Proche-Orient

Comprendre les relations internationales (2/2)

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Après avoir traité de l’égalité des hommes et de la différence des cultures, puis rappelé que nous nous méfions des gens que nous ne connaissons pas, l’auteur aborde quatre aspects du Moyen-Orient : la création coloniale des États ; le besoin des populations de cacher leurs chefs ; le sens du temps ; et l’usage politique de la religion.

La grande mosquée de Damas est un lieu de culte où chaque jour depuis des siècles, des juifs, des chrétiens et des musulmans prient le même Dieu unique.

Une région historique, divisée artificiellement

Contrairement à une idée reçue, personne ne sait très bien ce que sont le Levant, le Proche-Orient ou le Moyen-Orient. Ces termes ont variés de signification selon les époques et les situations politiques.

Cependant, les actuels Égypte, Israël, État de Palestine, Jordanie, Liban, Syrie, Iraq, Turquie, Iran, Arabie saoudite, Yémen et principautés du Golfe ont plusieurs millénaires d’histoire commune. Pourtant leur division politique date de la Première Guerre mondiale. Elle est due aux accords secrets négociés, en 1916, entre Sir Mark Sykes (Empire britannique), François Georges-Picot (Empire français) et Sergueï Sazonov (Empire russe). Ce projet de traité avait fixé le partage du monde entre les trois grandes puissances de l’époque pour l’après-guerre. Toutefois, le Tsar ayant été renversé et la guerre ne s’étant pas déroulée comme espérée, le projet de traité ne fut appliqué qu’au Moyen-Orient par les seuls Britanniques et Français sous le nom d’« accords Sykes-Picot ». Ils ont été révélés par les Bolcheviks qui s’opposèrent aux tsaristes, notamment en contestant le Traité de Sèvres (1920) et en aidant leur allié turc (Mustafa Kemal Atatürk).

De tout cela, il ressort que les habitants de cette région forment une seule population, composée d’une multitude peuples différents, présents un peu partout et étroitement mêlés. Chaque conflit actuel poursuit des batailles passées. Il est impossible de comprendre les événements actuels sans connaître les épisodes précédents.

Par exemple, les Libanais et les Syriens de la côte sont des Phéniciens. Ils ont dominé commercialement la Méditerranée antique et ont été dépassés par les gens de Tyr (Liban) qui ont créé la plus grande puissance de l’époque, Carthage (Tunisie). Celle-ci a été entièrement rasée par Rome (Italie), puis le général Hannibal Barca se réfugia à Tyr (Liban), et en Bithynie (Turquie). Même si l’on n’en a pas conscience, le conflit entre la gigantesque coalition autoproclamée des « Amis de la Syrie » et la Syrie poursuit la destruction de Carthage par Rome et le conflit des mêmes prétendus « Amis de la Syrie » contre sayyed Hassan Nasrallah, le chef de la Résistance libanaise, poursuit la traque d’Hannibal lors de la chute de Carthage. De fait, il est absurde de se borner à une lecture étatique des événements et d’ignorer les clivages trans-étatiques du passé.

Ou encore, en créant l’armée jihadiste Daesh, les États-Unis ont magnifié la révolte contre l’ordre colonial franco-britannique (Les accords Sykes-Picot). L’« État islamique en Iraq et au Levant » prétend ni plus, ni moins, que décoloniser la région. Avant de chercher à démêler la vérité de la propagande, il faut accepter de comprendre comment les événements sont ressentis émotionnellement par ceux qui les vivent.

Guerre perpétuelle

Depuis le début de l’Histoire, cette région est le théâtre de guerres et d’invasions, de civilisations sublimes, de massacres et encore de massacres dont presque tous les peuples de la région ont été victimes chacun à leur tour. Dans ce contexte, la première préoccupation de chaque groupe humain est de survivre. C’est pourquoi les seuls accords de paix qui peuvent durer doivent prendre en compte leurs conséquences pour les autres groupes humains.

Par exemple, il est impossible depuis soixante douze ans de trouver un accord entre les colons européens d’Israël et les Palestiniens parce qu’on néglige le prix qu’auraient à payer les autres acteurs de la région. La seule tentative de paix qui réunissait tous les protagonistes fut la conférence de Madrid convoquée par les USA (Bush père) et l’URSS (Gorbatchev), en 1991. Celle-ci aurait pu aboutir, mais la délégation israélienne s’accrochait encore au projet colonial britannique.

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Explosions à Beyrouth : Emmanuel Macron s’invite dans la crise libanaise

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C’est au milieu d’une rue jonchée de débris et d’immeubles détruits qu’Emmanuel Macron arrive jeudi 6 aout dans un quartier de Beyrouth (Liban). Les habitants crient leur colère contre la classe politique libanaise. Un peu plus loin, une femme hurle elle aussi sa détresse. Aucun dirigeant libanais n’est encore venu sur place. La foule demande leur départ.

Emmanuel Macron reviendra au Liban dans un mois

Des Libanais prennent le président français à témoin. Emmanuel Macron, qui dit « comprendre la colère des Libanais », tente de rassurer. Un peu plus tôt, le chef de l’État s’est rendu au cœur de la zone ravagée pour se rendre compte de l’ampleur de la catastrophe. Lorsqu’il a rencontré les dirigeants libanais, Emmanuel Macron affirme avoir été direct. La France va organiser dans les prochains jours une conférence d’aide pour le Liban.

L’intégralité du discours d’Emmanuel Macron au Liban

… « C’est les Nations Unies et la Banque Mondiale qui doivent superviser toutes les actions ! »

Le Saint-Siège inquiet des possibles actions unilatérales au Proche Orient

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L’inquiétude du Saint-Siège a été exprimée par le Secrétaire d’État Pietro Parolin aux ambassadeurs américain et israélien. Elle concerne notamment le projet d’annexion d’une partie de la Cisjordanie contenu dans le plan de paix américain.
Le Vatican espère des négociations directes pour trouver un juste compromis qui tienne compte des aspirations légitimes des deux peuples à vivre en paix à l’intérieur de frontières internationalement reconnues.
Manifestation de palestiniens contre le projet d’annexion d’une partie de la Cisjordanie

Dans la journée du 30 juin, le cardinal Pietro Parolin a rencontré les ambassadeurs des États-Unis d’Amérique et de l’État d’Israël pour exprimer la préoccupation du Saint-Siège au sujet d’éventuelles actions unilatérales qui pourraient compromettre davantage la recherche de la paix entre Israéliens et Palestiniens et la situation délicate au Proche-Orient, a annoncé ce mercredi soir un communiqué de la Salle de Presse du Saint-Siège.

Le projet d’annexion d’une partie de la Cisjordanie, comme prévu par le plan de paix américain, et qui doit ces jours-ci être débattu au sein du gouvernement de Benjamin Netanyahu soulève une série de questions au sein de la communauté internationale. De son coté, comme déjà souligné le 20 novembre 2019 et le 20 mai 2020, le Saint-Siège réaffirme que l’État d’Israël et l’État de Palestine ont le droit d’exister et de vivre en paix et en sécurité, à l’intérieur de frontières internationalement reconnues.

Le Secrétaire d’État du Vatican appelle les parties à œuvrer pour la réouverture de négociations directes, en partant des résolutions pertinentes des Nations unies. Le Saint-Siège soutient des mesures visant à rétablir la confiance mutuelle et ayant «le courage de dire oui à la rencontre et non à la confrontation ; oui au dialogue et non à la violence ; oui à la négociation et non aux hostilités ; oui au respect des pactes et non à la provocation ; oui à la sincérité et non à la duplicité», pour reprendre les propos du Saint-Père lors de l’invocation pour la paix en Terre Sainte depuis les jardins du Vatican, le 8 juin 2014.

Le communiqué du Saint-Siège intervient après l’annonce lundi dernier par le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, que les colonies israéliennes dans les territoires de Cisjordanie n’étaient pas contraires au droit international. L’administration Trump fait le choix de mettre de côté le mémorandum Hansell de 1978 et réécrit la nouvelle orientation de la politique de la Maison Blanche envers Israël. Selon le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, la décision des États-Unis est «nulle et non avenue, inacceptable et à condamner». Pour le Bureau des droits de l’Homme des Nations unies, les colonies israéliennes dans les territoires palestiniens sont une violation du droit international. L’Union européenne, par l’intermédiaire du Haut représentant aux Affaires étrangères et à la Politique de Sécurité, Josep Borrell, a également pris ses distances par rapport à Washington et continue de considérer les colonies comme illégales. Cette condamnation est partagée par de nombreux pays qui estiment que la position des États-Unis constitue une menace pour le processus de paix au Proche-Orient.

(source: Vatican News)

 

Les chrétiens d’Orient: 2.000 ans d’Histoire

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Origine …

Qui sont les chrétiens d’Orient? Quelle est leur Histoire ? Ce film propose de comprendre la place de ces chrétiens enracinée en terre sainte depuis toujours. Un peuple qui vit, meurt et renaît au sein du monde arabe depuis deux mille ans.

Construit grâce à des archives exceptionnelles et aux interventions de spécialistes reconnus, ce documentaire met en lumière l’influence ancienne de l’Occident au Moyen-Orient et ses conséquences complexes pour les chrétiens d’Orient en terre d’Islam.

Les Chrétiens d’Orient, de la coéxistence à l’exode UNE COPRODUCTION KTO/GRAND ANGLE PRODUCTIONS 2019 – Réalisé par Marc Wattrelot

.. Exils

Pour les chrétiens d’Orient, le XXème siècle qui s’ouvre est celui de tous les changements : dans un monde bouleversé par la première guerre mondiale, l’Empire Ottoman vit ses derniers instants.

Les puissances européennes se partagent des continents entiers et la révolution des transports change la destinée de millions d’hommes et de femmes. Face à ces bouleversements, les chrétiens arabes se nourrissent d’idées nouvelles.

Polyglottes, ouverts sur ‘l’extérieur, fiers de leur identité, ils veulent participer à la construction de ce nouveau monde… Quelle contribution les chrétiens d’Orient apportent ils à ce monde arabe qui tente de retrouver son unité ? Pourquoi est-on passé du panarabisme ou panislamisme ? Comment peut-on expliquer la disparition des chrétiens du Proche Orient ?

 

Proche-Orient : la démission de l’émissaire de Trump pour la paix alimente les doutes sur le plan américain

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Le 28 août, Jason Greenblatt avait publié sur son compte Twitter, où il était très actif, un message indiquant que le plan de paix israélo-palestinien dont il était chargé ne serait pas présenté avant les élections israéliennes du 17 septembre. Jeudi 5 septembre, cet assistant de Donald Trump a quitté ses fonctions de « représentant spécial pour les négociations internationales », son titre officiel.

David Friedman (gauche), l’ambassadeur des Etats-Unis en Israël, et Jason Greenblatt (droite), à Jérusalem-Est, le 30 juin. TSAFRIR ABAYOV / AP

Le gendre du président, Jared Kushner, est officiellement la tête de pont de cette initiative américaine. Compte tenu de la multitude de dossiers que ce dernier a à gérer du fait de la confiance que lui accorde son beau-père, Jason Greenblatt était rapidement devenu la cheville ouvrière de ce plan, de concert avec l’ambassadeur des Etats-Unis en Israël, David Friedman.

Pas la moindre table ronde

M. Greenblatt est l’ancien vice-président exécutif et responsable juridique de Donald Trump et de la Trump Organization. Ses convictions pro-israéliennes et sa proximité avec le président américain avaient expliqué sa promotion spectaculaire à des fonctions où il succédait à des diplomates chevronnés, toutes administrations confondues.

(… lire l’intégralité)