Chypre
Depuis la Grèce, Isaac Herzog réitère le soutien d’Israël à l’Ukraine
Confiant sa crainte de lourdes pertes humaines, le président a invité les Israéliens d’Ukraine à rentrer sans délai en Israël

À l’occasion d’une réunion à Athènes avec la présidente grecque, Katerina Sakellaropoulou, jeudi matin le président Isaac Herzog a déclaré prier pour une résolution pacifique du conflit en Ukraine.
« Ce matin, je ressens une grande tristesse, craignant une tragédie humanitaire et -Dieu nous en garde- la mise en danger de civils innocents », s’est confié Herzog, « et je prie, comme beaucoup dans le monde, pour que revienne la paix dans ce conflit entre la Russie et l’Ukraine. »
Herzog a réitéré le soutien d’Israël à « l’intégrité territoriale de l’Ukraine » et a appelé les citoyens israéliens à « rentrer sans plus attendre en Israël par des points de passage terrestres ».
Il a également promis de « prendre soin du sort de la communauté juive en Ukraine » et d’offrir « toute la coopération humanitaire possible » au gouvernement ukrainien.
Le président Isaac Herzog devrait rencontrer, jeudi, le président et le Premier ministre grecs à Athènes lors d’une visite-éclair qui devrait rester dans l’ombre de son prochain déplacement en Turquie, l’adversaire régional de la Grèce.
Cette visite d’une journée dans la capitale de la Grèce a lieu une semaine avant le départ de Herzog à Chypre, autre rival de la Turquie, dans le cadre d’un changement potentiel des alliances régionales maritimes à travers tout l’Est de la méditerranée.
Par ailleurs, la prochaine visite de Herzog en Turquie, qui doit avoir lieu dans les prochaines semaines même si aucune date n’a pour le moment a été finalisée et annoncée, sera au cœur des entretiens qu’aura Herzog à Athènes, ainsi que les partenariats énergétiques naissants concernant l’Est de la méditerranée.
Herzog s’entretiendra dans la journée de jeudi avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, le président du parlement Konstantinos Tasoulas et enfin avec le chef de l’opposition Alex Tsipras. Le 2 mars, il devrait partir pour Chypre pour y rencontrer le président Nicos Anastasiades.
A Athènes, Isaac Herzog doit « insister sur le fait que la tentative d’améliorer les relations avec la Turquie ne se fera absolument pas aux dépends des relations avec la Grèce », a décrypté Oded Eran, chercheur à l’Institut national d’études stratégiques de Tel-Aviv.
Il devra mettre en évidence la volonté israélienne de « renforcer la coopération en Méditerranée orientale » avec les partenaires traditionnels de l’Etat hébreu, la Grèce mais aussi Chypre, où il se rendra la semaine prochaine.
Sous le couvert de l’anonymat, un responsable israélien a affirmé à l’AFP que « l’amélioration des relations avec la Turquie ne se fait pas aux dépens des relations très importantes avec la Grèce et Chypre ».
Dans un communiqué diffusé dimanche après-midi, Herzog a indiqué que pendant ses déplacements en Grèce et à Chypre, il évoquerait « des initiatives qui pourront élargir et approfondir à la fois la riche collaboration entre nos nations ».
Anastasiades et Mitsotakis étaient venus, au mois de décembre, en Israël à l’occasion d’un sommet tripartite avec le Premier ministre Naftali Bennett. Herzog avait accueilli des réunions de travail distinctes avec les leaders en séjour au sein de l’État juif.
Herzog avait initialement prévu de se rendre en Grèce à une date ultérieure de l’année mais le déplacement avait été avancé. Le voyage en Chypre est venu s’ajouter après l’annonce de la visite en Turquie, selon un responsable du bureau du président.

Les relations entre Israël, Chypre et la Grèce sont devenues de plus en plus amicales, ces dernières années.
L’UE sanctionne Minsk et met en garde Ankara
Les Européens se donnent jusqu’à décembre «au plus tard» pour riposter aux provocations turques en Méditerranée orientale.

Correspondante à Bruxelles
C’était un véritable imbroglio et beaucoup pariaient sur un désastre, mais les Vingt-Sept sont finalement parvenus à trouver un compromis sur la Biélorussie et surtout sur la Turquie.
Depuis vendredi, quarante personnalités, considérées comme responsables de la répression en Biélorussie, sont persona non grata sur le territoire de l’Union et ne peuvent plus avoir accès à leurs avoirs désormais gelés. L’homme fort de Minsk, Alexandre Loukachenko, passe à ce stade entre les gouttes, les Européens souhaitant donner toute sa chance au «dialogue inclusif» entre le pouvoir et l’opposition biélorusses qu’ils appellent de leurs vœux, mais aussi garder quelques «munitions» en cas d’échec.
Ces sanctions sont un soulagement pour les leaders européens. Le dossier, qui devait être réglé bien plus tôt, devenait, au fil des semaines, beaucoup trop encombrant pour l’Union. «Nous sommes crédibles», s’est félicité vendredi le président du Conseil européen, Charles Michel, à l’issue de ce sommet extraordinaire des Vingt-Sept consacré pour l’essentiel aux relations extérieures de l’UE.
Si un accord a pu être trouvé sur la question de la Biélorussie, c’est parce que les Vingt-Sept sont parvenus à convaincre Nicosie d’abandonner son veto. Il fallait pour cela trouver la bonne formule sur la Turquie, alors qu’Ankara poursuit ses forages illégaux des eaux chypriotes et que le président Nikos Anastasiades exigeait un message ferme de l’UE. Selon un haut responsable européen, les Vingt-Sept auront au final passé «8 à 9 heures» à identifier la voie de passage qui permettait d’afficher cette fermeté vis-à-vis d’Ankara sans, estiment-ils, ruiner totalement les avancées obtenues sur la Grèce au cours des dernières semaines.
Un cadre et un calendrier fixés
Le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, aurait joué un rôle important dans le dénouement, en affichant son soutien au président chypriote et, en l’invitant aussi de temps à autre, à une certaine modération dans ses demandes. Certes, il n’est pas encore question de dégainer de nouvelles sanctions contre Ankara, mais plutôt
Exercice militaire européen en Méditerranée orientale, sur fond de tensions gréco-turques
La Grèce, la France, l’Italie et Chypre commencent un exercice militaire conjoint en Méditerranée orientale. Le président turc a averti qu’il ne ferait « aucune concession » pour défendre ses intérêts gaziers.
« Chypre, la Grèce, la France et l’Italie se sont mis d’accord pour déployer une présence commune en Méditerranée orientale dans le cadre de l’initiative quadripartite de coopération », a annoncé mercredi le ministère de la défense grec. Cet exercice doit avoir lieu entre mercredi et vendredi en Méditerranée orientale, au sud et au sud-ouest de Chypre, selon une source militaire.
La France a averti mercredi la Turquie que la Méditerranée orientale ne pouvait pas constituer « un terrain de jeu » pour des « ambitions » nationales. « La Méditerranée ne doit pas être un terrain de jeu des ambitions de certains ; c’est un bien commun » où « le respect du droit international doit être la règle et non l’exception », a déclaré la ministre des armées française, Florence Parly, dans un Tweet, confirmant le début de cet exercice militaire conjoint.
Chypre: une île, deux peuples
Géopolitis analyse le contexte et les enjeux -géopolitique, institutionnel, économique, juridique- de la question chypriote.
La réunification de Chypre, divisée depuis 42 ans va-t-elle un jour réussir? Chypre et sa capitale Nicosie sont partagés en deux par une ligne verte: au sud, la République de Chypre ; au nord, la République turque de Chypre du Nord, occupée par la Turquie depuis 1974 et reconnue uniquement par elle. Sur cette île, membre de l’Union européenne, posée comme un porte-avion à l’est de la Méditerranée, tout près de la Turquie et de la Syrie, il y a des bases militaires britanniques stratégiques, des capitaux russes qui font le bonheur des banquiers locaux et des gisements de gaz qui attisent les convoitises loin à la ronde. Tout cela constitue un cocktail géostratégique passionnant, au moment où les deux parties -grecque et turque-tentent de se mettre d’accord. Un premier plan des Nations-Unies avait échoué en 2004 (refusé en votation par la partie chypriote grecque mais acceptée par la partie turque). L’espoir d’une réunification a été relancé par le président de la République Nikos Anastasiades et par le leader des Chypriotes turcs Mustafa Akinci. Hélas, leurs dernières discussions en Suisse viennent de se terminer dans une impasse.