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Economie: Rentrée de devises – La diaspora surpasse les investisseurs directs étrangers

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En deuxième année de commerce dans une université en région de l’Ile-de-France, Rindra, 21 ans, travaille à mi-temps pour subvenir à ses études. Ce travail lui permet non seulement de financer sa vie quotidienne, mais aussi de mettre un peu d’argent de côté pour envoyer à sa famille restée à Madagascar. Chaque fin de semaine, grâce à une application mobile de transfert d’argent, elle envoie quelques euros glanés ici et là sur le compte mobile money de sa mère. Comme Rindra, des milliers de Malagasy de la diaspora contribuent à l’économie nationale à hauteur de centaines de millions de dollars, autant que les plus grands investisseurs étrangers.

En effet, les transferts d’argent internationaux via les nouvelles technologies de communication ont apporté plus de devises à Madagascar que les investissements directs étrangers au cours des cinq dernières années. Selon la Banque centrale, l’année dernière, 906,2 millions de dollars ont été envoyés par la diaspora, contre 341,6 millions de dollars d’investissements directs étrangers. Les envois de fonds, explique la Banque mondiale, sont devenus la principale source de devises dans plusieurs pays. Ces transferts surpassent même les principales exportations, à l’exception de la filière vanille et des exportations minières. Globalement, l’Afrique subsaharienne reste la région où les frais d’envoi de fonds sont les plus élevés. En 2023, les expéditeurs ont dû payer une moyenne de 7,9 % pour envoyer 200 dollars vers les pays africains, contre 7,4 % en 2022. Les coûts varient considérablement dans la région, allant de 2,1 à 4,0 % dans les corridors les moins coûteux à 18-36 % dans les plus coûteux. Malgré ces coûts élevés, la croissance des envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne devrait se redresser légèrement, passant d’une croissance négative de -0,3 % en 2023 à +1,5 % en 2024. Parmi les risques pesant sur ces perspectives figure une croissance plus faible que prévu dans les pays développés, qui entraînerait une baisse des envois de fonds de la diaspora africaine.

Engagement 

Les études montrent que les migrants bien intégrés dans leur pays d’accueil contribuent fortement au développement de leur pays d’origine. L’intégration et l’engagement envers le pays d’origine ne sont pas antinomiques. Le potentiel économique et socioculturel de la diaspora joue un rôle essentiel dans le développement des pays d’origine des migrants. Les transferts d’argent à des proches et les investissements dans des petites entreprises stimulent l’économie locale, tandis que les migrants apportent savoir-faire, connaissances et expériences à leur pays d’accueil. Les membres de la diaspora évoluent entre deux pays et comprennent les conditions de vie des deux côtés. C’est pourquoi ils sont de plus en plus importants dans le débat sur la future coopération au développement. L’instauration de partenariats étroits entre les Etats, les organisations d’aide

au développement et les migrants permet de mieux exploiter le potentiel de la migration. Cependant, le nombre croissant de nouvelles initiatives visant à intégrer les organisations de la diaspora ne doit pas faire oublier la nécessité d’une collaboration et d’une coordination plus efficaces, ni le besoin de concepts plus durables. Nombre de pays d’origine ont commencé à tenir compte de la diaspora dans leur planification de développement, leurs stratégies et leurs plans d’action. D’autres, cependant, ne réunissent pas encore les conditions nécessaires pour utiliser pleinement le potentiel de leur diaspora. La collaboration étroite des acteurs conscients de ce potentiel ouvre de nouveaux horizons pour le développement des pays d’origine. En reconnaissant et en intégrant les contributions de la diaspora, Madagascar et d’autres pays peuvent bénéficier de ressources supplémentaires et d’un soutien précieux pour leur croissance économique et sociale.

(source: Hary Rakoto – laverite.mg)

MAE : Profilage des compétences de la diaspora en France et en Suisse

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La diaspora devrait constituer un atout important dans le développement. Et ceci passera par la disposition d’une connaissance fine les concernant. En effet, avec l’appui de l’Union européenne, la Direction de la Diaspora et des Questions migratoires au sein du ministère des Affaires étrangères a initié une étude sur le profilage des compétences de la diaspora en France et en Suisse. Cette étude, mise en œuvre par le Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICMPD), a pour objectif de pouvoir mobiliser l’expertise de la diaspora malgache à travers la valorisation de leurs expériences, compétences et savoirs-faire.

Un réservoir de cadres et de personnel hautement qualifiés. À entendre le ministère des Affaires étrangères, la diaspora en France et en Suisse est hautement qualifiée et dispose d’expertises qui sont mobilisables. En effet, une large majorité est composée de cadres et de professions intellectuelles supérieures. Les domaines qui dominent sont les services, l’administration, l’éducation, la santé et l’industrie. La majorité des répondants à l’enquête a un attachement pour Madagascar et se dit prête à apporter sa contribution au développement du pays, indique-t-on. Les résultats de l’étude seront capitalisés afin de mieux engager la diaspora dans le développement de Madagascar. Le profilage des compétences de la diaspora en France et en Suisse est un projet pilote, la Direction de la Diaspora et des Questions migratoires compte répliquer l’exercice dans d’autres pays, rapporte le MAE.

Recueillis par Julien R. – Midi M/kara

Maurice Beranto, Président du Fizazima – « Faire de la politique au service de la nation »

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Maurice Beranto, président de l’Association Fizazima, la présente comme une force de propositions constructives, et non une opposition radicale de l’actuel régime en place.

D’où est venue l’idée de fonder ou de créer le Fizazima ?

Il existe de par le monde, dit-on, plusieurs centaines d’associations créées par des Malgaches pour apporter une assistance à des écoles, des associations, des villages, des maisons de retraite, etc. de notre pays. Cela a commencé il y a plusieurs dizaines d’années. Même si comparaison ne sera jamais raison, je dirais qu’il s’agit de comprimés de paracétamol donnés à une personne qui a le cancer. Cela lui enlève sa migraine à chaque prise, mais, hélas, cela ne soignera jamais son cancer. Face à la situation catastrophique dans laquelle se débat notre pays, les Malgaches doivent apporter des solutions au mal extrême qui est la cause de cette situation, qui est la mal gouvernance.

Une des conséquences les plus graves de cette malgouvernance est donnée par « leo politika ny Malagasy » ou, devrait-on dire « leon’ny politika ny Malagasy » ? Le désintérêt pour la politique laisse le champ libre à ceux qui font tout pour que cette situation ne puisse pas changer. Et pourtant la politique est incontournable pour la bonne gestion d’un pays. Qu’on le veuille ou non, tout est politique. Quand on laisse la politique à des personnes dont les intérêts priment sur ceux du pays et de toute la population, on se retrouve dans la situation de la population malgache d’aujourd’hui.

J’ai fait partie d’une équipe qui a essayé d’apporter le changement. Après la tentative du Leader Fanilo qui avait ambitionné d’installer l’éthique dans la pratique politique nationale, nous avons estimé qu’il fallait continuer la démarche car les résultats obtenus étaient insuffisants. Nous avons réussi, en 2004 si ma mémoire est bonne, à réunir une trentaine de partis politiques dont les débats ont abouti à un texte appelé « Dina politique » suivi, quelques mois après par un deuxième texte, « Satan’ny Antoko politika ». Le but était d’inciter nos compatriotes à s’investir un peu plus dans la politique, car, comme la nature, la politique a horreur du vide. Il est indispensable que les Malgaches, pour qui les intérêts supérieurs de la nation sont une exigence fondamentale, s’y investissent pour faire barrage aux prédateurs et à ceux qui veulent perpétuer ce qui se passe dans notre pays depuis des dizaines d’années.

Beaucoup de nos compatriotes se plaignent à juste titre, à longueur d’années, de la situation exécrable du pays. La création de Fizazima entend leur donner la possibilité de rencontrer des Malgaches et des amis de Madagascar pour débattre des problèmes du pays et trouver ensemble les solutions de nature à ramener la sérénité et la prospérité dans la Grande île.

Quels sont ses objectifs au-delà de la philosophie existentielle ?

Les objectifs sont clairs. En premier lieu, amener les natifs de Madagascar et la diaspora (Natifs et Amis) à travailler en commun. C’est dans la nature des choses, mais travailler ensemble appelle à se décomplexer de part et d’autre.

Les priorités sont nombreuses, mais, à mon humble avis, deux d’entre elles sautent aux yeux : le problème de l’éducation et celui de la santé publique, conditions sine qua non pour permettre à toutes les forces vives de travailler. D’un autre côté, il faudra également mettre en œuvre une politique pour éradiquer le phénomène dahalo et la pauvreté chronique qui font tant de mal à nos compatriotes.

Bref, déterminer un processus qui doit permettre à Fizazima d’initier et de mener à bien les actions indispensables pour ramener la sérénité et la prospérité à Madagascar.

Dans le manifeste de présentation, j’ai eu l’impression de lire l’esquisse d’un véritable projet de société. Ai-je tort ou raison ?

Vous avez absolument raison. Fizazima est une association qui entend être opérationnelle à très brève échéance. Ses membres sont conscients que cette dimension fait souvent défaut à Madagascar où des slogans ont servi de projet de société. Je ne vais pas énumérer ces slogans puisque tout le monde les connaît et beaucoup ont déploré cet état de fait. .

Deux pays d’Afrique ont réussi leur développement en quelques années : le Rwanda et la Tanzanie. Est-ce faisable pour Madagascar ?

Bien sûr que c’est faisable. Quand on connaît tout le potentiel dont regorge le pays, est-il difficile de se convaincre que la performance enregistrée par le Rwanda, la Tanzanie, et d’autres pays comme le Botswana, est imaginable dans notre pays ? Cette île-continent, aux multiples richesses minières, agricoles et halieutiques, peut s’enorgueillir de milliers de ses enfants qui sont passés par les meilleurs établissements du monde entier. Leurs compétences font le bonheur d’autres pays. Si on pouvait leur proposer des conditions de travail satisfaisantes, je fais le pari que beaucoup reviendraient vivre et travailler au pays.

Pourquoi n’y arrive-ton pas ?

Il nous manque la volonté politique qui est la clé de voûte de toute entreprise pour développer un pays. Parce que bridés par des contre-vérités, les Malgaches se verrouillent mutuellement. En identifier ces causes pour les analyser et trouver les remèdes appropriés sont les missions que Fizazima s’est donné.

Comment devient-on membre de cette plateforme que je qualifierais de tous azimuts ?

En attendant la mise en place du site Web, qui ne saurait tarder, nous avons créé un compte Facebook « Zanaka sy Zivan’ i Madagasikara-Fizazima » auquel tout le monde peut accéder. J’y invite celles et ceux qui ont envie de nous rencontrer. Ils seront accueillis à bras ouverts.

N’avez-vous pas des arrière-pensées politiques par rapport à la situation qui prévaut et avec la présidentielle qui se profile à l’horizon ?

La situation du pays nous interpelle et nous invite à intervenir car nous pensons que cette « descente aux enfers » n’a que trop duré, puisqu’il faut appeler les choses par leur nom.

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ZAMA – Paris 2019: Zanak’i Madagasikara Ampielezana

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Qu’est-ce que Zama Paris 2019 ? 

C’est Le Rendez-vous de la Diaspora et des amis de Madagascar qui veulent changer l’histoire et leur regard sur Madagascar et les Malagasy.

Il rassemble les talents, les personnalités inspirantes, les créateurs, les produits dans un seul et unique but : élever l’ambition, inspirer et encourager les initiatives et en finir avec le Malagasy Bashing*.

*Malagasy bashing : la morosité et la négativité, le manque d’espoir et cette pensée pessimiste qui empêchent toute forme d’initiative pour l’essor de Madagascar.

… plus d’infos sur l’association