djihadistes
CEDEAO: Les dirigeants ouest-africains décident de créer une force régionale face au djihadisme et aux coups d’Etat
Réunie en sommet à Abuja, la Cedeao a exigé que la junte malienne libère avant le 1er janvier 46 soldats ivoiriens prisonniers depuis juillet.

Les dirigeants d’Afrique de l’Ouest ont décidé, dimanche 4 décembre à Abuja, de créer une force régionale vouée à intervenir non seulement contre le djihadisme, mais aussi en cas de coup d’Etat – comme la région en a connu plusieurs depuis deux ans –, a indiqué un haut responsable de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Les chefs des Etats membres de la Cedeao ou leurs représentants réunis en sommet ont aussi exigé que la junte au pouvoir au Mali libère avant le 1er janvier 46 soldats ivoiriens prisonniers depuis juillet, a déclaré Omar Touray, président de la Commission de la Cedeao. A défaut, l’organisation régionale prendra des sanctions, a expliqué un diplomate ouest-africain à un correspondant de l’AFP sous le couvert de l’anonymat, alors que cette affaire est source de graves tensions entre le Mali et la Côte d’Ivoire, tous deux membres de la Cédéao. Le président togolais, Faure Gnassingbé, qui joue les bons offices dans cette crise, se rendra au Mali pour « exiger » la libération des soldats, a ajouté le diplomate.
« Les dirigeants de la Cedeao ont décidé de recalibrer notre architecture sécuritaire », a dit M. Touray. Il s’agit de prendre en main leur « propre sécurité » et non plus de s’en remettre à des acteurs extérieurs, a-t-il expliqué. Ils sont « résolus à établir une force régionale qui interviendra en cas de besoin, qu’il s’agisse de sécurité, de terrorisme ou de rétablir l’ordre constitutionnel dans des Etats membres », a-t-il déclaré.
Au Burkina Faso, un million d’élèves privés d’école à cause des attaques djihadistes
Selon l’ONG Save the Children, 5 709 écoles sont fermées à cause d’offensives terroristes, notamment dans le nord et l’est du pays.

Plus de 5 700 écoles ont été fermées au Burkina Faso en raison de la situation sécuritaire marquée par des attaques djihadistes, privant un million d’élèves d’accès à l’éducation, a alerté mercredi l’ONG Save the Children.
« Le Burkina vient de franchir la barre dramatique d’un million d’enfants affectés par la fermeture des écoles en raison de la crise sécuritaire », écrit l’ONG dans un communiqué, ajoutant que 5 709 écoles sont fermées. C’est deux fois plus que les chiffres annoncés par le gouvernement en début d’année.
Depuis 2017, des groupes armés islamistes visent des enseignants et des écoles au Burkina Faso, invoquant leur opposition à l’éducation occidentale et aux institutions gouvernementales. « Ces fermetures représentent environ 22 % des structures éducatives du Burkina Faso. Elles affectent 1 008 327 élèves », précise l’ONG, qui cite le dernier rapport du secrétariat technique de l’éducation en situation d’urgence, un organe gouvernemental.
Plus de 28 000 enseignants affectés
Selon le ministère de l’éducation, plus de 28 000 enseignants sont également affectés par ces fermetures d’écoles. « Pour l’heure, et vu l’urgence, il est primordial pour les gouvernants, les donateurs et la communauté humanitaire de trouver et financer des solutions alternatives immédiates pour atténuer les risques liés à cette situation », a déclaré le directeur au Burkina Faso de Save the Children, Benoit Delsarte, estimant qu’il s’agit d’une « situation dramatique ».
« En plus de priver les enfants de leur droit à l’éducation et au développement intellectuel, la fermeture des classes les expose à de nombreux autres risques qui compromettent définitivement leur bien-être et leur avenir », a-t-il souligné.
Depuis plus de sept ans, civils et militaires burkinabés sont régulièrement endeuillés par des attaques djihadistes de plus en plus fréquentes, notamment dans le nord et l’est du pays, ayant fait des milliers de morts et contraint quelque 2 millions de personnes à fuir leurs foyers.
Investi le 21 octobre président de la transition par le Conseil constitutionnel, le capitaine Ibrahim Traoré, auteur d’un coup d’Etat militaire le 30 septembre contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, s’est donné pour objectif « la reconquête du territoire occupé par des hordes de terroristes ». Il s’agissait du deuxième coup d’Etat au Burkina Faso en huit mois où les putschistes invoquaient à chaque fois la dégradation de la situation sécuritaire.
Sécurité : les autorités de transition invitent la France à « retirer sans délai » les forces Barkhane et Takuba du Mali
Après l’annonce du retrait des troupes françaises et étrangères engagées dans Takuba du Mali, le gouvernement transition a mis 24h pour réagir.

Les autorités disent prendre « acte de la décision unilatérale des autorités françaises en violation des accords liant la France et le Mali et impliquant d’autres partenaires ». Dans le même communiqué, le gouvernement rappelle que les résultats obtenus par les austérités françaises n’ont pas été satisfaisants ni en 2013 avec l’opération Serval, ni en 2016 avec Barkhane.
Alors que les président français Emmanuel Macron parle de 4 à 6 mois pour un retrait des troupes, les utorités de transition par le biais de ce communiqué invitent la France à retirer sans délai les forces Barkhane et Takuba du territoire national, sous la supervision des autorités maliennes.
(source: journaldumali.com)
Mali : Emmanuel Macron organise un mini-sommet pour discuter de la présence militaire au Sahel
Paris tente actuellement de préparer les contours du futur dispositif militaire régional français.
Le retrait des soldats français au Mali sur la table. Le président français Emmanuel Macron va réunir mercredi soir un mini-sommet avec plusieurs dirigeants africains et européens, ont annoncé mardi l’Elysée et le porte-parole du gouvernement. A l’ordre du jour de cette réunion : la présence militaire au Sahel, en particulier au Mali, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, alors que Paris et ses partenaires européens pourraient annoncer leur retrait du Mali, sous pression de la junte au pouvoir à Bamako.
Des annonces « seront faites ensuite rapidement », a précisé Gabriel Attal. Le statu quo n’est « pas possible dans un contexte très dégradé au Mali, avec la prise de pouvoir par une junte, le refus d’appliquer un calendrier de retour à l’ordre démocratique qui avait pourtant été annoncé et le recours à une milice privée russe », a souligné le porte-parole du gouvernement à l’issue du Conseil des ministres.
La question du retrait des troupes reste « ouverte »
« Ce n’est pas un sujet franco-malien », « nous avons européanisé notre présence au Sahel avec l’appui d’une dizaine de pays européens qui sont venus nous rejoindre », « c’est dans ce travail de concertation avec tous ses partenaires que les décisions doivent être prises », a-t-il ajouté.
Sur un éventuel retrait du Mali, « la question est ouverte, elle n’est pas tranchée », a précisé l’Elysée. Mais tous les pays « sont préoccupés par la fuite en avant des autorités de transition maliennes » et expriment « un scepticisme de plus en plus grand pour maintenir leur engagement » dans le pays. Il y a toutefois « une volonté collective de rester engagé dans la durée au Sahel », dont les pays sont « demandeurs de davantage d’appui et de partenariat », selon la présidence.
Qui participera au sommet ?
Ont été invités à l’Elysée les présidents des pays du G5 Sahel : le Niger, le Tchad et la Mauritanie, à l’exception du Mali et du Burkina Faso, suspendus des instances de l’Union africaine à la suite de coups d’Etat. Seront également présents les dirigeants des pays d’Afrique de l’Ouest, en particulier ceux bordant le golfe de Guinée (Côte d’Ivoire, Ghana, Togo et Bénin), confrontés à une menace terroriste grandissante.
Du côté européen, l’Elysée accueillera les présidents du Conseil européen Charles Michel et de la Commission Ursula Von der Leyen, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, ainsi que les dirigeants des pays participant ou soutenant les différentes opérations sur le terrain comme Takuba (forces spéciales), EUTM (formation militaire) ou la mission de l’ONU Minusma. Le chef du gouvernement italien Mario Draghi sera présent, mais pas le chancelier allemand Olaf Scholz.
(source: 20minutes.fr)
LA SADC prépare le déploiement des troupes au Mozambique
Les moyens militaires que chaque pays de la région devrait déployer seront définis lors d’une rencontre qui aura lieu du 30 juin au 2 juillet.
Mozambique : les djihadistes s’emparent de Palma, ville proche d’un site gazier piloté par Total
Le 24 mars 2021, la ville de Palma au Mozambique a subi une forte attaque djihadiste. Après plusieurs jours de combat, la ville est tombée entre leurs mains. 180 personnes piégées dans un hôtel ont été évacuées avant de tomber dans une embuscade.

180 personnes, dont des étrangers, qui étaient piégées depuis trois jours dans un hôtel au Mozambique après une attaque de groupes jihadistes, ont été évacuées le 26 mars. Ils y ont passé plus de 48 heures terrifiantes, assiégés sans savoir s’ils seraient secourus, dans le boucan des hélicoptères survolant la zone. Certaines ont ensuite été tuées dans une embuscade, a appris au lendemain l’AFP auprès d’une source de sécurité.
Les détails sur l’évacuation restaient confus. La communication par téléphone portable dans cette zone du nord-est du pays limitrophe de la Tanzanie, à proximité de la zone abritant un méga-projet gazier auquel participe le groupe français Total, est particulièrement aléatoire depuis le début de l’attaque, le mercredi 24 mars.
Des groupes djihadistes ont lancé une attaque surprise durant l’après-midi dans la petite ville de Palma, faisant fuir des gens terrifiés vers la forêt environnante, tandis que des travailleurs du site, parmi lesquels des expatriés et des fonctionnaires mozambicains, se réfugiaient dans l’hôtel Amarula.
Un premier groupe de 80 personnes a quitté l’hôtel à bord de camions de l’armée le 26 mars, selon la source de sécurité qui participe à ces opérations. Mais «le convoi de 17 camions a été attaqué peu après avoir quitté l’hôtel».
«Plusieurs personnes ont été tuées, mais la plupart ont réussi à s’échapper», a affirmé cette source, précisant que seuls sept des camions étaient arrivés à sortir de la zone de combats, le parcours des autres restant inconnu. Il y aurait au moins sept morts selon la presse locale, un bilan impossible à confirmer dans l’immédiat.
Le G5 Sahel combat aussi les djihadistes le Coran à la main
Les djihadistes doivent aussi être combattus le Coran à la main. Fondé en 2014 à Nouakchott pour répondre à un défi sécuritaire, le G5 Sahel s’est engagé, dès sa deuxième conférence, en mai 2015 à Niamey, à mettre en place des outils idéologiques, notamment théologiques, permettant de lutter contre l’islam radical.

L’alliance entre la Mauritanie, le Niger, le Tchad, le Burkina Faso et le Mali n’a, depuis, cessé de renforcer cette action envers les populations susceptibles de céder aux sirènes de l’islamisme. Mais cette politique doit encore être promue, estime le président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, qui est sans doute le mieux placé pour la mener.