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La Russie prépare le lever de rideau

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La Russie avance à grands pas dans la mise en place des accords de Genève de juin dernier. Elle fait rentrer à nouveau la Syrie dans le concert des nations, se prépare à expulser la Turquie, à réconcilier Israël et l’Iran, prend pied en Afrique et distribue des armes absolues en Asie. Les États-Unis ne sont plus les maîtres du monde. Ceux qui ne suivent pas les bouleversements actuels seront les perdants de la nouvelle ère en préparation.

L’application des conclusions du sommet USA-Russie de Genève (dit « Yalta II »), du 16 juin 2021, se poursuit. Il semble que les concessions faites par Washington à Moscou soient beaucoup plus importantes que l’on a cru. Le président Vladimir Poutine poursuit la remise en ordre du monde non seulement au Moyen-Orient élargi, mais aussi en Afrique et en Asie. Des changement substantiels sont déjà observables en quatre mois. Selon la tradition russe, rien n’est annoncé, mais tout sera révélé en bloc lorsque les choses seront devenues irréversibles.

Les Anglo-Saxons ont accepté leur défaite

Début septembre 2021, les États-Unis ont laissé entendre qu’ils autorisaient le Hezbollah à violer les lois US d’embargo de la Syrie et de l’Iran et à se procurer du fuel iranien via la Syrie. Puis, la Jordanie a rouvert sa frontière avec la Syrie. Enfin, la presse anglo-saxonne a débuté une série d’articles visant à dédouaner le président Bachar el-Assad des crimes dont on l’accusait et à le réhabiliter. Tout a commencé avec un article de The Observer, l’édition du dimanche de The Guardian, titrant « Le paria Assad vendu à l’Ouest comme clé de la paix au Proche-Orient » [1].

De fil en aiguille, Newsweek a carrément affiché le président syrien en couverture sous le tire : « Il est de retour », suivi du sous-titre : « Dans un triomphe sur les États-Unis, le leader syrien Bachar el-Assad réclame une place sur la scène mondiale » [2]. La version informatique de l’hebdomadaire enfonce même le clou avec la légende d’une photographie parlant de l’attaque chimique « présumée » de la Ghoutta, là où les présidents US et français, Barack Obama et François Hollande, avaient accusé nommément le « régime criminel » d’avoir franchi « la ligne rouge ». Adieu donc la rhétorique décennale du « Bachar doit partir ! ».

La défaite militaire que le président Joe Biden avait admise à Genève en juin est désormais assimilée par la presse anglo-saxonne. Le reste de l’Occident ne pourra que suivre.

Le rétablissement de la Syrie sur la scène internationale est en cours : Interpol a pris des mesures correctrices pour mettre fin à sa mise à l’écart, le roi Abdallah II de Jordanie et le cheikh Mohamed ben Zayed des Émirats arabes unis ont fait savoir qu’ils s’étaient entretenus avec le président Assad. Le Haut-commissaire de l’Onu pour les Réfugiés, Filippo Grandi, s’est discrètement rendu à Damas pour discuter, enfin, du retour des expatriés. Les Occidentaux s’y étaient opposés durant une décennie et payaient grassement les pays qui les hébergeaient pour ne surtout pas les laisser retourner chez eux.

Rentrant d’Afrique, le président Erdoğan et son équipe, parlant à la presse à bord de leur avion, ont menacé de renvoyer les ambassadeurs de dix pays dont les États-Unis, la France et l’Allemagne.

La Turquie victime de son double-jeu

Le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, a présenté à son parlement la reconduction de la mission de son armée pour combattre les terroristes kurdes du PKK en Iraq et en Syrie ; deux pays qu’il occupe illégalement.

Il joue un double jeu : membre de l’Otan, il négocie des armes avec Washington (80 avions de combat F-16 et 60 kits de modernisation de sa flotte), mais il en négocie d’autres avec Moscou auquel il a déjà acheté des S-400 ; un jeu risqué qui touche à sa fin. Washington et Moscou apportent des armes en Syrie et pourraient s’être unis pour remettre Ankara à sa place comme ils le firent, en 1956, avec Londres, Tel-Aviv et Paris lors de l’expédition de Suez. Contrairement aux apparences, la Russie sait qu’elle ne parviendra pas à séparer la Turquie des USA. Elle se bat contre l’armée turque en Libye et en Syrie, se souvient de l’engagement personnel du président Erdoğan en Tchétchénie, et plus généralement de l’opposition entre la Russie et les Ottomans.

L’armée syrienne a clos à son avantage la bataille de Deraa (sud de la Syrie), permettant à la Jordanie de rouvrir sa frontière. Les jihadistes y ont préféré déposer les armes que de se réfugier à Idleb, sous protection de l’armée turque. Désormais, les troupes syriennes se massent devant le gouvernorat d’Idleb occupé (nord du pays), prêtes à libérer leur territoire.

La presse occidentale n’a pas donné d’information sur cette terrible bataille, étant entendu que Deraa n’aurait pas pu être libérée sans le discret retrait d’Israël et des États-Unis. La population, qui a beaucoup souffert, semble pour le moment haïr aussi bien ses compatriotes que ses alliés d’hier qui l’ont abandonnée.

La Turquie se met progressivement tous ses partenaires à dos. Elle rivalise avec les États-Unis et la France en Afrique. Son armée se bat en Libye. Elle dispose d’une base militaire en Somalie, accueille des militaires maliens en formation sur son sol, vend de l’armement à l’Éthiopie et au Burkina, et a signé un accord de coopération avec le Niger (sans parler de sa base militaire au Qatar et de son engagement en Azerbaïdjan).

L’affaire Osman Kavala, du nom de cet homme d’affaire de gauche devenu l’homme de George Soros en Turquie, arrêté en 2017, augure mal. Une dizaine d’États —dont les États-Unis, la France et l’Allemagne— a fait circuler sur les réseaux sociaux une lettre exigeant la libération immédiate du prévenu accusé d’être impliqué dans la tentative de coup d’État militaire du 15 juillet 2016. Le 22 octobre, le président Erdoğan a réagi en apostrophant les ambassadeurs concernés avec son arrogance habituelle : « Est-ce à vous de donner une leçon à la Turquie ? Pour qui vous prenez-vous ? ».

La position personnelle du président Erdoğan semble de plus en plus délicate. Un vent de fronde souffle dans son propre parti politique. Il pourrait être remercié par les siens si les choses tournaient mal pour son pays à Idleb.

Scène de guerre civile à Beyrouth, le 14 octobre 2021.

Le Liban entre lendemain radieux et guerre civile

Le président Joe Biden semble décidé à laisser le Liban à la Russie et à exploiter les réserves de gaz et de pétrole à cheval entre le Liban et Israël. Il a envoyé son conseiller de longue date, l’Israélo-US Amos Hochstein, faire la navette entre Beyrouth et Tel-Aviv. Sa présence atteste l’extrême importance du sujet. Cet officier de Tsahal fut conseiller de Joe Biden lorsqu’il était vice-président des États-Unis. À l’époque, en 2015, il avait déjà géré ce dossier et était presque parvenu à un accord. Il peut réussir, dans la mesure où cet homme d’affaires amoral connaît aussi bien le dossier politique que les contraintes techniques de l’exploitation des hydrocarbures. Il pousse à une exploitation des réserves sans résoudre l’épineuse question des frontières. Les deux pays pourraient exploiter ensemble et se répartir les bénéfices par convention préalable.

Au Liban, les leaders des groupes confessionnels tentent toutes les manœuvres possibles pour conserver leur pouvoir finissant, quitte à détruire l’avenir du pays.

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Contre un « Polexit », des dizaines de milliers de Polonais ont défilé dans les rues

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Menés par Donald Tusk, les manifestants ont défendu leur appartenance à l’UE après la décision de la Cour constitutionnelle contestant la primauté du droit européen.

MANIFESTATION – Des dizaines de milliers de Polonais sont descendus dans la rue dimanche 10 octobre au soir pour défendre l’appartenance de leur pays à l’Union européenne, après une décision vendredi de la Cour constitutionnelle polonaise contestant la primauté du droit européen.

Cette décision, refusant tout contrôle européen sur les lois polonaises, pourrait marquer un premier pas vers une sortie de la Pologne de l’UE. C’est contre cette idée d’un “Polexit” que les Polonais se sont mobilisés dimanche, à l’appel du chef de l’opposition et ancien président du Conseil européen Donald Tusk.

“Des dizaines de milliers de personnes à Varsovie et dans plus de 100 villes et villages en Pologne sont venues protester contre ce que ce gouvernement fait à notre patrie”, a lancé Donald Tusk à une foule immense munies de drapeaux bleus européens dans la capitale (voir la vidéo ci-dessus).

“Défendre une Pologne européenne”

Plus tôt dans la journée, il avait appelé ses compatriotes à “défendre une Pologne européenne”. “Nous devons sauver la Pologne, personne ne le fera pour nous”, avait-il ajouté sur Twitter.

“Je suis ici car je crains que nous quittions l’UE. C’est très important, surtout pour ma petite-fille”, a déclaré Elzbieta Morawska, 64 ans, qui défilait à Varsovie.

Le Royaume-Uni vient de quitter l’UE et c’est une tragédie. Si la Pologne part maintenant, ce sera également une tragédie”, estimait Aleksander Winiarski, 20 ans, qui étudie en Angleterre et manifestait également dans la capitale.

La Pologne et d’autres pays d’Europe centrale et orientale ont rejoint l’Union européenne en 2004, 15 ans après que le mouvement syndical de Lech Walesa avait contribué à renverser le régime communiste.

L’appartenance à l’Union reste très populaire, si l’on en croit les sondages, mais les relations entre Varsovie et Bruxelles se sont nettement tendues depuis l’arrivée au pouvoir en 2015 du parti populiste Droit et Justice (PiS).

“Polexit légal”

Les heurts portent notamment sur les réformes de l’appareil judiciaire voulues par le gouvernement, et dont l’UE estime qu’elles vont nuire à l’indépendance de la justice et risquent de conduire à un amoindrissement des libertés démocratiques.

Le plus récent de ces conflits est la décision vendredi 7 octobre de la Cour constitutionnelle polonaise qui a contesté la primauté du droit européen sur le droit polonais, jugeant plusieurs articles des traités européens “incompatibles” avec la Constitution du pays.

La Cour, largement favorable au pouvoir actuel, a également averti les institutions européennes de ne pas “agir au-delà de leurs compétences” en s’ingérant dans les réformes du système judiciaire polonais. Bruxelles avait immédiatement réagi, par la voix de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

“Nos traités sont très clairs. Toutes les décisions de la Cour de justice de l’UE s’imposent à toutes les autorités des États membres, y compris aux tribunaux nationaux. Le droit de l’UE prime sur le droit national, y compris sur les dispositions constitutionnelles”, a-t-elle dit, précisant que “c’est ce à quoi tous les États membres de l’UE ont adhéré”.

Avant le jugement, l’UE avait prévenu que l’affaire pourrait avoir des “conséquences” pour le versement à la Pologne des fonds européens de relance après le Covid. Les analystes voient dans cette décision polonaise un début de “Polexit légal” – ce que le gouvernement a toutefois démenti.

(source: huffingtonpost.fr)

Pologne : un tribunal valide la supériorité de la Constitution sur le droit européen

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La plus haute juridiction polonaise a décidé que certains articles des traités de l’UE étaient «incompatibles» avec la Constitution de la Pologne, dans une décision historique. Mais Bruxelles contre-attaque et veut préserver la primauté de l’UE.

Le tribunal constitutionnel à Varsovie (image d’illustration). © Czarek Sokolowski Source: AP

Le Tribunal constitutionnel polonais a jugé, le 7 octobre, des articles des traités de l’Union européenne (UE) incompatibles avec la Constitution du pays. Cette décision est le dernier rebondissement en date d’un long affrontement entre la Pologne et l’UE au sujet de réformes judiciaires controversées introduites par le parti conservateur nationaliste au pouvoir Droit et Justice (PiS). Dans son arrêt, la présidente de la cour constitutionnelle, Julia Przylebska, a énuméré plusieurs articles du traité de l’UE qui, selon elle, sont incompatibles avec la loi suprême polonaise, déclarant que les institutions européennes «agissent au-delà du champ de leurs compétences». Le juge Bartlomiej Sochanski a estimé que «dans le système juridique polonais, le traité de l’UE est subordonné à la Constitution […] et, comme toute partie du système juridique polonais, il doit respecter la Constitution». Le porte-parole du gouvernement, Piotr Müller, a salué l’arrêt de la Cour, soulignant qu’il confirmait «la primauté du droit constitutionnel sur les autres sources de droit». Il considère toutefois que cette décision «n’affecte pas les domaines dans lesquels l’UE a des compétences déléguées dans les traités», tels que les règles de concurrence, le commerce et la protection des consommateurs.

La Commission européenne réplique et menace

Au cours d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion à Luxembourg des ministres de la Justice des Etats membres, le commissaire européen à la Justice Didier Reynders a affirmé que l’Union européenne utiliserait «tous les outils» à sa disposition pour protéger la primauté du droit européen. Ce responsable belge, précisant qu’il attendait encore d’examiner en détail la décision, a souligné qu’elle «mettait en cause» les principes de la primauté du droit européen sur le droit national et du caractère contraignant des décisions de la justice européenne, qui «sont au cœur de l’Union».

L’UE fait du «chantage» aux subventions ?

Le mois dernier, le commissaire européen chargé de l’Economie, Paolo Gentiloni, avait prévenu que l’affaire judiciaire polonaise pouvait avoir des «conséquences» sur le versement des fonds de relance à la Pologne.

L’Union européenne n’a pas encore approuvé les 23 milliards d’euros de subventions et les 34 milliards d’euros de prêts bon marché prévus pour ce pays.

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L’Iran prévoit de produire de l’uranium enrichi à 20 %, une démarche qui contrarie les Etats-Unis et l’Europe

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Téhéran défend que cette opération vise à améliorer « la production de produits pharmaceutiques ». Des ministres européens y voient « une violation grave » et Washington, des « provocations ».

Les efforts pour sauver l’accord international de Vienne semblent un peu plus compromis. Téhéran a décidé de s’affranchir davantage de ses engagements en matière nucléaire, provoquant l’inquiétude des Américains et des Européens, mardi 6 juillet.

L’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a fait savoir, dans un rapport consulté par l’Agence France-Presse (AFP), que l’Iran comptait « produire de l’uranium, métal avec un taux d’enrichissement de 20 % », en violation de ses engagements internationaux. « Les opérations ont commencé », a confirmé le représentant de l’Iran auprès de l’agence onusienne, Kazem Gharibabadi, cité par l’agence iranienne Irna, en assurant que celles-ci visaient à améliorer « la production de produits pharmaceutiques ».

Mais les Occidentaux craignent que, sous couvert de recherches scientifiques, l’Iran ne cherche à se doter de l’arme atomique. « C’est inquiétant que l’Iran ait choisi l’escalade (…) avec des expériences qui ont de l’intérêt pour la recherche d’armes nucléaires », a commenté le porte-parole du département d’Etat, Ned Price lors d’un point-presse, en l’appelant à mettre un terme à cette « provocation ».

« L’Iran n’a aucun besoin civil crédible de poursuivre des activités de production ou de recherche et développement sur l’uranium métal qui constituent une étape-clé du développement d’une arme nucléaire », ont renchéri les ministres des affaires étrangères de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni, en faisant part dans un communiqué commun de leur « grande préoccupation ».

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Accord de pêche Madagascar – Union européenne L’aspect financier au centre de la discorde

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Développer les activités liées à l’océan tout en la préservant. Les négociations pour le renouvellement de l’accord de pêche entre Madagascar et l’Union européenne suivent leur cours. Après une situation de stagnation de quelques mois, elles vont donc reprendre au mois de septembre prochain. « Les prochaines réunions se dérouleront les 2 et 3 septembre prochains.

Nous nous réunirons pour la troisième fois consécutive , et ce depuis le début de l’année. Cette fois, nous allons aborder le sujet le plus délicat : l’aspect financier », a annoncé le docteur Etienne Rabemanaja, directeur général de la Pêche et de l’Aquaculture au sein du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, lors d’une descente hier à Mahajanga.

En effet, cet accord auraient dû être revu depuis l’année dernière. La partie malagasy est particulièrement lésée de plusieurs millions d’euros. C’est pour y remédier que les autorités du pays ont décidé d’entamer ces discussions. Cette renégociation entre également dans la stratégie de l’Etat de revoir toutes les composantes de la filière « pêche » pour une gestion durable des ressources halieutiques, mais surtout pour de meilleures retombées économiques et sociales. « Les points de discorde résident notamment dans les zones de pêche où les opérateurs européens pourront pêcher, mais aussi les redevances de pêche. Ces sujets nous donnent particulièrement du fil à retordre. Mais nous ne pouvons pas donner de plus amples détails car nous sommes encore en pleine discussion. Cette étape est importante et nous n’allons pas la bâcler. Dans tous les cas, les textes et les protocoles en référence avec l’accord sont déjà prêts », rajoute le responsable. Les accords avec l’Union européenne ne seront pas les seuls points à être révisés. Cependant, les autorités feront en sorte de les finaliser avant la fin de l’année. A rappeler que Madagascar exporte près de 14 000 tonnes de produits halieutiques par an vers l’Union européenne.

(source: Rova Randria – La Vérité)

Climat: Fioul domestique, voiture essence, avion… L’UE dévoile son projet « big bang »

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La Commission a présenté 12 mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et qui prévoient notamment de taxer le kérosène pour les vols au sein de l’UE.

JOHN THYS via AFP Ursula von del Leyen en conférence de presse le 14 juillet 2021

CLIMAT – Fin des voitures à essence, taxe kérosène dans l’aérien, taxation des importations, réforme du marché du carbone au risque de renchérir le prix des carburants… Bruxelles a dévoilé ce mercredi 14 juillet son projet de “big bang” législatif pour atteindre les objectifs climatiques de l’UE.

La Commission européenne a présenté douze textes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du continent de 55% à l’horizon 2030 par rapport à 1990, mesures qui feront l’objet pendant au moins un an d’âpres discussions entre eurodéputés et Etats membres.

“L’Europe est le tout premier continent à présenter une architecture verte complète: nous avons l’objectif, et désormais la feuille de route pour l’atteindre”, a déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, lors d’une conférence de presse.

Fin des voitures à essence à partir de 2035

Si les conséquences sociales de certaines propositions inquiètent après le mouvement des “gilets jaunes” en France, elle s’est attachée à rassurer: “Notre plan combine la réduction d’émissions carbone avec des mesures pour préserver la nature et placer l’emploi et l’équité sociale au coeur de cette transformation” verte, a souligné la cheffe de l’exécutif européen.

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L’heure de vérité pour l’Europe face à l’Autorité palestinienne

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L’Union européenne doit enfin subordonner son aide à l’Autorité palestinienne à la tenue d’élections générales et à la réforme des services de sécurité, coupables de graves exactions.

Manifestants à Ramallah, brandissant le portrait de l’opposant Nizar Banat, décédé le 24 juin, quelques heures après son arrestation par l’Autorité palestinienne (AP, Nasser Nasser)

L’Union européenne (UE) et ses Etats membres sont, et de très loin, les premiers bailleurs de fonds de l’Autorité palestinienne (AP). Cet engagement budgétaire ne s’est pas démenti depuis qu’Israël et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) ont signé en 1993 les « accords d’Oslo ». Négociés dans la capitale norvégienne, ces accords prévoyaient l’établissement d’une « Autorité palestinienne » dans les territoires évacués par l’occupant israélien. Alors que l’AP n’est donc que le fruit d’un compromis israélo-palestinien, l’UE a choisi de considérer cette AP comme l’embryon d’un futur Etat palestinien et de le financer en conséquence. Depuis 2017, plus d’un milliard d’euros sont ainsi versés chaque année par l’UE à l’AP dans la perspective d’un « Etat palestinien démocratique et responsable ». Une aide tellement généreuse fait paradoxalement consensus au sein de l’UE, puisqu’elle rallie aussi bien les tenants de la « solution à deux Etats » que les partisans d’Israël, pour qui l’AP est un sous-traitant commode de l’occupation et de la colonisation. Cette politique européenne n’est cependant plus tenable face aux dérives récentes de l’Autorité palestinienne.

LE REFUS DES ELECTIONS

Mahmoud Abbas a été élu, en 2005, à la présidence de l’AP par 62,5% des voix, dans un scrutin qui tranchait par sa transparence et sa pluralité avec les plébiscites en vogue dans le monde arabe. A la fois chef de l’OLP et de sa principale composante, le Fatah, Abbas pouvait compter sur une majorité au Parlement palestinien.

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«Une offensive est en cours contre les fondements de toutes les religions du monde», selon Lavrov

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Le ministre russe des Affaires étrangères a déclaré que les pays occidentaux menaient une offensive contre les religions et le «code génétique» des civilisations, dans le but d’abattre tous les obstacles sur la voie du libéralisme.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse avec le ministre vénézuélien des Relations extérieures Jorge Arreaza à Moscou le 22 juin 2021 (image d’illustration). © YURI KOCHETKOV Source: Reuters

Dans un article paru le 28 juin dans la revue russe d’analyse des relations internationales Russia in Global Affairs et relayé par RT France, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov analyse longuement l’attitude et les ambitions des pays occidentaux en matière de relations internationales, Etats-Unis et Union européenne en tête.

A ce titre, Lavrov déplore le remplacement progressif du droit international par des «règles» édictées par les Occidentaux, qui conduisent à une politique du «deux poids, deux mesures» évoluant au gré de leurs intérêts. Ce processus se manifeste selon lui par une attaque non seulement contre le droit international mais également contre la «nature humaine».

Lavrov déplore une attaque contre «le code génétique des principales civilisations de la planète»

Selon le chef de la diplomatie russe, «dans les écoles de plusieurs pays occidentaux, on cherche à persuader les enfants dans le cadre des programmes scolaires que Jésus-Christ était bisexuel».

D’après lui, les tentatives des hommes politiques «sains d’esprit» de protéger les enfants contre «la propagande agressive des LGBT» se heurtent à des protestations belliqueuses sous couvert d’une «Europe éclairée».

Evoquant dans ce sillage une «offensive en cours contre les fondements de toutes les religions du monde» et même contre «le code génétique des principales civilisations de la planète», le ministre russe considère que les Etats-Unis ont pris «la tête d’une ingérence étatique flagrante dans les affaires de l’Eglise, cherchant ouvertement à diviser l’orthodoxie mondiale, dont les valeurs sont perçues comme un puissant obstacle spirituel sur la voie constituée par la conception libérale d’une permissivité sans limites».

Ces propos ne sont pas sans rappeler les récentes prises de position de plusieurs pays membres de l’UE, qui ont dénoncé une loi hongroise visant à interdire la promotion de l’homosexualité auprès des mineurs. 17 Etats membres, dont la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Italie et la Belgique, ont adressé une lettre au président du Conseil européen, Charles Michel, à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, pour déplorer des «menaces contre les droits fondamentaux et en particulier le principe de non-discrimination en raison de l’orientation sexuelle». Le 23 juin, la présidente de la Commission avait qualifié cette loi de «honte».

(source: russia today)

Le PIB de la zone euro devrait renouer, fin 2021, avec son niveau d’avant la pandémie

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La sortie de crise se dessine en Europe. Après avoir chuté de 6,6 % en 2020, et s’être encore contracté au premier trimestre le produit intérieur brut devrait rebondir de 4,3 % cette année, selon les prévisions publiées par la Commission européenne, mercredi.

Au fil des mois, la Commission européenne se fait moins pessimiste. Même s’il ne s’agit pas encore de crier victoire, alors que la pandémie de Covid-19 continue à sévir et que le risque de voir de nouveaux variants apparaître reste d’actualité, ses dernières prévisions économiques, publiées mercredi 12 mai, esquissent la sortie de crise. Après avoir chuté de 6,6 % en 2020, et s’être encore contracté au premier trimestre, le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro devrait rebondir pour augmenter de 4,3 % (4,2 % au sein de l’Union européenne) cette année, puis croître de 4,4 % (dans les deux cas) en 2022. En février, la dernière fois que les experts de la Commission se sont livrés à l’exercice difficile de la prévision, ils misaient sur une croissance inférieure d’environ un demi-point, que ce soit pour 2021 ou 2022.

« L’ombre du Covid-19 commence à se retirer de l’économie européenne », résume Paolo Gentiloni, le commissaire à l’économie. La montée en puissance des campagnes de vaccination – à ce jour, 27,7 % de la population européenne s’est vue injecter une première dose – et la levée progressive des restrictions qui pèsent sur l’activité constituent le terreau sur lequel la croissance continentale peut se redéployer. Plusieurs moteurs devraient dès lors l’alimenter. La consommation intérieure d’abord, dopée notamment par une épargne forcée énorme. Mais aussi, une demande extérieure en hausse en provenance du reste du monde. Et tout particulièrement des Etats-Unis : le plan de relance de Joe Biden devrait ainsi apporter 0,3 point de croissance à l’Europe en 2021 et 0,2 en 2022.

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Elisabeth Borne et Clément Beaune : « L’heure est venue de renforcer l’Europe sociale »

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Salaire minimum, droit à la formation, égalité hommes-femmes, mobilité des jeunes… Alors que la France prendra la présidence de l’Union européenne en janvier 2022, la ministre du travail et le secrétaire d’Etat aux affaires européennes détaillent, dans une tribune au « Monde », les chantiers essentiels qui s’annoncent.

Le président de la République, Emmanuel Macron, et le premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, à Porto, le 7 mai 2021. MIGUEL RIOPA / AFP

Tribune. Disons-le d’emblée, l’Europe a été au rendez-vous de la crise économique et sociale. En dépit des critiques qui lui sont adressées, elle a montré sa capacité à se mobiliser vite et fort. Les règles budgétaires ont été assouplies. Pour protéger les emplois et les salariés, un instrument européen de refinancement du chômage partiel a été créé. Surtout, les Etats membres se sont accordés sur un plan de relance inédit. Quarante milliards d’euros bénéficieront directement à la France, dont sept milliards pour financer le soutien à l’emploi, à la formation et à l’apprentissage. En d’autres termes, l’Europe protège.

Dans ce domaine, la proclamation du socle européen des droits sociaux, à Göteborg (Suède), en 2017, a constitué un tournant important. Elle a permis à l’Europe de réaffirmer son ambition sociale et de se saisir de questions essentielles telles que l’égalité des chances, l’accès à l’emploi ou la protection sociale. Et, depuis trois ans et demi, nous avons avancé : protection des travailleurs précaires, création d’un congé paternité de dix jours pour tous les Européens, directive sur le travail détaché avec application du principe « à travail égal, salaire égal sur un même lieu de travail ». Dans tous ces domaines, l’Europe a agi, sous l’impulsion de la France et du président de la République.

Notre Union n’est en effet pas uniquement une Europe des marchés et des capitaux, mais aussi – et d’abord – une Europe au service de ses citoyennes et de ses citoyens, qui place la protection et la solidarité au cœur de ses valeurs. Alors que la crise va laisser des traces profondes dans nos sociétés, il est plus que jamais de notre responsabilité de montrer aux Européens que l’Europe est un espace qui les protège et les aide à se projeter vers l’avenir. L’heure est venue de renforcer concrètement l’Europe sociale.

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