Russie

Dans l’ancien empire soviétique, la reprise des conflits révèle l’impuissance de la Russie

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Affrontement entre le Tadjikistan et le Kirghizistan, offensive de l’Azerbaïdjan à la frontière arménienne… Affaibli par le conflit en Ukraine, Moscou peine désormais à tenir le rôle d’arbitre qu’elle revendique dans les Etats de l’ex-espace soviétique.

Le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, rencontre les ministres des affaires étrangères des pays membres de l’Organisation du traité de sécurité collective, à Erevan, le 10 juin 2022. HANDOUT / AFP

En contrepoint du fiasco militaire russe en Ukraine, le fracas des armes s’élève à nouveau aux quatre coins de l’ancien empire soviétique. En Asie centrale, au moins cent personnes ont perdu la vie au cours des derniers jours à la frontière contestée entre le Tadjikistan et le Kirghizistan. Dans le Caucase, une offensive menée par Bakou à la frontière arménienne a provoqué un nombre encore supérieur de victimes la semaine dernière.

Le retour prévisible de la violence révèle en creux une Russie incapable de réaliser son ambition de redevenir le garant de la stabilité dans l’ex-espace soviétique. Sous la houlette de Moscou, l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), dont les pays belligérants font partie, à l’exception de l’Azerbaïdjan, brille par son incapacité à peser dans un conflit comme dans l’autre.

Le conflit frontalier entre le Tadjikistan et le Kirghizistan, deux pays parmi les plus pauvres du monde, couve depuis trente ans avec de courtes éruptions de violence. Celles de la semaine dernière sont sans précédent par leur ampleur. Bichkek a pour la première fois utilisé des drones d’attaque Bayraktar (achetés à la Turquie), tandis que de part et d’autre, des dizaines de blindés se faisaient face, sous des duels d’artillerie lourde (dont les fameux lance-roquettes Grad). L’objet du conflit ne change pas : il s’agit de la souveraineté sur l’enclave tadjike de Vorukh, située à l’intérieur du territoire kirghiz ; le contrôle de la route reliant l’enclave au Tadjikistan, ainsi que le partage des ressources en eau locales.

Très affaibli par des scandales de corruption et une instabilité politique persistante, le régime semi-démocratique kirghiz accuse le Tadjikistan, une dictature dirigée depuis trente ans par un Emomali Rahmon à la santé aujourd’hui déclinante, d’avoir fomenté une invasion de son territoire. Selon Bichkek, qui indique avoir évacué de la zone 142 000 civils, l’armée tadjike aurait pour la première fois utilisé des « mercenaires afghans » qui se seraient livrés à des pillages aux dépens de civils. Côté tadjik, le vice-ministre des affaires étrangères Imomi Sodik revendique un nouveau tracé des frontières reliant Vorukh au territoire tadjik, arguant que « dans les années 1920-1930, le pouvoir soviétique a transféré trois territoires tadjiks à la République socialiste du Kirghizistan sans respecter les procédures légales ».

Remontrances à Samarcande

Lundi soir, les directeurs des services de sécurité des deux pays annonçaient à 23 heures locales dans un communiqué commun avoir « signé un protocole de stabilisation de la situation à la frontière ». Aucune explication de part et d’autre n’a été donnée sur la simultanéité de cette éruption sanglante avec le sommet de l’Organisation de coopération de Shanghaï, organisé au même moment chez leur voisin commun l’Ouzbékistan, sous la houlette de la Chine.

(source: lemonde.fr)

 

 

États-Unis : Joe Biden maintient le flou sur une candidature en 2024

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Dans une interview accordée à CBS, le président américain a notamment assuré que son pays défendrait Taïwan en cas d’invasion chinoise. En revanche, il semble ne pas avoir tranché la question de la prochaine élection.

President Biden on running for re-election in 2024

Ferme vis-à-vis de la Chine, optimiste sur le Covid mais mystérieux sur ses intentions en 2024. Le président Biden a multiplié les déclarations choc lors d’une interview diffusée dimanche 18 septembre, à moins de deux mois des élections de mi-mandat.

Lors d’un entretien très rare, donné à la chaîne CBS, le dirigeant démocrate a pour la première fois fait savoir qu’il n’avait pas décidé s’il comptait se représenter à la présidentielle américaine de 2024. «Est-ce une décision définitive que je me représenterai ? Cela reste à voir», a-t-il déclaré, tout en affirmant que cela était pour l’instant son «intention».

Depuis son élection en novembre 2020, le président s’est pourtant projeté à multiples reprises jusque dans l’élection de 2024, indiquant qu’il choisirait à nouveau son actuelle vice-présidente, Kamala Harris, pour être sa colistière. Le tout, pendant que son prédécesseur Donald Trump flirte ostensiblement avec l’idée de briguer un nouveau mandat.

La pandémie de Covid-19 est «terminée»

Président le plus âgé jamais élu aux États-Unis, Joe Biden fêtera ses 80 ans le 20 novembre. Il aurait 82 ans au début d’un éventuel second mandat, et 86 ans à la fin, un sujet qui a longtemps été tabou dans son camp. Lors de son interview, le locataire de la Maison-Blanche a tenu à répondre à ceux qui doutent de la capacité du quasi-octogénaire à gouverner : «Regardez-moi», a-t-il lancé dans un sourire.

À cinquante jours de périlleuses élections de mi-mandat, lors desquelles le président pourrait perdre le contrôle du Sénat et de la Chambre des représentants, Joe Biden a tenu à dresser un portrait très flatteur de la première puissance économique mondiale. Lire la suite »

Vladimir Poutine fragilisé par la débâcle militaire en Ukraine

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Le chef du Kremlin est visé par deux appels à la destitution, qui, même s’ils n’ont aucune chance d’aboutir, reflètent la lassitude de la population devant une campagne militaire qui dure depuis plus de six mois.

Vladimir Poutine, au Kremlin, à Moscou, le 8 septembre 2022. GAVRIIL GRIGOROV / AFP

Deux groupes de députés municipaux à Saint-Pétersbourg, puis à Moscou, ont exigé, vendredi 9 septembre, que Vladimir Poutine quitte le pouvoir, sur fond de fiasco militaire en Ukraine et d’élections locales à travers le pays. Le motif invoqué par les élus est cinglant : le président russe a, selon eux, failli.

Le conseil des députés de la municipalité de Smolninskoïe (un quartier de Saint-Pétersbourg) a envoyé une missive officielle à la Douma, la chambre basse du Parlement, réclamant la destitution du chef de l’Etat. Le texte indique que les hostilités en Ukraine « nuisent à la sécurité de la Russie et de ses citoyens », ainsi qu’à l’économie, et qu’elles ne sont pas parvenues à arrêter la progression de l’OTAN vers les frontières russes. Selon ces élus municipaux, les actions du chef du Kremlin relèvent de l’article 93 de la Constitution, selon lequel le président peut être démis de ses fonctions pour « trahison ».

L’auteur de l’appel, Dmitry Paliouga, l’a publié sur Twitter. Le député soutient que Vladimir Poutine est responsable de la « mort d’hommes russes valides, du déclin économique national, de la fuite des cerveaux depuis la Russie, et de l’expansion de l’OTAN vers l’Est ».

« Nous vous demandons de vous retirer de votre poste »

Moins acerbe et ne comportant aucune référence directe à la guerre en Ukraine, la lettre adressée à Vladimir Poutine par des députés municipaux du quartier Lomonossov à Moscou invite elle aussi le chef de l’Etat à démissionner. « Des études montrent que les habitants des pays où le pouvoir change régulièrement vivent en moyenne mieux et plus longtemps que dans ceux où le dirigeant ne quitte ses fonctions que les pieds devant », écrivent les élus, en référence aux vingt-deux années passées par Vladimir Poutine au pouvoir.

« La rhétorique que vous et vos subordonnés utilisez a longtemps été empreinte d’intolérance et d’agression, ce qui a finalement replongé notre pays dans l’ère de la guerre froide. La Russie a recommencé à être crainte et haïe, nous menaçons à nouveau le monde entier avec des armes nucléaires », poursuit la courte lettre, qui s’achève ainsi : « Nous vous demandons de vous retirer de votre poste car vos opinions, votre modèle de gestion sont désespérément dépassés et entravent le développement de la Russie et de son potentiel humain. »

Les sept députés municipaux de Saint-Pétersbourg ont été rapidement convoqués par la police, avant d’être relâchés. Ce qui ne signifie pas que leur appel, sans précédent, restera impuni. Le 8 juillet, le député municipal Alexeï Gorinov a été condamné à sept ans de prison pour avoir exprimé publiquement son opposition à la guerre en Ukraine.

En Ukraine, Zelensky assure que l’armée à repris « 2.000 km de territoire » à la Russie.

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Le président ukrainien s’est félicité que les troupes russes fassent le « bon choix » en fuyant devant la contre-offensive menée par son armée.

Alexey Furman / Getty Images Ce samedi 10 septembre, le président ukrainien a annoncé que ses troupes avaient repris quelque « 2.000 kilomètres de territoire » aux Russes depuis le début du mois (photo prise le 9 septembre à Kiev à l’occasion d’une allocution de Zelensky avec ses homologues letton et polonais).

GUERRE EN UKRAINE – L’armée ukrainienne a repris quelque « 2 000 kilomètres de territoire » en septembre, a annoncé le président ukrainien Volodymyr Zelensky ce samedi 10, assurant que l’armée russe faisait le « bon choix » en fuyant face à la contre-offensive de l’Ukraine dans le nord-est et le sud du pays.

« Pour l’instant, depuis début septembre, quelque 2 000 kilomètres de territoire ont été libérés », a dit Volodymyr Zelensky dans une vidéo diffusée sur Telegram. Il n’a pas précisé s’il s’agissait de kilomètres carrés.

Jeudi, le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Valery Zaloujny, avait déjà affirmé que ses troupes avaient repris 1.000 km2 anciennement occupé de son territoire. « Ces derniers jours, l’armée russe nous montre ce qu’elle a de mieux : son dos. Après tout, c’est un bon choix pour eux que de fuir », a-t-il martelé. « Il n’y a pas de place en Ukraine pour les occupants, et il n’y en aura jamais », a-t-il ajouté.

Des conquêtes stratégiques

Début septembre, l’armée ukrainienne a d’abord annoncé une contre-offensive dans le sud, avant de réaliser cette semaine une percée surprise et éclair des lignes russes dans le nord-est, dans la région de Kharkiv. Lire la suite »

Un « plan Marshall » moderne pour reconstruire l’Ukraine

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Le think tank German Marshall Fund of the United States publie jeudi un rapport visant à coordonner l’approche des Occidentaux pour la reconstruction du pays.

Un immeuble de l’administration de la région de Mykolaïv (Ukraine), le 30 août 2022. LAURENT VAN DER STOCKT POUR « LE MONDE »

La guerre en Ukraine semble encore loin d’être finie, mais les discussions sur la reconstruction du pays ont déjà commencé. C’est pour apporter sa voix au débat que le German Marshall Fund of the United States (GMF), un think tank transatlantique, publie, mercredi 7 septembre, ses recommandations et mises en garde. Ce rapport de quarante-cinq pages, qui vise à coordonner l’approche des pays occidentaux, paraît un mois et demi avant une conférence sur la reconstruction de l’Ukraine, prévue le 25 octobre à Berlin, et deux mois après la première réunion qui s’est tenue sur ce thème, en juillet à Lugano, en Suisse. Plus de quarante pays et organisations internationales avaient alors négocié avec Kiev les contours de la future reconstruction, estimée à plus de 100 milliards de dollars (101 milliards d’euros), uniquement pour réparer les infrastructures endommagées, mais à 750 milliards au total, selon les autorités.

Comme le note le rapport du GMF, que Le Monde a pu consulter en avant-première, le premier défi auquel sont confrontés les Occidentaux est lié au fait que la guerre est toujours en cours. « On ne connaît donc pas l’ampleur de l’investissement qui sera nécessaire à la reconstruction de l’Ukraine », explique Thomas Kleine-Brockhoff, l’un des coauteurs. La question de savoir quand commencer cet effort n’en est pas moins « cruciale », ajoute-t-il : « Les Ukrainiens veulent que ce soit dès maintenant, partout où c’est possible, mais les partenaires économiques occidentaux sont plus frileux. C’est un sujet de friction. »

Le GMF plaide pour un processus en quatre phases : aide d’urgence et réhabilitation de base tant que la guerre continue ; reconstruction rapide des destructions après un cessez-le-feu ; modernisation pour « reconstruire en mieux » et attirer les investissements directs étrangers ; phase d’adhésion à l’Union européenne, qui vise à aligner le pays sur les canons en vigueur au sein de l’UE.

Un coordinateur américain

Vu la complexité de l’effort à fournir, le GMF insiste sur la nécessité d’un « leadership ». Mais, contrairement à d’autres plans, son rapport ne prévoit pas que la Commission européenne chapeaute ce travail en partenariat avec le gouvernement ukrainien, car « Bruxelles n’a ni le poids politique ni le poids financier nécessaires », estime le think tank. Ce dernier plaide  (… lire l’article)

Emmanuel Macron donne le cap de la diplomatie française

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Emmanuel Macron présente jeudi aux ambassadeurs français réunis à Paris le cap de la diplomatie dans un contexte international de crises aigües, au premier rang desquelles la guerre en Ukraine, et de recul des démocraties.

Passages-clés sur les causes et la complexité des enjeux géostratégiques prévisibles de l’ordre international, vus de la France.


Devant les ambassadeurs, Emmanuel Macron dresse un sombre état du monde

Le président a réaffirmé la nécessité pour la France d’être une «puissance d’équilibres» et de maintenir le dialogue avec Moscou.

Comme souvent dans les grands discours de politique étrangère d’Emmanuel Macron, l’analyse de l’état du monde est exhaustive. Pendant deux heures, devant les ambassadeurs français réunis à l’Élysée, le président a décrit avec inquiétude et précision le nouveau monde en train d’émerger et ses conséquences potentiellement graves pour la France et pour l’Europe. Le «retour de la guerre sur le sol européen», le «désordre climatique», certaines ressources jusque-là jugées acquises, comme l’énergie et l’alimentation, qui «redeviennent des sujets géopolitiques», la «fracture de l’ordre économique mondial».

Sur le plan politique, l’émergence d’un «moment illibéral» et le renforcement des États qui contestent le modèle occidental, l’affirmation des autocrates et des puissances de déséquilibre, comme la Russie et l’Iran. Tous les événements internationaux révèlent «la fragilité de ce monde». «Nous sommes dans un moment de bascule du monde si intimidant que nous avons le devoir d’être plus efficaces», a dit le président.

Sur les grandes crises, peu de changements dans sa politique étrangère, hormis peut-être un ton un peu plus réaliste sur la Russie. «La guerre en Ukraine constitue une rupture historique car elle affecte directement notre sécurité, qu’elle a des conséquences mondiales sur l’énergie, l’immigration, l’information.» Elle porte en elle le danger d’une «déflagration avec un impact mondial». La guerre en Ukraine, affirme Emmanuel Macron, «aggrave aussi la fracture» entre le Nord, qui comprend et soutient la lutte des Ukrainiens, et le Sud, majoritaire, qui la réduit à un conflit régional et refuse de voter contre la Russie.

Elle menace, enfin, le continent, alors que Vladimir Poutine a fait de la division de l’Europe «l’un de ses buts de guerre». Malgré ces constats, le président assume la poursuite du dialogue avec la Russie et Vladimir Poutine. «Nous voulons aider l’Ukraine dans ce conflit qu’elle subit, mais nous ne voulons pas participer à la guerre.» Emmanuel Macron poursuit: «Le métier de diplomate, c’est bien de parler à tout le monde, surtout aux gens avec qui nous ne sommes pas d’accord. Qui a envie que la Turquie soit la seule puissance du monde qui continue à parler à la Russie?» Lire la suite »

L’humanité n’est qu’à «un malentendu» de l’«anéantissement nucléaire»

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Antonio Guterres a précisé qu’un tel «danger nucléaire n'(avait) pas été connu depuis l’apogée de la guerre froide». Le chef de l’ONU a reconnu par ailleurs que «près de 13.000 armes nucléaires sont stockées» dans le monde.

L’humanité n’est qu’à «un malentendu» ou «une erreur de jugement» de l’«anéantissement nucléaire », a mis en garde lundi 1er août le secrétaire général de l’ONU, estimant qu’un tel «danger nucléaire n'(avait) pas été connu depuis l’apogée de la guerre froide ». «Nous avons été extraordinairement chanceux jusqu’à présent. Mais la chance n’est pas une stratégie ni un bouclier pour empêcher les tensions géopolitiques de dégénérer en conflit nucléaire», a déclaré Antonio Guterres à l’ouverture d’une conférence des 191 pays signataires du traité de non-prolifération nucléaire (TNP). «Aujourd’hui, l’humanité est à un malentendu, une erreur de calcul de l’anéantissement nucléaire», a-t-il martelé, appelant à construire un monde «débarrassé des armes nucléaires».

Après avoir été reportée plusieurs fois depuis 2020 en raison de la pandémie de Covid-19, la 10e conférence d’examen du TNP, traité international entré en vigueur en 1970 afin d’empêcher la propagation des armes nucléaires, se tient jusqu’au 26 août au siège des Nations unies à New York. Cette réunion est une «opportunité de renforcer ce traité et de le mettre en adéquation avec le monde d’aujourd’hui», a déclaré Antonio Guterres, espérant une réaffirmation de la non-utilisation de l’arme nucléaire mais aussi de «nouveaux engagements» pour réduire l’arsenal.

13.000 armes nucléaires stockées dans le monde

«Éliminer les armes nucléaires est la seule garantie qu’elles ne seront jamais utilisées», a-t-il encore ajouté, précisant qu’il se rendrait dans quelques jours à Hiroshima pour l’anniversaire du bombardement. «Près de 13.000 armes nucléaires sont stockées dans les arsenaux à travers le monde. À un moment où les risques de prolifération grandissent et les garde-fous pour prévenir cette escalade faiblissent», a-t-il insisté, évoquant notamment les «crises» au Moyen-Orient, dans la péninsule coréenne et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Début janvier, les cinq membres du Conseil de sécurité (États-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni et France), également puissances nucléaires, s’étaient engagées à «prévenir la poursuite de la dissémination» nucléaire, juste avant un nouveau report de la conférence d’examen, et avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Lundi, États-Unis, Royaume-Uni et France ont réaffirmé cet engagement dans une déclaration commune, réaffirmant qu’«une guerre nucléaire ne peut pas être gagnée et ne doit jamais avoir lieu». Mais les trois puissances nucléaires ont également pointé du doigt la Russie, l’appelant à respecter ses engagements internationaux. «Suite à l’agression non provoquée et illégale de la Russie contre l’Ukraine, nous appelons la Russie à cesser sa rhétorique nucléaire et son attitude irresponsable et dangereuse», ont-ils ajouté.

Le président américain Joe Biden a de son côté appelé la Russie et la Chine à entamer des pourparlers sur le contrôle des armements nucléaires. Il a réitéré que son administration était prête à «négocier rapidement» un remplacement de New START, le traité plafonnant les forces nucléaires intercontinentales aux États-Unis et en Russie, qui doit expirer en 2026.

(source: lefigaro.fr)

Macron accuse la Russie d’être «une des dernières puissances impériales coloniales»

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«La Russie est l’une des dernières puissances impériales coloniales», a déclaré Emmanuel Macron. LUDOVIC MARIN / AFP

Une nouvelle fois, le président a dénoncé l’invasion russe en Ukraine, comparant cette offensive à celles du 19e siècle, c’est-à-dire à une guerre «territoriale qu’on pensait disparue du sol européen».

Le président français Emmanuel Macron a accusé mercredi 27 juillet, depuis le Bénin, la Russie d’être «une des dernières puissances impériales coloniales» après avoir lancé «une guerre territoriale» en Ukraine.

«La Russie a lancé une offensive contre l’Ukraine, c’est une guerre territoriale qu’on pensait disparue du sol européen, c’est une guerre du début du 20e, voire du 19e siècle, je parle sur un continent (l’Afrique, NDLR) qui a subi les impérialismes coloniaux. La Russie est l’une des dernières puissances impériales coloniales» en décidant «d’envahir un pays voisin pour y défendre ses intérêts», a dit le président au cours d’une conférence de presse avec son homologue béninois Patrice Talon à Cotonou.

(source: lefigaro.fr)

 

Guerre en Ukraine: La Russie frappe le port d’Odessa, crucial pour le blé

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Moscou torpille déjà l’accord signé avec l’Ukraine, qui doit permettre la reprise des exportations de céréales bloquées dans les silos depuis le début de la guerre.

Joel Carillet via Getty Images Le port d’Odessa, ici en 2016, a été visé par des frappes russes ce 23 juillet 2022.

UKRAINE – Vladimir Poutine reviendrait-il déjà sur ses promesses? 24 heures à peine après la signature d’un accord entre Moscou et Kiev permettant la reprise des exportations de blé ukrainien, Moscou a visé ce samedi 23 juillet le port d’Odessa, pourtant crucial pour faire sortir ces céréales du pays, ont déploré les autorités militaires de Kiev.

Ce qui n’a pas empêché la Russie de nier auprès d’Ankara toute implication dans ces frappes. “Les Russes nous ont dit qu’ils n’avaient absolument rien à voir avec cette attaque et qu’ils examinaient la question de très près”, a déclaré le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar.

Odessa est la plus grande ville et le plus important port de toute la côte de la mer Noire. Elle est fondamentale dans le cadre de cet accord, paraphé dans deux textes identiques mais séparés, qui vise à faire sortir entre 20 et 25 millions de tonnes de blé bloqués depuis le début de la guerre et éviter une crise alimentaire mondiale.

 

AFP Principaux ports d’Ukraine.

“Le port d’Odessa a été bombardé, en particulier là où se déroulaient les processus d’expédition (de céréales). Nous avons abattu deux missiles, et deux autres missiles ont touché l’infrastructure portuaire où, de toute évidence, il y avait du grain”, a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne Iouri Ignat. Quelques personnes seraient blessées, selon le gouverneur de la région.

En tirant des missiles de croisière sur le port d’Odessa, le président russe a “craché au visage du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et du président turc Recep (Tayyip) Erdogan, qui ont déployé d’énormes efforts pour parvenir à cet accord”, a dénoncé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères ukrainien Oleg Nikolenko. Kiev a également prévenu que la Russie assumerait “l’entière responsabilité” en cas d’échec de l’accord.
“Le mépris” de la Russie dénoncé par l’UE

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a déclaré qu’il “condamnait sans équivoque” les attaques, ajoutant que “la mise en œuvre intégrale (de l’accord) par la Fédération de Russie, l’Ukraine et la Turquie est impérative”.

“Frapper une cible cruciale pour l’exportation de céréales un jour après la signature des accords d’Istanbul est particulièrement répréhensible et démontre une fois de plus le mépris total de la Russie pour le droit international et les engagements”, a aussi écrit sur Twitter le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell.

Un porte-parole de l’administration de la région d’Odessa, Serguiï Bratchouk, a précisé que deux des missiles de croisière avaient été abattus par la défense antiaérienne. Le centre de l’Ukraine n’a pas été épargné non plus avec une reprise des frappes russes qui ont tué trois personnes, après une accalmie dans les combats qui se sont concentrés sur le Donbass (est).

Treize missiles de croisière russes lancés depuis la mer sont tombés près de la ville de Kropyvnytskyi située dans la région de Kirovograd (centre), a annoncé son gouverneur Andriy Raikovytch. Il a précisé que des infrastructures ferroviaires et un aérodrome militaire ont été ciblés près de la ville de Kropyvnytskyi. “Neuf militaires ukrainiens ont été blessés et un soldat a été tué”, selon lui.

30% des exportations de blé

La signature du texte âprement négocié sous les auspices des Nations unies et d’Ankara a eu lieu à Istanbul en présence notamment du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et du président Erdogan. Les conditions sont réunies pour son application “dans les prochains jours”, avait assuré peu après le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.

Un accord pour la reprise des exportations était demandé de longue date, car l’invasion de l’Ukraine par la Russie – deux pays qui assurent notamment 30% des exportations mondiales de blé – a conduit à une flambée des cours des céréales et des huiles, frappant durement le continent africain très dépendant de ces pays pour son approvisionnement.

Cette hausse des cours est venue aggraver la situation de pays déjà confrontés à une crise alimentaire, notamment dans la Corne de l’Afrique (Kenya, Ethiopie, Somalie, Djibouti) qui connaît sa pire sécheresse depuis 40 ans. C’est pourquoi l’Union africaine avait “félicité”  cet accord saluant un “développement bienvenu” pour le continent qui fait face à un risque accru de famine.

Les pays les plus dépendants aux céréales russes et ukrainiennes

La principale mesure découlant de l’accord est la mise en place de “couloirs sécurisés” afin de permettre la circulation en mer Noire des navires marchands, que Moscou et Kiev s’engagent à “ne pas attaquer”, a expliqué un responsable des Nations unies.

Des doutes sur les promesses de la Russie

Il sera valable pour “120 jours”, le temps de sortir les quelque 25 millions de tonnes accumulées dans les silos d’Ukraine tandis qu’une nouvelle récolte approche. Les négociateurs ont toutefois renoncé à nettoyer la mer Noire des mines – principalement posées par les Ukrainiens pour protéger leurs côtes. L’ONU a précisé que des “pilotes ukrainiens” ouvriraient la voie aux cargos dans les eaux territoriales.

Quant aux inspections des navires au départ et en direction de l’Ukraine, exigées par la Russie pour empêcher de les utiliser pour amener des armes, elles auront lieu dans les ports d’Istanbul.

Toutefois, avant même la signature du texte par la Russie, la communauté internationale exprimait leurs craintes. Si les États-Unis ont salué la conclusion de l’accord, ils ont prévenu qu’ils tiendraient “la Russie pour responsable de (sa) mise en œuvre”. Même prudence pour le Conseil de sécurité des Nations unies: “Mettre fin au blocus russe dépendra bien sûr non seulement de la signature d’un accord par la Russie mais aussi de la façon dont la Russie le mettra en application.”

L’Ukraine s’était aussi montrée circonspecte. C’est désormais “la responsabilité de l’ONU” de garantir le respect de l’accord, a dans la soirée déclaré le président Volodymyr Zelensky, disant s’attendre à “des provocations, à des tentatives de discréditer les efforts ukrainiens et internationaux”. Il ne s’est pas trompé.

(source: huffingtonpost.fr)

 

 

Olaf Scholz : « Après le tournant historique qu’a constitué l’attaque de Poutine contre l’Ukraine, rien ne sera plus comme avant »

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La nouvelle réalité créée par la guerre en Ukraine implique de rendre l’Allemagne plus sûre et plus résistante, l’Union européenne plus souveraine et l’ordre international plus viable, analyse, dans une tribune au « Monde », le chancelier allemand.

Le chancelier allemand Olaf Scholz, à Kiev, le 16 juin 2022. LUDOVIC MARIN / AFP

La politique commence par la contemplation de la réalité. Surtout quand celle-ci ne nous plaît pas. La réalité, c’est notamment le retour de l’impérialisme en Europe. Nombreux sont ceux qui espéraient que les liens économiques étroits et les interdépendances réciproques nous permettraient d’assurer simultanément notre stabilité et notre sécurité. Cet espoir, Vladimir Poutine l’a anéanti aux yeux de tous avec sa guerre contre l’Ukraine.

En outre, l’état de notre Bundeswehr [l’armée allemande] et des structures de défense civiles, mais également notre dépendance trop forte vis-à-vis de l’énergie russe indiquent que nous nous sommes laissé bercer par un faux sentiment de sécurité. La politique, l’économie et de larges pans de notre société n’étaient que trop disposés à tirer des conséquences importantes de la formule d’un ancien ministre allemand de la défense, formule selon laquelle l’Allemagne n’aurait plus que des amis autour d’elle.

Après le tournant historique qu’a constitué l’attaque de Poutine, rien ne sera plus comme avant. De ce tournant résulte un mandat d’action. Nous devons rendre l’Allemagne plus sûre et plus résistante, l’Union européenne (UE) plus souveraine et l’ordre international plus viable.

La nouvelle réalité, ce sont aussi les 100 milliards d’euros dont nous sommes convenus comme fonds spécial pour la Bundeswehr, et qui marquent le revirement le plus important de la politique de sécurité de l’Allemagne. Nous fournissons à nos soldates et nos soldats le matériel et les capacités dont ils ont besoin pour pouvoir défendre vigoureusement, en cette ère nouvelle, notre pays et nos partenaires de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Nous apportons notre soutien à l’Ukraine, et ce tant qu’elle en aura besoin : soutien économique, humanitaire, financier et en matière de livraison d’armes. Parallèlement, nous veillons à ce que l’OTAN ne devienne pas une partie belligérante. Enfin, nous mettons fin à notre dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Nous avons déjà réduit nos importations de gaz russe de 55 % à 30 %.

Un défi sans précédent

Cela n’est pas chose facile, même pour un pays aussi prospère que le nôtre. Nombre de citoyennes et de citoyens souffrent déjà des répercussions de la guerre, en particulier des prix élevés de l’essence et des aliments. Beaucoup appréhendent leurs prochaines factures d’électricité, de fioul ou de gaz. Par conséquent, le gouvernement fédéral a débloqué des aides financières de plus de 30 milliards d’euros afin de soutenir les citoyennes et les citoyens.

(… lire l’intégralité)