Manassé Esoavelomandroso
Titre honorifique – Manassé Esoavelomandroso reçoit son doctorat « honoris causa »

Une consécration. Pour une forte personnalité qui a œuvré à l’histoire de la construction nationale, c’est un titre honorifique plus que mérité pour l’éponyme Manassé Esoavelomandroso. Chercheur en histoire ayant porté ses contributions jusqu’en dehors du pays, dans la péninsule Ibérique, en Catalogne, plus précisément à l’Université de Lleida en Espagne, où il a été fait docteur honoris causa. Faisant ainsi de cette forte personnalité le premier docteur honoris causa africain de l’Université de Lleida.
Rares sont les érudits, même de par le monde à pouvoir accéder à ce titre, dans une Université aussi prestigieuse que mûrie par les siècles comme celle de Lleida. Fondée en 1297. Ce qui en fait une nouvelle exceptionnelle pour le monde académique, et plus précisément pour la Faculté des lettres et des sciences humaines, ainsi que le département d’Histoire de l’Université d’Antananarivo, qui a vu défiler des figures importantes du pays depuis sa fondation.
Les Betsimisaraka aux XVIII-XIXe siècles : une population maritime obligée de tourner le dos à la mer

A la fin du xviie siècle, des pirates, chassés des Antilles et d’Amérique sont venus opérer dans l’océan Indien et ont choisi la région comprise entre Tamatave et Diego-Suarez comme base de leurs opérations. Ils s’y ravitaillent en vivres et y apportent leurs prises. Ils contribuent ainsi à la prospérité des ports de la baie d’Antongil, de l’île Sainte-Marie, de Fénérive, de Foulpointe et secondairement de Tamatave, et à la puissance des clans dont ils épousent les filles.
«Histoire de Madagascar, la construction d’une nation»: un ouvrage rare et très attendu
« Histoire de Madagascar : La construction d’une nation », c’est le titre de l’ouvrage écrit par un collectif de six historiens, chercheurs et enseignants bien connus de la Grande Ile comme, entre autres, Manassé Esoavelomandroso, Helihanta Rajaonarison ou encore le Père Sylvain Urfer, auteur de nombreux livres sur Madagascar.

Ce sont 283 pages qui retracent ainsi l’histoire d’un peuple, de l’arrivée des premiers occupants de l’île qui peuplent les côtes jusqu’à l’indépendance et la quête de la démocratie. Les auteurs de l’ouvrage l’ont présenté samedi 19 décembre, pour sa sortie officielle lors d’un café histoire au Musée de la photo d’Antananarivo. Il s’agit d’un ouvrage rare et attendu car les publications sur l’histoire de la Grande Ile sont souvent anciennes et peu accessibles aux Malgaches.

Ses auteurs ont voulu retracer le chemin de Madagascar en y intégrant les résultats des recherches les plus récentes. Ce projet, mené pendant deux ans, est parti d’un constat : de nombreux Malgaches connaissent peu ou mal leur histoire.
« Le système scolaire est impliqué dans cette question. Il y a, je pense, le rôle des autorités publiques de mettre en place des programmes. Il y a des programmes concernant Madagascar, à l’école, mais l’histoire de Madagascar est toujours le cadet parce qu’elle passe en dernier chapitre et cela arrive souvent que l’on ne parvienne pas à finir ce dernier chapitre du programme. Donc, il y a une méconnaissance. Nos références historiographiques et bibliographiques sont aussi assez vieilles et donc nous sommes restés avec les publications et les informations de l’époque, ce qui conduit à une méconnaissance de l’histoire car, des années 1970 jusqu’à maintenant, il y a eu de nombreuses thèses, de nouveaux résultats de recherches qui ont été publiés. Nous nous sommes dit qu’il était temps que l’on fasse cette histoire de Madagascar, écrite par les Malgaches pour les Malgaches, et dans un registre accessible à tout le monde. L’idée et notre objectif, c’est que tous les Malgaches puissent saisir l’histoire de leur pays », explique Helihanta Rajaonarison, historienne, enseignante-chercheur à l’université d’Antananarivo et présidente du Musée de la photo.

Une méconnaissance qui vient aussi d’un isolement entre les régions, poursuit, de son côté, Manassé Esoavelomandroso, historien et académicien. « Notre pays est si vaste et les voies de communication sont si rares que les gens du Nord ne connaissent pas nécessairement les gens du Sud et les gens du Sud ne connaissent pas nécessairement les gens de l’Est, de l’Ouest ou du Centre. Il nous faut ces voies de communication. C’est cela, une meilleure connaissance. Mais nous sommes aussi isolés par les moyens de communication. Les journaux sont des journaux édités à Antananarivo. Ce n’est pas dans les journaux que vous allez connaître les réalités, à 100 km de la capitale. Donc la presse écrite ou audiovisuelle ne diffuse pas la connaissance de Madagascar et les autorités gouvernementales ne favorisent pas non plus cette connaissance de Madagascar par les Malgaches. ».
Déconstruire les stéréotypes ancrés dans les esprits, c’est aussi l’intention de cet ouvrage qui décrit la marche d’un peuple vers l’unité. [Histoire de la construction d’une Nation]
« Dans la tête du Malgache en général, l’histoire n’est pas l’histoire nationale. C’est l’histoire de son groupe. Il faut donc sortir de cette histoire parcellaire pour arriver à une histoire commune où tout le monde, d’où qu’on vienne, puisse se reconnaître et puis après, qu’on ait un héritage commun. Les clichés qui empêchent cela, c’est par exemple la division des Malgaches en deux groupes, en disant « les Merina et les autres ».

Il y a surtout une méfiance, entre les populations, nourrie par le manque de communication, par l’enclavement des régions. Il faudra donc décloisonner ces régions, décloisonner les esprits. On a une histoire commune à connaître. Nous étions différents. Nous sommes arrivés à l’intérieur de cette île qui aurait dû être un creuset mais ce creuset n’a pas abouti et donc ça continue encore jusqu’à maintenant et nous espérons qu’en lisant cela, le lecteur se posera la question et découvrira que nous devons continuer ou parachever la construction de cette nation », détaille Manassé Esoavelomandroso.
Écrit en français, une version malgache du livre est prévue l’année prochaine, avec pour objectif notamment, une utilisation dans les collèges et les lycées de la Grande Ile.
(source: RFI – correspondante à Antananarivo, Laetitia Bezain)
MAHAILALA: Jery sy fomba antandroy. Vahömbey.
Mahailàla. Mahay làlana. Mahafantatra izay ho aleha. Mahatandrina fepetra ahatongàvana soa aman-tsara.
Toa izany ny Malagasy mahay miaina, mivonona lalandava handingana ny fahafatesana izay varavarana fiampitàna any ankoatra fotsiny ihany.
Antony mahatonga antsika manatanteraka fomba sy fanao samihafa izany. Irina ho tsara levenana hatrany ny maty mba hiàngana ho razana hitsinjo ireo mpiriaria ety an-tany.
Izany no atao topimaso ato anatin’ito horonantsary fanadihadiana efa tranaininainy ito. Jerin’ny Tandroy manoloana ny fahafatesana sy ny fomba tanterahana manditra ny fandevenana.
Fikasàn’ny mpanoratra notozoiny an-taona maro ny fanatanterahana ito horonantsary ito. Tovon’ny fikarohana ara-ethnomusicologie nataony ho an’ny anjerimanontolo: “ Conscience d’identité culturelle antandroy ”.
Anisan’ireo sanganasa notanterahany ho an’i RFO – TV5 izy ity. Nanery azy niasa tany Paris-France nandritra ny vanim-potoana sasantsasany teo amin’ny fiainany. Nafahany nanatontosa horonantsary maromaro nikasika ny kolontsaina malagasy tao amin’i RFO – TV5 tany amin’ny taona 1997-98.
Nifarimbonany tamin’i Stefan Troubat ny fanatontosàna ito MAHAILALA ito. Azy manontolo kosa ny fanomanana sy ny fanatanterahana ankapobeny.
Nony nalefa teto Madagasikara izy ity dia natao izay mba haha-malagasy azy kokoa. Efa hatramin’ny 1997 izy io no nokajiana VHS. No-numériser-na mba ho lovain’ny taranaka faramandimby.
Fandrotràrana an-tanàna haolo.
Sitrany ahay mikajy tadidy.
Antsirabe, 25 novambra 2015
ORIGINE DU NOM « ANDROY »
« … l’appellation « Androy » est assez récente. Jusque vers la fin du 17ème siècle, la région comprise entre les fleuves Mandrare et Menarandra porte d’autres noms. En effet, Flacourt qui a vécu pendant près de dix ans à Fort-Dauphin (décembre 1648 – février 1658) et qui, durant son séjour, a eu de nombreuses relations avec les habitants de la région appelée actuellement « Androy » ne mentionne ni ce nom, ni le mot « Antandroy ». Il parle d’une « province des Ampatres » et d’un « pays des Caremboule ». Selon Flacourt (1913 : 63-68), vers le milieu du 17ème siècle, les Ampatres occupaient donc la région située au sud d’Antanimora et comprise entre le Menarandra et le Manambovo. Le nord des deux provinces était occupé par d’autres populations, en l’occurrence les Masikoro.
Au début du 18ème siècle, la situation a déjà changé puisque Drury (1906) qui a séjourné dans le pays pendant une quinzaine d’années à partir de 1702, appelle « Anterndroea » (Antandroy) les habitants de la contrée, et indique incidemment dans son Journal, que l’Angavo fait partie du territoire des Antandroy, territoire limité à l’est et à l’ouest par le Mandrare et le Menarandra. » (Esoavelomandroso 1986 : 122)
Esoavelomandroso, Manassé (1986). Milieu naturel et peuplement de l’Androy. Ph. Kottak et al, Madagascar Society and History, 121-32.

