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Ukraine : les membres de l’OTAN affichent leur unité avant les pourparlers américano-russes

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La Russie a massé au cours des derniers mois des dizaines de milliers de soldats près des frontières de l’Ukraine et réclame des garanties de sécurité de la part des Occidentaux, notamment l’arrêt de toute collaboration militaire entre l’OTAN et l’Ukraine.

Des troupes d’infanterie navale ukrainiennes, sur la ligne de front, dans la région de Donetsk, en Ukraine, le 7 janvier 2022. ANDRIY DUBCHAK / AP

Avant l’ouverture de pourparlers américano-russes lundi 10 janvier à Genève, pour désamorcer le risque d’une intervention russe en Ukraine, l’OTAN affiche son unité. La Russie, qui a massé ces derniers mois des dizaines de milliers de soldats près des frontières de l’Ukraine, réclame des garanties de sécurité de la part des Occidentaux, notamment l’arrêt de toute collaboration militaire entre l’OTAN et l’Ukraine et la Géorgie et de tout élargissement de l’Alliance atlantique vers l’Europe orientale.

« Le renforcement militaire de la Russie se poursuit autour de l’Ukraine et est accompagné d’un discours menaçant de Moscou si ses exigences ne sont pas acceptées. Or elles sont inacceptables et le risque d’un nouveau conflit est réel », a déclaré, vendredi 7 janvier, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, à l’issue d’une réunion en visioconférence avec les chefs de la diplomatie des 30 pays membres de l’Alliance.

Propositions de Moscou

Le Kremlin a rendu publiques à la fin de l’année dernière deux propositions de traités engageant l’OTAN à exclure toute adhésion future de l’Ukraine et à réduire ses forces près des frontières avec la Russie. « Il est hors de question que l’OTAN transige sur le principe du droit de chaque nation à choisir sa propre voie, y compris le type d’accord de sécurité dont elle veut faire partie », a soutenu M. Stoltenberg.

Mais les alliés posent des conditions. « Le gouvernement russe doit procéder à une désescalade, poursuivre les voies diplomatiques et respecter ses engagements en matière de transparence des activités militaires », a ainsi exigé la ministre des affaires étrangères britannique, Liz Truss. Son homologue polonais, Zbigniew Rau, a pour sa part affirmé que « les pourparlers avec la Russie ne peuvent avoir lieu dans une situation d’escalade envers l’Ukraine et l’OTAN ». « Aucune discussion sur la sécurité de l’Europe ne se tiendra sans les Européens à la table des négociations », a insisté Jens Stoltenberg.

Les Etats-Unis ne se laisseront pas « distraire » par les exigences russes visant à empêcher l’Ukraine de rejoindre l’OTAN, a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken. Il a promis à Kiev qu’il n’y aurait « pas de discussion sur l’Ukraine sans l’Ukraine ».

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Montée des tensions: La Russie veut contraindre les USA à respecter la Charte des Nations unies

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La Russie et la Chine viennent de demander par écrit aux Etats-Unis de respecter la Charte des Nations Unies et la parole qu’ils ont donné. Cette démarche, dénuée de toute agressivité, remet en question non seulement les fonctionnements de l’Onu, de l’Otan et de l’Union européenne, mais presque toutes les avancées US depuis la dissolution de l’URSS. Elle est évidemment inacceptable pour Washington. Mais l’hyper-puissance US n’est plus ce qu’elle était. Elle va devoir amorcer son retrait.

Le monde actuel est dirigé par les États-Unis d’Amérique et l’Otan qui se présentent comme les seules puissances globales alors que la Fédération de Russie et la République populaire de Chine sont plus puissants qu’eux, aussi bien sur le plan économique que sur le plan militaire.

Le 17 décembre 2021, Moscou a rendu public un brouillon de Traité bilatéral avec Washington apportant des garanties à la paix [1], ainsi qu’un brouillon d’accord pour le mettre en œuvre [2]. Ces documents ne sont pas dirigés contre les États-Unis, ils visent uniquement à leur faire appliquer la Charte des Nations Unies et à respecter leur propres engagements.

Le 23 décembre, lors de la conférence de presse annuelle du président Poutine, une question de la journaliste Diana Magnay de Sky News a donné lieu à une algarade. Vladimir Poutine lui a répondu sèchement que les remarques de la Russie sur le comportement US dataient de 1990 et que Washington non seulement n’en tenait pas compte, mais persistait à aller de l’avant. Désormais, les armes de l’Otan étaient sur le point d’être déployées en Ukraine ce qui constituerait un fait inacceptable pour Moscou [3]. Jamais un dirigeant russe ne s’était exprimé ainsi. Il faut bien comprendre qu’installer des missiles à quatre minutes de vol de Moscou pose une menace extrême et constitue une cause de guerre.

Le 30 décembre, une conversation téléphonique a été organisée entre les présidents Biden et Poutine. La partie états-unienne a émis des propositions pour résoudre la question ukrainienne, tandis que la partie russe a ramené la discussion sur les violations US de la Charte des Nations unies et de la parole donnée.

Les États-Unis envisagent de montrer leur bonne foi en n’accueillant pas l’Ukraine au sein de l’Otan. C’est une manière de voir qui ne répond que marginalement à la question posée et qui n’est susceptible de prévenir la guerre qu’accompagnée de mesures de retrait.

À l’évidence, nous entrons dans une période d’affrontement extrême qui durera plusieurs années et pourra à tout instant dégénérer en Guerre Mondiale.

Dans cet article, nous allons examiner ce conflit dont on ignore tout en Occident.

1- L’extension de l’Otan aux frontières de la Russie

Durant la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont délibérément fait peser l’effort maximum sur l’Union soviétique. Entre 22 et 27 millions de Soviétiques sont morts (soit 13 à 16 % de la population) contre 418 000 États-uniens (soit 0,32 % de la population). Lorsque cette boucherie s’est terminée, les États-Unis ont constitué une alliance militaire en Europe occidentale, l’Otan, à laquelle l’URSS a répondu en créant le Pacte de Varsovie. Rapidement, l’Otan s’est révélée être une fédération violant le principe de souveraineté des États énoncé par l’article 2 de la Charte des Nations unies [4], ce que des pays du Tiers-Monde dénoncèrent en 1955 lors de la Conférence de Bandoung [5]. En définitive, l’URSS viola également la Charte des Nations unies en adoptant la Doctrine Brejnev en 1968 et en l’imposant aux membres du Pacte de Varsovie. Lorsque l’URSS fut dissoute et que certains de ses anciens membres créèrent une nouvelle alliance militaire, le Traité de Sécurité collective, ils choisirent d’en faire une confédération dans le respect de la Charte des Nations unies.

Pour être clair sur ce que signifient fédération et confédération, prenons un exemple : durant la guerre de Sécession, les Nordistes formaient une fédération car les décisions de leur gouvernement s’imposaient à tous ses États membres. Au contraire, les Sudistes formaient une confédération car chaque État membre restait souverain.

L’Otan étant une organisation fédérale, Washington et Londres qui la dirigent sont intervenus dans la totalité des États membres. L’Alliance atlantique a organisé des opérations terroristes en Italie allant jusqu’à assassiner le président du Conseil Aldo Moro (opération Gladio). Elle a organisé un coup d’État en Grèce pour renverser le régime démocratique ou financé l’Organisation de l’Armée Secrète (OAS) qui perpétra une quarantaine de tentatives d’assassinat du président Charles De Gaulle [6].

Lorsque le Mur de Berlin et le Rideau de Fer tombèrent, en 1989, les Allemands souhaitèrent réunifier leur nation en un seul pays. Cependant cela signifiait l’extension de l’Otan au territoire de la République démocratique allemande. Dans un premier temps, les Soviétiques s’y opposèrent. On envisagea alors une réunification avec neutralisation du territoire de la RDA. En définitive le Premier secrétaire, Mikhaïl Gorbatchev, accepta l’extension de l’Otan par la réunification des deux Allemagnes à la condition que l’Alliance ne cherche pas à s’étendre à l’Est.

Le chancelier ouest-allemand, Helmut Kohl, son ministre des Affaires étrangères Hans-Dietrich Genscher, et le président français, François Mitterrand, soutinrent ensemble la position russe : l’Otan devait s’engager à ne plus s’élargir à l’Est. Le président états-unien, George H. Bush Sr, et son secrétaire d’État, James Baker, multiplièrent les déclarations publiques et les engagements en ce sens devant tous leurs interlocuteurs [7].

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Russie : menace de guerre en Ukraine ? Une Leçon de géopolitique – Le Dessous des cartes | ARTE

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La Russie envisage-t-elle vraiment une invasion de l’Ukraine ? Quelles ont été les relations entre les deux pays depuis l’arrivée de Poutine au pouvoir ? Sept ans après son annexion, la Crimée est-elle durablement passée du côté russe ?

Quel peut être le rôle de l’Union européenne dans cette affaire ? Éclairage du Dessous des cartes avec une Leçon de géopolitique d’Émilie Aubry et Tatiana Kastouéva-Jean.

Le 7 décembre 2021, Joe Biden et Vladimir Poutine se sont entretenus par vidéo interposée pour évoquer les tensions qui se sont accentuées ces derniers jours autour de la question ukrainienne. Washington accuse Moscou de masser des troupes à la frontière de l’Ukraine, faisant planer la menace d’une invasion de son voisin. En parallèle, la Russie chercherait même à favoriser un coup d’État à Kiev selon certaines sources. De son côté le Kremlin accuse les États-Unis de vouloir intégrer l’Ukraine à l’OTAN, ce qu’il verrait comme une agression directe contre sa sécurité nationale. Si le problème de fond ne semble pas réglé à l’issue de cet entretien, les deux partis ont toutefois joué la carte de l’apaisement. Ils se sont notamment entendus pour continuer d’essayer de trouver une solution diplomatique à ce différend plutôt que d’avoir recours à des démonstrations de force. Pour en parler, Émilie Aubry rencontre Tatiana Kastouéva-Jean. Chercheuse à l’IFRI, l’Institut français des relations internationales, elle est spécialiste de la Russie.

Salomé Zourabichvili; « La force de Poutine est de multiplier les provocations »

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Alors que la tension monte à l’est, à la frontière de l’Ukraine où les troupes russes sont massées, la présidente de la Géorgie reste prudente sur la situation. « Personne n’est en mesure de dire si Poutine passera à l’acte ou non », estime-t-elle, même si « sa grande force est de multiplier les provocations

« Le domaine cognitif de la manipulation est devenu un terrain de conflit »

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Tribune. L’OTAN distingue aujourd’hui cinq « domaines d’opérations » sur lesquels les hommes s’affrontent. Sur terre depuis qu’ils se tiennent debout, sur mer depuis qu’ils savent naviguer, dans les airs depuis la première guerre mondiale, dans le cyberespace depuis 2016 et, depuis le sommet de Londres de 2019, dans l’espace.

L’hypothèse d’ajouter un sixième domaine, le « domaine cognitif », ou « human mind » en anglais, l’autre langue officielle de l’OTAN, est désormais sur la table. Cette évolution paraît nécessaire, tant la nature des conflits s’est transformée au cours des vingt dernières années, rendant obsolète toute grille de lecture qui ne tiendrait compte que des cinq domaines opérationnels aujourd’hui retenus.

Ce sixième domaine, celui de l’influence, de la manipulation, est celui qui permet à l’adversaire de faire l’économie d’un affrontement ouvert, toujours coûteux, souvent hasardeux. Pénétrer le domaine cognitif, sans même avoir besoin de l’envahir, jouer sur les leviers qui font émerger la pensée, qui créent de nouveaux réflexes, c’est contrôler l’individu, les communautés auxquelles il appartient, jusqu’à la société tout entière.

S’attaquer à l’individu

L’idée n’est certes pas nouvelle. Le général chinois Sun Tzu (544-496 av. J.-C.) la résumait parfaitement dans L’Art de la guerre : « Soumettre l’ennemi par la force n’est pas le summum de l’art de la guerre, le summum de cet art est de soumettre l’ennemi sans verser une seule goutte de sang. » De même, manipuler la façon dont les êtres humains prennent des décisions, à travers leur perception du monde, les émotions qu’ils ressentent, les sentiments qu’ils éprouvent, c’est bien sûr ce que font, au quotidien, publicitaires et politiciens en temps de paix.

Ce qui est en revanche nouveau, c’est l’utilisation des sciences cognitiques appliquées pour s’attaquer, par des stratégies « sur-mesure de masse », à l’individu en ce qui le définit intimement comme être humain.

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A l’OTAN, l’administration Biden rassure ses alliés européens

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La première réunion de l’Alliance depuis l’élection du nouveau président américain a inauguré la « nouvelle relation » tant désirée à Bruxelles et a gommé d’un coup quatre années de tensions inédites entretenues par Donald Trump.

Les ministres des Affaires étrangères de l’OTAN lors d’une photo de groupe au siège de l’OTAN à Bruxelles, le mardi 23 mars 2021 YVES HERMAN / AP

Ils voulaient l’entendre, et il les a rassurés : Antony Blinken, le nouveau secrétaire d’Etat américain, a déclaré à ses alliés européens qu’il voulait « reconstruire » l’OTAN avec eux, mardi 23 janvier, au premier jour d’une réunion des ministres des affaires étrangères de l’Alliance. C’est un engagement « inébranlable », a-t-il précisé, avant de souscrire à des conclusions évoquant « le lien transatlantique qui unit durablement l’Europe et l’Amérique du Nord, et dont l’OTAN est l’ancrage ». Ce texte évoque encore un partenariat transatlantique qui « demeure la pierre angulaire de notre défense collective, le pivot de notre cohésion politique, et un pilier essentiel de l’ordre international fondé sur des règles ».

Cette première réunion inaugurant la « nouvelle relation », tant désirée à Bruxelles, a gommé d’un coup quatre années de tensions inédites au cours desquelles Donald Trump avait fait trembler l’organisation sur ses bases. La discussion n’avait pas d’autre but, en réalité, car elle n’a livré aucun résultat. Mais, pour les Européens, l’important était de célébrer dignement des retrouvailles tandis que, pour la nouvelle administration démocrate, il s’agissait de restaurer clairement les relations avec les alliés des Etats-Unis.

Comme le précise la version provisoire de la vision stratégique américaine – dans laquelle Washington « réaffirme l’importance » de l’OTAN, s’engage à y « investir » et à la « moderniser » –, ces alliés « sont une formidable source de force et un atout pour l’Amérique, parce qu’ils l’aident à assumer les responsabilités nécessaires afin de garder notre nation en sécurité et notre population prospère ». Cette conviction, M. Blinken l’a répétée lors d’une conversation avec Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Alliance, mardi.

Les Etats-Unis misent sur l’expérience transatlantique accumulée par le président et son secrétaire d’Etat, ainsi que sur des garanties – comme le soutien réaffirmé par M. Biden au fondement de l’OTAN, l’article 5 de la charte qui oblige à se porter au secours d’un membre attaqué – pour tourner la page Trump.

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Défense : le Royaume-Uni considère Moscou comme la plus grande menace

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Selon la nouvelle doctrine britannique en matière de défense et de sécurité nationale, la Russie est la «menace directe la plus importante». Une analyse que Moscou regrette alors que les relations entre les deux pays sont au «point mort».

Le drapeau de l’Union Jack flotte à côté de Big Ben à Londres, le 11 septembre 2019.

 

D’après la nouvelle feuille de route géopolitique britannique (Integrated Review) qui fixe les priorités du pays en matière de défense et de sécurité nationale pour les prochaines décennies, la Russie reste la «menace directe la plus importante» pour la Grande-Bretagne. Ainsi peut-on lire dans ce document d’une centaine de pages : «Le Royaume-Uni respecte le peuple, la culture et l’histoire de la Russie [mais] jusqu’à ce que les relations avec son gouvernement s’améliorent, nous nous défendrons contre l’éventail des menaces émanant de la Russie.»

Le Premier ministre Boris Johnson a également affirmé que l’île resterait membre de l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique nord) et qu’elle travaillerait avec ses «alliés et partenaires» pour relever les défis de sécurité du «monde physique» et en ligne. «Nous continuerons à dépasser la ligne directrice de l’OTAN et à consacrer plus de 2% de notre PIB à la défense et dédierons nos capacités nucléaires et cyberstratégiques à la défense des Alliés», a-t-il précisé.
C’est la première fois que le Royaume-Uni publie ses priorités en termes de défense et de sécurité nationale depuis la sortie du pays de l’Union européenne. Les relations entre Londres et Moscou se sont considérablement dégradées au cours des dernières années suite à plusieurs incidents et désaccord, tels que l’empoisonnement en mars 2018 de l’ancien agent double russe Sergueï Skripal dans la ville de Salisbury, les tensions persistantes dans le cadre de l’affaire Navalny ou les accusations de cyberattaques portées par Royaume-Uni à l’encontre de la Russie.
«La Russie n’a été et n’est l’ennemie de personne»
Autre point important de ce rapport qui doit être détaillé par le Premier ministre Boris Johnson devant les députés : la volonté du Royaume-Uni d’augmenter le plafond de son arsenal nucléaire, une première depuis la chute de l’Union soviétique. L’une des principales mesures prévoit que le Royaume-Uni porte de 180 à 260, soit une hausse d’environ 45 %, le plafond maximum de son stock d’ogives nucléaires.
Comme le rapporte l’agence RIA Novosti, le 16 mars, le porte-parole du président russe Dmitri Peskov a regretté la nouvelle stratégie de défense britannique. «Bien sûr, cette attitude de confrontation ne peut que susciter des regrets voire des inquiétudes», a déclaré le porte-parole du Kremlin, soulignant que cette approche n’avait rien à voir avec l’état réel des choses : «La Russie n’a été et n’est l’ennemie de personne, elle ne représente de menace pour personne. Au contraire, comme le président Poutine l’a déclaré à plusieurs reprises, nous sommes en faveur de la normalisation et du développement de bonnes relations mutuellement avantageuses avec tous les pays. Nous voulons de bonnes relations», a-t-il conclu.

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Erdogan fulmine contre les sanctions de son allié américain de l’OTAN

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Recep Tayyip Erdogan a vivement critiqué la décision de son allié américain au sein de l’OTAN d’émettre des sanctions contre la Turquie pour avoir fait l’acquisition de S-400 russes. Il évoque une «attaque ouverte» contre la souveraineté d’Ankara

Le président turc Recep Erdogan lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche à Washington, le 13 novembre 2019.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé ce 16 décembre les sanctions imposées par Washington contre la Turquie pour avoir acquis le système de défense aérienne russe S-400. «De quel type d’alliance s’agit-il ? Cette décision est une attaque ouverte contre notre souveraineté», s’est indigné le chef d’Etat lors d’un discours, en faisant référence à l’appartenance de la Turquie et des Etats-Unis à l’OTAN.

« C’est un prétexte. Le vrai but est de stopper l’élan de notre pays dans l’industrie de défense et de nous rendre de nouveau complètement dépendants »

Dans son discours, le chef d’Etat a rejeté l’argument américain selon lequel les S-400 représentaient un «danger pour la sécurité» des systèmes de l’OTAN. «C’est un prétexte. Le vrai but est de stopper l’élan de notre pays dans l’industrie de défense et de nous rendre de nouveau complètement dépendants», a-t-il affirmé.

Selon Recep Erdogan, Ankara a opté pour les missiles russes faute d’accord avec Washington pour acheter l’équivalent américain de ce système ultrasophistiqué, les Patriot. «La Turquie a depuis longtemps dépassé le point où elle aurait pu être entravée par ce type de sanctions», a ajouté le président turc sur un ton de défi. Et de poursuivre : «Nous allons redoubler d’efforts pour rendre notre industrie de défense indépendante.»

Invoquant une loi adoptée en 2017 par le Congrès, quasiment à l’unanimité, pour «contrer les adversaires de l’Amérique à travers les sanctions» (Caatsa), Washington a interdit le 14 décembre l’attribution de tout permis d’exportation d’armes au SSB, l’agence gouvernementale turque en charge des achats militaires, pour punir Ankara de l’acquisition du système de défense anti-aérienne russe S-400. La décision prévoit aussi des sanctions contre le président de SSB, Ismail Demir, ainsi que d’autres dirigeants de cette institution.

Moscou a de son côté dénoncé des sanctions américaines «illégitimes» envers la Turquie. «Il s’agit d’une nouvelle manifestation d’une attitude arrogante à l’égard du droit international, une manifestation des mesures coercitives unilatérales et illégitimes que les Etats-Unis utilisent depuis de nombreuses années, depuis des décennies à droite et à gauche», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, cité par l’agence Ria Novosti.

(source: rt.com

La France suspend sa participation à une mission de l’Otan en Méditerranée

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En raison de tensions avec la Turquie, la France a temporairement suspendu sa participation aux opérations de surveillance de l’Otan en Méditerranée, a confirmé mercredi une source au ministère des Armées.
L’escalade entre les deux alliés se poursuit, après les déclarations lundi du président français, Emmanuel Macron, évoquant la « responsabilité historique et criminelle » de la Turquie en Libye. En violation de l’embargo sur les armes, Ankara y livre des équipements au gouvernement d’accord national de Faïez Sarraj et achemine des milliers de mercenaires syriens. Face aux critiques, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, défend son « soutien à un gouvernement légitime reconnu par la communauté internationale » et reproche à Paris son appui au camp opposé de Khalifa Haftar, approvisionné lui aussi illégalement en armes par la Russie, les Emirats arabes unis et l’Egypte.