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Niger : l’Union africaine demande la libération de Mohamed Bazoum – Poutine va livrer gratuitement du céréale à 6 pays
La diplomatie russe a appelé jeudi 27 juillet à un « dialogue constructif et pacifique » et dit souhaiter la « libération rapide » du président nigérien Mohamed Bazoum, séquestré à Niamey par des militaires qui affirment l’avoir renversé.
La chronique : faut-il dissoudre l’Union africaine ?
60 ans après la naissance de l’OUA, au regard du bilan largement négatif de son action, ne faut il pas dissoudre l’Union africaine qui l’a remplacée et repenser à un autre instrument capable de porter l’espoir panafricain qui reprend de la vigueur ?
Des points de vue qui interpellent, non seulement les leaders politiques africains, mais également les nombreuses populations du continent qui aspirent à « structurer » des alternatives mieux adaptées aux paradigmes essentiels caractérisant le monde actuel.
Le cas israélien divise à nouveau l’Union africaine
La directrice générale adjointe du ministère israélien des affaires étrangères pour l’Afrique, Sharon Bar-li, a été expulsée samedi du sommet de l’UA à Addis-Abeba.
La scène, musclée, a donné le coup d’envoi du sommet de l’Union africaine (UA), éclipsant pendant un temps l’ordre du jour. Samedi 18 février au matin, une représentante du ministère israélien des affaires étrangères a été expulsée manu militari de l’Assemblée générale de l’UA alors que s’engageaient les discussions entre les chefs d’Etats du continent, au siège de l’organisation à Addis-Abeba.
La vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre Sharon Bar-li, directrice générale adjointe du ministère israélien des affaires étrangères pour l’Afrique, être conduite hors de la séance plénière par des agents de sécurité de l’institution continentale. Israël n’a pas tardé à accuser l’Iran de se trouver derrière cette « grave » expulsion, déplorant, dans le même communiqué que « l’Union africaine [soit] prise en otage par un petit nombre de pays extrémistes comme l’Algérie et l’Afrique du Sud ».
Selon plusieurs diplomates présents à Addis-Abeba, la délégation algérienne aurait menacé de quitter le sommet si les représentants israéliens restaient dans l’hémicycle. Pour tenter de relativiser l’incident, l’Union africaine a prétexté un problème protocolaire. Ebba Kalondo, la porte-parole de la Commission de l’UA, qui tient lieu de secrétariat de l’organisation, a expliqué à l’Agence France-Presse qu’une personne avait été « invitée à quitter les lieux » parce qu’elle n’était pas conviée à cette réunion.
Statut d’observateur
Cette affaire constitue, quoi qu’il en soit, un revers pour Israël, alors que la normalisation de ses relations avec les Etats d’Afrique est l’une des priorités du gouvernement du premier ministre Benyamin Nétanyahou. Ces dernières années, les diplomates israéliens ont arpenté les capitales africaines en quête de reconnaissance. Le ministre des affaires étrangères, Eli Cohen, se trouvait encore, début février, au Soudan pour réchauffer les liens avec Khartoum. Sur les 54 pays africains, 46 reconnaissent aujourd’hui l’Etat hébreu.
En juillet 2021, le président de la Commission, Moussa Faki Mahamat, avait accordé à Israël le statut d’observateur auprès de l’organisation. Mais la présence de Tel-Aviv au sein de l’UA reste l’une des principales sources de controverses au sein de l’institution. L’accréditation a créé une fracture telle que le débat autour du statut d’observateur de l’Etat hébreu avait été ajourné lors du sommet 2022 pour éviter de faire éclater les dissensions au grand jour.
Alors qu’elle disposait d’une année pour se pencher sur cet épineux dossier, la commission mise en place à cet effet ne s’est jamais réunie. « C’est une illustration de plus de l’incapacité de l’Union africaine à trancher les différends entre pays, observe Paul-Simon Handy, chercheur au sein de l’Institute for Security Studies. Sur ce sujet, l’UA a tout simplement décidé de ne pas décider. »
Lutte entre deux blocs
L’institution continentale aurait pu en effet procéder à un vote ouvert concernant le statut d’observateur d’Israël : les deux tiers des pays auraient voté en sa faveur. Mais l’Afrique du Sud, à la fois partenaire économique de l’Etat hébreu et historiquement opposé à sa présence au sein de l’UA, avait discrètement menacé de suspendre son financement institutionnel en 2022. « Cela démontre la façon dont des minorités influentes peuvent faire taire une majorité moins puissante », conclut Paul-Simon Handy.
L’affaire illustre, en toile de fond, la lutte entre deux blocs concurrents, en particulier la rivalité entre l’Algérie et le Maroc. Le royaume chérifien, qui a récemment signé un accord de coopération sécuritaire avec Israël, est l’une des têtes de pont de cet Etat sur le continent, tout comme le Rwanda et l’Ouganda.
A l’inverse, Alger, farouche soutien des Palestiniens, rejette historiquement toute normalisation avec Israël. Le ministre des affaires étrangères algérien, Ramtane Lamamra, estimait en 2022 que l’accréditation de Tel-Aviv pourrait conduire à « une profonde division des Etats membres » au sein de l’UA.
La controverse au sujet du statut d’Israël n’est pas, du reste, l’unique pomme de discorde entre Rabat et Alger au sein de l’institution. Dernièrement, les deux pays du Maghreb se sont écharpés en coulisses à propos de l’obtention de la première vice-présidence de la Conférence de l’UA, une responsabilité stratégique qui débouche généralement sur la présidence tournante de l’organisation continentale l’année suivante.
Présent lors de la cérémonie d’ouverture du sommet, samedi, le premier ministre de l’Autorité palestinienne, Mohammad Shtayyeh, a profité de la tribune qui lui était offerte pour critiquer le « terrorisme » et la « politique de confiscation des terres » de l’Etat hébreu.
Israël pourrait rencontrer des difficultés lors de l’année à venir pour plaider son cas. Les Comores, nouveau président en exercice de l’UA, sont un soutien de la Palestine. En 2021, Moroni s’était opposé à l’octroi à l’Etat hébreu du statut d’observateur.
(source: lemonde.fr)
Sahara: Patrick Rajoelina alerte sur le danger de la balkanisation de l’Afrique à cause du Polisario
L’ancien ministre des Affaires étrangères de Madagascar, Patrick Rajoelina, signataire de l’ »Appel de Tanger » pour l’exclusion de la milice du polisario « rasd » de l’Union Africaine (UA), a affirmé que l’existence d’une organisation comme l’autoproclamée « rasd » au sein de l’UA est un danger pour toute l’Afrique, estimant que son cas pourrait faire jurisprudence pour démembrer des pays et la balkanisation de tout le continent.
En marge de la première réunion de suivi de l’ »Appel de Tanger » où plusieurs anciens Premiers ministres et ministres des Affaires Etrangères africains se sont réunis pour lancer un appel à exclure l’entité de l’autoproclamée rasd de l’organisation panafricaine, l’ancien chef de la diplomatie de Madagascar, Patrick Rajoelina a déclaré à Hespress FR que le Sahara est « pris en otage » par le front polisario en contravention « flagrante » avec les statuts de l’Organisation de l’Union Africaine (OUA) à l’époque et de l’UA aujourd’hui.
« La rasd n’est ni un Etat ni une puissance dans la mesure où un Etat existe s’il a un sol, s’il a un gouvernement et s’il a une population. Aujourd’hui, la rasd qui revendique une population, cette population vit en territoire étranger », a-t-il affirmé dans une déclaration à Hespress FR depuis Marrakech, en référence à l’Algérie qui permet à étrangers, non Algériens, d’avoir un gouvernement parallèle, des armes, sur son propre territoire.
L’ancien ministre des Affaires étrangères de Madagascar, a expliqué qu’à l’issue de « très nombreuses semaines de concertation avec de très nombreuses personnalités, nous avons rédigé un Livre blanc qui a été rédigé en toute sérénité avec des arguments juridiques, historiques, politiques, diplomatiques mais avec une immense détermination » pour faire exclure la rasd de l’Union africaine et réparer l’erreur de son admission à sa création en 2002. Lire la suite »
Macky Sall, Président en exercice de l’Union Africaine et le président Andry Rajoelina
Ouverte dimanche 6 novembre 2022 à Charm el-Cheikh en Egypte, la COP27 se poursuit jusqu’au 18 novembre. Et pour éviter la disparition de la planète suite au réchauffement climatique, les pays pollueurs doivent aider financièrement les États faisant face à une écrasante pauvreté pour qu’ils réussissent à mettre en place une politique environnementale.
Président Andry Rajoelina: « Accélérer l’adaptation en Afrique »
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Suite du discours
Macky Sall demande l’intégration de l’Union africaine au G20
Discours de S.E. Macky Sall, Président en exercice de l’Union Africaine à l’occasion de la quatrième Réunion de Coordination de l’Union Africaine
Monsieur le Président Hakainde Hichilema,
Chers collègues,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Monsieur le Président du Conseil européen, cher Charles,
Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine,
Messieurs les Chefs de secrétariats des Communautés économiques et mécanismes régionaux,
Mesdames, Messieurs,
En votre nom et en mon nom personnel, je tiens d’abord à remercier vivement notre frère Hakainde Hichilema pour l’accueil chaleureux qui nous a été réservé, dans la pure tradition d’hospitalité zambienne.
Thank you very much brother Hakainde for hosting us in your beautiful city of Lusaka. We really feel at home.
Je voudrais souhaiter la bienvenue à notre ami Charles Michel qui a exprimé le souhait de s’adresser à notre réunion, dans l’esprit du partenariat euro-africain.
Charles soutient nombre de nos initiatives, y compris notre position sur la transition énergétique juste et équitable, et notre candidature pour l’octroi d’un siège à l’Union Africaine au sein du G20.
Chers collègues,
Mesdames, Messieurs,
Nous tenons notre réunion de coordination dans un contexte mondial très difficile.
Nous continuons de faire face à des défis politico sécuritaires majeurs, qui menacent la paix et la stabilité du continent.
Je réitère notre solidarité agissante avec tous les pays frères victimes du terrorisme ; et je renouvelle mon appel pour la résolution pacifique des différends.
C’est ainsi que nous pourrons mieux nous consacrer aux nombreux défis du développement qui nous interpellent alors que la conjoncture mondiale continue de se détériorer.
Depuis notre sommet ordinaire de février, la crise économique et sociale engendrée par la pandémie s’est en effet accentuée, avec l’impact de la guerre en Ukraine.
A ce sujet, j’ai rendu compte à notre réunion de Bureau élargi du 20 juin dernier de mes entretiens avec le Président Vladimir Poutine, et avec des dirigeants de pays et institutions partenaires afin de trouver des solutions pour atténuer les effets de la guerre sur nos pays.
Je remercie le Président Faki pour son accompagnement et l’encourage à poursuivre le suivi de cette question vitale pour nos économies.
Plus récemment au Sommet du G7 en Allemagne, j’ai renouvelé notre plaidoyer sur des sujets d’intérêt majeur pour le continent, à savoir :
- La réallocation partielle des DTS et la mise en œuvre effective de l’Initiative du G20 de suspension du service de la dette pour soutenir nos efforts de résilience et de relance ;
- Une transition énergétique juste et équitable, permettant à nos pays d’utiliser leurs ressources disponibles pour assurer l’accès universel à l’électricité ;
- L’octroi d’un siège à l’Union Africaine au sein du G20 pour mieux prendre en charge les intérêts de nos pays ;
- Enfin, la production de vaccins en Afrique et leur accès aux plateformes de commercialisation.
Je remercie particulièrement notre frère, le Président Cyril Ramaphosa, pour le temps et les efforts considérables qu’il consacre à ce dossier. Il y reviendra certainement tout à l’heure.
Brother Cyril, thank so much once again for your dedication to our common cause.
Sur les efforts de lutte contre le réchauffement climatique, notre plaidoyer pour une transition énergétique juste et équitable a plutôt reçu des échos favorables.
Du reste, le Rapport que l’Agence internationale de l’Energie vient de publier conforte notre position. En effet selon l’AIE, même dans l’hypothèse peu probable où l’Afrique exploiterait toutes ses découvertes gazières (plus de 5000 milliards de m3) sur 30 ans, le cumul de ses émissions représenterait à peine 3,5% des émissions mondiales.
Sur l’octroi d’un siège à l’Union Africaine au sein du G20, j’ai saisi formellement tous les membres de notre demande ; et nous commençons à rallier des soutiens.
S’agissant de la réallocation partielle des DTS et de l’Initiative sur la suspension de la dette en soutien à nos efforts de résilience et de relance économique, je dois dire qu’il n’y a pas encore d’avancées significatives.
Il en est de même du système de notation des agences d’évaluation et de la réforme des règles de crédit export de l’OCDE.
Ces questions, ajoutées à la faible rémunération de nos ressources minières et aux pratiques fiscales abusives de certaines compagnies sur le continent, handicapent lourdement nos pays en leur privant d’importantes ressources qui auraient pu largement contribuer à financer leurs budgets.
Ce sont là des enjeux fondamentaux. Il me semble important de leur consacrer plus de temps dans nos débats internes et avec les pays et institutions partenaires. C’est une façon de porter et intensifier le message pour un ordre économique mondial plus juste et plus équitable.
En outre, la crise actuelle nous renvoie aussi à nos propres responsabilités. Elle nous rappelle que nous devons davantage compter sur nous-mêmes pour nous libérer de certaines contingences que nous trainons depuis plusieurs décennies.
Il en est ainsi des entraves aux échanges intra africain que l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) devrait aider à résoudre en boostant l’intégration par le commerce et l’investissement.
Guerre en Ukraine, en direct : « une lueur d’espoir sur la mer Noire » après la signature de l’accord sur les céréales ukrainiennes
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a salué vendredi cet accord difficilement arraché sous l’égide de la Turquie, dont l’exécution reste au bon vouloir de la Russie.
A Istanbul, un accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes et russes soumis à la bonne foi de Vladimir Poutine
Les textes signés séparément vendredi sous l’égide de l’ONU, par l’Ukraine et la Russie, prévoient l’ouverture de couloirs permettant la circulation des navires commerciaux en mer Noire.
Le point sur la situation à 6 heures
- L’Ukraine et la Russie ont signé, vendredi à Istanbul, deux textes identiques mais séparés – à la demande des Ukrainiens qui refusaient de signer avec les Russes – permettant l’exportation des céréales et produits agricoles bloqués dans les ports de la mer Noire et qui font cruellement défaut aux marchés mondiaux. Cet accord, signé pour quatre mois reconductibles, contient notamment : des inspections au départ et à l’arrivée en Turquie, des couloirs de navigation sécurisés, et une contrepartie pour les céréales et engrais russes.
(source: lemonde.fr)
Céréales : l’Union africaine «se félicite» de l’accord entre la Russie et l’Ukraine

L’Union africaine s’est «félicitée» samedi 23 juillet de l’accord signé entre la Russie et l’Ukraine pour débloquer les exportations de céréales, un «développement bienvenu» pour le continent qui fait face à un risque accru de famine.
Cet accord est «une réponse» à la visite en juin en Russie du chef de l’État sénégalais Macky Sall, président en exercice de l’UA, et de Moussa Faki, président de la commission de l’UA, qui avaient souligné auprès de Vladimir Poutine «l’urgence du retour des céréales d’Ukraine et de Russie sur les marchés mondiaux», souligne l’organisation dans un communiqué.
(source: lefigaro.fr)
Accord sur le blé ukrainien : « Nous voulons que cette guerre prenne fin », répète Erdogan
L’Union africaine condamne le racisme des pays européens à l’égard de ses ressortissants en Ukraine
AA / Addis Abeba
L’Union africaine (UA) a condamné le « comportement raciste » des pays européens à l’égard de ses citoyens résidant en Ukraine, et qui souhaitent les fui via les frontières terrestres, sur fond de la guerre russe en Ukraine.
Dans un communiqué rendu public lundi soir, l’UA a rejeté ces pratiques et les a qualifiées d’inacceptables, affirmant qu’il s’agissait de violation du droit international.
L’UA a encore souligné que la loi accordait à toutes les personnes de toutes nationalités et de toutes les ethnies le « droit de fuir » tout pays en état de guerre.
Des rapports et des vidéos montrant que les autorités frontalières priorisaient le passage des Ukrainiens – considérés comme citoyens européens – vers les pays voisins, plutôt que les personnes d’autres nationalités, y compris les Africains et les Asiatiques, ont fait le tour de la toile.
Dans ce contexte, les Nations Unies ont rapporté que plus d’un demi-million d’Ukrainiens avaient quitté leur pays pour fuir la guerre.
À l’aube du 24 février, la Russie avait lancé la guerre contre l’Ukraine, suivie d’une vague d’indignation internationale durant laquelle des sanctions économiques et financières « strictes » ont été imposées à Moscou.
(source: aa.com.tr/fr/afrique)
L’Ethiopie veut faire oublier la guerre en accueillant le sommet de l’Union africaine
Le premier ministre Abiy Ahmed a milité pour que les chefs d’Etat africains se réunissent en présentiel à Addis-Abeba samedi 5 et dimanche 6 février.

Comme chaque année au moment du sommet de l’Union africaine (UA), les drapeaux des cinquante-cinq Etats membres pavoisent les avenues d’Addis-Abeba, la capitale de l’Ethiopie où siège l’institution. Pour cette édition, qui se tient samedi 5 et dimanche 6 février, les autorités éthiopiennes y ont ajouté une touche nouvelle avec des affiches géantes au ton plus politique.
« L’Afrique mérite un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies », revendique l’une d’elles, tandis qu’une autre proclame : « Nous aspirons à un continent uni. » Le hashtag #NoMore (« assez ») est, lui, omniprésent. Ce slogan, lancé par Addis-Abeba pour contrer les pressions internationales lors de la guerre civile éthiopienne, est aussi conçu comme un symbole du panafricanisme.
Après un précédent sommet de l’UA organisé de façon virtuelle en 2021, le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a déployé beaucoup d’efforts pour un événement « en présentiel », plutôt que le format hybride initialement privilégié. « Abiy Ahmed a fait un lobbying intense pour que le sommet se déroule physiquement à Addis-Abeba », confirme une source proche de l’organisation continentale.
Le leader éthiopien cherche à redorer son blason, entaché par le conflit dans la province du Tigré, où de possibles crimes contre l’humanité auraient été perpétrés selon une enquête des Nations unies. Avec la venue des chefs d’Etats africains en Ethiopie, « il s’agissait pour lui d’envoyer un message fort sur la fin de la guerre et son contrôle de la situation », poursuit cette source.
« Vague de détentions à motivation ethnique »
En effet, après une avancée rapide des rebelles des Forces de défenses tigréennes (TDF) qui se sont approchés à moins de 200 kilomètres d’Addis-Abeba en novembre 2021, une contre-offensive gouvernementale a forcé l’insurrection à se replier en direction du Tigré, dans le nord du pays.
Les derniers mois ont été périlleux pour le lauréat du prix Nobel de la paix 2019. Face à la progression des TDF, de nombreux pays ont évacué leurs ressortissants en catastrophe et le premier ministre s’est mué en chef de guerre. Il a enfilé l’uniforme militaire pour se rendre au front et soutenir les troupes.
L’état d’urgence décrété par son gouvernement début novembre a débouché sur une importante série d’arrestations, visant des milliers de personnes d’origine tigréenne, qualifiée par Amnesty International de « vague de détentions à motivation ethnique ». En raison de ces violations des droits humains, les États-Unis ont exclu l’Ethiopie de l’accord commercial de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act).
En difficulté auprès de ses anciens alliés occidentaux, le premier ministre compte bien utiliser ce 35e sommet de l’UA comme une vitrine de la normalisation de la situation en Ethiopie. « Accueillir le sommet a beaucoup d’implications, notamment réaffirmer la paix et la stabilité en Ethiopie, réaffirmer notre engagement envers le continent et montrer à nos frères africains les bonnes conditions actuelles dans le pays, déclarait-il sur son compte Twitter le 16 janvier. De plus, nous [l’Ethiopie] allons bénéficier financièrement de ce sommet. »
La guerre du Tigré est un échec
L’Afrique menacée? Recul de la démocratie? Macky Sall répond
En février 2022, le Sénégal sera à l’honneur au sommet de l’Union africaine. Le président de la République sera porté à la tête de l’instance suprême de l’organisation continentale pour une période d’un an. Macky Sall succèdera à son homologue congolais, Félix Tshisekedi. Le chef de l’État sénégalais a été choisi en février 2021 par ses pairs de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour assurer la présidence de l’Union africaine réservée à l’organisation sous régionale pour la période 2022-2023.
Dans une interview exclusive accordée à France 24 et RFI, le président sénégalais Macky Sall s’inquiète des crises multiples qui frappent l’Afrique et notamment du danger terroriste qui s’y « métastase ».
Il explique que le Sénégal et les états côtiers sont désormais dans le viseur des groupes jihadistes du Sahel, tout en niant que des attentats aient déjà été déjoués. Il dénonce également les coups d’État au Mali et en Guinée, en affirmant qu’ils sont inacceptables quelles que soient les circonstances, et demande la libération du président renversé en Guinée Alpha Condé.



