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Deuxième prédication de l’Avent: la communion n’est pas l’uniformité

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Deuxième prédication de l’Avent du père Roberto Pasolini, en salle Paul VI, le 12 décembre 2025. (@VATICAN MEDIA)
«Reconstruire la maison du Seigneur. Une Église sans oppositions» était le thème de la deuxième méditation de l’Avent du prédicateur de la Maison pontificale. Ce vendredi en salle Paul VI, devant le Pape et les membres de la Curie romaine, le père Roberto Pasolini a rappelé que l’unité de la foi n’est pas l’uniformité. «La véritable communion ne craint pas la confrontation, car la différence est la grammaire de l’existence».

Isabella Piro – Cité du Vatican

De quelle unité doit-on être témoin? Comment offrir au monde une communion crédible qui ne soit pas, de manière générique, la fraternité? Ces questions ont jalonné la deuxième des trois méditations de l’Avent du père Roberto Pasolini, prédicateur de la Maison pontificale. Le frère mineur capucin l’a proposée à Léon XIV et à ses collaborateurs de la Curie romaine ce matin, vendredi 12 décembre, dans la salle Paul VI. Le thème choisi pour les trois réflexions est: «Attendre et hâter la venue du jour de Dieu».

La tour de Babel et la peur de la dispersion

Après la première méditation du 5 décembre consacrée à la Parousie du Seigneur, le père Pasolini a articulé sa réflexion autour de trois images ce vendredi: la tour de Babel, la Pentecôte et la reconstruction du temple de Jérusalem. La tour de Babel –celle d’une ville fortifiée et d’une tour très haute– est l’emblème d’une famille humaine qui, après le déluge, cherche à exorciser «la peur de la dispersion». Mais ce projet cache «une logique mortelle», car l’unité est recherchée «non pas à travers la composition des différences, mais à travers l’uniformité».

La pensée unique des totalitarismes du XXe siècle

«C’est le rêve d’un monde où personne n’est différent, où personne ne prend de risques, où tout est prévisible», a observé le père Pasolini, à tel point que pour construire la tour, on n’utilise pas de pierres irrégulières, mais des briques toutes identiques. Le résultat est certes l’unanimité, mais elle est apparente et illusoire, car «obtenue au prix de l’élimination des voix individuelles». De là, la pensée du prédicateur s’est tournée vers les temps modernes et contemporains, c’est-à-dire vers les totalitarismes du XXe siècle qui ont imposé «la pensée unique», en réduisant au silence et en persécutant la dissidence. Mais «chaque fois que l’unité se construit en supprimant les différences, a-t-il ajouté, le résultat n’est pas la communion, mais la mort».

Le consensus rapide des réseaux sociaux et de l’IA

Aujourd’hui encore, «à l’ère des réseaux sociaux et de l’intelligence artificielle», les risques d’homogénéisation ne manquent pas, bien au contraire: ils se présentent sous de nouvelles formes, dans lesquelles les algorithmes créent des «bulles d’information» uniques, des schémas prévisibles qui réduisent la complexité humaine à des normes, des plateformes qui visent le consensus rapide, pénalisant ainsi la «dissidence réfléchie». Il s’agit d’une tentation qui «n’épargne même pas l’Église», a expliqué le capucin, rappelant les nombreuses fois où, au cours de l’histoire, l’unité de la foi a été confondue avec l’uniformité, au détriment du «rythme lent de la communion qui ne craint pas la confrontation et n’efface pas les nuances».

La différence est la grammaire de l’existence


Un monde construit sur l’utopie de copies identiques entre elles, a poursuivi le père Pasolini, «est l’antithèse de la création», car «Dieu crée en séparant, en distinguant, en différenciant» la lumière des ténèbres, les eaux de la terre, le jour de la nuit. En ce sens, «la différence est la grammaire même de l’existence» et la refuser signifie inverser «l’élan créateur» à la recherche d’une fausse sécurité qui est en réalité «un refus de la liberté».

Dieu rend leur dignité aux singularités  Lire la suite »

Femmes et diplomatie: le combat de Giulia Clara Kessous récompensé

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À Palerme vient de se conclure l’édition italienne du Woman Economic Forum, centré cette année sur la Méditerranée. L’artiste pour la paix de l’Unesco Giulia Clara Kessous y a été récompensée pour son activisme visant à impliquer davantage les femmes dans les négociations de paix. Entretien.

Marie Duhamel – Cité du VaticanLors du Forum économique des femmes cette semaine en Sicile, des femmes d’influence du monde politique ou de l’entreprenariat ont échangé dans le palais Zitto de Palerme sur des questions d’actualité chaude telles que l’adaptation des villes au changement climatique, l’élaboration d’un système alimentaire résilient ou l’accès aux soins à garantir sans frontières. Plusieurs personnalités de premier plan ont été invitées à prendre part au forum, comme la Nobel de la paix tunisienne de 2015 Ouided Bouchamaoui, l’actuelle ministre syrienne des Affaires sociales et du Travail Hind Aboud Kabawat ou la scientifique iranienne Fahimeh Robiolle. Une autre femme encore fut récompensée. Ce jeudi 30 octobre, l’artiste de l’Unesco pour la paix Giulia Clara Kessous a reçu le prix intitulé «Femme de la décennie», pour son travail visant à intégrer les femmes dans les processus de paix. Elle a par exemple proposé une résolution exigeant des quotas de femmes dans toutes les négociations internationales de paix, le 10 septembre dernier lors des Peace Talks organisés pour célébrer la Journée internationale de la paix au siège des Nations unies de Genève.

Vous vous mobilisez pour que les femmes osent prendre la parole mais aussi pour qu’on la leur donne. Le 10 septembre dernier, lors d’une journée d’échange sur la paix au siège des Nations unies à Genève, vous avez proposé une résolution instaurant des quotas roses dans les négociations de paix. Pouvez-vous revenir sur le sens de cette démarche?

Dans ma vie, je suis à la fois coach, c’est à dire que j’encadre des femmes et des hommes pour prendre la parole en public et, dans le même temps, je m’investis de manière philanthropique dans mon travail humanitaire.

J’ai remarqué que lorsque j’aide des femmes à prendre la parole en public, le résultat obtenu n’est pas du tout le même que lorsqu’on travaille avec des hommes. Lorsque des femmes sont en mesure de s’exprimer dans le cadre de négociations commerciales ou diplomatiques, un changement s’opère, du tout au tout, vis à vis de l’alliance ou du traité qui sera contracté. Des études montrent que lorsqu’on propose aux femmes de prendre part aux négociations diplomatiques, les accords sont plus durables de 35 %. Mais les chiffres d’aujourd’hui sont désastreux. Depuis 1995, moins de 6 % de femmes ont été signataires de traités de paix.

Forte de ces données, j’ai proposé cette résolution au dernier Peace Talk de Genève, pour demander aux représentants des nations présents d’appuyer mon projet et de le proposer officiellement à la 61ᵉ session du Conseil des droits de l’homme, en mars prochain. Cette résolution permettrait à des femmes de s’assoir systématiquement aux tables de négociations diplomatiques.

Aujourd’hui on parle d’égalité, de plus de représentativité dans les gouvernements. Or, dans certains pays, on voit que les femmes qui sont nommées sont des plantes vertes. Ce sont des femmes à qui l’on dit de dire ce qu’elles ont à dire. Elles n’ont pas la capacité de pouvoir changer le cours de traités ou des décrets votés sans elles. Et on le voit dans la diplomatie, comme dans les grandes entreprises. Dans les conseils de direction par exemple, les femmes qui en font partie, quelquefois ne comprennent pas que lorsqu’elles arrivent, les choses sont déjà jouées.

Giulia Clara Kessous reçoit son prix des mains de la fille du président italien, Laura Mattarella ©Paolo Castronovo (giulia clara kessous)

Pourtant, beaucoup de femmes travaillent dans l’ombre pour faire en sorte que la situation puisse avancer, mais elles sont dans les coulisses. Aujourd’hui, je dis qu’il est important de lever le rideau et de faire en sorte qu’il y ait systématiquement 30 % de femmes représentées aux tables de négociations diplomatiques. Il faut sortir de la représentativité de diplomatie féministe permettant au gouvernement d’avoir bonne conscience en disant «Mais nous travaillons à égalité, regardez, elle est là». Cela ne suffit pas.

Vous dites que les accords conclus en présence et grâce à des femmes seraient plus durables. Quel peut être l’apport spécifique de la femme? Et est-ce qu’il n’est pas problématique d’avoir une approche genrée de la diplomatie?

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Toussaint: Saint John Henry Newman (1801-1890), proclamé 38e docteur de l’Église

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«Je prie pour que l’éducation catholique aide chacun à découvrir sa vocation à la sainteté». Tel est le souhait exprimé par le Pape ce 1er novembre lors de la messe au cours de laquelle il a proclamé John Henry Newman (ancien anglican converti au catholicisme) docteur de l’Église. Le cardinal britannique était dévoué à l’éducation. S’appuyant sur les paroles de saint Augustin, le Pape a souligné que «nous sommes des compagnons d’étude qui n’avons qu’un seul Maître, dont l’école est sur terre et la chaire au ciel».

La pensée de John Henry Newman

[PDF 312 pages]


Myriam Sandouno – Cité du Vatican

En la solennité de la Toussaint et à l’occasion du Jubilé du monde éducatif, le Pape Léon XIV a proclamé «saint John Henry Newman, docteur de l’Église», au cours de la messe qu’il a présidée place Saint-Pierre, et où étaient rassemblés 50 000 fidèles. Lors du rite consacré à cette proclamation, le cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère des Causes des Saints a présenté au Saint-Père, la biographie du cardinal britannique. En tant que pasteur et théologien anglican, il fut un «ardent défenseur du principe dogmatique».

«Lorsque de nombreux ecclésiastiques anglicans, pour la plupart membres du Mouvement d’Oxford, se convertirent au catholicisme, John Henry Newman traversa une crise religieuse qui le conduisit lui aussi à adhérer au catholicisme en 1845». La même année, a poursuivi le préfet, il publia son «ouvrage, Essai sur le développement de la doctrine chrétienne, considéré par beaucoup comme le point culminant de sa recherche sur le sens de l’histoire, de l’homme et de sa relation avec Dieu. Son choix eut un grand retentissement dans toute l’Angleterre». Il voulut s’éloigner d’Oxford et s’installa à Birmingham. Puis le 30 mai 1847, dans la chapelle de Propaganda Fide à Rome, il fut ordonné prêtre. Fasciné par le charisme de saint Philippe Néri, il fonda la Congrégation de l’Oratoire en Angleterre.

Saint John Henry Newman, docteur de l’Église

Aujourd’hui, l’Église se souvient encore de John Henry Newman. Le Pape Léon XIV l’a nommé co-patron, avec saint Thomas d’Aquin, de toutes ces personnes qui participent au processus éducatif. Une décision du Souverain pontife accueillie avec joie dans l’assemblée, parmi laquelle se trouvaient la délégation de l’Église d’Angleterre conduite par l’archevêque anglican d’York Stephen Cottrell, des participants au Jubilé du monde éducatif: élèves, étudiants et éducateurs venus du monde entier. Mais aussi des jeunes de la «Course des Saints».

Des étoiles dans le monde

«L’imposante stature culturelle et spirituelle de Newman, estime le Pape, servira d’inspiration aux nouvelles générations au cœur assoiffé d’infini, disposées à réaliser, par la recherche et la connaissance, ce voyage qui, comme le disaient les anciens, nous fait passer « per aspera ad astra », c’est-à-dire à travers les difficultés jusqu’aux étoiles», a dit le Pape. Léon XIV a ainsi invité les éducateurs et institutions éducatives à «briller comme des étoiles dans le monde, grâce à l’authenticité de leur engagement dans la recherche commune de la vérité». En effet, la vie des saints, comme celle de John Henry Newman «témoigne qu’il est possible de vivre avec passion au milieu de la complexité du présent, sans laisser de côté le mandat apostolique», a noté le Souverain pontife.

Une mission pour Dieu

Né le 21 février 1801 à Londres et aîné de 6 enfants, le cardinal britannique a été baptisé dans l’Église anglicane. Converti au catholicisme, ses contributions significatives à la théorie et à la pratique de l’éducation, marquent encore les esprits. «Dieu, écrivait-il, m’a créé pour lui rendre un service précis. Il m’a confié une tâche qu’il n’a confiée à personne d’autre. J’ai une mission: peut-être ne la connaîtrai-je pas dans cette vie, mais elle me sera révélée dans la prochaine». Des mots, estime le Pape, qui expriment «magnifiquement le mystère de la dignité de chaque personne humaine et celui de la diversité des dons distribués par Dieu».

“Saint Augustin, que saint John Henry Newman appréciait tant, a dit un jour que nous sommes des compagnons d’étude qui n’avons qu’un seul Maître, dont l’école est sur terre et la chaire au ciel.”

Léon XIV a fait comprendre que «la vie ne s’illumine pas parce que nous sommes riches, beaux ou puissants». «Elle s’illumine lorsque nous découvrons en nous cette vérité: je suis appelé par Dieu, j’ai une vocation, j’ai une mission, ma vie sert à quelque chose de plus grand que moi! Chaque créature a un rôle à jouer», a rappelé le Saint-Père. La contribution de chacun est unique, et la tâche des communautés éducatives est d’encourager et de valoriser cette contribution, a-t-il poursuivi. Le Successeur de Pierre conseille de «former des personnes, afin qu’elles brillent comme des étoiles dans leur pleine dignité».

Des seuils d’espérance, de civilisation et de paix 

Un message d’espérance, «semence indispensable», a ensuite été communiqué aux fidèles et pèlerins, lors de cette messe. Le Pape a dit considérer les écoles et universités, «comme des laboratoires de prophétie, où l’espérance est vécue, continuellement racontée et reproposée». L’éducation a un rôle fondamental à jouer, celui d’offrir cette «Douce Lumière» évoquée dans l’un des textes les plus connus de saint John Henry Newman, l’hymne Lead, kindly lightGuide-moi, douce lumière»).

“Guide-moi, douce Lumière, à travers l’obscurité qui m’entoure, que ce soit Toi qui me conduises!”

«Une Douce Lumière à ceux qui, sans cela, pourraient rester prisonniers des ombres particulièrement insidieuses du pessimisme et de la peur». L’évêque de Rome a invité à «désarmer les fausses raisons de la résignation et de l’impuissance», et à «faire circuler dans le monde contemporain les grandes raisons de l’espérance». Il a encouragé à faire des écoles, des universités et de toutes les réalités éducatives, y compris informelles et de terrain, «autant de seuils d’une civilisation de dialogue et de paix». Lire la suite »

La prière historique du Pape et du roi Charles III dans la chapelle Sixtine (depuis les 5 siècles de schisme anglican)

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C’est sous les fresques michelangelesques de la chapelle Sixtine, témoin silencieuse de l’élection de Léon XIV le 8 mai dernier, que le Pape et le roi se sont retrouvés à l’autel pour une liturgie inédite en anglais et en latin ce jeudi 23 octobre. Simple, solennel et spirituel, ce moment œcuménique de prière s’est concentré sur la beauté de la Création, la place de la personne humaine parmi elle et l’espérance venue du salut. Un souffle de paix et de recueillement en pleine visite d’État.

Delphine Allaire – Cité du Vatican

Cette prière «de la mi-journée», présidée par le Pape et le 98e archevêque d’York Stephen Cottrell, en présence du roi, a commencé par un symbole puissant. L’hymne à l’Esprit Saint composé par saint Ambroise de Milan au IVe siècle, chanté selon une traduction anglaise de saint John Henry Newman, anglican converti au catholicisme, qui sera proclamé docteur de l’Église le 1er novembre. Une figure du christianisme britannique, modèle «de l’harmonie de la différence», dont le roi Charles III se sent très proche, lui qui avait assisté à la canonisation du théologien-poète en 2019 à Rome. Pour parfaire le tableau œcuménique offert en ce jour historique, le chœur de la chapelle Sixtine, les enfants de la Chapelle royale du palais Saint-James à Londres, ainsi que le chœur de la chapelle Saint-George du château de Windsor ont entonné hymne et psaumes.

La louange du Dieu créateur de toutes choses

Le psaume 8 centré sur l’immensité de la Création et l’extraordinaire grandeur de la personne humaine en son sein, «par la bouche des enfants et des tout-petits, tu as fondé ta gloire», ainsi que les psaumes 64, prière de protection où la Création aussi est très présente, et 65, cantique d’actions de grâce, se sont succédés. Lecture a ensuite été faite d’un passage de la lettre de saint Paul aux Romains (8, 22-27): «La création tout entière gémit, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore. Et elle n’est pas seule. Nous aussi, en nous-mêmes, nous gémissons; nous avons commencé à recevoir l’Esprit Saint, mais nous attendons notre adoption et la rédemption de notre corps».

Avant une conclusion finale par l’archevêque Cottrell et le Pape ensemble, invoquant la grâce du Christ, l’amour de Dieu, et la communion avec l’Esprit Saint. À l’issue de la liturgie, une rencontre avec des acteurs engagés dans la sauvegarde de la maison commune a eu lieu dans la salle Royale du Palais apostolique. Représentants de la Curie, entrepreneurs, Mouvement Laudato si’ et experts des Nations unies étaient présents pour cet échange, relié au dixième anniversaire de Laudato si’ et reflétant l’engagement du roi pour la protection de l’environnement.

Protocole des grands jours au Vatican

Peu avant la prière œcuménique, les monarques britanniques ont pour la première fois officiellement rencontré le Pape américain jeudi matin. Après avoir été accueillis dans la cour Saint-Damase du Palais apostolique avec les honneurs vers 10h50, peu après 11 heures, le roi Charles III, gouverneur de l’Église d’Angleterre et défenseur de la foi, et son épouse, ont été reçus par Léon XIV dans la bibliothèque du Palais apostolique. Puis le roi a pris la direction de la Secrétairerie d’État pour de traditionnels échanges avec le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État, accompagné de Mgr Paul Richard Gallagher, sujet de sa Majesté de par sa nationalité d’origine, le secrétaire du Saint-Siège pour les Relations avec les États étant né à Liverpool. En Secrétairerie d’État, les thèmes de la protection de l’environnement et de la lutte contre la pauvreté ont été abordés avec le roi de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord. Une attention particulière a été accordée à l’engagement commun en faveur de la paix et de la sécurité face aux défis mondiaux. Enfin, en rappelant l’histoire de l’Église au Royaume-Uni, une réflexion commune sur la nécessité de continuer à promouvoir le dialogue œcuménique n’a pas manqué. Lire la suite »

Audience générale, Place Saint-Pierre (Vatican): l’importante catéchèse du pape Léon XIV ce 1er Octobre 2025

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Le vrai pouvoir de la Résurrection du Christ  et sa véritable Réalité salvifique dans la Communion des disciples.

[Pour la traduction, en cours de lecture, presser sur le petit écran blanc avec tirets en bas de page à droite]

Frassati et Acutis invitent à ne pas gaspiller la vie en dehors du projet de Dieu

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Dans une atmosphère de grande fête sur la place Saint-Pierre et aux alentours, bondée de 80 000 pèlerins, le Pape Léon XIV a présidé la messe de canonisation de deux jeunes bienheureux, Pier Giorgio Frassati et Carlo Acutis. Dans son homélie, il a invité le peuple de Dieu «à ne pas gâcher la vie, mais à l’orienter vers le haut et à en faire un chef-d’œuvre».

Jean-Paul Kamba, SJ – Cité du Vatican

Sur le parvis de la basilique Saint-Pierre bien ensoleillé, le Pape Léon XIV a présidé en ce dimanche 7 septembre la célébration eucharistique et le rite de canonisation de deux bienheureux, Pier Giorgio Frassati et Carlo Acutis.

Une sortie inédite avant la célébration

Avant le début de la messe, le Pape a fait une sortie surprise devant la basilique Saint-Pierre pour saluer l’ensemble des fidèles venus de tous les coins du monde: jeunes et enfants, familles des deux bienheureux, délégations officielles, évêques et prêtres, religieux et religieuses, membres de l’Action catholique. Léon XIV a expliqué que «cette célébration solennelle de la canonisation» était un «jour de grande fête pour toute l’Italie, pour toute l’Église, pour le monde entier!»

Il invité les fidèles à entrer dans «cette célébration liturgique par la prière, le cœur ouvert, désireux de recevoir véritablement cette grâce du Seigneur», avant d’ajouter: «nous ressentons tous dans notre cœur la même chose que Pier Giorgio et Carlo ont vécue: cet amour pour Jésus-Christ, surtout dans l’Eucharistie, mais aussi dans les pauvres, dans nos frères et sœurs». Il a conclu sa brève adresse par une exhortation à la sainteté: «nous tous, sommes appelés à être saints».

Un rite émouvant

La canonisation des deux bienheureux, Pier Giorgio Frassati et Carlo Acutis, s’est déroulée dans un climat de recueillement en respectant le rite liturgique prévu à cet effet: après le chant du Veni Creator au début de la messe, le préfet du dicastère des Causes des saints, le cardinal Marcello Semeraro, a présenté au Pape Léon XIV la demande formelle de canonisation et a lu un bref profil biographique de chaque bienheureux. Ensuite, la litanie des saints au terme de laquelle le Saint-Père a prononcé la formule de canonisation.

Messe de canonisation de deux bienheureux Pier Giorgio Frassati et Carlo Acutis (ANSA)

Suivre Jésus en portant sa croix

«Le plus grand risque de la vie est de la gaspiller en dehors du projet de Dieu » a indiqué le Pape qui a présenté les deux nouveaux saints comme des jeunes qui cherchent la sagesse de Dieu «afin de connaître ses projets et d’y adhérer fidèlement».

En partant des textes liturgiques du 23e dimanche du temps ordinaire C, Léon XIV a mis en lumière ce projet de Jésus auquel il faut adhérer pleinement: «Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple»; et encore: «Celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple». Ce projet, a-t-il dit, est une invitation à nous dépouiller «de nous-mêmes, des choses et des idées auxquelles nous sommes attachés, pour nous mettre à l’écoute de sa parole».

Un ‘‘oui’’ à Dieu alors qu’ils étaient encore jeunes  Lire la suite »

Audience générale Léon XIV: «Le mal est réel mais n’a pas le dernier mot»

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«La foi ne nous épargne pas la possibilité du péché, mais nous offre toujours une issue: celle de la miséricorde», a déclaré le Pape lors de sa catéchèse prononcée au cours de l’audience générale de ce mercredi 13 août. Le salut, a souligné le Saint-Père, commence par la conscience que «nous pourrions être de ceux qui trahissent la confiance en Dieu», mais aussi «de ceux qui la recueillent, la protègent et la renouvellent».

Augustine Asta – Cité du Vatican

Devant les fidèles rassemblés en salle Paul VI, en raison des températures élevées, le Pape Léon XIV a poursuivi ce mercredi 12 août, son cycle de réflexion «sur les traces de Jésus dans les derniers jours de sa vie», s’arrêtant cette fois-ci sur une «scène intime, dramatique et pourtant profondément vraie», celle de «la cène pascale», où Jésus révèle que l’un des Douze est sur le point de le trahir: «Amen, je vous le dis: l’un de vous, qui mange avec moi, va me livrer» (Mc 14, 18).

«L’amour, lorsqu’il est vrai, ne peut ignorer la vérité»

Le Souverain pontife a ensuite expliqué que, ces «paroles fortes», Jésus ne les prononce pas «pour condamner», mais pour «montrer que l’amour, lorsqu’il est vrai, ne peut ignorer la vérité». Indiquant ensuite que dans «la pièce à l’étage, où tout avait été soigneusement préparé quelques instants auparavant, s’emplit soudain d’une douleur silencieuse, faite de questions, de soupçons et de vulnérabilité». Une douleur a-t-il souligné «que nous connaissons bien aussi», lorsque «l’ombre de la trahison s’insinue dans les relations les plus chères».

Pourtant, a fait remarquer le Saint-Père, «la manière dont Jésus parle de ce qui est sur le point d’arriver est surprenante». Car a-t-il détaillé «il n’élève pas la voix, ne pointe pas du doigt, ne prononce pas le nom de Judas». Il parle plutôt, a noté le Pape, «de telle manière que chacun peut s’interroger»: «Ils devinrent tout tristes et, l’un après l’autre, ils lui demandaient: “ Serait-ce moi? ”» (Mc 14,19).

La prise de conscience et le chemin du salut

Pour le Successeur de Pierre, cette question: – «Serait-ce moi ?» – est «peut-être l’une des plus sincères que nous puissions nous poser». En effet,a-t-il noté, il ne s’agit pas d’une interrogation de «l’innocent», mais celle du disciple qui se découvre fragile.Et cela n’est donc «pas le cri du coupable, mais le murmure de celui qui, tout en voulant aimer, sait qu’il peut blesser», a déclaré Léon XIV, qui a par ailleurs fait savoir que, c’est «dans cette prise de conscience que commence le chemin du salut». Insistant en revanche sur le fait que «Jésus ne dénonce pas pour humilier. Il dit la vérité parce qu’il veut sauver»

“Pour être sauvé, il faut comprendre: comprendre qu’on est impliqué, comprendre qu’on est aimé malgré tout, comprendre que le mal est réel mais n’a pas le dernier mot. Seul celui qui a connu la vérité d’un amour profond peut aussi accepter la blessure de la trahison”

L’Évangile, a mis en garde le Pape «ne nous apprend pas à nier le mal, mais à le reconnaître comme une opportunité douloureuse pour renaître». Léon XIV a également affirmé que lorsque Jésus dit: «Malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là !» (Mc 14,21), ces «paroles  sont dures, certes,» mais traduisent en réalité un «cri de douleur» une «exclamation de compassion sincère et profonde» et non une «malédiction», a clarifié l’évêque de Rome. Puisque, a-t-il ajouté «nous sommes habitués à juger». Pourtant «Dieu, lui, accepte la souffrance». Et lorsqu’il «voit le mal, il ne se venge pas, mais s’afflige».  Lire la suite »

Le président algérien reçu pour la première fois au Vatican

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Le président la République d’Algérie a découvert ce jeudi 24 juillet le Palais apostolique, où il a été reçu en audience par le Pape Léon XIV. Après s’être entretenu avec le Saint-Père, Abdelmajid Tebboune a échangé avec des membres de la Secrétairerie d’État, notamment à propos de «l’importance du dialogue interreligieux et de la collaboration culturelle dans la construction de la paix et de la fraternité dans le monde».
Le Pape Léon XIV a reçu au Vatican le président de la République d’Algérie, Abdelmajid Tebboune, le 24 juillet 2025. (ANSA)

Vatican News

Le Pape a reçu en audience fin de matinée ce jeudi 24 juillet le président de la République d’Algérie, Abdelmajid Tebboune. Cela faisait 26 ans qu’un chef d’état de ce pays d’Afrique du Nord n’avait pas foulé le sol du Palais apostolique. La dernière visite officielle remonte à novembre 1999, lorsque le président Abdelaziz Bouteflika fut reçu par le Pape Jean-Paul II.

Le président Tebboune a ensuite rencontré le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État du Saint-Siège, accompagné de Mgr Daniel Pacho, Sous-Secrétaire pour le Secteur multilatéral de la Section pour les Relations avec les États et les Organisations internationales. «Au cours des entretiens cordiaux qui se sont déroulés à la Secrétairerie d’État, l’importance des bonnes relations diplomatiques entre le Saint-Siège et l’Algérie a été soulignée» précise le communiqué de la Salle de presse du Saint-Siège. L’attention s’est ensuite portée «sur certains aspects de la vie de l’Église dans le pays». Dans la suite de la conversation, précise le communiqué, «il a également été fait référence à l’actuelle situation géopolitique et à l’importance du dialogue interreligieux et de la collaboration culturelle dans la construction de la paix et de la fraternité dans le monde».

Saint Augustin en commun

Cette première visite officielle du président Tebboune au Vatican intervient moins de trois mois après l’accession au trône de Pierre du premier Souverain pontife augustin, dont le maître spirituel fût évêque d’Hippone, ville aujourd’hui connue sous le nom d’Annaba, au nord-est de l’Algérie.

Rencontre avec le Pape François lors du G7 en 2024  

En marge du sommet du G7 de juin 2024, organisé par l’Italie dans les Pouilles, le Pape François avait déja, et pour la première fois, rencontré le président de la République d’Algérie. Deux ans plus tôt, Abdelmadjid Tebboune avait reçu en Algérie, le Secrétaire pour les Relations avec les États, Mgr Paul Gallagher, à l’occasion du 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la République algérienne et le Saint Siège. L’accueil réservé par les plus hautes autorités de l’État témoignait, selon l’archevêque d’Alger, Mgr Jean-Paul Vesco, de l’attention accordée à la petite minorité catholique du pays. Le cardinal Vesco à qui Abdelmadjid Tebboune a accordé en personne la nationalité algérienne en février 2023.

(source: vaticannews.va/fr)


Tebboune au Vatican

L’Algérie « haut lieu méconnu de la chrétienneté ».

 

Le Pape réaffirme la disponibilité du Saint-Siège au président ukrainien

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Le président Volodymyr Zelensky a été reçu ce mercredi 9 juillet par le Pape à Castel Gandolfo, dans la Villa Barberini, résidence d’été de Léon XIV. Au cœur de leur entretien, l’urgence de définir des «chemins de paix justes et durables», en optant pour le dialogue, une voie privilégiée pour y parvenir. Le Saint-Père a exprimé sa tristesse pour les victimes de ces années de guerre et a encouragé à faire «tous les efforts» nécessaires pour libérer les prisonniers, notamment les enfants.

Salvatore Cernuzio – Castel Gandolfo

Les chemins d’une paix «juste et durable», le dialogue pour mettre fin aux hostilités, la prière et la proximité avec le peuple ukrainien, les efforts pour libérer les prisonniers et «la disponibilité à accueillir au Vatican les représentants de la Russie et de l’Ukraine pour des négociations». Tels sont les thèmes qui ont été au centre des entretiens entre le Pape Léon XIV et le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Castel Gandolfo ce mercredi 9 juillet.

Le président est venu de Kiev à Rome pour le 4e rendez-vous international de la Conférence sur le redressement de l’Ukraine qui se tient les 10 et 11 juillet. Dès son atterrissage à Rome, il a tenu à se rendre dans la petite municipalité du Latium pour y rencontrer Léon XIV, qui s’y est installé dimanche dernier pour y passer quinze jours. Il s’est ensuite dirigé vers le centre de Rome pour rencontrer le président italien Sergio Matarella.

Devant la campagne de Castel Gandolfo. (@Vatican Media)

La réception à la Villa Barberini et la conversation avec le Pape

Le cadre de la rencontre -la deuxième entre les deux hommes- était la Villa Barberini. Volodymyr Zelensky est arrivé avec un long cortège de voitures blindées à travers les rues médiévales de Castel Gandolfo, bouclées quelques heures plus tôt. Peu après 13h30, le président est entré dans les jardins de la Villa, devant le piquet des gardes suisses. Entièrement vêtu de noir, il a été accueilli par le régent de la préfecture de la Maison pontificale, Mgr Leonardo Sapienza, qui l’a accompagné jusqu’à l’entrée de la résidence. Lire la suite »

Mise en œuvre du Synode, une assemblée prévue en octobre 2028

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Léon XIV avec les membres du secrétariat général du Synode le 26 juin 2025. (@Vatican Media)

Dans une note publiée ce lundi 7 juillet, le secrétariat général du Synode a indiqué les différentes phases de mise en œuvre du document final de l’assemblée synodale d’octobre 2024. Après des parcours de mises en œuvre, plusieurs assemblées d’évaluation seront réunies d’abord au niveau des diocèses, des pays et des continents avant une assemblée au Vatican en octobre 2028.

Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican

Le Pape Léon XIV avait salué les membres du Secrétariat général du Synode lors d’une rapide visite le 26 juin dernier et avait souligné la «centralité» de la synodalité dans l’Église. À l’issue des travaux de ce cénacle du 26 au 29 juin, des «Pistes pour la phase de mise en œuvre du Synode» ont été rendues publiques, dressant un chemin jusqu’à l’automne 2028, prochaine assemblée ecclésiale au Vatican.

D’ici là, des parcours de mise en œuvre dans les Églises locales et leurs regroupements seront testés, entre juin 2025 et décembre 2026. Des évaluations seront ensuite effectuées en 2027, d’abord par des assemblées dans les diocèses puis au second semestre dans les Conférences épiscopales nationales et internationales, les structures hiérarchiques orientales et les autres regroupements d’Églises. Enfin, des assemblées continentales d’évaluation auront lieu au premier trimestre 2028.

Mettre en œuvre le «Document final» du Synode

Dans le préambule de ces «Pistes», le cardinal Mario Grech, Secrétaire général du Synode, rappelle que «la forme synodale de l’Église est au service de sa mission et tout changement dans la vie de l’Église vise à la rendre plus apte à proclamer le Royaume de Dieu et à témoigner de l’Évangile du Seigneur aux hommes et aux femmes de notre temps». Tel est l’objectif de cette phase de mise en œuvre, qui s’appuiera sur le Document Final de la XVIᵉ Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, «Pour une Église synodale: communion, participation, mission», qui a été approuvé à la fin de la deuxième session de l’Assemblée synodale, le 26 octobre 2024.

Le document «fait désormais partie du magistère ordinaire, et il lui est demandé de le mettre en pratique pour appliquer ces fruits avec créativité dans la diversité du contexte des églises locales», précise sœur Nathalie Becquart, sous-secrétaire du Secrétariat général du Synode, qui insiste sur la co-responsabilité de chaque baptisé pour la mission de l’Église. «L’évêque n’est pas seul dans cette phase de mise en œuvre», assure-t-elle.

La réception du Synode  Lire la suite »