex-président des États-Unis Donald Trump a assuré, samedi, sur son réseau social Truth Social, qu’il allait être « arrêté » mardi. Ce dernier a également appelé à des manifestations pour « reprendre [notre] nation ».

Comment un paiement pour acheter le silence d’une star de films pornos, dans la dernière ligne droite de la présidentielle américaine de 2016, pourrait-il aboutir la semaine prochaine à une possible inculpation au pénal de Donald Trump par la justice de l’État de New York, une première dans l’histoire des États-Unis pour un ancien président?

Pourquoi l’actrice porno Stormy Daniels a reçu 130.000 dollars?

Au cœur de la campagne présidentielle de 2016, des négociations se jouent en coulisses pour empêcher des déballages embarrassants visant le candidat républicain. En août, un tabloïd dont le patron est proche de Donald Trump, The National Enquirer, achète pour 150.000 dollars à une mannequin, Karen McDougal, les droits de son histoire sur une relation qu’elle affirme avoir eue avec le milliardaire. But de l’opération: étouffer l’affaire, une technique connue sous le nom de «catch and kill» aux États-Unis, où les clauses de confidentialité sont courantes.

Une actrice de films pornographiques, Stephanie Clifford, alias Stormy Daniels, veut aussi monnayer son histoire supposée avec Donald Trump, en 2006, alors qu’il était marié à son épouse Melania. Le tabloïd la met en contact avec l’avocat personnel de Donald Trump, Michael Cohen. Ce fidèle d’entre les fidèles, surnommé le «pitbull», va verser fin octobre 2016, quelques jours avant la présidentielle, 130.000 dollars contre un accord de confidentialité de l’actrice. Le paiement sera révélé par le Wall Street Journal en janvier 2018. Michael Cohen et Trump réfutent tout paiement dans l’immédiat, et le 45e président des États-Unis (2017-2021) a toujours démenti avoir eu une relation avec l’actrice.

Pourquoi la justice américaine est saisie?

Déjà dans le viseur de l’enquête sur les ingérences de la Russie dans la présidentielle de 2016, Michael Cohen voit l’étau judiciaire se resserrer. Il finit par collaborer avec la justice et plaide coupable en août 2018 devant le tribunal fédéral de Manhattan pour fraudes fiscales, bancaires, mais aussi pour violation des lois sur le financement des campagnes électorales.

Michael «Cohen a effectué ces paiements» pour acheter le silence de l’actrice «dans le but d’influencer l’élection présidentielle de 2016», affirme alors le parquet fédéral. Or, il a obtenu remboursement des sommes par la Trump Organization et la justice américaine considère qu’il s’agit d’un don dissimulé à la campagne du président, en violation des lois de financement électoral. En décembre 2018, Michael Cohen, qui s’est retourné contre Donald Trump et dit avoir agi sur ses ordres, est condamné à trois ans de prison.

Ce qui est reproché à Donald Trump?

«Il n’y a rien de criminel dans le paiement lui-même. Ce qui est illégal, c’est de falsifier les documents commerciaux d’une entreprise», explique à l’AFP John Coffee, professeur de droit à l’université de Columbia, spécialisé dans la criminalité financière. «La Trump Organization est une entreprise» et les remboursements versés à Michael Cohen ont été «déclarés comme étant destinés à couvrir des frais juridiques», poursuit-il. De fausses déclarations, selon la justice américaine.

Si cette seule infraction est retenue à l’encontre de Donald Trump par la justice locale de l’État de New York, «il s’agit d’un délit». «Mais cela devient un crime, qui peut être puni jusqu’à quatre ans de prison, si les procureurs peuvent convaincre un jury que la falsification a eu lieu dans le but de cacher un autre crime», comme un don illégal à la campagne du candidat de 2016, explique John Coffee. «Ce n’est pas évident et ce sera débattu», prévient le professeur de droit.

(source: lefigaro.fr)