Accusé par la Turquie de ne pas en faire assez pour satisfaire ses demandes, Stockholm commence à perdre patience.
Le premier ministre suédois, Ulf Kristersson, à Sälen, en Suède, le 8 janvier 2023. TT NEWS AGENCY / VIA REUTERS
Voilà plus de six mois que la Suède et la Finlande ont présenté leur candidature d’accession à l’OTAN. Et si la Hongrie pourrait être le vingt-neuvième des trente Etats membres de l’Alliance à ratifier le protocole d’adhésion des deux pays nordiques en février, rien n’indique que la Turquie donne bientôt son feu vert. Au contraire : alors que Stockholm commençait à faire part de sa frustration, ces derniers jours, Ankara a vivement réagi, vendredi 13 janvier.
La Turquie a annulé la visite du président du Parlement suédois, Andreas Norlén, prévue de longue date mardi 17 janvier. Les autorités turques n’ont pas apprécié l’action de sympathisants kurdes, le 11 janvier, devant l’hôtel de ville de Stockholm. Ils y ont pendu par les pieds, à un lampadaire, un mannequin à l’effigie du président, Recep Tayyip Erdogan. Dès le lendemain, l’ambassadeur de Suède à Ankara, Staffan Herrström, a été convoqué au ministère des affaires étrangères pour s’expliquer sur ce que la Turquie considère comme une « provocation ».
« Que les terroristes du PKK [Parti des travailleurs du Kurdistan] puissent défier le gouvernement suédois au cœur de Stockholm est la preuve que les autorités suédoises n’ont pas pris les mesures nécessaires contre le terrorisme », a réagi, sur Twitter, le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, au lendemain de cette action. Selon l’agence de presse turque Anadolu, le parquet à Ankara a ouvert une enquête pour « provocation criminelle ».
Depuis la ville de Kiruna, dans le nord de la Suède, où il recevait les membres de la Commission européenne, vendredi, le chef du gouvernement suédois, Ulf Kristersson, a évoqué un acte « très grave ». « Chaque pays penserait que montrer ce qui ressemble à l’exécution d’un leader étranger est répugnant. D’autant plus un pays qui a connu deux fois le meurtre de responsables politiques de premier plan », a-t-il ajouté, faisant référence à l’assassinat du premier ministre Olof Palme en 1986 et à celui de la ministre des affaires étrangères Anna Lindh, en 2003.
M. Kristersson a assuré, par ailleurs, « comprendre la colère de la Turquie » et affirmé que la Suède aurait réagi de la même façon. Mais il dénonce aussi une manœuvre de « sabotage » de la part des militants prokurdes, ayant pour objectif d’« empêcher l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN ».
Exercice d’équilibriste
Cet incident est d’autant plus problématique pour Stockholm qu’il permet à la Turquie de justifier sa position intransigeante à l’égard de la Suède, suscitant une exaspération croissante dans le royaume scandinave. Ainsi, le ministre turc des affaires étrangères, Mevlüt Çavusoglu, qui recevait son homologue suédois, Tobias Billström, les 21 et 22 décembre à Ankara, a estimé que Stockholm avait à peine parcouru « la moitié du chemin » pour (… suite dans lemonde.fr)
Aujourd’hui dans « Punchline », Laurence Ferrari et ses invités débattent de la décision de la Biélorussie de mobiliser aux côtés de la Russie en Ukraine. Le président biélorusse justifie cette décision en accusant l’Ukraine de préparer une attaque sur son pays
Les bombardements de grande ampleur menés lundi par l’armée russe en Ukraine sont « un signe de faiblesse » de Moscou qui perd la bataille sur le terrain, a estimé mardi le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg.
Ukraine condemns Russia as ‘terrorist state’ in UN meeting
Antonio Guterres a précisé qu’un tel «danger nucléaire n'(avait) pas été connu depuis l’apogée de la guerre froide». Le chef de l’ONU a reconnu par ailleurs que «près de 13.000 armes nucléaires sont stockées» dans le monde.
L’humanité n’est qu’à «un malentendu» ou «une erreur de jugement» de l’«anéantissement nucléaire », a mis en garde lundi 1er août le secrétaire général de l’ONU, estimant qu’un tel «danger nucléaire n'(avait) pas été connu depuis l’apogée de la guerre froide ». «Nous avons été extraordinairement chanceux jusqu’à présent. Mais la chance n’est pas une stratégie ni un bouclier pour empêcher les tensions géopolitiques de dégénérer en conflit nucléaire», a déclaré Antonio Guterres à l’ouverture d’une conférence des 191 pays signataires du traité de non-prolifération nucléaire (TNP). «Aujourd’hui, l’humanité est à un malentendu, une erreur de calcul de l’anéantissement nucléaire», a-t-il martelé, appelant à construire un monde «débarrassé des armes nucléaires».
Après avoir été reportée plusieurs fois depuis 2020 en raison de la pandémie de Covid-19, la 10e conférence d’examen du TNP, traité international entré en vigueur en 1970 afin d’empêcher la propagation des armes nucléaires, se tient jusqu’au 26 août au siège des Nations unies à New York. Cette réunion est une «opportunité de renforcer ce traité et de le mettre en adéquation avec le monde d’aujourd’hui», a déclaré Antonio Guterres, espérant une réaffirmation de la non-utilisation de l’arme nucléaire mais aussi de «nouveaux engagements» pour réduire l’arsenal.
13.000 armes nucléaires stockées dans le monde
«Éliminer les armes nucléaires est la seule garantie qu’elles ne seront jamais utilisées», a-t-il encore ajouté, précisant qu’il se rendrait dans quelques jours à Hiroshima pour l’anniversaire du bombardement. «Près de 13.000 armes nucléaires sont stockées dans les arsenaux à travers le monde. À un moment où les risques de prolifération grandissent et les garde-fous pour prévenir cette escalade faiblissent», a-t-il insisté, évoquant notamment les «crises» au Moyen-Orient, dans la péninsule coréenne et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Début janvier, les cinq membres du Conseil de sécurité (États-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni et France), également puissances nucléaires, s’étaient engagées à «prévenir la poursuite de la dissémination» nucléaire, juste avant un nouveau report de la conférence d’examen, et avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Lundi, États-Unis, Royaume-Uni et France ont réaffirmé cet engagement dans une déclaration commune, réaffirmant qu’«une guerre nucléaire ne peut pas être gagnée et ne doit jamais avoir lieu». Mais les trois puissances nucléaires ont également pointé du doigt la Russie, l’appelant à respecter ses engagements internationaux. «Suite à l’agression non provoquée et illégale de la Russie contre l’Ukraine, nous appelons la Russie à cesser sa rhétorique nucléaire et son attitude irresponsable et dangereuse», ont-ils ajouté.
Le président américain Joe Biden a de son côté appelé la Russie et la Chine à entamer des pourparlers sur le contrôle des armements nucléaires. Il a réitéré que son administration était prête à «négocier rapidement» un remplacement de New START, le traité plafonnant les forces nucléaires intercontinentales aux États-Unis et en Russie, qui doit expirer en 2026.
La nouvelle réalité créée par la guerre en Ukraine implique de rendre l’Allemagne plus sûre et plus résistante, l’Union européenne plus souveraine et l’ordre international plus viable, analyse, dans une tribune au « Monde », le chancelier allemand.
Le chancelier allemand Olaf Scholz, à Kiev, le 16 juin 2022. LUDOVIC MARIN / AFP
La politique commence par la contemplation de la réalité. Surtout quand celle-ci ne nous plaît pas. La réalité, c’est notamment le retour de l’impérialisme en Europe. Nombreux sont ceux qui espéraient que les liens économiques étroits et les interdépendances réciproques nous permettraient d’assurer simultanément notre stabilité et notre sécurité. Cet espoir, Vladimir Poutine l’a anéanti aux yeux de tous avec sa guerre contre l’Ukraine.
En outre, l’état de notre Bundeswehr [l’armée allemande] et des structures de défense civiles, mais également notre dépendance trop forte vis-à-vis de l’énergie russe indiquent que nous nous sommes laissé bercer par un faux sentiment de sécurité. La politique, l’économie et de larges pans de notre société n’étaient que trop disposés à tirer des conséquences importantes de la formule d’un ancien ministre allemand de la défense, formule selon laquelle l’Allemagne n’aurait plus que des amis autour d’elle.
Après le tournant historique qu’a constitué l’attaque de Poutine, rien ne sera plus comme avant. De ce tournant résulte un mandat d’action. Nous devons rendre l’Allemagne plus sûre et plus résistante, l’Union européenne (UE) plus souveraine et l’ordre international plus viable.
La nouvelle réalité, ce sont aussi les 100 milliards d’euros dont nous sommes convenus comme fonds spécial pour la Bundeswehr, et qui marquent le revirement le plus important de la politique de sécurité de l’Allemagne. Nous fournissons à nos soldates et nos soldats le matériel et les capacités dont ils ont besoin pour pouvoir défendre vigoureusement, en cette ère nouvelle, notre pays et nos partenaires de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Nous apportons notre soutien à l’Ukraine, et ce tant qu’elle en aura besoin : soutien économique, humanitaire, financier et en matière de livraison d’armes. Parallèlement, nous veillons à ce que l’OTAN ne devienne pas une partie belligérante. Enfin, nous mettons fin à notre dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Nous avons déjà réduit nos importations de gaz russe de 55 % à 30 %.
Un défi sans précédent
Cela n’est pas chose facile, même pour un pays aussi prospère que le nôtre. Nombre de citoyennes et de citoyens souffrent déjà des répercussions de la guerre, en particulier des prix élevés de l’essence et des aliments. Beaucoup appréhendent leurs prochaines factures d’électricité, de fioul ou de gaz. Par conséquent, le gouvernement fédéral a débloqué des aides financières de plus de 30 milliards d’euros afin de soutenir les citoyennes et les citoyens.
Réunis à Madrid pour le sommet de l’Alliance, la Turquie et les deux pays nordiques ont signé un mémorandum levant le blocage posé par le chef de l’État turc.
La Turquie n’a pas pris ses alliés de front. Avant même le dîner d’ouverture officiel du sommet de l’Otan, mardi soir à Madrid en Espagne, Ankara a trouvé un accord avec la Finlande et la Suède pour ne pas bloquer leurs adhésions à l’Alliance atlantique. Sans attendre la rencontre du président Recep Tayyip Erdogan avec le président américain Joe Biden, et celle avec le président français français Emmanuel Macron, prévues mercredi, la Turquie et les deux pays nordiques ont signé un mémorandum levant le blocage posé par le chef de l’État turc. À la veille du sommet, une telle décision semblait pourtant s’éloigner. Mais en pleine guerre en Ukraine et sous le regard de ses pairs, la Turquie n’a pas pris le risque d’étaler une division au sein de l’Alliance.
Crise ukrainienne : Le petit-fils du général De Gaulle dénonce la responsabilité des Etats-Unis et le rôle funeste de l’OTAN
Le 14 juin, l’ambassade de Russie en France a organisé une réception officielle à l’occasion de la Journée de la Russie. L’événement a réuni de nombreux invités parmi lesquels figuraient des diplomates étrangers, des personnalités culturelles ou encore des représentants d’associations de compatriotes. Au nombre des intervenants, le petit-fils du général de Gaulle a exprimé son attachement à l’amitié franco-russe, déplorant les multiples facteurs qui, selon lui, pourraient la détériorer.
« C’est un jour historique. Une nouvelle ère s’ouvre », a dit le président finlandais, Sauli Niinistö, alors que son pays s’apprête à mettre fin à une longue tradition de non-alignement militaire.
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, rencontre des troupes suédoises dans le cadre d’un exercice militaire conjoint entre les pays membres de l’Alliance, la Finlande et la Suède, le 25 mars, en Norvège. YVES HERMAN/REUTERS
Face au danger russe, qui se fait plus pressant depuis la guerre en Ukraine, les deux pays nordiques veulent sortir de leur neutralité vis-à-vis de leur voisin.
Les gouvernements suédois et finlandais, qui veulent entrer de concert dans l’Otan, ont affiché ce dimanche une coordination presque parfaite. À la mi-journée, un projet d’adhésion a été présenté à Helsinki par l’exécutif. Lors d’une conférence de presse retransmise en direct, le président finlandais Sauli Niinistö a déclaré qu’il s’agissait d’un «jour historique», d’une «nouvelle ère qui s’ouvre».
Ce document pourrait être approuvé dès ce lundi au Parlement, où la large majorité dont bénéficie la première ministre sociale-démocrate Sanna Marin ne laisse aucun doute sur l’issue du scrutin. À Stockholm, quelques heures plus tard, le parti social-démocrate au pouvoir annonçait lui aussi sa volonté de voir le royaume nordique entrer dans l’Otan, à la réserve près qu’il ne veut pas de base permanente ou d’armes nucléaires sur le territoire national. Pour la première ministre, Madgalena Andersson, c’est ce qui peut garantir au mieux «la sécurité du peuple suédois», alors que des actions russes «dans le voisinage immédiat de la Suède» ne sont pas exclues.
A l’issue d’une visite officielle en Indonésie, au Vietnam et en Thaïlande pour amener ces pays à faire chorus avec l’Occident dans la condamnation de Moscou, le premier ministre Fumio Kishida a obtenu de ses homologues la confirmation de leur opposition aux tentatives de changer le statut duo par la force.
Le premier ministre japonais, Fumio Kishida, après une conférence de presse conjointe avec son homologue thaïlandais, Prayuth Chan-ocha, à Bangkok, le 2 mai 2022. SAKCHAI LALIT / AP
La guerre en Ukraine a conduit le Japon, seul pays asiatique du G7, à sortir de sa réserve coutumière lors des crises internationales. Après avoir vivement condamné l’invasion russe, il ambitionne d’apparaître comme le fédérateur d’une Asie « libre et ouverte », « rejetant toute tentative unilatérale de modifier le statu quo par la force ». Le voyage que vient d’effectuer en Asie du Sud-Est le premier ministre, Fumio Kishida, qui a visité successivement l’Indonésie, le Vietnam et la Thaïlande entre le 29 avril et le 1er mai, illustre la volonté de Tokyo d’essayer de rassembler autour du Japon des pays asiatiques aux positions souvent divergentes de l’Occident à propos de la crise ukrainienne.
Tokyo anticipe que la guerre en Ukraine risque d’être l’amorce d’un dérèglement des normes internationales qui, parti d’Europe, ne sera pas sans effet à l’autre extrémité de la planète – ne serait-ce qu’en raison de l’extension du territoire russe jusqu’en Extrême-Orient. Alors qu’en Europe le danger est avant tout russe, pour le Japon il est double : à une Chine aux ambitions hégémoniques s’ajoute une Russie qui « vient de montrer qu’elle peut opérer à la fois à l’ouest et à l’est », a estimé le ministre japonais de la défense, Nobuo Kishi, après les récents exercices de la flotte russe en mer d’Okhotsk, située au nord d’Hokkaido, l’île la plus septentrionale du Japon. Concentrée jusqu’à présent sur le sud-ouest de l’Archipel, face à la Chine, la défense japonaise va devoir renforcer ses positions sous ces latitudes – comme du temps de l’URSS.
« Respecter la souveraineté territoriale »
L’alignement du Japon sur les positions des autres membres du G7, notamment à propos de l’adoption de sanctions économiques lui a valu des mesures de rétorsion du Kremlin, qui a mis fin aux négociations sur le traité de paix entre les deux pays. Celui-ci achoppe depuis plus d’un demi-siècle sur le différend concernant la souveraineté de quatre îles de l’archipel des Kouriles, annexées par l’URSS à la suite de la défaite japonaise de 1945. Mais la détérioration des relations avec Moscou n’est pas, pour l’instant, la préoccupation majeure du premier ministre Kishida
Le Premier ministre Christian Ntsay a répondu à la communauté internationale.
Le Premier ministre affirme la posture de Madagascar sur la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Pour l’heure, la Grande île reste neutre et garde sa ligne qui consiste en une diplomatie tous azimuts.
L a neutralité. Sans le dire directement, c’est le sens des mots de Christian Ntsay, Premier ministre, au sujet de la posture de Madagascar vis-à-vis de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Une déclaration faite en réponse à la presse, hier, mais qui est, aussi, une réplique à la démarche conjointe, d’une partie de la communauté internationale, présentée à Patrick Rajoelina, ministre des Affaires étrangères, lundi.
Dans sa réponse, le locataire de Mahazoarivo n’a ni condamné, ni soutenu les actions russes dans le conflit qui se déroule actuellement en Europe de l’Est. Il a insisté sur le fait que dans sa politique internationale, Madagascar table sur une diplomatie tous azimuts. «Nous Malgaches, avons choisi de travailler avec tous les pays. Il n’y a plus de pays qui prend le parti d’un tel ou un tel. Le monde est en difficulté à cause de cette situation entre la Russie et l’Ukraine. Notre politique à Madagascar est de coopérer avec tous les pays, que ce soit ceux de l’occident, que ce soit la Russie », est la réponse du chef du gouvernement.
Christian Ntsay ajoute, la situation évolue, nous la suivons de près, en concluant ses propos par, c’est tout ce que je peux dire pour le moment.