Netanyahou

Israël. L’agonie d’une démocratie

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Rencontre avec: Charles Enderlin, journaliste, grand reporter et auteur franco-israélien. Il a été correspondant à Jérusalem pour la chaîne de télévision France 2 de 1981 à 2015.

Auteur de nombreux ouvrages dont notamment « Au nom du Temple: l’irrésistible ascension du messianisme juif en Israël, 1967-2012 » (Le Seuil, 2013), « Les Juifs de France entre République et sionisme » (Le Seuil, 2020), « De Notre Correspondant à Jérusalem. Le journalisme comme identité » (Le Seuil, 2021). Il vient de publier « Israël. L’agonie d’une démocratie » (Coll. Libelle, Seuil 2023)

Modération : Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO


Première apparition conjointe de Netanyahu et Gallant depuis le clash

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Selon Netanyahu, la politique doit rester « à l’extérieur des bases militaires » ; le ministre de la Défense, au sort incertain, a noté que « les balles ne font pas de différence »

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à gauche) et le ministre de la Défense Yoav Gallant lors d’un événement avant Pessah, sur une base aérienne, le 3 avril 2023. (Crédit : Amos Ben Gershom / GPO)

Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et le ministre de la Défense, Yoav Gallant, ont donné l’impression lundi d’avoir mis leurs différends de côté. Ils sont en effet apparus ensemble lors de deux événements avant Pessah et ont appelé d’une même voix à un front israélien unique.

Le cabinet de Netanyahu avait annoncé dimanche dernier l’intention du Premier ministre de congédier Gallant, suite à l’appel lancé par ce dernier à mettre un terme à la réforme judiciaire. Le ministre avait par ailleurs fait savoir que les forces d’opposition « se sont frayé un chemin au sein de l’armée israélienne et des agences de sécurité », avec un impact sur leurs capacités opérationnelles.

En dépit de cette annonce, Netanyahu n’a pas formellement congédié son ministre, et son cabinet a précisé lundi que la procédure était retardée.

« Sans Tsahal et sans forces de l’ordre, il n’y a pas d’État d’Israël. Pour que l’État d’Israël existe, nous devons nous protéger les uns les autres, nous devons préserver nos capacités à nous défendre contre ceux qui veulent nous tuer », a déclaré Netanyahu depuis la base d’entraînement Mitkan Adam près de Modiin, lundi.

« Le plus important, c’est que la politique reste à l’extérieur des bases militaires et que nous demeurions unis pour défendre Israël. C’est la raison de notre présence ici-même », a-t-il ajouté.

Gallant a également délivré un message d’unité aux soldats : « Les balles de l’ennemi ne font pas de différences entre ceux qui viennent de la ville ou de la campagne, des montagnes ou des vallées. Nous sommes tous les mêmes sur le champ de bataille, nous devons donc montrer un front uni contre l’ennemi. »

« C’est particulièrement pertinent au moment-même où nous subissons des agressions que nous n’avions plus vues ces dernières années », a-t-il ajouté, sans donner plus de détails.

Le ministre de la Défense Yoav Gallant, à gauche, et le Premier ministre Benjamin Netanyahu, au centre, lors d’une cérémonie militaire, le 3 avril 2023. (Crédit : Ariel Hermoni/Ministère de la Défense)

L’annonce du Premier ministre, dimanche dernier, avait provoqué des manifestations spontanées de grande ampleur, à Tel Aviv et dans tout le pays, qui s’étaient poursuivies jusqu’aux premières heures, lundi matin.

Les manifestations avaient encore pris de l’ampleur lundi dernier, lorsque le syndicat de la Histadrout avait déposé un préavis de grève, causant l’annulation des départs de vols depuis l’aéroport Ben Gurion.

Netanyahu avait réagi lundi soir en annonçant une pause dans la procédure législative, pour donner une chance aux négociations en vue d’un consensus.

Dans sa déclaration de lundi, le cabinet du Premier ministre a fait savoir que le limogeage de Gallant était retardé pour des motifs de sécurité.

Selon certaines sources d’information, Netanyahu attendrait des excuses et un nouvel engagement inconditionnel de la part de Gallant. Lire la suite »

Refonte judiciaire : Gallant appelle Netanyahu à des pourparlers avec l’opposition

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« Nous avons besoin d’un changement dans le système judiciaire, mais des changements majeurs doivent se faire dans le dialogue », a rappelé le ministre de la Défense

Le ministre de la Défense Yoav Gallant s’exprime dans un discours télévisé le 25 mars 2023. (Crédit : Autorisation)

Dans une allocution télévisée, le ministre de la Défense Yoav Gallant (Likud) a appelé samedi à stopper la législation de refonte judiciaire afin de tenir des pourparlers avec l’opposition.

« La sécurité d’Israël est le but de ma vie. Même maintenant, je suis prêt à prendre un risque et à en payer le prix. Les menaces qui nous entourent sont immenses, proches et lointaines », a-t-il affirmé.

Gallant a déclaré qu’au cours des dernières semaines, il s’est entretenu avec des responsables militaires concernant la refonte judiciaire. « Je m’inquiète de ce que j’entends », a-t-il précisé.

« Je n’ai jamais vu l’intensité de la colère et de la douleur comme je les vois maintenant. La fracture de la société pénètre au sein de l’armée et c’est un danger immédiat et tangible pour la sécurité de l’État. Je ne m’apporterai pas mon soutien à cela », a poursuivi Gallant.

« Nous avons besoin d’un changement dans le système judiciaire, mais des changements majeurs doivent se faire dans le dialogue », a-t-il rappelé.

« Le processus législatif doit être arrêté », a recommandé Gallant, qui devait déjà s’exprimer jeudi soir avant d’être dissuadé in extremis par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Des centaines de personnes manifestent devant le domicile du ministre de la Défense Yoav Gallant au moshav Amikam, le 25 mars 2023. (Crédit : capture d’écran Twitter)

Plus de 1 000 personnes avaient manifesté plus tôt samedi devant le domicile de Gallant avant les rassemblements à l’échelle nationale.

« Gallant, qui se tait par peur, qui se rend compte qu’il est responsable de la désintégration de l’armée populaire, qui sait que les soldats de Tsahal seront inculpés à La Haye, qui prête main forte à la dictature », avaient déclaré des membres du groupe de protestation « Frères d’armes ». Lire la suite »

La mobilisation historique des juifs américains face à la dérive d’Israël

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La réforme judiciaire engagée par le gouvernement Nétanyahou suscite un rejet inédit dans la diaspora aux Etats-Unis, où de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer le tournant extrémiste de la coalition au pouvoir.

Des juifs américains manifestent contre la venue du ministre israélien des finances, Bezalel Smotrich, suprémaciste juif, à Washington, le 12 mars 2023. CELAL GUNES / ANADOLU AGENCY VIA AFP

Une contestation, une révolution, ou un réveil ? On peine à trouver les mots justes, face au débat qui embrase les communautés juives libérales aux Etats-Unis. L’adjectif adéquat, lui, ne fait aucun doute : historique. Tribunes, lettres ouvertes, émissions, manifestations… La réaction de la diaspora aux projets du gouvernement Nétanyahou résonne en solidarité avec les manifestants dans les rues israéliennes. Ces citoyens américains frissonnent encore à l’évocation de l’assaut donné le 6 janvier 2021 contre le Capitole par les partisans de Donald Trump. Aujourd’hui, ils assistent à une offensive d’ampleur en Israël pour écraser les contre-pouvoirs – à commencer par la Cour suprême – au nom d’un programme extrémiste et d’une acception restrictive de l’identité juive.

L’image la plus frappante de cette mobilisation a été l’intervention du rabbin américain Rick Jacobs, fin février à Tel-Aviv, devant la foule des opposants. Le président de l’Union pour le judaïsme réformé, qui regroupe deux millions de personnes aux Etats-Unis, a été acclamé lorsqu’il a exprimé, en hébreu, toute la préoccupation de la diaspora. « Nous parlons par amour, explique-t-il par téléphone au Monde. C’est le moment de s’engager pour un Etat juif et démocratique. Ces deux termes sont aujourd’hui menacés par la coalition composée d’ultraorthodoxes et d’ultranationalistes, qui a une vision suprémaciste du judaïsme, et non pas inclusive pour les laïcs et les réformistes. Je ne peux imaginer un Etat juif non démocratique. Eux, oui. Avec ces changements dramatiques, toutes les minorités seraient menacées, faute de Constitution et d’une Cour suprême ne pouvant plus les défendre. »

Il serait exagéré de parler d’unanimité chez les quelque 7,5 millions de juifs américains qui composent un paysage culturel et religieux complexe. Mais la tendance est claire. Selon une étude du Pew Research Center, en 2020, environ 70 % se disaient démocrates. A leurs yeux, les valeurs de justice et d’égalité importent bien plus que la loi religieuse. Ils n’étaient que 26 % à se déclarer du bord républicain. « Les juifs américains se considèrent comme pro-israéliens, mais il ne s’agit pas d’un enjeu majeur au moment de voter, explique Halie Soifer, présidente du Jewish Democratic Council. Ils ont un lien émotionnel avec Israël, mais se déterminent surtout en fonction de questions intérieures, comme la santé, le contrôle des armes ou la politique climatique. »

(source: lefmonde.fr)

 

Lire aussi :  En Israël, la Knesset passe en force sur la réforme de la justice

Israël : Netanyahu s’engage à « mettre fin à la division »

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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est engagé, jeudi 23 mars, à « mettre fin à la division au sein du peuple », après bientôt trois mois de manifestations massives contre le projet de réforme de la justice en cours d’examen au Parlement.

Benjamin Netanyahu, qui était jusque-là resté en retrait sur ce dossier, a annoncé qu’il entrait « en scène » et qu’il était déterminé à faire avancer la réforme, mais qu’il ferait tout pour « parvenir à une solution » acceptable tant pour les défenseurs du projet que pour ses détracteurs.

« Nous ne pouvons permettre qu’un différend, aussi aigu soit-il, mette en danger notre avenir commun à tous (…) Les opposants à la réforme ne sont pas des traîtres, les partisans ne sont pas des fascistes », a-t-il déclaré en faisant référence aux invectives favorites de chacun des deux camps à l’encontre de l’autre. « Je ferai tout, tout, afin de calmer les esprits et de mettre fin à la division au sein du peuple », a-t-il encore dit.

(source: African Manager)

Readout of Secretary of Defense Lloyd J. Austin III’s Meetings with Egyptian President Abdel Fattah El Sisi

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Readout of Secretary of Defense Lloyd J. Austin III’s Meetings with Egyptian President Abdel Fattah El Sisi and Egyptian Minister of Defense General Muhammed Zaki

Today in Cairo, Secretary of Defense Lloyd J. Austin III met with Egyptian President Abdel Fattah El Sisi to reaffirm the United States’ commitment to the bilateral relationship and exchange views on shared regional and global security challenges.

The Secretary praised Egypt’s regional and global leadership, in particular thanking the President for Egypt’s role mediating Israeli-Palestinian tensions. He provided updates on Russia’s unprovoked war of aggression against Ukraine, its global economic consequences, and the threat that this conflict poses to the rules-based international order. The Secretary highlighted U.S. solidarity with Egypt in the face of the economic hardship caused by Russia’s brutal, unprovoked, and unjustified war. The Secretary also shared his concern regarding the wide range of threats posed by Iran, including its nuclear program, destabilizing regional activities, and provision of unmanned aerial systems to Russia. Finally, the Secretary emphasized the United States’ enduring commitment to the region and reinforced that progress on fundamental freedoms and human rights further strengthens our bilateral relationship.

In a subsequent meeting with Minister of Defense Muhammed Zaki, the Secretary praised Egypt for taking command of the Combined Maritime Forces’ Task Force 153, which focuses on Red Sea security. The Secretary also highlighted the upcoming combined exercise, BRIGHT STAR 23, as a demonstration of Egypt’s leadership and the strength of continued U.S.-Egypt cooperation to improve regional security and credible deterrence. The Secretary affirmed his commitment to enhancing interoperability between U.S. and Egyptian armed forces, acknowledged the Egyptian military’s important steps to reduce civilian harm during operations, and underscored the Department of Defense’s commitment to working with Egypt to enhance its defensive capabilities.

In both meetings, the leaders agreed to strengthen their close coordination on these issues and pursue opportunities to deepen the decades-long bilateral defense partnership.

(source: eg.usembassy.gov)

CNN USA: Exclusive Interview with Israel President Benjamin Netanyahu

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Retour sur l’entretien fleuve que Netanyahu a accordé à CNN

Le Premier ministre a insisté sur le fait que la refonte radicale envisagée « corrigera » la démocratie israélienne ; il a aussi évoqué l’Autorité palestinienne, l’Ukraine, l’Iran

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé mardi être prêt à entendre « des contre-propositions » dans le cadre de son plan controversé de refonte radicale du système judiciaire israélien, tout en défendant les réformes envisagées qui seraient nécessaires, selon lui, pour contrer « l’activisme extrême des juges ».

Le Premier ministre a estimé que l’État juif a besoin « d’un système judiciaire fort et indépendant – mais un système indépendant ne signifie pas qu’il doit être totalement débridé » au cours d’une interview fleuve accordée à CNN qui a été diffusée mardi, pendant plus d’une heure. L’entretien a aussi évoqué les ambitions nucléaires de l’Iran et les efforts livrés par Israël pour les déjouer ; sa nouvelle coalition au pouvoir qui comprend des ministres d’extrême-droite ; le conflit israélo-palestinien et les perspectives de paix ; l’invasion de l’Ukraine par la Russie et les récentes violences qui ont eu lieu à Jérusalem et en Cisjordanie.

Une démocratie doit « créer l’équilibre entre les trois branches du gouvernement ; en Israël, cet équilibre a été mis à mal » a affirmé Netanyahu qui a insisté, encore une fois, sur le fait que les changements proposés « rendront la démocratie plus forte dans le pays ».

(… lire l’article)

 

 

Mahmoud Abbas demande aux USA d’intervenir contre le « programme raciste » d’Israël

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Le dirigeant de l’Autorité palestinienne s’est entretenu avec le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, à Ramallah

Le dirigeant de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, faisant un geste en parlant au président russe, Vladimir Poutine, lors de leur rencontre en marge du sommet de la Conférence sur l’interaction et les mesures de confiance en Asie (CICA), à Astana, au Kazakhstan, le 13 octobre 2022. (Crédit : Vyacheslav Prokofyev, Sputnik, Kremlin Pool Photo via AP)

Le dirigeant de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, a rencontré jeudi le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, à Ramallah, exhortant Washington à prendre des mesures contre les « mesures extrémistes et le programme raciste du nouveau gouvernement israélien avant qu’il ne soit trop tard ».

Selon l’agence officielle de l’AP, WAFA, Abbas a informé Sullivan des « mesures destructrices prises par le nouveau gouvernement israélien dans le but de détruire la solution à deux États et les chances de paix et de stabilité dans la région ».

Selon Abbas, cela inclut « les colonies, les meurtres quotidiens, les raids dans les villes et villages palestiniens et la profanation de la mosquée Al-Aqsa [sur le mont du Temple] et des lieux saints chrétiens et islamiques à Jérusalem ».

Abbas a insisté sur « l’importance pour le gouvernement américain de respecter ses engagements [à savoir] qu’il préserve la solution à deux Etats [Israël et un Etat palestinien côte-à-côte, NDLR] qu’il fasse cesser la colonisation [israélienne] de la Cisjordanie, qu’il préserve le statu quo juridique et historique à Jérusalem », selon un communiqué de la présidence palestinienne.

Abbas a également demandé à M. Sullivan la réouverture de la représentation palestinienne à Washington, fermée sous la présidence de Donald Trump (2017-2021).

L’AFP a contribué à cet article.

Israël: Réactions politiques au discours d’Esther Hayut

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Levin et d’autres alliés de Netanyahu attaquent la présidente de la Cour suprême, qui met en garde contre la réforme judiciaire prévue, un « coup fatal » à la démocratie.

La présidente de la Cour suprême Esther Hayut (G) arrive pour une audience à la Cour suprême à Jérusalem, le 5 janvier 2023. Le ministre de la Justice Yariv Levin tient une conférence de presse à la Knesset à Jérusalem, le 4 janvier 2023. (Crédit : Flash90)

Les membres de la coalition au pouvoir du Premier ministre Benjamin Netanyahu ont critiqué la présidente de la Cour suprême Esther Hayut après que celle-ci a mis en garde contre ses projets de réforme judiciaire majeure lors d’un discours mercredi soir, tandis que les chefs de l’opposition l’ont acclamée pour sa prise de position.

Dans ses remarques, Mme Hayut a déclaré que les changements prévus par le ministre de la Justice Yariv Levin – qui comprennent une réduction drastique de l’autorité de la Cour suprême en matière de révision des lois et l’octroi d’un contrôle étendu aux politiciens pour déterminer la composition du système judiciaire – constituent une « d’une attaque débridée contre le système judiciaire » et porteraient un « coup fatal » au caractère démocratique d’Israël.

Peu après son discours, Levin a prononcé une allocution télévisée cinglante depuis le ministère de la Justice, dans laquelle il a accusé Hayut de prendre parti pour les rivaux politiques de Netanyahu et a affirmé qu’elle qu’elle incitait aux émeutes.

 

« Il s’avère qu’il existe un autre parti en Israël » a déclaré Levin.

« Ce que nous avons entendu ce soir vient directement des manifestations du Drapeau noir, c’est le même programme politique. C’est le même appel pour mettre le feu aux rues. »

« Nous n’avons pas entendu la neutralité. Nous n’avons pas entendu une position juridique équilibrée. Nous avons entendu les paroles des politiciens, incitant les manifestants », a estimé Levin.

Il a poursuivi en accusant Hayut de « se joindre » au leader de l’opposition Yair Lapid et à d’autres opposants au gouvernement actuel en s’exprimant contre son projet de refonte du système judiciaire.

Netanyahu ne s’est pas exprimé, mais de nombreux autres législateurs du Likud se sont également attaqués à Hayut.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) et la présidente de la Cour suprême Esther Hayut lors d’une cérémonie à la résidence du président à Jérusalem, le 17 juin 2019. (Crédit : Noam Revkin Fenton/Flash90)

« N’aurait-il pas été préférable pour la présidente de la Cour suprême de prononcer ce discours passionnant samedi soir à Habima aux côtés d’Ayman Odeh, de Merav Michaeli et des autres représentants de la gauche anarchique ? » a tweeté Dudi Amsalem, député du Likud, en référence à une manifestation prévue dans le centre de Tel Aviv ce week-end et à deux politiciens de l’opposition.

Le ministre des Communications, Shlomo Karhi, a affirmé que l’opposition de Hayut aux plans de Levin ne reposait pas sur des principes.

« Il ne s’agit pas de démocratie ou de droits humains mais plutôt de la clique au pouvoir et de l’élite hermétique dont elle fait partie », a écrit Karhi sur Twitter, ajoutant : « C’est terminé ! »

Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré que le discours de Hayut « ne fait que prouver » la nécessité du remaniement judiciaire proposé par Levin.

« L’arrogance, la démagogie, les positions tranchées, l’intolérance, la superficialité des arguments et le rejet de toute once de critique, comme nous venons de l’entendre dans ce discours, ont réduit à néant la confiance du public dans le système judiciaire », a écrit Smotrich sur Twitter. « Le temps est venu de redémarrer ».

La présidente de la Cour suprême Esther Hayut assiste à une conférence à Haïfa le 12 janvier 2023. (Crédit : Shir Torem/Flash90)

(… la suite sur fr.timesofisrael.com)

Amsalem, député du Likud, reproche à Netanyahu d’humilier les séfarades

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Privé de portefeuille ministériel, l’élu accuse le Premier ministre de le snober : « Personne ne nous humiliera, nous les Juifs séfarades, pas même un Premier ministre du Likud »

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à gauche, discutant avec le président de la coalition de l’époque, le député David Amsalem, lors d’une réunion de faction du Likud à la Knesset, le 19 novembre 2018. (Crédit: Miriam Alster/Flash90)

Le député du Likud David Amsalem s’en est pris vendredi au Premier ministre Benjamin Netanyahu, l’accusant de racisme et lui reprochant d’avoir « humilié » les membres séfarades du parti en le privant d’un portefeuille ministériel.

Amsalem, député le plus haut-placé du Likud à ne pas avoir obtenu de poste ministériel dans le nouveau gouvernement de Netanyahu, souhaitait le ministère de la Justice ou la présidence de la Knesset. Il aurait refusé d’autres postes après s’être vu refuser ceux qu’il briguait.

S’adressant à des sympathisants rassemblés devant son domicile, vendredi, Amsalem a déclaré qu’il ne s’agissait pas d’un camouflet personnel mais envers tous les Juifs séfarades. Il s’agit d’une manifestation de dissidence rare au sein du Likud.

« C’est le Premier ministre qui a décidé de ne pas me confier de portefeuille », a déclaré Amsalem, reprochant à Netanyahu de lui avoir servi des excuses à la « Ali Baba » pour justifier la décision de ne pas lui confier la présidence de la Knesset.

« Difficile d’humilier David Amsalem car j’ai l’esprit d’équipe, mais vraiment, cette humiliation me visait directement », a-t-il déclaré.

Amsalem a ajouté avoir demandé à Netanyahu pour quelle raison il n’obtenait pas de portefeuille de premier plan, alors même qu’il avait terminé en 4e position des primaires du Likud.

« Où est David Amsalem ? Est-ce que tu me crois ? Qu’est-ce que j’ai fait ? Quelle faute ai-je commise ? »

Amsalem a accusé Netanyahu de s’en être pris à lui parce qu’il est séfarade.

« Vous ne m’humiliez pas. Vous ne nous humiliez pas, nous les Séfarades. Jamais! Personne ne nous humiliera, nous les Juifs séfarades, pas même un Premier ministre du Likud », a-t-il déclaré, affirmant que les Juifs séfarades représentaient 70% des membres du Likud.

« Nous n’avons pas à nous excuser d’être arrivés quatrième. Qu’est-ce que cette insolence ? Je vois cela comme un signe d’ingratitude massive de la part du Premier ministre et je le lui ai dit », a ajouté Amsalem.

Le député David Amsalem pendant une séance plénière à la Knesset de Jérusalem, le 7 février 2022. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Les propos d’Amsalem ont été filmés par un journaliste du site d’information ultra-orthodoxe BeHadrei Hadarim et publiés en ligne.

Netanyahu n’a pas eu d’autre choix que d’ignorer plusieurs députés du Likud, après avoir attribué la plupart des postes ministériels les plus recherchés à ses partenaires de coalition. Certains n’ont reçu aucun portefeuille, d’autres se sont vu attribuer des postes moins importants ou ont été forcés de partager des responsabilités assorties d’une rotation.

Netanyahu a également donné le sentiment d’avoir récompensé ceux qui lui ont été fidèle ces dernières années et de chercher à affaiblir ceux susceptibles de contester son autorité au sein du parti.

Amsalem est l’un des soutiens les plus fidèles de Netanyahu et a été l’une des voix les plus promptes à remettre en cause les motivations des accusations de corruption portées contre lui, mais les deux hommes se sont souvent affrontés ces douze derniers mois.

Le fils de Netanyahu, Yair, a répondu à Amsalem sur Twitter, en écrivant : « Tout le monde sait qu’Amir Ohana est polonais. »

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